Saxon @ Le Bikini (Toulouse)
26 Novembre 2014 – Après le concert sensationnel d’Accept au Bikini le 14 octobre, rendez-vous ce soir, même lieu, pour une deuxième belle date heavy metal. Le célèbre groupe Saxon se produit en tête d’affiche accompagné par Skid Row et Halcyon Way.
C’est un peu après 19h30 que le Bikini se trouve plongé dans le noir et que les jeunes américains d’Halcyon Way s’installent sur les planches. Les 5 membres du groupe nous servent un heavy/power metal progressif. Malgré quatre albums réalisés depuis 2008, la formation semble pourtant manquer de consistance, le tout est assez confus. Ils débutent leur set par le titre éponyme de leur dernier album Conquer. Musicalement, on sent diverses inspirations comme Disturbed ou King’s X. Le chant se fait tantôt en voix claire tantôt en growl, agrémenté par des choeurs outranciers. Certains riffs sont néanmoins sympathiques, et leurs sourires rattrapent un peu le coup. Mèches colorées, crètes, même le look est un peu too much. Ajoutez à ça un jeu de lumière désagréable aux clignotements incessants, le public est plus éclairé que le groupe, euh… bof bof ! Halcyon Way jouera 30 minutes, un temps largement suffisant pour ce metal de midinettes.
19h55, après un petit changement de plateau c’est au tour de Skid Row de prendre place sur la scène du Bikini. Entre 2013 et 2014, le groupe a sorti un EP en deux parties : United World Rebellion mais n’a pas produit d’album depuis 2006. Extinction des lumières, une sirène retentit, suivie d’un tube cher au groupe et plus particulièrement à Rachel Bolan: Blitzkrieg Bop des Ramones en guise d’introduction. Puis les premières notes de Slave to the Grind retentissent. Le son est plutôt bon, c’est parti pour du rock’n’roll ! Skid Row va enchaîner avec Piece of Me et Big Gun servant une musique énergique mais comme au Hellfest, le chant de Johnny Solinger est vraiment faiblard. Le chanteur se cache derrière ses lunettes de soleil et sa casquette, il est invisible et ne cessera d’être comparé à l’incroyable Sebastian Bach qu’il remplace mais n’égale malheureusement pas. Sa prestation sur 18 and Life sera décevante, cette chanson pourtant éloquente semblera insipide. Rachel prend alors possession du micro et de la scène nous offrant une excellente reprise de Psycho Therapy des Ramones, son implication fait plaisir à voir et le public réagit instantanément. Encore 3 morceaux et un final endiablé sur Youth Gone Wild. Le show s’achève un peu brutalement, quand Solinger semblait enfin se réveiller. Le set ne fut pas transcendant mais les spectateurs applaudissent tout de même chaleureusement les membres de Skid Row qui repartent avec le sourire.
Il faut attendre 21h pour enfin voir débarquer l’un des groupes cultes du heavy britannique: Saxon. Les anglais viennent de sortir un sublime pack DVDs/Cds live: Warriors of the Road à l’occasion de leur 35ème anniversaire. Malgré l’âge du groupe, ils ne sont passé que 3 fois à Toulouse entre 1991 et 2007. J’attendais ce jour avec impatience surtout après leur magnifique prestation au Hellfest en 2013. Le décor est en place, la scène est aux couleurs des Warriors of the Road. La pénombre s’intalle alors que retentit It’s a Long Way to the Top d’AC/DC puis, ce sont les ronrons de moteurs de Motorcycle Man qui font vibrer le Bikini. Les musiciens arrivent, acclamés par le public, suivis par leur charismatique leader : Biff Byford. La set list est essentiellement composée des tubes des 3 albums légendaires des 80’s: Wheels on Steel, Strong Arm of the Law et Denim & Leather. Ils enchaînent avec Sacrifice, titre éponyme de leur dernier album, un morceau punchy aux sonorités 100% heavy qui nous plonge directement dans une ambiance de folie. Biff est en forme, sa voix qui se bonifie avec le temps est juste incroyable, puissante et plus chaude qu’auparavant. Paul Quinn est fidèle à lui-même, c’est la force tranquille, ses notes virevoltent sur les manches de ses guitares (Gibson et Fender). Doug Scarrat est plus démonstratif, il s’amuse avec le public et prend plaisir à poser pour les photographes, rock’n’roll attitud ! Nigel Glocker frappe la cadence avec fougue, ça blast, ça groove, les papis du rock sont vraiment au top ce soir. Le phénomène Tim Nibbs Carter est délirant, en transe, hystérique avec sa basse, il saute et headbang comme un gros malade : juste fabuleux ! Le temps passe à une vitesse phénoménale avec cette set list parfaite : Power and the Glory, Solid Ball of Rock ,Strong Arm of the Law, And the Bands Played On… que des incontournables, en grande fan je chante tous les morceaux provoquant le sourire de Doug à maintes reprises. Des nuées de fumée sont projetées en bord de scène à la fin des chansons, tout le spectacle est divinement mis en valeur par un light show frugal mais parfaitement maîtrisé et le son est impeccable ! Le frontman s’amuse à faire chanter et jumper la foule, il aime aussi faire des blagounettes. Du bonheur pour les yeux, les oreilles et même pour le coeur lorsque Biff se met à chanter Frozen Rainbow, cette voix heavy et suave posée sur une sublime mélodie vous transporte… frissons et larmes pour ma part, difficile de lutter devant tant de beauté. Heavy Metal Thunder, Suzie Hold On, 747…que des tubes! Ca c’est du vrai heavy metal ! La magie Saxon opère encore durant la belle The Eagle Has Landed, pendant un instant le temps s’est arrêté. Le quintet s’eclipse après les puissants titres: Crusader et Princess of the Night. Le public bouillonne, l’ambiance est simplement géniale. Acclamé par un Bikini en feu, Saxon revient pour deux derniers morceaux légendaires : Wheels on Steel et Denim & Leather. Un final magistral et véhément, quelle claque !!!!!
Merci à Bleu Citron et au Bikini pour cette soirée mémorable ! J’ai presque oublié les deux premières parties tellement Saxon brillait ce soir. J’aimais, j’aime et j’aimerai ! En espérant que le groupe vive encore longtemps pour que l’on puisse revivre ça. Un grand merci à Biff pour sa gentillesse et Roger qui m’a permis de réaliser une interview que vous pourrez retrouver prochainement sur Thorium.
Auteur : Fanny Dudognon
Photos : Archive HellFest 2013