12 septembre 2012 – Habituellement, le mercredi soir est une soirée de semaine bien tranquille, mais c’était loin d’être le cas au cœur du Centre Bell mercredi dernier alors que le groupe Rise Against est venu mettre un peu de piquant dans la semaine des montréalais. C’est donc un retour, à peine un an après être passé aux CEPSUM pour nous présenter leur sixième album Endgame parut quelques mois auparavant en 2011. Mais les fans du groupe ne se sont pas formalisés de l’absence de nouveau matériel, étant toujours prêts à apprécier une bonne dose de punk mélodique quand la chance se présente.

En premier se sont élancés sur scène les vétérans de post-hardcore Hot Water Music, qui ont fidèlement suivi l’évolution de ce genre depuis leur formation en 1993. Le groupe nous a présenté avec énergie son nouvel opus Exister (2012), mais ce sont les morceaux des albums comme Caution (2002), écrits au tournant du millénaire alors que le pop punk était en plein essor, qui demeurent selon moi les plus intéressants. Leur performance ponctuée d’interaction avec la foule n’a néanmoins pas manqué de nous mettre en appétit pour la suite.

The Gaslight Anthem prit alors la relève d’une soirée encore jeune. Leur pop punk aux sensibilités folk qui rappelle parfois le alt rock des années 80 est assez agréable à entendre, mais la texture qu’on retrouve sur leurs albums s’est un peu perdue dans leur performance, ce qui pouvait rendre certains morceaux moins inspirants; le bon vibe de leurs leads minimalistes restait toutefois intact. C’est d’ailleurs ainsi que nous avons découvert Handwritten, leur 4e album, datant seulement de juillet dernier. Quant au visuel, l’éclairage laissait à désirer, donnant l’impression qu’il n’était pas très recherché, surtout pour une salle de l’envergure du Centre Bell. Mais bon, on ne peut pas tout avoir!

Surtout que Rise Against a plus que remédié à cette situation, offrant un spectacle assez haut en couleur et riche en variété. Le groupe a livré une performance digne de ce que l’on peut entendre sur leurs albums, hargne engagée propre au hardcore punk inclue, mais la saturation du son, gracieuseté du Centre Bell, ne nous a pas réellement permis d’apprécier la musique du groupe à sa juste valeur. Les quelques leads de Zach Blair n’ont toutefois pas manqué de percer le mur sonore et donner encore plus d’intensité à l’ambiance de fête qui régnait. En effet, cette énergie du groupe sur scène leur était bien rendue par la foule qui connaissait de toute évidence toutes les paroles de toutes les chansons et le parterre qui se soulevait d’un bloc pendant les morceaux les plus populaires, nombreux dans leur long set d’une centaine de minutes. Aussi, les discours engagés, autant de Tim McIlrath que de voix préenregistrées, ont ponctué la performance, le groupe allant même jusqu’à laisser la place à un montage vidéo contre la guerre, ce qui a fait redescendre l’intensité du spectacle pendant quelques minutes, quoique la foule s’en soit remise sans problème. Le frontman du groupe a même donné un petit spectacle de lui et sa guitare acoustique vers la fin de la soirée, qui elle s’est terminée avec trois morceaux en rappel. Somme toute une bonne performance qui ne me fait pas douter que les montréalais soient prêts à accueillir Rise Against à nouveau, et cette fois peut-être même avec un nouvel album!

Auteur : Antonis Labbé

Photographe : Martin Aubertin

Pour en savoir plus : Rise Against (), The Gaslight Anthem (), Hot Water Music ()