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Pallbearer – Heartless Album

Le mélange de Doom Metal et de Rock progressif offert par le groupe de Little Rock, Arkansas, Pallbearer, est, pour l’auteur de ces lignes, un album qui est venu chambouler mes préconceptions de la qualité musicale. Bien ancré dans le Métal tel que les membres de Black Sabbath pourront se vanter éternellement d’avoir été les pères fondateurs, la musique de Pallbearer est introspective et évoque quelque chose d’intemporel mêlé d’une sensibilité propre à la subtilité du Rock progressif. Il m’a fallu plus d’une douzaine d’écoutes pour réellement ressentir l’attrait que presque tous nos collègues ont pour cet opus qui est déjà considéré comme l’album Métal de 2017. De par son accessibilité et la renommée de Pallbearer déjà bien établie dans l’underground, avec en 2014 Foundations Of Burden  et par Sorrow and Extinction paru en 2012 qui furent tout autant soulignés par de nombreuses éloges dans les publications musicales. Dans la même veine, on parle de Heartless comme d’un sans-faute.

L’élément essentiel au succès de Heartless est la présence émotionnelle et vulnérable de Brett Campbell au vocal qui ne cesse d’élever la barre en fait de prestation pour un chanteur de Doom Metal. Toutefois, le ton monocorde de son chant et la lenteur de la musique ne fut pas un accord parfait pour me laisser pénétrer par ces sept chansons. Ce fut les guitares et la basse qui ont fait de moi un visiteur assidu depuis la sortie de Heartless en mars passé.  Ajouté aux compositions musicales qui, tel qu’évoqué précédemment, sont agrémentées d’éléments progressifs ont pu garder mon intérêt. L’une des longues pièces de cet album, Dancing in Madness est un exemple de puissance dans la sobriété et le mélange des textures sonores. Les transitions des guitares acoustiques aux riffs pesants apportent à cette marche un effet de plénitude à la limite du planant.

Bien malgré moi, cette galette s’est lentement mais surement installée dans mon inconscient musical et est devenu une trame sonore dans mon cerveau. Juste à elle seule la pièce qui conclue l’album, A Plea For Understanding est la chanson de l’année tant par sa simplicité en surface et à son évolution grâce aux guitares et aux percussions. C’est ici que Brett Campbell couronne sa performance vocale. Il fait preuve d’une sensibilité que très peu de Métalleux sont prêt à dévoiler

Il est à considérer que la note donnée plus bas est une notation quasi objective car loin d’être totalement ahuri d’admiration face à la grandeur de ces écoutes, je dois toutefois faire une génuflexion devant les champions du Doom Metal de 2017. La musique coule doucement et sans crier gare on nous transporte d’un mood à l’autre soit par des riffs mélodiques ou des subtils éléments progressifs. J’en suis encore mystifié devant tant d’efficacité et de maîtrise. D’autant plus que l’exécution est considérablement sobre sans fioritures ou effets de fumée.

Note: 9 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Profound Lore Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 24 mars 2017

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Auteur : Michaël Parent

Vulpus – Certitude Album

Formé en 2013, le quatuor portugais Vulpus nous offre son premier album en Certitude après un EP paru en 2014. Se situant dans le Black Metal moderne, la musique de Vulpus emprunte certains éléments du Black Metal par son intensité et son urgence conjointement amalgamé avec une approche Post-rock et même pourrait-on dire Rock expérimental. Cependant, j’ai une réserve quant à qualifier cette musique de Post-Black Metal même s’il pourrait en être assujetti.

Il y a un souci assez persistant dans la création d’une ambiance propre à Certitude. On a une ouverture d’album plutôt calme et instrumentale pour la première pièce Dysphoria. Par la suite, No More Shall I Seek Comfort Amidst Theses Piles Of Rust est une montée  tranquille et instrumentale jusqu’à la troisième minute et même lorsque le vocal typiquement Black se commet, la musique suit une approche distincte d’un Post-rock bien nuancé avec une certaine retenue jusqu’à ce que la pédale double de la batterie fasse une brève apparition.

On entre tête première dans le métal plus lourd avec Like Troxler’s Fading et les guitares ainsi que la batterie sont dignes des passages les plus intéressants d’Enslaved. En fait Nuno Endrick a un style assez similaire à Grutle Kjellson et sans être des émules de ce groupe norvégien, Vulpus se situe dans un créneau similaire.

