Si, en 2004, on m’avait dit que les princes du dance rock du groupe Franz Ferdinand seraient encore en vie et que 18 ans plus tard, j’aurais la chance de les voir sur scène au M Télus, l’ado que j’étais aurait été bien septique!

Et pourtant, mardi dernier, le groupe d’Écosse faisait sa réapparition sur scène lors de leur tournée mondiale accompagnant leur nouvel album compilation Hits to the Head sorti en mars dernier. Un spectacle bien représentatif de la carrière du groupe, avec un beau mélange des premiers succès aux dernières créations du band.

Pour l’ouverture, c’est le groupe rock alternatif Vundabar qui décroche les premières notes pour une (courte!) prestation avec un son s’approchant beaucoup de la tête d’affiche ou d’un style post-punk/new wave, s’apparentant à The Strokes ou même aux débuts de Arctic Monkeys.

Devant le trio de musiciens, c’est une foule complète et attentive, dans la fin 30aine qui attend patiemment leurs vedettes. Entre les deux actes, on décide de dévoiler un peu au hasard la bannière de Franz Ferdinand, sans attendre de changement d’éclairage ou même d’ambiance. L’effet de surprise est un peu bizarrement manqué, mais on se rassure rapidement à l’arrivée des musiciens.

C’est la pièce Jacqueline qui sera choisie pour ouvrir le bal. Définitivement le meilleur choix de chanson pour crinquer la salle au max! Tout comme au reste du spectacle, on dirait que les pièces sont jouées plus rapidement qu’en version studio. Comme mentionné plus tôt, s’est une liste très variée qui est utilisée pour le spectacle, empruntant presque les mêmes nombres de chansons dans chacun des 5 albums studio.

Tout au long de la soirée, c’est le chanteur Alex Kapranos qui tient à bout de bras l’énergie et la fougue du groupe et de la musique. Avec son style et sa démarche à la David Bowie, et ses nombreux intermèdes en français avec un accent d’Europe de l’Est, il réussit à faire lever la foule à chaque interaction.

Si on peut reprocher quelque chose à ce spectacle, ce serait peut-être le choix de l’ordre un peu inégal et l’énergie par vague qu’on ressent au plancher. Il devient vite évident que les fans réagissent beaucoup plus favorablement aux plus vieilles chansons des premiers albums comme No You Girl ou The Dark of the Matinée, mais on y glisse beaucoup de pièces plus récente et moins connue publiques comme la pièce Walk Away qui ralentit la cadence dès la deuxième chanson, ou encore le premier titre du dernier album studio Always Ascending qui suscite très peu de réactions sur le dance floor. De même, la pièce qui me semblait être la plus évidente pour terminer un spectacle, Take me Out, se retrouve à quelque moments de la fin, laissant place à d’autres chansons peut-être un peu moins “punchées” pour terminer le spectacle.

Quelque temps avant la fin du spectacle, le groupe invite les spectateurs à chanter un “joyeux anniversaire” au bassiste Bob Hardy qui fêtait son 42e anniversaire le jour même. Bonne fête Bob!

On termine le spectacle avec la pièce Outsiders, en concluant avec un solo de timbales par la nouvelle batteuse Audrey Tait, accompagné des 4 autres musiciens qui s’en donnent à cœur joie avec un jam de batterie à l’arrière. Une fin un peu hétéroclite et surprenante, mais très sympathique. En rappel, on va chercher des pièces des derniers projets qui n’allument pas beaucoup la foule, avec Glimpse of Love et Billy Goodbye . Au moins, c’est la chanson This Fire qui clôturera la soirée et qui rallumera la dernière flamme sur la piste de danse, avec cette petite chorégraphie où le public est amené à se mettre à genou pour exploser lors du dernier refrain.

Au final, c’est un réel délice de retrouver le groupe Franz Ferdinand sur scène. J’avoue que j’avais un peu peur d’avoir un spectacle ou les nouvelles chansons (disons-le franchement; moins attrayantes) soient nombreuses et nous soient forcées dans la gorge, mais dans le cadre d’une tournée “compilation”, ça fait plaisir de retrouver ses classiques!

Journaliste : Francis Desmarais

Photographe : Thomas Courtois