Ossuaire – Premiers Chants Critique d'album
Place à l’hérésie avec le premier album du groupe montréalais Ossuaire! Intitulé Premiers Chants, la sortie de cet opus est prévue le 26 avril 2019 chez Sepulchral productions, label dont la réputation n’est plus à faire dans le milieu du Métal Noir Québécois. La jeune formation est composée de Hérésiarque au chant, Atrocité à la guitare, Charnier à la batterie et Spectre à la basse.
Cette œuvre représente une véritable ode à la noirceur où la religion est omniprésente. L’ouverture se fait sur un son de cloche avec le morceau Premiers Chants. La rythmique agressive et le chant glacial ne sont pas sans rappeler un mélange de Monarque, Gevurah et Sorcier des Glaces. L’enchaînement avec La Procession des Flagellants passe inaperçu en termes de composition. On notera tout de même des chœurs plus prononcés en fin de morceau. Continuant sur la même lancée, le titre La Flamme noire de Ge’henom introduit des passes plus mélodiques fort appréciables. Fait intéressant, le nom « Ge’henom » renvoi à la vallée de Hinnom, au sud de Jérusalem, connue pour les sacrifices des « premiers-nés » offerts au dieu Moloch par le peuple des Ammonites.
Suite à cette vague de violence, arrive une étonnante rupture avec le titre Exhortation. Sur fond de guitare acoustique, Hérésiarque nous offre un chant clair et grave aux allures d’une procession funèbre. Les paroles, sous forme de poème en prose, retracent le discours d’un chef de guerre romain prêt à anéantir le monde chrétien. Toujours dans la thématique du profane, la piste Saints Céphalophores revient à un métal noir que je qualifierais plus de traditionnel. Les phases rapides martelées de blasts beat alternent avec des passages plus lents et mélodiques. Il faudra attendre la fin de l’album et le chef d’œuvre de 11 minutes La Grande Apostasie pour savourer pleinement cet album. Tout le savoir-faire du groupe y semble concentré en un morceau. Les sonorités épiques nous transportent vers la pleine montée en puissance de l’Antéchrist, adulé par un peuple d’apostats. Enfin, la musique s’atténue sur fond de dark ambiant qui ne dénote en rien avec l’univers lugubre que nous venons de traverser.
En résumé, les membres d’Ossuaire ont officié avec succès en nous délivrant un son de qualité qui n’a rien à envier aux plus grands. Cet album plaira définitivement aux amateurs de métal noir à la fois attachés au « Trve Style » et en recherche de nouveautés.
Auteur : Kevin Rollet