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Lucio Bukowski + Robse + L’1probable MC @ Le Rex (Toulouse)

Samedi 25 novembre – Nouvelle soirée rap indé au Rex avec une scène qui va être tour à tour partagée par l’1probable MC, Robse, la plume noire et Lucio Bukowski ; mais aussi par le grand beatmaker Oster Lapwass.

C’est un début de soirée improbable qui s’offre à nous vers 19h30 … et pourtant l’heure n’est pas au premier des rappeurs. Une intro musicale tandis que la soirée était pourtant dense en artistes mais qui permettra de se mettre doucement dans l’ambiance avant l’arrivée de l’1probable MC, mais aussi de la clique Label Étoile qui débarquera sur scène directement depuis le public. Un freestyle à 6 ou 7 permettra de rentrer dans le sujet d’une bien belle manière, avant de découvrir le talent de l’1mprobable. On découvre des instrus lourdes, des paroles aiguisées pour un rap super efficace. On reconnaît aussi, au fil d’un freestyle, sa capacité d’impro dont il fait souvent preuve au sein du collectif toulousain Kilotone. Bref : une nouvelle preuve que le rap actuel regorge de surprises à découvrir.

Une autre belle surprise : Robse. Nous le connaissions déjà de part ses nombreuses collaborations avec Oster Lapwass et son feat avec Lucio Bukowski sur Stress et Palettes. Il apparaissait aussi sur le freestyle mythique proposé par l’Animalerie : n°02062014.2 avec pêle-mêle Vald, Anton Serra ou Lucio Bukowski. Mais ce soir, c’est surtout pour nous présenter son dernier album, Colibri, que le MC est venu poser au Rex. L’une des belles découvertes du Demi-Festival nous dévoilera tout un univers, très intéressant parce qu’assez personnel et singulier.

Enfin, c’est au tour de Lucio d’entrer en scène. Au vu de la réaction générale, la majeure partie du public l’attendait de pied ferme pour entonner avec lui ses titres les plus connus, mais aussi les nouveautés de son dernier album Requiem / Nativité sorti la veille. Il prouvera encore une fois qu’il a sa place dans le rap indépendant, notamment au travers de textes magnifiquement écrits par une plume toujours acérée et maîtrisée à souhait. Sur scène, guère de spectacle ni même de mouvement, mais les prods ultra efficaces d’Oster Lapwass et le flow lyrique de Lucio Bokowski se suffisent à eux-seuls, pour un intense moment de rap comme on les aime. Reste désormais à le découvrir autrement, grâce par exemple à sa maison d’édition Les Gens du Blâme ou encore grâce à son recueil de poèmes intitulé Je demeure paisible au travers de leurs gorges.

En attendant, il aura sublimé ses paroles pour clore avec beauté une soirée riche de qualité, entre prods excellentes, textes lourds et flow puissant.

Photos et auteur : David Vacher

Kabexnuv – Dzyan Album

Désormais une branche bien établie du Black Metal, le style « Cascadian¹ » se caractérise par un endroit géographique bien précis qu’est la Cascadie (Nord-Ouest des États-Unis et une partie de la Colombie-Britannique) et une interprétation assez crue du Black Metal tout en y insérant selon le groupe des éléments Folk (écoutez Panopticon pour son mélange du Country et du Black Metal). Les Canadiens de Kabexnuv, arrivent avec une galette inspirée du Livre de Dzyan traduit de l’ancien Tibétain par H. P. Blavatsky et qui est la base de la Théosophie. Ainsi, l’album Dzyan de Kabexnuv est une sorte de trame sonore pour les sept stances avec sept pièces.

L’album a une sonorité très caverneuse et même le texte qui accompagnait la promo présentait l’album comme du Black Metal hermétique. Tel Wolves In The Throne Room qui est sans aucun doute l’un des groupes qui émulent de Burzum, Kabexnuv se veut faire un Black Metal très sobre et très cru. La pièce Ceaseless Eternal Breath est l’un des moments forts de l’album avec ses guitares entraînantes et ses moments d’une grande intensité. L’une des plus grandes, si ce n’est la plus grande déception est l’enregistrement de la batterie qui est tellement assourdie que batteur semble battre une vieille boite de carton dans le sous-sol du studio. En fait, la qualité de la production se voudrait kvlt mais sonne plutôt amateur. C’est dommage car il est toujours possible de produire des albums de Black Metal sans les faire dégouliner d’édulcorant.

