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21 avril 2012 – Je paris que ça faisait longtemps que le Centre Bell avait entendu des olé olé aussi fort un samedi soir. Ce n’est que deux petites minutes près avoir quitté la scène que les gars de Nickelback ont refait surface pour un rappel au plus grand plaisir de la foule en délire. Même s’ils n’avaient pas déjà prévu de revenir sur scène, ils auraient eu du mal à ignorer ceux qui on permis à Chad Kroeger de qualifier la soirée de «loudest night of the entire tour». Et je n’ai d’ailleurs pas de mal à le croire.

Le tout a débuté à très exactement 18h avec les protégés du frontman de Nickelback, le groupe torontois My Darkest Days. Il s’agit d’un de ces groupes étranges qui s’affichent comme étant des porte-étendards du hard rock et qui nous offrent par ailleurs un produit où la lourdeur a tendance à se perdre dans les airs de pop ambiants. N’empêche, ils étaient parfaitement dans leur élément en ouvrant le spectacle, interagissant systématiquement avec la foule et en nous offrant quelques solos de wah, histoire de nous mettre en appétit.

Survirent les riffs simples et efficaces de Shaun Morgan et son trio Seether qui conserve de toute évidence son attitude si Nirvana-esque. C’est donc avec la lourdeur de Gasoline que le groupe sud-africain amorça sa performance ponctuée de «merci», de sons étranges et de violentes attaques de feedback. Profitant de leur catalogue déjà bien remplit, ils nous on offert une sélection balancée avec des morceaux tirés de leur quatre derniers albums, dont Holding Onto Strings Better Left to Fray parut en mai 2011. Ils ont bien sûr terminé le tout avec le classique Remedy, nous donnant raison d’être arrivé assez tôt pour les voir, surtout lorsqu’ils on étiré l’interlude menant au solo de façon à produire un effet de build-up électrisant difficile à reproduire sur un album  Du bonbon donc pour les amateurs de post-grunge dans la salle, mais c’était loin d’être terminé.

C’est quand Bush a joué Machinehead pour ouvrir son set que ma soirée était faite. Pour être honnête, je ne crois pas pouvoir écrire objectivement en parlant de ce groupe qui fut un de mes premier amours en musique et avec lequel j’ai appris à jouer de la basse électrique. J’ai donc eu l’occasion de redécouvrir ce groupe anglais actif pendant une dizaine d’années, entre 1992 et 2002, et qui a effectué un retour récent avec leur cinquième album The Sea of Memories parut en septembre dernier. En effet, quatre des huit morceaux qu’ils ont joué pendant la soirée provenaient du classique Sixteen Stone sortit en décembre 1994, année de la mort de Kurt Cobain, l’album étant ainsi l’un des premier exemple de ce que l’on appelle aujourd’hui post-grunge. Reste que malgré leur titre de vétérans, il leur fallait livrer la marchandise, ce qu’ils entreprirent avec succès, qu’on parle de la présentation visuelle et l’éclairage qui s’agençaient très bien avec ce qui se passait sur scène ou de la présence des musiciens sur cette dernière. Quant aux nouveaux membres Corey Britz à la basse et Chris Traynor à la guitare, ils nous ont fait oublié qu’il y avait eu changement à leur positions (même sur l’album!). Gavin Rossdale s’est même permis un bain de foule dans les rouges en chantant une reprise de Come Together des Beatles, de quoi jouer dans les platebandes de Rivers Cuomo… Bref, c’est de toute évidence un fan satisfait que vous lisez en ce moment.

C’est alors que la foule accueillit chaleureusement Nickelback. Ce qu’on remarque d’emblée c’est que Chad a coupé ses cheveux, s’inspirant d’avantage de James Hetfield que de David Crosby. Parce que si le groupe albertain attire les foules avec ses singles, ces avec le visuel qu’il les subjugues. En plus de la très belle scène, projections dynamiques, pyrotechnique, éclairage épileptique, rien n’est trop beau pour mettre le feu aux poudres. D’ailleurs, j’aurais bien aimé avoir un décibelmètre sous la main. Aussi, j’ai beaucoup aimé l’énergie du groupe en spectacle, ajoutant une dimension intéressante et beaucoup de punch à leur musique parfois générique, mais qui sait néanmoins rejoindre son public. C’est après quelque tounes d’œstrogène (ou «for the ladies» comme disait Kroeger)  que Nickelback a pris son envol… littéralement. Une scène mobile aux airs d’ovni est descendue du ciel et après qu’il ait grimpé dans l’engin,  le groupe a joué Bottoms Up, de leur dernier album Here and Now, en survolant le parterre et finissant leur course en plein milieu du Centre Bell pour y poursuivre le spectacle le temps de quelques morceaux avant de retourner sur la scène principale par la voie des airs. Comme si ce n’était pas assez, nous avons eu droit à un solo de batterie, pas incroyablement tight mais très flashy, et, en plus, comment une foule ne saurait apprécier se faire lancer de la bière et des tee-shirts. Tout ça pour dire que c’était tout un spectacle samedi dernier et c’est quand on assiste à ce genre d’événements qu’on comprend le vrai sens du mot entertainment.

Auteur : Antonis Labbé

Photographe : Paul Blondé

Pour en savoir plus : Nickelback, Bush, Seether, My Darkest Days