Le groupe ukrainien 1914 a le vent dans les voiles (ou de l’essence dans le tank?) depuis la sortie de leur album The Blind Leading The Blind en 2018. Avec un habile mélange de black et de death metal avec une petite touche mélancolique ainsi qu’une thématique plus grande que nature, on a ici un résultat carrément explosif. Le 22 octobre prochain, ils sortiront leur troisième album intitulé Where Fear And Weapons Meet (quel exellent titre quand même) sur Napalm Records. Sauront-ils faire mieux que l’album précédent? De quelles grandes batailles seront nous témoins? Et, la question qui s’impose ici, comment ça sonne?

Avant toute chose, j’aimerais mentionner à quel point la pochette de cet album est tout simplement magnifique! C’est rare que j’en vois une qui exprime aussi bien la violence et l’intensité des compositions mais aussi l’horreur et l’incroyable tragédie humaine qu’était la Grande Guerre. Musicalement parlant, on s’éloigne un peu de ce qu’on retrouvait sur The Blind Leading The Blind. Contrairement à celui-ci, ils ont délaissé le côté plus black metal pour y aller avec un death/black symphonique qui, à mon humble avis, se prête assez bien à leur thématique. Certains puristes vous diront que la guerre c’est sale et que d’enlever le côté plus grim de leur musique est un mauvais move, mais je pense que ça ajoute un côté grandiose aux compositions et c’est pas comme si le groupe était entrain de se changer en Sabaton non plus! J’ai par contre été surpris par la chanson Coward, une pièce entièrement acoustique qui sonne comme du folk irlandais ou une chanson assez mélancolique de Flogging Molly mais qui étrangement a sa place parmi les monstres d’agressivité qui l’entourent.

Sur cet album, chaque chanson est un tableau et a son ambiance propre et les nombreuses archives audio utilisées offrent à l’auditeur une place de premier plan sur les différents champs de bataille d’Europe. Un des meilleurs exemples est la chanson Pillars of Fire (The Battle of Messines) qui raconte le moment où les Britanniques ont fait sauter une quantité massive d’explosifs sous les lignes allemandes. Ils simulent la dite explosion dans la chanson comme si on y avait réellement assisté avec un bruit d’acouphène déchirant et une musique ultra pesante. Même si je considère cette dernière comme la plus réussie, il y en a d’autres qui ne laissent pas leur place comme FN .380 ACP#19074 ou encore Vimy Ridge (In Memory of Filip Konowal). C’est d’ailleurs dans les pièces plus intenses que le côté symphonique se présente comme une bande de sonore de films et ça marche à merveille!

Malgré tout le bien que je peux dire de cet album, j’ai trouvé que la deuxième moitié était un peu moins réussie que la première. Je ne dis pas que les pièce sont mauvaises, mais j’y ai trouvé plusieurs longueurs et moments répétitifs qui auraient clairement pu être abrégés. Je m’étais attendu à ce que The Green Fields of France, qui est la chanson la plus longue avec presque 11 minutes au compteur, vienne plus me chercher. Ils auraient pu y aller avec un côté plus épique et prenant, mais je dois bien avouer que j’ai trouvé ça trop long.

Where Fear And Weapons Meet se démarque de ses prédécesseurs avec un metal plus grandiose, moins crasseux mais beaucoup plus prenant. Est-ce que les fans de la première heure vont s’y retrouver? Je n’en sais rien, mais de mon côté j’ai trouvé le résultat très convainquant!

8/10

Auteur : Maxime Pagé