Le passage de The Formless Square débute sur une note quasi progressive des années 1970 et évolue en un titre avec un tempo plus lent et qui démontre l’évolution et le changement des structures musicales qui sont faites. L’album se conclue sur une note dissonante avec Like A Thread Through Many Jewels qui est intéressante tant par son approche qui rappelle les thèmes de l’inspiration issue de la Théosophie mais qui semble forcée au travers du restant de la galette.

Malgré cette finale, Dzyan connait quelques moments qui en valent le détour mais qui ne réussit pas totalement à s’imposer et à interpeller de façon concluante.

¹ Wolves In The Throne Room est le groupe porte étendard de ce courant mais c’est Threnos qui serait à l’origine de celui-ci.

Note: 5.5 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Bud Metal Records / Kult of Medusa Prod.
Sites Web: Bandcamp
Date de parution: 6 Octobre 2017

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Auteur : Michaël Parent

Myrholt – Med Samme Nål, Under Samme Måne Album

Le multi-instrumentaliste Norvégien Ole Alexander Myrholt (membre entre autres de Those Left Behind, de Archon et de Enslavement Of Beauty) s’est joint en décembre 2016 à Mork en tant que batteur et ceci l’a fait renouer avec ses racines Black Metal. Notamment, lors de son passage sous le sobriquet de Tremor ainsi que dans le début des années 1990 en tant que musicien d’une multitude de groupes obscures, et ce, dès l’âge de quatorze ans. Il nous livre ici une collection de singles sortis au courant de 2017 sous son propre nom en tant que one-man band.

On sent dès les premières notes que l’on remonte à la seconde vague du Black Metal et les Darkthrone, les Gorgoroth et les Einherjer ne sont pas très loin. On a droit à de la variété, Black Metalement parlant, les pièces penchent parfois vers le mélodique et d’autres fois vers le plus chaotique. Cependant, Myrholt est un compositeur et il n’hésite pas à insérer des effets et des ambiances dans son Black Metal qui pourrait à prime abord paraître assez dépourvu de fioritures. On est dans la viande crue avec des niveaux de raffinement qu’un véritable musicien qui, ayant adhéré au dogme du Black Metal, a su traduire son écriture d’un Métal plus classique dans l’orthodoxie du genre le plus sombre.

Malgré tout cela, Med Samme Nål, Under Samme Måne est un album de Black Metal traditionnel avec des guitares axées sur le tremolo, des chants criards, des blast beats et des éléments dignes d’Isengard. Les puristes seront ravis mais on n’arrivera pas à convertir de nouvelles oreilles à ce genre hermétique. Cet album se mérite un solide six sur dix car il est bien et sonne bien mais sans plus. Myrholt n’a pas pris beaucoup de risques et j’aurais aimé entendre une approche plus proche de Khold  pour les chansons avec des tempos plus lents ou bien de Taake pour l’écriture des riffs mais on n’en est resté à la recette presque originale de la seconde vague. Toutefois, et on a évité les faux pas et les erreurs de néophytes.

Note: 6 / 10
Format critiqué: mp3
Étiquette: Myrholt Design
Sites Web: Ole Alexander Myrholt
Date de parution: 14 Décembre 2017

Auteur : Michaël Parent

Tim Dup @ Le Rex (Toulouse)

Tim Dup

Vendredi 08 décembre – Soirée poétique au Rex ce soir avec une des jeunes découvertes du moment : Tim Dup.  Comme il le souligne d’entrée : il sera (pour la première fois de sa tournée) seul à l’affiche puisqu’aucune première partie ne sera proposée.

C’est donc lui qui rentrera sur scène vers 20h45 pour nous présenter son nouvel album sorti dernièrement : Mélancolie Heureuse. Fort de cela, il nous fera découvrir une setlist de présentation, bien que nous aurons aussi droit à ses anciens titres comme Moira Gynt, Ter Centre ou encore Les ourses polaires en rappel. Trois claviers, autant de micros et pas mal de samples : voilà la base de ses prestations live. Mais surtout il y a lui ; sa spontanéité dans les prises de paroles, sa voix singulière portant la poésie de ses textes, sa rage sur les moments les plus énervés. Vous l’aurez compris : c’est vraiment le genre de prestation à découvrir en concert. Passé trop inaperçu sur la scène actuelle, il se distingue pourtant malgré son jeune âge de par la maturité de son écriture. Ses mots sonnent toujours juste, résonnent aussi et parleront ce soir à un public averti connaissant la plupart des paroles, provoquant de véritables échanges pour un moment intimiste. On se dit alors que la scène du Rex était sans doute la bonne !