Toujours dans la mouvance du Black Metal actuel, plusieurs drones sont présents au fil de l’album dont la dernière piste Hell Is Truth Seen Too Late qui est pratiquement un long bourdonnement. Sur sept titres, on a droit à quatre véritables morceaux. Dont la pièce Certitude II qui pimente cet opus avec un Black Metal malsain et virulent. C’est une pièce excellente mais ces moments de brillance se font trop rares et la finale en fade out est décevante car on aurait pris plus de ce moment et moins de Certitude I qui est trop longue pour ce qu’elle contribue à l’ensemble.

Finalement, la pièce de résistance, Along Obsidian Shores est digne de Wolves In The Throne Room tant elle nous tient en haleine par sa consistance et sa durée. On aime son évolution et l’inclusion d’éléments mélodiques avec un blast beat monotone mais si efficace. La conclusion de cette chanson se fait plus lente s’approchant du Doom Metal.

Ainsi, le prorata est quelque peu disproportionné lorsque près de la moitié de la durée de l’album est parsemé d’éléments atmosphériques et de sons. Par chance que Certitude II et Along Obsidian Shores sont des moments forts de Certitude. Car le reste de ce premier opus n’est pas ce que l’on pourrait qualifier d’excellent mais plutôt bien dans la normale. Cependant, c’est un premier effort intéressant et on y remarque des éléments prometteurs qui s’ils sont capables de dégraisser leurs éléments atmosphériques et d’apporter plus de contenance on pourrait avoir droit à des albums plus qu’épatants.

Note: 6.5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Pest Productions
Sites Web: Facebook | Bandcamp | Twitter
Date de parution: 25 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Deity – Deity Album

Le duo canadien Deity, Danny Alessandro et Joey Massey tous deux partageant voix et guitares, offrent une proposition de type Brutal Death Metal peuplée d’une myriade de riffs coiffés de la signature rythmique de nul autre que le légendaire Flo Mounier de Cryptopsy en tant qu’artiste invité. Aussi appelé à contribution, Florian Ravet bassiste et ex-Nephelium, unissent leurs efforts pour un premier album.  Ancré dans un genre qui est à la fois surpeuplé et rempli de clones de nombreuses influences, la musique de Deity se démarque-t-elle de ses consœurs?

Faut voir, c’est-à-dire, que la production est sans fautes et le mix et le master de Christian Donaldson (Cryptopsy, The Agonist) fait plus que la job. Nous avons droit à du solide et on prend bien le temps de nous placer dans une ambiance particulière avec une introduction de Suspended In Animation et un intermède à la fois décalé du vibe de l’album mais qui se veut un palate cleanser pour les morceaux qui suivront. On sent que c’est un album de guitare dans un genre qui se veut assez technique. L’emphase est concentrée sur cet élément et on aurait pu me servir un album instrumental que j’aurais été autant satisfait de la tenue de la galette.

Note discordante, puisqu’il y en a toujours une, la durée de l’album est le plus grand défaut. Dépassant les 55 minutes, quelques pièces nécessiteraient une épuration qui les rendrait plus efficaces tout en gardant notre intérêt plus éveillé. Je pense à From Which We Came et à Illuminate The Unwilling qui auraient bénéficié de durées plus courtes et auraient laissé tout le punch à la pièce finale et majestueuse de In Turmoil de près de 13 minutes.

Même si cette maxime ne s’applique généralement pas au Métal, Less Is More comme le disait Mies van der Rohe. En fait, il s’agit de savoir bien doser et dans le genre de Deity, soit le Brutal ou selon votre humeur le Technical Death Metal, un album de 40 à 45 minutes aurait fait de cet album une entité de plus grande qualité en frais d’agrément d’écoute et d’efficacité de compositions.

Malgré cette erreur de parcours, Deity se démarque par la consistance de ses compositions, l’ambition de faire un album de riffs et un son intemporel. Ce fut un choix judicieux que de faire appel à Mounier et Ravet qui, musiciens d’expérience, font sentir leur présence tout en laissant les guitaristes être les vecteurs de la musique.

