1998, cette date représente pour la France sa victoire lors de la coupe du monde de football. 1998 c’est aussi l’année où en France, le rap trouvera ses lettres de noblesse grâce au groupe IAM qui remportera le prix du meilleur album de l’année pour son légendaire L’école du micro d’argent. Le groupe marseillais, connu notamment jusqu’ici pour son single Je danse le mia, (resté d’ailleurs presque 9 mois dans le top 50) compte bien continuer son ascension du hip-hop, lui même en plein expansion à l’époque. Certifié disque d’or le soir de sa sortie en 1997, écoulé à plus d’un million et demi d’exemplaires dans le monde, cet album de rap est le premier à avoir été certifié disque de diamant, et reste le plus vendu aujourd’hui. Ce soir, Akhenaton, Shurik’n et le reste du groupe est venu fêter les 20 ans de l’album, et nous donner une leçon sur l’ancienne école.

À peine entré dans l’Olympia je me rends compte de l’ampleur du succès du groupe. La salle est comble et le public présent est plus âgé que celui rencontré habituellement à d’autres concerts de rap. Les fans sont tous venus pour fêter cet anniversaire et se mettre dans la peau des élèves qui récitent leur poésie. L’ambiance qui règne est un mélange explosif d’excitation et de maturité.

La scène s’allume soudainement et avec celle-ci l’instrumentale du très célèbre morceau L’école du micro d’argent résonne telle la sonnerie de début de cours. Le public est ultra attentif à l’arrivée des artistes, mais ce sont deux hommes qui arrivent en courant sur scène avec des masques couleur argent. Sans savoir qui elle a en face d’elle et malgré le doute exquis procuré par cette mise en scène, toute la foule commence à rapper en choeur le premier couplet « Assis en tailleurs, voilà des heures que je médite… ». Dans la suite du morceau deux autres hommes également masqués ainsi que 3 DJ apparaissent. C’est dans la foulée, cette fois-ci à visage découvert que nous pouvons apprécier le classique Né sous la même étoile, devant Shurik’n, Akhenaton, Kheops, Imhotep et Kephren.

La chaleur est déjà accablante et cela ne va que s’amplifier au regard de l’engouement du public qui chante du premier au dernier rang. Les quinquagénaires ont de l’expérience. Sur scène, ils maîtrisent parfaitement leur textes, leur voix, leur mouvements, les réactions de la foule, et nous offrent un peu de répit en interprétant le moins connu Le garde meurt mais ne se rend pas de Shurik’n. En sachant que environ la moitié des musiques à venir sont considérées comme des classiques, respirer n’est pas de refus…

Il y à 20 ans, IAM enregistrait son illustre album, aujourd’hui nous les retrouvons encore sur scène avec des textes indémodables, et une énergie surprenante. Le rap est aujourd’hui le genre musical le plus écouté dans le monde, y compris en France et les piliers de ce mouvement sont toujours présents, pour le plus grand bonheur des fans.

Auteur: Axel HABRIAL

Photographe:Jessica Valoise