Dying Fetus @ La Dynamo (Toulouse)
25 novembre 2014 – Un bon mois s’est écoulé depuis la dernière fois où je suis allée à La Dynamo, il est donc temps de remédier à cela. Encore une grosse soirée se prépare avec la venue de 4 groupes: Fallujah, Malevolence, Goatwhore et Dying Fetus en tête d’affiche. Noiser nous sert une fois de plus un repas extrême, équilibré, lourd et épicé. A 19h30 nous sommes déjà nombreux à patienter devant les portes, cette date se faisait attendre.
La soirée débute à 20h30 avec Fallujah, un groupe de death métal progressif et atmosphérique, fondé en 2007. Ces jeunes californiens ont fraîchement pondu leur second album The Flesh Prevails. Une première partie qui va en scotcher plus d’un, ils sont jeunes mais leur musique audacieuse est clairement arrivée à maturité. Fallujah a son propre style, original et créatif alliant technicité, lourdeur et ambiance aérienne. Les guitares sont assurées par Brian James et Scott Carstairs, Rob Morey est à la basse et Andrew Baird derrière sa batterie. Alex Hofmann déverse ses paroles engagées avec son growl grave et puissant, un chant sépulcrale qui vous prend aux tripes. Brian assure la rythmique avec des riffs lourds pendant que Scott nous offre des envolées mélodiques sur sa Legator 7 cordes. La cadence ne s’essoufflera pas, Andrew excelle à la batterie, jouant des rythmes techniques, explosifs et diversifiés évitant de tomber dans la monotonie. Ça swing, et ça fait du bien car il arrive que les batteurs de death metal abusent de la double pédale produisant des sonorités parfois soporifiques. Le groupe jouera pendant 25 petites minutes des titres tels que Ritual of Godflesh,Carved From Stone ou encore Sapphire. Fallujah a su nous emmener dans son univers, une dualité entre beauté et brutalité une atmosphère particulière s’est installée un court instant au sein de La Dynamo. Merci pour cette très belle prestation.
Malevolence prendra le relais vers 21h15. Changement de registre, les anglais qui se qualifient de groupe hybride s’inspirent de divers genres et groupes comme Biohazard, Hatebreed, Lamb of God… pour produire un deathcore moderne. Encore des louveteaux, le groupe est né en 2010 et a sorti son premier album Reign Of Suffering fin 2013. Alex (chant), Wilkie (basse), Konan (guitare rythmique et choeur) Josh (guitare) et Charlie (batterie) nous offrent un hardcore explosif. Leur dynamisme et leur musique dévastatrice vont enflammer les fans du genre présents dans la salle. Je n’ai malheureusement pas pu assister longtemps à leur show, propulsée contre le mur, black out, ce sont les risques du métier, une histoire à raconter et des blessures de guerre, c’est ça aussi la musique extrême !
Mais grâce aux copains et à la bienveillance de tous ceux qui travaillaient à La Dynamo ce soir j’ai pu me remettre sur pieds à temps et être opérationnelle pour voir Goatwhore que j’attendais avec impatience. Originaire de Nouvelle-Orléans, Sammy Duet, guitariste et chanteur, forme ce groupe de black/thrash métal en 1997, accompagné par le chanteur Louis Benjamin Falgoust II. Aujourd’hui Goatwhore est complété par Zack Simmons à la batterie et Robert Coleman à la basse. Leur sixième album Constricting Rage of the Merciless est sorti cette année. A22h, le quatuor monte sur scène, d’où résonnent les premiers accords de Poisonous Existence In Reawakening. Ça démarre en force et le public est directement plongé dans l’ambiance. L.Ben est remarquable, charisme et aisance consternante au chant, le combo utlime pour mettre le feu à La Dynamo. Zack alterne parfaitement les coups de double, rapides, propres au black metal et les rythmes ultra thrashy. Les titres s’enchaînent avec vélocité : In Deathless Tradition, An End To Nothing, FBS… Sammy maîtrise son set à la perfection délivrant ses riffs puissants et ultra techniques tandis que Robert fiert les cordes de sa basse avec pugnacité. Le public est en ébullition, les pogos et les slams se succèdent. Goatwhore nous servira le puissant, sombre, magnifique et déchirant : Cold Earth Consumed In Dying Flesh. Une quarantaine de minutes pleines d’intensité, avec une conclusion sur l’excellent morceau : Apocalyptic Havoc. Le set était transcendant ! Woawwww on en veut encore, et à priori le groupe sera de retour en 2015. Joie !
Quelques minutes de répit avant l’arrivée de Dying Fetus. Le groupe a été formé en 1991 dans le Maryland. Les américains sont connus pour leur deathgrind très personnel, évoluant en permanence vers une musique toujours plus brutale. Depuis la sortie de leur album Reign Supreme en 2012, Dying Fetus écume les salles, ce soir ils montent sur les planches de La Dynamo à 23h05. Le trio Sean Beasley (basse et chant), John Gallagher (guitare et chant) et Trey Williams (batterie) fait résonner les premières notes de In the Trenches. Voix gutturales, blast beats, riffs à forte complexité et lourdeur, c’est la recette que Dying Fetus réalise avec brio. La salle est alors plongée dans une atmosphère sépulcrale, le public est en transe. John délivre ses accords, sur son ESP, avec une facilité déconcertante. Trey nous assène à coup de double pédale, ça blast ! Le bassiste, Sean et sa voix caverneuse chante en duo avec Gallagher, il nous délivre un son épais et rablé. Il est clair que ces trois mecs là sont de vrais techniciens du bourrin. Ils livreront une heure de show ininterrompue, jouant entre autre : One Shot/One Kill, Second Skin, Shepherd’s Commandment… Dans le public on se donne à fond, les slams et les pogos reprennent en force, une ambiance très sympa une fois de plus. Une musique qui me touche moins et que je trouve parfois trop redondante, j’applaudis cependant la performance et la maîtrise technique.
Encore une affiche de qualité proposée par Noiser. Merci aux quatre groupes et merci à ceux qui ont volé à mon secours après mon vol plané, le métal c’est parfois violent mais les métalleux sont des amours.
Auteur: Fanny Dudognon