Le bilan est simple : l’atmosphère mi-baudelairienne mi-contemporaine de Tim Dup a séduit tout le monde ce soir. Un artiste qui, au confluent de l’électro et de la chanson française, mérite vraiment un grand succès. Coup de cœur indéniable.

Photos : Antony Chardon

Rédaction : David Vacher

Imany + Miu Queiroz @ Le Bikini (Toulouse)

Imany

Imany

Mercredi 06 décembre – Découverte de ces dernières années, Imany fait depuis le tour des plus belles scènes, et le Bikini ce soir. Mais c’est Miu Queiroz qui commencera joliment en première partie.

Miu Queiroz est une chanteuse franco-brésilienne, mais elle est surtout ce soir une excellente découverte. Durant 1 heure, elle fera résonner à Toulouse une musique mêlant le folk d’une guitare semi acoustique (jouée par son seul collègue de scène et père Carlinhos Queiroz), un jazz très expressif et l’exotisme de ses racines brésiliennes, le tout enveloppé par une belle touche de sensualité. Le résultat est à la fois frais et empli de la chaleur sud-américaine pour un mélange très convaincant. On pourra le retrouver notamment sur son premier album, Deep Breath, sorti le 13 avril dernier. En attendant, ils repartiront tous deux sous un tonnerre d’applaudissements et un engouement amplement mérité.

Après un court changement de plateau et une intro portée par les tambours, c’est au tour d’Imany d’entrer en scène. Dès la première prise de parole, on sent que le lien est fait avec le public, annonçant un concert en osmose. Elle enchaînera ses tubes, comme You will never know dès la quatrième chanson pour le plus grand bonheur du public qui commence à avoir les yeux pleins d’étoiles. Quelques covers arrangés avec maestria viendront se glisser ci et là au sein de la setlist, comme Bohemian Rhapsody ou encore Human de Rag’n’Bone Man en premier rappel, pour des envolées d’émotions particulièrement intenses. Le show, qui se terminera vers 23h15, répondra à toutes nos attentes, tant en terme de qualité musicale que de bonnes vibes, rayonnant positivement sur l’ensemble du Bikini. Un moment d’évasion porté par des airs emplis de partage, tout comme les prises de parole prônant des valeurs que l’on retrouve dans sa musique. Immanquablement, on comprend comment Imany et ses musiciens en sont arrivés là où ils sont aujourd’hui, à savoir au sommet.

Un sans faute donc, pour une soirée qui fait du bien aux oreilles et aux yeux. Le Bikini complet repartira encore une fois ravi, entouré d’étoiles à l’approche de Noël.

Photos – Yannick Souyri

Rédaction – David Vacher

London Grammar + L’imperatrice @ Le Zénith (Toulouse)

London Grammar

Mardi 05 décembre – Il nous tardait de retrouver London Grammar après leur très bonne prestation au Garorock. De passage au Zénith de Toulouse ce soir, nous n’avons pas été déçus !

Mais c’est L’Imperatrice qui commencera cette soirée aux alentours de 20h. Après une introduction instrumentale annonçant une pop funk bien huilée, ils développeront une setlist finalement plus pop que funk. Erreur 404 viendra nous faire découvrir la chanteuse à la voix singulière, posant des textes assez “pop stellaire” sur une musique parfois très organique, un peu spatiale aussi. On regrette alors immédiatement l’absence totale de lightshow sur une musique qui se veut pourtant ambiant. On connaît l’importance de la prestation scénique dans des genres comme celui-ci, et les simples lampes éclairant les musiciens ne suffisent vraiment pas, amenuisant de beaucoup les capacités d’immersion pour le public. Allié à un jeu de scène calme et un décor scénique absent, le groupe n’a pas vraiment mis les chances de leurs côtés et c’est dommage – d’autant que la production excessive de pop ces dernières années entraîne une nécessité d’originalité qui passe aussi par là. Malgré un groove dansant (grâce notamment à un bon duo basse-guitare), cette première partie nous laissera donc un peu sur nos faims.

