En ce dimanche paisible et pluvieux, ce sont deux groupes électros qui nous attendent au théâtre Corona. En première partie, nous sommes éblouis par les lumières psychédéliques et l’électropop coloré de la jeune Elohim. En passant du “love you” au “fuck you” avec sa pop trash, elle arrive à mettre la foule dans l’ambiance, malgré quelques moments où elle semble un peu seule. Après l’installation d’impressionnantes batteries en forme de canons de style Steam punk, on accueille les trois membres du groupe californien The Glitch Mob.

Les trois hommes sont en places, devant leur incroyable batterie et leur pad de mixage, placés aux yeux du public. Une lumière bleu sombre teinte tout le théâtre et un fond musical plein de suspens nous fait languir… Ça y est ! Tous les trois tapent sur leur instrument gigantesque et font vrombir la salle entière. C’est parti !

Pendant une heure et demie, le trio enchaine les musiques, des plus connues au moins connues, en alternant entre leur pad et les batteries. Les lumières découpent tout l’espace et créent des couleurs tranchantes très belles. Le fond de la scène est paré de manches de guitares qui couvrent l’intégralité du mur et qui eux aussi s’illuminent et diffusent des panels de couleurs en fonction de la tonalité de la chanson. Un beau décor qui s’ajuste au groupe, à l’intensité des morceaux et qui plonge la salle dans un véritable show.

Place aux grosses basses et aux musiques épiques.

Les trois artistes nous plongent dans un univers sombre où les sonorités ne se ressemblent pas, mais forment un même monde. Au fur et à mesure des morceaux, on peut constater de la dextérité du groupe et de leurs particularités, tant avec la batterie qu’avec le pad, à la fois sonore et lumineux. On comprend la musique en les regardant jouer avec.

The Glitch Mob jongle avec les instruments et offrent au public une puissance constante durant toute la performance. Les chansons « Mind Of The Beast », « Can’t Kill Us », « Warrior Concerto » et « Skullclub » entre autres, transcendent la soirée et illustrent bien le dubstep épique des trois Californiens.

Petit bémol, la reprise de la chanson trop entendue et trop réutilisée « Seven Nation Army » du groupe The White Stripes, en version dubstep, ne rajoute pas grand-chose à leur panoplie artistique et n’était pas nécessaire pour rehausser l’ambiance.

Dans un dernier rappel de la foule en délire, le groupe éventre la salle et jouent trois ou quatre dernières chansons, dont « Drive It Like You Stole It », dans une violence musicale bonne pour les oreilles et pour le corps, qui réagit à la vibration et à cette expérience sensorielle très bien orchestrée.

Auteure: Léa Villalba

Crédit photo: Antony Chardon / Alain Sleigher (Archives 2014 Thorium Mag)