Note: 7 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Non signés
Sites Web: Facebook | Instagram
Date de parution: 2 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Necrot – Blood Offerings Album

Pour ceux qui sont assez vieux pour se souvenir d’avoir commandé des albums dans un catalogue et avoir envoyé du «vrai argent» par la poste pour obtenir des disques laser d’un label obscure dans une enveloppe semi sécuritaire et d’avoir attendu des semaines, voire des mois, pour entendre la musique tant désirée et être déçu ou bien agréablement surpris vont comprendre comment on peut être nostalgique de cette ère révolue. Recevoir, enfin, un album de Bolt Thrower ou Morbid Angel dans une boite déboîtée dans la boîte au lettre était presque aussi gratifiant que de découvrir l’Arche d’Alliance avant l’armée allemande. Bref, depuis sa création, Necrot de San Francisco se forge un son qui allie le Old-School Death Metal au D-beat. Plusieurs formations du moment maîtrisent la résurgence de ce genre dont Vastum qui partage un membre avec Necrot et Gatecreeper notamment.

Blood Offerings a des sonorités se rapprochant aussi de Bolt Thrower qui est désormais l’un des canons du genre. Une belle homogénéité caractérise l’album qui se présente comme un bloc solide et pur. C’est un son classique qui ravi mon appétit de old-school mais me laisse sur ma faim pour ce qui est de l’effet de surprise et de renouveau. On retrouve des mélodies accrocheuses surtout avec Layers Of Darkness qui termine l’album sur une note forte.

Cependant, une fois que la nostalgie des premières écoutes s’est estompée, c’est à un manque de substance que Blood Offerings se bute. Se situant surtout au niveau de l’écriture des pièces et non pas à leur exécution. Les moments qui se démarquent ne sont pas assez nombreux pour compenser les moments plus fades.

Le plus grand défi d’un groupe tel que Necrot qui exploite un genre et une nostalgie c’est de tomber dans le comparatif et l’auditeur qui se tourne vers un artiste d’un genre étiqueté comme rétro devra être épaté pour délaisser ses classiques et se pencher sur un artiste contemporain. Tel que Gatecreeper et leur excellent Sonoran Depravation par exemple, on sent l’influence Classic Death Metal mais on en redemande de cette réinterprétation de ce son particulier. Pour ce qui est de Necrot on peut dire bel effort mais on en vient à vouloir un produit plus nutritif à la fin du compte.

Note: 5 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Tankcrimes | Sentient Ruin Laboratories
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 9 juin 2017

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Auteur : Michaël Parent

Hellripper – Coagulating Darkness Album

Bien qu’étant un tant soit peu trop jeune pour avoir connu l’époque de Kill ‘Em All (Metallica), At War With Satan (Venom) et Under The Sign Of The Black Mark (Bathory). J’ai tout de même vu le jour la même année que l’album contenant les hymnes que sont Seek and Destroy et Whiplash, soit en 1983. À cette époque le Black, le Thrash et même le Speed Métal ne formaient qu’un genre et les groupes avaient un son propre à leur approche. Le projet solo de James McBain, Hellripper, du Royaume-Uni est un vibrant hommage à cette ère du Métal un peu comme le font les Warbringer et les Toxic Holocaust avec leur réinterprétation du Thrash de la belle époque. Du rétro-Black/Thrash/Speed Metal exécuté avec une fougue et une énergie digne des balbutiements de ces genres c’est ce que vous retrouverez avec Coagulating Darkness.

Certaines pièces comme Bastard of Hades nous ramènent vers un proto-Thrash de Motörhead avec une basse guitare en avant plan et des guitares tout droit sorties de Hit The Lights. Anneliese semble être tout droit tiré d’une session de Kill ‘Em All inspirée de Quorthon et la pièce finale, Coagulating Darkness est digne de Kreator. Inutile de souligner avec plus d’ampleur le fait que l’on ne réinvente pas le bouton à quatre trous mais force est d’admettre qu’un fan de Métal ancien s’en donne à cœur joie et se fait un plaisir à pointer les riffs légendaires de Hammet, Mustaine, King et autres qui sont empruntés pour peupler cet opus.

La production est adéquate et évite de tomber dans l’amateurisme et l’approche trop crue d’un enregistrement fait dans une pièce distante. Le tout est fait dans le respect des inspirations sans se vouer à une dénaturation du son particulier qui émanait des enregistrements d’époque. Juste à revisiter les premiers albums de Slayer et vous entendrez des solos proéminents et les basses très distantes.