Très rares sont les personnes capables de subjuguer un public hétérogène de 4000 ou 5000 personnes rien qu’au son d’une voix a capella. Et pourtant… La belle Hannah Reid et London Grammar ont encore frappé de plein fouet le Zénith ce soir. Pourtant cela partait mal : la mauvaise jauge d’affluence a poussé le Zénith à fermer la dernière partie des gradins… laissant plus d’une centaine de personnes sans places assises. Par ailleurs, ce qui semble être un problème d’écran doublera toutes les vidéos de fond de scène durant la soirée. Malgré cela, nous aurons droit à un show certes court (environ 1 heure) mais intense où l’ensemble des tubes du groupes seront magnifiquement interprétés, de Hey Now à Big Picture en passant par la superbe reprise de Nightcall. Climax aussi sur Rooting for you où l’intro a capella provoquera une ovation toute particulière du public. Un lightshow simple mais efficace et deux musiciens talentueux (en la personne de Dominic Major aka Dot au clavier et aux percussions/batterie et de Dan Rothman à la guitare) viendront finaliser ce qui restera une superbe prestation.

Une soirée en demi teinte donc, mais qui ne manquera pas de nous laisser rêveur pour un long moment en nous donnant envie, comme au Garorock, de retrouver rapidement ce groupe si unique qu’est London Grammar.

Photos : Jérôme Jacques

Rédaction : David Vacher

Loïc Nottet + Julien Granel @ Le Bikini (Toulouse)

Loïc Nottet

Mercredi 29 Novembre : Il fait partie de la nouvelle génération pop qu’on aime découvrir sur scène : Loïc Nottet était ce soir au Bikini. L’occasion de voir ce qu’il vaut en dehors d’un plateau télé et on vous prévient d’entrée ; on a pas été déçu !


Julien Granel

 

C’est le jeune landais Julien Granel qui est chargé ce soir de la première partie. Il débarquera sur la scène du Bikini armé d’une electro-pop ultra-vitaminée et une énergie à revendre. Néanmoins, il est souvent dangereux de se présenter dans un registre déjà très (trop?) représenté sur la scène actuelle, et il semble que notre artiste de ce soir en fasse les frais. Un air de déja entendu, une musique un peu trop cadrée, “dans le moule” quand bien même l’originalité est aujourd’hui de rigueur au vu de la quantité de production qui sortent.Néanmoins, on lui reconnaît une très bonne dynamique sur scène, pour une première partie qui fera finalement son travail : chauffer la salle du Bikini avant l’arrivée de Loïc Nottet (que Julien Granel suivra sur toute sa tournée).


Loïc Nottet

Après un changement de plateau un poil long, la star de l’Eurovision, de The Voice Belgique et Danse avec les Stars France arrive enfin ; après une intro Sample/Batterie qui instaure d’emblée une belle atmosphère. Au vu de son parcours et ses multiples capacités, l’une des questions qui trottaient aux lèvres des fans de Loïc Nottet était : va-t-il oui ou non danser sur scène ? La réponse arrive dès le deuxième morceau avec une mise en scène très intéressante mettant en parallèle la star et un premier danseur, puis une seconde danseuse : le spectacle peut commencer. Pendant près d’une heure et demi, ce qu’il appelle à juste titre des “tableaux” vont s’enchaîner pour rythmer un spectacle (et non un simple concert) très hétérogène. Entre danse et chant, entre morceaux assez calmes et beaucoup plus dynamiques comme Rythm Inside ou Million Eyes. On apprécie sa voix magnifique, son charisme, sa simplicité aussi lors de nombreux échanges avec le public : en bref un régal pour les yeux quand bien même nous n’y allions pas convaincus. Il enchaînera les initiatives spontanées, comme une traversée du public – qui au vu de la tête des agents de sécu n’était pas prévue – ou encore le challenge d’éclater des ballons jetés par le public en sautant dessus, souvent en vain. Enfin, soulignons la qualité du décor scénique, entre lightshow bien maîtrisé, un écran en fond de scène et surtout un excellent jeu de miroirs portatifs semi-transparents dont il se servira pour agrémenter ses tableaux.

En clair, une soirée à double facette entre une première partie dynamique mais qui ne nous a pas entièrement convaincu, et un Loic Nottet qui a montré tout son savoir-faire pour laisser la totalité de ses fans avec des étoiles dans les yeux.

