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28 juin 2013 – L’attente: Après plus de six heures de route sous la pluie battante, c’est un terrain déjà bouetteux et prématurément festif que l’on retrouve à Ste-Rose-du-Nord vendredi soir. En échange du petit ange sur notre épaule (communément appelé « conscience ») pour la fin de semaine, le soleil daigne nous faire grâce de sa présence le temps d’installer notre campement au milieu de joyeux hippies ponctuels. Estomacs pleins, foie au garde-à-vous, la musique qui résonne au loin : signes que le festival nous appelle!

1ère soirée: Le site principal, au sommet d’une petite colline, s’atteint en gravissant un sentier (lire rivière de boue) aimablement éclairé par des lanternes. On y est accueillis par un feu de joie, le groupe Ol’Savannah et une foule de fêtards déjà conquis. Ol’Savannah est parfait pour réveiller le débauché en nous : juste assez rythmé, juste assez puissant, et tout à fait folk! Entre chaque spectacle principal, on se déplace vers une plus petite scène connexe où se trouve une troupe de bohémiens qui jouent avec le feu, magnifique.

Comme c’est écrit sur le programme, l’heure prévue des divers spectacles est sujette au décalage très particulier du festival. Et c’est une chance, car il était inconcevable de manquer le groupe tant attendu Mama Rosin, et la température devait en avoir ralenti plus d’un. Eux qui devaient jouer à 21h30 sont plutôt entrés sur scène aux alentours de minuit. Encore une fois, Mama Rosin est un jeune groupe suisse qui était malgré tout vraiment à sa place dans le fin fond du Québec : un show joyeux, tout droit sorti du bayou et très, très vivant. Avec les petites intermèdes enflammées, le Bar Bu et le Tabar Snack ouverts et pas chers, on est heureux sur le site jusqu’aux petites heures.

Jour 1: Satisfaits de leur veillée, c’est en après-midi au quai que tous se retrouvent pour des spectacles de moindre envergure, mais très agréables tout de même. Adeptes de cerceaux, troubadours, cracheurs de feu, artistes en herbe, acrobates et jongleurs entourent les musiciens et les danseurs qui ravissent jeunes et moins jeunes. Est à retenir Ichka, un quatuor traditionnel Klezmer avec accordéon, trombone, clarinette et violon, le tout pour ensoleiller le quai! Mais le plus grand spectacle est sans aucun doute celui qui nous entoure car, il faut l’avouer, Sainte-Rose-du-Nord se définit de par son magnifique fjord, ses plages rocailleuses et son petit village charmant. Somme toute, journée très efficace pour se remettre en forme en vue de la soirée à venir.

2e soir: Plusieurs m’en voudront car ce samedi soir était celui qui marquait la dernière apparition à vie du groupe folk métal d’inspiration évidente viking Les Bâtards du Nord, et aucune photo n’a été prise pour témoigner de la grandeur de leur prestation. Mais c’est un mal pour un bien, puisqu’avec le trash violent, le nombre incalculable de fans (trop?) motivés et la pluie qui faisait rage, mon appareil n’aurait certainement pas survécu! Il est donc resté à l’abri pendant que des combattants aux épées enflammées et aux boucliers homériques se frayaient tant bien que mal un chemin dans la foule. Mis à part leur mise en scène théâtrale impressionnante, Les Bâtard du Nord nous ont fait vivre en chanson des récits épiques captivants de navires et de liberté. Leur dernière pièce a été soulignée par une salve de feux d’artifices, par un acrobate aérien maniant le feu et par la (quasi) crémation d’un drakkar. Un dernier show vraiment mémorable. Merci, les bâtards!

Le groupe qui suivit fût à l’inverse du premier beaucoup moins lyrique et davantage porté sur la composition instrumentale. Ne vous en faites pas, les spectateurs déjà bien crinqués n’ont pas perdu de leur vigueur et le trash n’a pas dérougit. Aussi violent fût-il, celui-ci accueillit de manière très civilisée les nombreux bodysurfers (raison de plus pour laisser l’appareil au camp!). Le Lemon Bucket Orkestra est un orchestre endiablé très particulier et, malgré le nom, il s’agit bel et bien de folk, tout aussi sale que le sol du site à ce moment-là (ils se disent d’ailleurs folk révolutionnaires, plus précisément balkan-klezmer-gypsy-party-punk-super band!). C’est un groupe exaltant à découvrir, vraiment wild et entraînant, bref, parfait pour ce genre d’événement grandiose. Un des meilleurs shows du festival!

Jour 2: Encore un mal de tête? Il faut s’y faire car une nouvelle journée d’activités s’amorce et qu’une dernière soirée mémorable est prévue. On y a donc doucement avec baignade, poutine, show ambulant de marionnettes géantes et gumboots au quai. En fin d’après-midi l’attroupement se déplace pour le charmant Café de la PosteBernard Adamus et les filles de Canailles se livrent en spectacle, tout en douceur. On ne peut pas s’en tirer sans le classique Brun, légèrement revisité pour donner un peu de punch. Un beau moment.

3e soir: Dernière soirée encore très mouvementée, et les plus braves d’entre nous danseront même jusqu’au lever du soleil au son de Québec Redneck Bluegrass Project. Armés de banjo, d’harmonica et d’harmonies vocales, les membres du groupe réussissent avec brio à faire tenir tout le monde debout. Une musique bien joyeuse, idéale pour clore le festival en beauté.

Des dizaines d’autres artistes connus ou non étaient présents à Sainte-Rose-du-Nord cette fin de semaine, et bien peu a été dit ici : il fallait y être pour capter l’essence du festival !

Jour 3: Retour à la réalité, nostalgiques. Dernier arrêt au petit stand très sympathique de galettes au sarrasin et de gaufres, puis c’est le départ, la tête pleine de souvenirs pour un an encore. En espérant vous y voir l’année prochaine !

Auteure et photographe : Jeanne Mercier

Pour en savoir plus : www.folksalefest.com, Page Facebook du Festival, Ichka, les Bâtards du Nord, le Lemon Bucket Orkestra, Ol’Savannah et Québec Redneck Bluegrass Project