Pour résumer l’expérience de Hellripper c’est comme ces cartes qui répertorient tous les groupes et leurs influences. Nostalgie et mélange de genres avec du Black/Thrash/Speed Metal nous rappellent l’origine de ces premiers moments mémorables du Métal à la sauce Black Metal. Un réel plaisir d’écoute mais pas forcément un album qui passera à l’histoire. Toutefois, on n’y perd pas au change car McBain a su capturer l’énergie et l’ambiance d’une époque bien précise et y donner un souffle différent.

Note: 6 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: N/D
Sites Web: Facebook | Bandcamp | Twitter
Date de parution: 14 avril 2017

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Auteur : Michaël Parent

Sunken – Departure Album

Je signe ici ma septième critique musicale pour Thorium Magazine et ceux qui ont eu la chance de me lire dans mes textes précédents comprendront que je reçois pas mal de promos de Métal dans la veine du post-Black Metal aussi communément appelé par certains croyant faire plus puriste comme étant de l’Atmospheric Black Metal ou même de l’Ambiant Black Metal. La ligne est bien mince entre ce genre qui allie le post-rock au Black Metal et le Blackgaze qui allie un genre encore plus précis de post-rock, le shoegaze, avec notre tendre Black Metal. Certains groupes choisissent une voie en particulier tandis que d’autres naviguent entre ces genres avec plus ou moins de succès.

Tout droit sorti de Scandinavie, soit du Danemark, la formation Sunken mise sur des sonorités parfois plus abrasives de qualité Black Metal et de mélodies simples et d’échos dans les voix rappelant un post-rock appliqué d’un vernis parfois velouté sans réellement se départir d’un son hargneux à souhait. C’est cette balance du Black Metal contemporain qui fait des compositions telles que la pièce Sunken, s’étalant sur plus de treize minutes, semble évoluer et passer par plusieurs états d’esprit dans la maitrise et l’élégance.

Des cinq morceaux sur Departure, la pièce titre de l’album est un marathon galopant de Black Metal infusé de riffs et blast beats dignes de Wolves In The Throne Room avec en arrière fond des claviers donnant cet atmosphère malsain, mélancolique et un tant soit peu mélodique. L’extrait inclus dans le lecteur plus bas est un bel échantillon de l’album dans sa grandeur et son aspect introspection avec sa finale qui fade out les éléments du chaos et place en avant plan quelques notes de ces claviers pendant quelques secondes servant à faire un trou Normand à notre tympan pour accueillir une pièce finale de saturation musicale qui conclue cet album.

Tel que nous venons de le souligner, la production de cet album est superbe et il est assez ardu de trouver bien des aspects négatifs pour cette critique. Certains diront que les chansons sont trop longues. Cependant, leur caractère sinueux fait qu’elles sont captivantes et peu répétitives. Pour un premier album Sunken se démarque avec une réelle maitrise des compositions et des moods que permet le post-Black Metal. Leur grande force est de savoir doser de manière remarquable les éléments de chaos, de mélodies et d’ambiance qu’ils placent dans leur musique.

Note: 8 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Triton’s Orbit Records
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 26 mai 2017

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Auteur : Michaël Parent

Varmia – Z mar twych Album

Dans la vie comme dans le métal il y a des rapprochements qui se font sans même réfléchir. Il y a de ces régions du globe qui semblent prédestinées à mettre au monde des groupes qui produisent des albums qualité sans même forcer. Pour moi, la Pologne est gage de Black Metal juste à la mention de trois noms; Behemoth, Mgła et Batushka. Ainsi, lorsque j’ai aperçu la promo de Varmia qui évoquait du Polish Black Metal avec des roulements de « R » légendaires de l’accent polonais j’ai immédiatement saisi l’occasion de renouer avec le PBM (Polish Black Metal, oui, je viens d’inventer cette abréviation!).

Pour ceux qui connaissent le duo Mgła, pour les autres qu’attendez-vous, vous êtes au faite de la maîtrise des riffs mélodiques de M (chanteur et guitariste de Mgła) et de son admiration pour Dissection. Varmia se place dans cette mouvance en alliant quelques chants plus clairs rappelant le Folk Metal efficace de Einherjer. Une influence des géants que sont Moonsorrow est palpable sur des pièces comme In Tenebris tant par sa durée que par son penchant pour l’épique. Ils excellent avec des morceaux comme Ptak où les blast beats fusent et les vocaux sont agressifs.