Auteur : David VACHER

Photographe : Jérôme JACQUES

Davodka + Dooz Kawa @ Le Bikini (Toulouse)

Samedi 18 Novembre – La semaine rap se termine en beauté après les prestations de Bigflo & Oli au Bikini et celle d’IAM au Zénith hier. Pourtant c’est encore une nouvelle esthétique qui se présente ce soir, avec une écriture poétique plus contemporaine.

Dooz Kawa ne parlera qu’aux plus amateurs d’entre vous et c’est normal : il fait partie de la nouvelle vague indépendante et parolière qui submerge positivement le rap français ces derniers temps. Mêlé au Kacem Wapalek et autre DemiPortion, il exemplifie une théorie en vogue : une partie du rap actuel est la relève de la chanson française. Il jouera notamment des titres de son dernier album Contes Cruels sorti en 2017, à l’instar du séduisant Temps des assassins. On contemple son univers, on apprécie sa simplicité, on déguste ses vers … le résultat est vraiment de bonne facture. Le public ne s’y trompera pas : rares ont été les premières parties ayant captivé autant de personnes ! La scène rap indé réserve de belles choses ; l’une d’entre elles étaient ce soir au Bikini pour notre plus grand plaisir.

 

La bonne découverte ne nous fait pas oublier ce pourquoi nous sommes là. V’la Davodka, le flow élastique qui débarque sur la scène du Bikini avec toute son énergie. Comme Dooz Kawa, il fait partie de ces excellents auteurs qui font vivre et briller le rap indé français. Il vient nous présenter son dernier album, Accusé de réflexion, sorti ce mois-ci. Il le traversera au travers de certains morceaux comme Flemme Olympique, véritable preuve que Davodka est encore le roi de la plume. Bien sûr, il posera aussi ses anciens morceaux comme l’inévitable Couteau dans la paix. Et nous sommes témoins : son flow impressionnant est bien au rendez-vous en concert ! Au final, son set se déclinera aussi rapidement que ses textes .. au grand damn du public qui en voulait visiblement un peu plus.

 

Une grosse soirée ce soir, sans têtes d’affiche immenses mais dont la qualité est indéniable. C’est aussi pour ça aussi que nous apprécions le rap : on peut prendre immensément de plaisir sur des groupes indépendants et discrets.

Photos et rédaction : David Vacher

Trust + David Sparte @ Le Bikini (Toulouse)

TRUST  


 

Mardi 21 Novembre – C’est un Bikini plein de vieux briscards que nous trouvons ce soir et pour cause : l’heure est au retour de Trust. Antisocial pour certains, vrai artiste marquant des générations pour d’autres, il nous tardait de voir ce qu’ils valaient sur scène.

Mais découvrons avant David Sparte, et on vous prévient d’entrée : c’est plein de surprises. D’abord du point de vue biographique, puisque le chanteur (qui a donné son nom au groupe) n’est autre que le fils du “Nono“, guitariste iconique de Trust. Or, nous découvrons que David a parcouru tous les univers musicaux avec notamment la composition de deux titres pour Sexion d’Assault sous Wati B. Ce grand écart étonnant à évidemment éveillé notre curiosité et notre envie de le voir en live. Le résultat laisse … décontenancé. Un premier morceau semble annoncer une setlist plutôt rock, avec des attitudes pseudo-punks, avant de basculer dans un milieu de live tourné vers une pop-funk aux accents soul. L’arrière-plan rock est toujours là, mais la transition entre le début et le milieu de set n’est pas évidente, d’autant qu’il retournera vers des titres rock sur les deux derniers morceaux. Un yoyo esthétique intéressant, peut être un peu trop hétérogène en revanche. En tout cas, sans s’attirer le refus du public, ce dernier ne bouge vraiment pas beaucoup et on comprend : en première partie de Trust, le choix était extrêmement audacieux.

