De retour pour sa 3ème édition, le festival Montréal 77 rendant hommage au mouvement punk depuis 1977 nous revient avec une journée haute en couleur et en émotion avec une programmation digne des plus grands festivals en Amérique du Nord. Avec un nouveau site complètement aménagé pour les évènements de grande envergure de la sorte, c’est donc le rassemblement des punks, jeune et moins jeune pour partager leur amour et leur nostalgie pour des groupes qui, en grande majorité, se présente en spectacle depuis plus d’une vingtaine d’années. La température est de notre bord, avec du gros soleil du début à la fin de la journée, peut-être un peu trop chaude pour l’évènement, mais l’ajout de fontaines ici et là sur le site améliore grandement le confort des festivaliers. Voici mon expérience 77 2019!

Pulley

Ma première découverte de cette nouvelle édition (eh oui, je suis plus de 20 ans en retard!), cette formation de skate punk californien présente une courte performance de musique rappelant les autres groupes bien établis de la sorte comme Strung Out ou Millencolin. Le groupe emprunte quelques covers du groupe Ten Foot Pole (dont le chanteur Scott Radinsky fait aussi parti des membres fondateurs) avec My Wall et Never Look Back. Malheureusement, vu que la prestation est assez tôt dans la journée, on manque d’ambiance et de présence dans la foule. Assez compréhensible, alors qu’on ne fait que commencer le festival à 15h un vendredi! 

Four Year Strong

Un des groupes les plus jeunes de ma soirée (malgré leur quelques 18 années d’existence), la formation de Four Year Strong présente leur spectacle de musique dite mélodique hardcore devant, encore une fois, un public assez réduit et une ambiance quelque peu absente pour débuter cette journée.  On se régale tout de même avec les classiques du groupe comme Go Down in History, Maniac et Find My Way Back. Fait intéressant, le groupe se fait prendre par leur échantillonnage artificiel leur faisant défaut au milieu du spectacle. Oupsi! Moi qui pensais que toute la magie était interprétée sans ajout artificiel, et bien pas pour Four Year Strong

Mute

Mon seul spectacle sur la scène du jardin au festival, et mon seul des (très rares) groupes québécois, la formation de Québec de punk rock Mute déballent leurs pièces rapide, mélodique et franchement très avancée musicalement parlant. On commence enfin à voir une audience respectable, et un vrai début de trash en avant scène. On se permet même un wall of death à la mi-performance qui animera la foule pour le reste du spectacle. Certains classiques y passent, incluant les finales du spectacle avec Bates Motel et To Be With You. Devant les icônes du punk aujourd’hui avec des gros noms comme Pennywise et Bad Religion sur la liste des groupes de l’événement, très dur d’avoir une meilleur groupe que Mute pour représenter notre province! Très content de mes 40 minutes avec Mute! Pour les curieux, ceux-ci se présenteront dans un spectacle gratuit le 24 août au Club Soda

Pendant ma petite pause souper, j’ai porté mon attention sur le site et le festival pour constater les différences et améliorations depuis l’an dernier. Franchement, beaucoup de changement qui montre une belle évolution du site, des scènes montées et de l’organisation générale. Tout est beaucoup plus accessible que lors de la dernière édition, avec beaucoup d’espace pour manger, se rafraîchir, s’étendre sur des toiles, style hamac, ou simplement s’installer sur des tables à pique-nique déposées ici et là. On regrette par contre le manque la bière intéressante (pas nécessairement de la Coors light…) soit cachée au fond du site, loin des scènes, mais au moins, installé à côté du ring de lutte (?!) qui présentait un petit match divertissant vers 18h. Dans tous les cas, cette place des festivals du parc Jean-Drapeau est indéniablement au top pour ce type d’événement.

Bigwig

De retour devant les planches pour le numéro de Bigwig, groupe de punk rock du New Jersey qui est un autre groupe habitué du Québec, y étant revenu environ 5 fois dans les 3 dernières années. Comme à pratiquement chaque concert, Bigwig présente les mêmes chansons, mais dans un ordre différent. Moosh, Waste et Sore Losers, on reconnaît pratiquement toutes les pièces à mesure qu’elles nous sont rentrées dans les dents. Le chanteur Tom Petta, prend une petite pause pour dédier la chanson Friends à la chanteuse du groupe The Horny Bitches Marie Lavigne qui nous a quittés l’hiver dernier. Une chanson parfaite qui a bousculé la foule d’une vague d’amour à ce moment-ci. Le spectacle se termine un bon 15 minutes à l’avance (c’est ce qui arrive quand on a juste des chansons de 3 minutes et qu’on les joue trop rapidement!) et laisse les spectateurs sur leur faim. 

Pennywise

Après cette petite pause de musique momentanée sur le site, c’est l’une des têtes d’affiche qui prend les planches, le groupe très attendu Pennywise. Comme à chacun de leur concert, on part le mosh pit du début à la fin avec des pièces en grande majorité sorti des premiers albums. On entend donc Same Old Story, Perfect People, Pennywise et bien sûr, on termine avec Bro Hymn en invitant quelques spectateurs à monter sur scène pour partager le moment avec les fans. Des faits plus surprenants du spectacle, on apprend qu’aujourd’hui est en fait le 53ème anniversaire du chanteur Jim Lindberg qui se voit offrir un gâteau d’anniversaire par ses filles. On lui chante bonne fête et lui décide de faire des reprises de TNT d’AC/DC et de Fight For Your Right des Beastie Boys. Dans la section cover, on entreprend aussi Stand By Me de Bob Marley, version punk rock. Un bon spectacle de Pennywise comme on aime. 

Streetlight Manifesto

Pas le temps de jaser, alors que le (seul?) groupe ska Streetlight Manifesto du New Jersey dévoile ses pièces rapides, mélodiques et surtout, dansantes. Nous avons simplement droit à un “Hello Toronto” un peu baveux de la part du chanteur Tomas Kalnoky pour se moquer de la foule et enchaîner les prochaines pièces. N’ayant sorti aucun album depuis 2013, le groupe se rabat sur les succès antérieurs comme Somewhere in the Between, The Three of Us et bien sûr, We Will Fall Together pour une performance complètement déjantée. De tout mon festival, c’est certainement durant la partie de Streetlight Manifesto que j’ai pu être témoin des plus intenses trash et du plus de bodysurf de la veillée, tout comme chaque concert de SM. L’énergie, c’est durant ce set que ça se retrouve! Le concert se finit avec un ras de marée d’applaudissement et une forte demande pour un rappel, mais pas de retour pour les musiciens. Dommage! 

Bad Religion

Bad Religion; le clou de la soirée ferme donc cette 3ème édition du festival avec plus d’une heure trente de musique, dont certaines pièces qui ont traversé près de 4 décennies. Décuplant les pièces préférées des habitués avec entre autres Stranger Than Fiction, My Sanity, 21st Century (Digital Boys), Generator et American Jesus, on en a vraiment pour notre argent avec ce concert plus que complet du groupe mythique. 

Ainsi se termine cette (grosse) journée de punk entouré des admirateurs les plus dédiés et des groupes les plus iconiques de la scène punk rock. Chapeau à l’organisation qui a su nous offrir ce festival accessible et pourrait-on dire des plus confortable. La barre est haute pour l’an prochain!

Auteur: Francis Desmarais

Photographe: Paul Blondé