Pour ce qui est de la sobriété et de la modération Varmia n’est pas de l’école du less is more. Ceci étant pour notre plus grand plaisir car en ne se limitant pas le quatuor nous rappelle comment le Black Metal peut être un métal dangereux et instable comme à ses débuts. Pendant que certains de leurs collègues Américains et Français jouent aux émules du post-rock, Varmia font du Black Metal sans bons sentiments.

Malgré cette recette assez fidèle à un Black Metal fiévreux et mélodique, Z mar twych reste toutefois un album parsemé de bons moments mais aucun n’étant suffisamment convaincant pour amener cet album parmi l’élite que cette patrie a su cultiver au fil des ans. Il manque ce sentiment d’urgence et cette barbarie dans l’esprit de la musique de Varmia. Cette tendance à se rapprocher du Black Metal mélodique de la fin des années 1990 manque de souffle et avorte les belles promesses que Slava et Wściekłość annonçaient en ouverture d’album.

Note: 6 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Folkvangr Records / Via Nocturna
Sites Web: Facebook | Bandcamp
Date de parution: 28 février 2017 (numérique) / 26 mai 2017 (cassette)

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Auteur : Michaël Parent

Violet Cold – Anomie Album

Le Black Metal a très longtemps été perçu comme intemporel et isolé de toute évolution malgré le fait qu’il a toujours évolué selon les tendances et les groupes qui ont su porter son flambeau depuis ses débuts dans la décennie des années 1980. Aujourd’hui, on retrouve de nombreuses incarnations et l’une des plus déviantes de son origine est le Blackgaze qui mélange les riffs de guitares Black Metal de style trémolo et le shoegazing qui est un sous-genre du post-rock qui se définie par des riffs distordus et des murs de son produits par une saturation des guitares. Violet Cold est originaire de l’Azerbaïdjan et se qualifie de Black Metal atmosphérique. Bien que cela fasse pas mal plus grim que Blackgaze, il est pourtant bel et bien question de ce dernier genre que Violet Cold exécute avec brio sur son plus récent Anomie.

L’album se révèle assez puissant dès les premières notes et les longues chansons se succèdent. La pièce titre, Anomie est le mélange parfait de Black Metal et de shoegaze et de post-rock. Dernièrement, je me disais que le Blackgaze n’était qu’une phase et que ce son avait pas mal donné tout ce qu’il était possible d’achever. Quelle erreur de ma part! Violet Cold brouille les cartes avec son mélange d’agression, de mélancolie et de beauté. On a un tout assez planant qui se démarque de ses contemporains tant par les mélodies et les touches de guitares parfois poignantes ou introspectives. Les transitions sont fluides et peu brusquées malgré leur aspect hétéroclite de mélange des états d’esprit.

La construction des morceaux est admirable tant par leur évocation d’une ambiance bien particulière et d’une démonstration de l’intelligence de l’évolution des pièces avec des mélodies certaines mêlées à ces ambiances parfois plus mélancoliques et d’autres fois plus sombres. Certes c’est une galette qui interpelle son auditeur et ce dernier sera happé par les textures veloutés des ambiances et bercé par les mélodies post-rock qui prédominent le chaos que l’aspect Black Metal vient bouleverser. Le début de Lovegaze est remarquable et on peut voir que si le Blackgaze s’est rendu jusqu’en Azerbaïdjan, alors les frontières des genres ne sont que des barrières que l’on s’impose plutôt que de réels obstacles.

Mes bémols, puisqu’il y en a presque tout le temps, c’est la production qui assourdie les chants et la batterie au profit des puissantes guitares. J’ose croire que c’est simplement le mix du format numérique qui est compressé et que le format analogique offre une meilleure profondeur à l’oreille. Cependant, ce léger faux pas est assez commun et le manque de dynamisme sonore n’est pas une faute impardonnable malgré tout.

Si le Blackgaze s’avère un genre qui ne sera que de passage dans le décor du monde merveilleux du Métal, nous pourrons néanmoins compter Anomie parmi les œuvres les mieux réussies dans son genre. Le plus étonnant dans tout cela est le fait que Violet Cold est le fruit d’un seul homme, Emin Guliyev, qui a une discographie garnie de nombreux singles et de quatre albums depuis le début de 2015.