C’est à 21h35, après une longue attente, que Nono, Bernie et leur bande arrivent sur scène. Dès les deux premiers titres, la ligne éditoriale est marquée, explicitée au travers de slogans comme “Ni Dieu ni Maître” ou “Marche ou crève“. Le tout est martelé par des zikos assez dynamiques, entourant un Bernie Bonvoisin peut être toujours punk ; certainement en forme ; à coup sûr évitant de se dévoiler, emmitouflé derrière bob , capuche, lunettes et tournant systématiquement le dos au public. Néanmoins il se bouge plutôt bien (malgré une cheville out), et a encore suffisamment de voix pour entonner en chœur avec le public certains de ses morceaux mythiques, dont Antisocial qu’ils joueront en rappel pour le plus grand bonheur du Bikini. Ce-dernier se réveillera petit à petit, mais est loin de l’engouement qu’on était en droit d’attendre de sa part. En somme une bonne prestation, super agréable, mais qui ne comblera néanmoins pas la nostalgie du temps giscardien où la puissance de Trust et de leurs hymnes/riffs résonnaient autrement.

Ce Au nom de la rage tour se montre comme un événement en France. Et bien que Trust ne soit plus l’icône générationnelle qu’ils étaient, on est ravi de voir que ça tient encore largement sur scène avec une très belle énergie. Malgré une blessure et une bronchite, Bernie demeure convaincant derrière le micro et semble avoir encore des choses à dire au bout de tant d’années : une aubaine pour les nostalgiques et les amateurs de punk !

Photos : Yannick Souyri

Auteur : David Vacher

Petit Biscuit + Fhin @ Zénith de Toulouse

Fhin

Lundi 20 Novembre – Soirée électro chill au Zénith ce soir avec le phénomène Petit Biscuit précédé d’une découverte. Fhin : voici le nom de celui qui aura l’honneur de débuter aujourd’hui.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il propose un projet très semblable à son successeur, à savoir de l’électro chill polyinstrumentale. Malheureusement pour lui, suite à un problème d’organisation assez incompréhensible, l’ouverture des portes soir sera annoncé à 20h … tandis que Fhin débutera à 19h30. Le résultat est évident puisqu’enormement de monde arrivera en retard. Cela ne l’empêchera ni d’avoir visiblement le trac, ni de faire son set très calme, trop peut-être puisqu’il ne chauffera pas vraiment la salle. Les premiers morceaux sont agréables, plutôt reposants et offrant l’opportunité au jeune artiste de laisser exprimer ses talents de musiciens : batteur, guitariste et chanteur. Néanmoins, on a un peu l’impression de tourner en rond, les morceaux ne proposant qu’assez peu de contrastes les uns les autres. C’est un piège assez répandu dans ce genre, et les performances instrumentales sont encourageantes, attestant d’un projet un peu plus poussé que celui d’un simple DJ. Une reprise de Starmania viendra s’ajouter à son set, de manière beaucoup trop audacieuse : on se demande ce qu’elle fait là. L’ensemble nous paraît donc mitigé, entre bonnes idées et jeunesse un peu trop visible du projet. À voir maintenant comment celui-ci va évoluer.

Petit Biscuit

Après un changement de scène raisonnable, comblé en partie par un clapping un peu instable, Petit Biscuit débarque sur scène. Son set se révélera mi-semblable mi-novateur face à sa précédente configuration. Même décor scénique, mêmes répliques, mêmes mouvements : on s’y retrouve clairement. Néanmoins, l’idole des jeunes a visiblement repensé son projet live tandis que son premier album vient de sortir au début du mois sous le nom de Présence. Un écran immense s’est incrusté en fond de scène, diffusant des constructions abstraites extrêmement colorées. De son côté, nous sommes surpris de le découvrir chanteur (le rapprochant encore un peu plus de la première partie) : la performance est moyenne mais encourageante puisqu’elle marque un tournant dans la jeune carrière du DJ. Enfin, le set s’est enrichi de ses dernières productions. On trouve le mélange anciens titres / nouveaux titres trop hétérogène, passant de l’un à l’autre sans que la transition soit fluide. Cela n’empêchera pas le public (à peine 2000-2500 personnes) d’être conquis, sur les morceaux ambiant comme sur les morceaux plus house. Dernier point : au risque de paraître sévère nous avons trouvé ridicule l’intervention de Bigflo & Oli en fin de set. Avant tout car les deux univers sont totalement incompatibles, mais aussi et surtout car les feats des deux rappeurs se multiplient dans le seul but commercial : à croire qu’on est obligé de les inviter sur toutes les dates toulousaines.

Une soirée en demi-teinte donc, avec des points positifs et négatifs des deux côtés. Un bon moment qui ne restera certainement pas dans les annales.

Photos et rédaction : David Vacher

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