Note: 8 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Tridoid Records | Folkvangr Records
Sites Web: facebook.com/VioletColdOfficial/ | Bandcamp
Date de parution: 1 mars 2017(numérique) 21 juillet 2017 (Cassette, vinyle)

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Auteur: Michaël Parent

Merchant – Beneath Album

Avec la résurgence du Doom Metal des dernières années et la multiplication des genres et sous-genres dans le Métal en général il est très facile d’en perdre notre latin. En fait, le Doom Metal a son origine des vénérables pionniers du Métal Black Sabbath et de tous ceux qui ont su faire perdurer cette tradition. Le Doom Metal peut aussi s’apparenter au Stoner Rock ainsi qu’au Sludge et le groupe Australien Merchant est issu de ce mélange pesant de beats mid et slow tempo. Les bandes de Yob, de Neurosis, de Weedeater et même de Today Is The Day sont dans les contemporains de Merchant qui opèrent sur les mêmes notes. Suivant leur premier album Suzerain en 2016, Beneath est un EP qui place la musique de Merchant sur et non pas sous la carte.

Deux pièces de quinze minutes chacune forment Beneath, digne d’une marche monolithique, les mid-tempos rappellent Indian et Neurosis à la fois. Puisque la définition de Doom est très élargie on peut se placer dans la veine du Noise pour ce qui a trait à Merchant. Avec des vocals criards et de la distorsion à profusion, l’effet de ce poison est lent et douloureux et on semble prendre plaisir à battre lentement cette bête pour faire durer sa souffrance, et ce, jusqu’à une lente mort. Évidemment, tout ce positivisme va de pair avec une production digne de ce genre. C’est-à-dire, lourde au possible avec beaucoup d’appui sur les guitares.

Bien que superbement maîtrisée et exécutée, la musique de Merchant échoue à se démarquer de ses influences. Le potentiel est bel et bien présent et c’est assez triste de sentir que l’on travaille fort pour maintenir la cadence imposée par les fers de lance du genre même si Merchant reste prometteur sans avoir livré la marchandise.

Note: 6 / 10
Format critiqué: 320 kbps mp3
Étiquette: Black Bow Records
Sites Web: doommerchant.bandcamp.com/ | facebook.com/DOOMMERCHANT
Date de parution: 12 mai 2017

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Auteur: Michaël Parent

Kid Wise + Mirror + Orme @ Le Bikini (Toulouse)

Kid Wise

Jeudi 04 Mai – C’est LA soirée qui faisait parler dans la ville rose et pour cause : trois groupes émergeant de la scène toulousaine s’y rencontraient, sans compter les guests. Retour sur cette soirée “à domicile”.

19h : il fait bon de retrouver le soleil sur le patio du Bikini. Les portes ne sont pas encore ouvertes, mais le bar accompagne le soleil pour accueillir la première partie en acoustique. Il s’agit d’Orme, un groupe montant de 4 toulousains en quête d’exotisme. On découvre une formation de quatre instruments à cordes : le classique avec une guitare, un violoncelle, une mandoline … et un bouzouki. Cet instrument traditionnel grec servira de point d’ancrage pour leur musique voyageuse, mais malheureusement pas pour longtemps. En effet, malgré un appel au silence en début de set par Augustin Charnet et Clément Libes (respectivement chanteur/pianiste et violoniste/clavieriste/guitariste de Kid Wise), le brouhaha des discussions prendra petit à petit le dessus jusqu’à rendre la musique quasi-inaudible. Il faut dire que le bar à 5 mètres de là n’aidait pas. Petite déception donc de ne pas pouvoir découvrir comme on l’aurait voulu ce groupe qui, dans un genre totalement différent de la suite, aura réussi tout de même à s’accaparer quelques instants les auditeurs attentifs, et à proposer une musique vraiment sympathique.

Vient le temps de rentrer dans la salle pour découvrir, ou plutôt redécouvrir un groupe que l’on avait déjà eu l’occasion de croiser au Weekend des Curiosités n°30. Mirror est assez peu connu encore, et leurs dates sont rares. En effet, le duo est surtout célèbre pour regrouper les deux DJs qui produisent les instrus pour BigFlo & Oli. Depuis, pas grand chose n’a vraiment changé, et nous restons toujours sur notre bonne impression de cette électro planante, avec en prime un violoncelle qui rajoute beaucoup au live (bravo donc à Luc Blanchot, mais aussi à Denshu Kozo aux machines). Une belle atmosphère se dégage de leur musique, tout juste ce qu’il faut pour apprécier la suite.

Et la suite, ce n’est pas n’importe quoi ! Après avoir annoncé il y a peu la sortie de leur nouvel album Les Vivants, il s’agit maintenant pour Kid Wise de le partager un maximum sur scène. Alors, Le Bikini semblait inévitable, surtout pour fêter les 5 ans du groupe. Evidemment, c’est toujours particulier quand des artistes jouent chez eux, et ils n’auront de cesse de nous le répéter au travers de la voix du chanteur/leader Augustin Charnet. Au niveau du live, on retrouve tout de même beaucoup de titres du premier album, en priorité les titres les plus rocks et progressifs comme Ceremony, Echos, Ocean ou encore un Forest un peu plus pop. On retrouve également la même composition scénique, si ce n’est que le violoniste troquera quelques fois son instrument au profit d’une troisième guitare. Sinon, mis à part quelques nouveaux titres dont Les Vivants sur lequel le groupe finira son set, ils restent fidèles aux nombreuses fois où nous les avons vus (à Castres, au Métronum ou encore au Connexion). Le guitariste noiser Théophile Antolinos en particulier est toujours aussi efficace, de même que son pedalboard est volumineux. Le batteur Léo Faubert quant à lui reste un véritable métronome. Plus globalement, une très bonne performance musicale de l’ensemble des musiciens.

Pourtant, des surprises étaient annoncées pour ce soir, et rien de particulier n’arrivera avant les trois-quart du set si ce ne sont les quelques descentes d’Augustin Charnet dans le public (dont une en slam). La fin en revanche sera plus chargée. Tout d’abord lorsqu’une partie du groupe reprendra, en acoustique et au milieu de la fosse, leur premier tube Hope avec un banjo en guise d’accompagnement principal (ils reprendront ensuite le morceau en version “complète” sur scène). Mais surtout, l’événement de la soirée devait être l’intervention de Bigflo & Oli pour agrémenter encore un peu plus cette soirée 100% Toulouse. Et c’est là la plus grande déception de ce soir. Evidemment, le public était heureux de retrouver le duo sur scène, notamment après leur absence prolongée pour préparer leur nouvel album, dont le premier titre vient de sortir. Evidemment que personne n’aura était insensible à la charge symbolique de leur venue. Mais il faut dire ce qui est : leur intervention était ratée. D’abord, nous étions surpris de voir qu’ils n’ont pas posé avec Mirror, qui a pourtant joué l’inévitable Faun qui sert d’instru au morceau des deux frangins À mon retour (une aubaine donc). Ils n’arriveront donc qu’à la fin du set de Kid Wise, pour interpréter leur très bon track Je suis. Dommage tout d’abord que les deux rappeurs aient encore besoin des paroles sous les yeux, quand bien même une bonne partie du public les connaissait (ils s’excuseront néanmoins, mais cela nous a paru incompréhensible). Dommage aussi qu’ils n’aient pas réussi à se caler sur la musique reprise par Kid Wise, entraînant de nombreux hors-temps sur une bonne moitié de la chanson et de trop nombreuses imperfections (le tempo au piano était visiblement trop lent, et il est vrai que le morceau original gagne en intensité crescendo). Dommage que les deux frangins n’aient pas été synchro sur les phrases en commun. Dommage enfin de ne pas être restés plus longtemps : nous avons vraiment eu l’impression d’un bref aller-retour sur scène plutôt que d’un véritable moment de partage. Notons quand même que la fin du morceau passait bien mieux, et que les deux rappeurs ont mis l’ambiance dans le Bikini avant de s’éclipser, tandis que le public avait l’air ravi de la prestation. La soirée se terminera sur un aftershow électro, mais le Bikini se videra massivement.

Une soirée contrastée donc : l’émotion était bien là et Kid Wise reste un groupe incontournable à Toulouse. Mais la première partie sur la fin inaudible et la fausse note finale laisseront un regret sur une soirée annoncée comme mythique. Néanmoins, l’initiative de ce concert (organisée par Le Bikini et Kid Wise) était une excellente idée, pleine de bonnes valeurs et qui laissera de nombreux souvenirs dans la tête des spectateurs.

Photographe : Antony Chardon

Auteur: David Vacher

 

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