Category: Xtreme Fest 2016

Testament, Exodus, Rise of The Northstar, Fleshdoll… @ Xtreme Fest 2016 - Jour 3

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Dimanche 31 juillet – N’étant pas au camping, ni même aux alentours, il est vrai que je loupe une bonne partie des concerts. Cependant, je n’ai entendu que de bons Ã©chos concernant les shows du matin et l’ambiance agréable qui règne là-bas. De retour sur le site pour cette ultime journée, ce sont les membres de The Dead Krazukies qui ouvrent le bal sur l’EMP Stage afin de défendre leur albumThe Northern Belle, sorti en février dernier. Pas évident de jouer à cette heure, le groupe donne ce qu’il peut devant une foule très clairsemée et pas vraiment réceptive à part une petite troupe de festivaliers bien heureux et désireux de remuer leur corp coûte que coûte. Difficile pour moi également d’émettre un jugement totalement objectif Ã©tant donné que la bande, originaire d’Hossegor fait dans le punk rock et qu’en plus il s’agit d’une nana au chant. Deux choses que je n’aime pas vraiment… Je dois dire que, malgré toute la bonne volonté du groupe, mes oreilles ont souffert, surtout au début, tant le chant était faux. Le stress peut-être? Heureusement, cela s’améliore après deux/trois morceaux, quand bien même, j’en ai assez. Bravo tout de même aux jeunes, d’ailleurs très sympathiques, qui ne se sont pas défilés et ont envoyé leur son avec une belle énergie.

La suite de la journée sera un peu bordélique avec des “oui tu as interview”, puis “peut-être” et finalement “oui mais pas comme ça”. J’ai donc passé une bonne partie de mon temps à bosser sur le sujet, à louper les concerts pour finalement me retrouver face à une porte fermée. Bon, ce sont les aléas du “direct”, et cela explique l’absence de compte-rendu sur la majorité des groupes présents ce dimanche, il reste tout de même les photos pour vous contenter

Cette petite parenthèse me donne l’occasion de féliciter les équipes de l’Xtreme Fest, à défaut de leur faire une Ola. Toutes ces “couilles” ils doivent les gérer et le font d’une main de maître. Toujours sur le qui-vive, ils font en sorte de satisfaire tout le monde, artistes, presse, festivaliers… Efficacité, disponibilité, gentillesse, patience…un gros merci à ces (presque) super-héros de l’Xtreme !

Il est finalement l’heure pour Fleshdoll de monter sur les planches. Le combo toulousain se produisait quelques semaines auparavant aux Pavillons Sauvages et le concert avait été pour le moins perturbé/bant avec des soucis techniques et une chaleur suffocante. Nous sommes donc parés pour une séance de rattrapage. La fine équipe débarque et démarre en force avec 2084, tirée de leur dernier album en date Blood Red District, suivie de A Feast For The Rats. Nous retrouvons le charismatique et impétueux Bastich au chant en compagnie de ses acolytes Chili, Billy aux guitares et Judas à la basse ainsi qu’ Anthony Reyboz qui remplace PONCTUELLEMENT Michaël Martin (actuellement en déplacement professionnel) au poste de batteur. Chacun des membres excelle dans son rôle et, comme à l’accoutumé, les gars nous balancent leur death metal sombre et brutal avec cette fougue hallucinante. Il est vrai que l’on voit souvent Fleshdoll dans les parages, mais on ne s’en lasse pas pour autant, bien au contraire. C’est toujours un plaisir de se prendre cette pure violence, doublée d’une technique impeccable, en pleine face, c’est puissant, c’est bon, c’est carré. World of Terror, The Cave, Perpetual Woarg, Battle Royale… une bonne dose de brutalité avec des riffs assassins, du blast robuste et un growl toujours irreprochable. Le public ne se fera pas prier pour bouger, la foule est galvanisée par la pugnacité des morceaux et l’énergie communicative qui se dégage de la scène, le pit se chauffe rapidement. Les quarante-cinq minutes en compagnie de Fleshdoll passent à une vitesse incroyable. Pas de reprise aujourd’hui, une dernière pour la route: Sweet Apocalypse clôt le set. Rien à dire ci ce n’est que c’était (encore) très bon.

On se met bien en place pour l’une des têtes d’affiche du festival et l’un de mes groupes préférés, l’un des pionners du thrash: Exodus. Un an s’est écoulé depuis leur dernier passage en Europe, ils nous avaient régalés à Barcelone et au Hellfest, quel putain de bonheur de les voir à l’affiche de l’Xtreme Fest ! Exodus à Carmaux quoi! (Et puis avec Testament tant qu’à faire). Le décor se met en place, on retrouve le beau backdrop aux couleurs de Blood In Blood Out, dernier album en date sorti en 2014.
La salle se retrouve plongée dans l’obscurité, la scène se teinte d’orange et les américains arrivent en trombe bien décidés à faire trembler les murs. Le démarrage avec Scar Spangled Banner est à l’image du groupe: brut de décoffrage ! Les spectateurs sont de plus en plus nombreux, ceux qui (comme moi) étaient impatients de revoir le quintet ne seront pas déçus, ceux qui découvrent vont très certainement se prendre une grosse claque. Une valeur sûre en live, Exodus c’est comparable à une succulente recette de cuisine, c’est un subtil mariage d’ingrédients de qualité qui s’assemblent et se complètent parfaitement. Prenez dans un premier temps une bonne base avec des musiciens solides, expérimentés, généreux et ultra souriants. Ajoutez à cela une setlist d’enfer, un bon son et un chouette jeu de lights,  vous êtes certains de vous régaler. Si quelques aficionados auraient préféré voir Gary Holt sur les planches, Kragen Lum le remplace aisément. Lui et Lee Altus se partagent le job, délivrant les riffs à la fois robustes, vifs et mélodiques, avec pugnacité. Face à moi le paisible Jack Gibson fait vrombir sa basse avec une facilité déconcertante. Le son de sa basse est d’ailleurs bien présent, doublant foncièrement le jeu de Tom Hunting qui frappe ses fûts avec hargne et précision. Ce duo rythmique est tout simplement divin ! Voilà maintenant deux ans que Steve Zetro Souza a réintégré la formation, il impressionne tant par son charisme que par la puissance de son timbre si singulier. La cohésion entre les membres est évidente, un vrai plus pour le groupe. Blood In, Blood Out, Children of a Worthless God…Puis la surpuissante Piranha… De quoi mettre tout le monde d’accord, le public s’échauffe à mesure que les titres passent, les pogos et circle pit se forment progressivement.
Qu’on se le dise, le thrash a l’effet d’une cure de jouvence, que ce soit sur les musiciens ou sur les spectateurs. Les mecs ont la cinquantaine et vous servent un show avec la fougue de leur 20 ans. La force des compositions, la véracité des propos et l’énergie débordante vous prennent aux tripes et l’envie de headbanguer se fait irrésistible. Exodus nous en met plein les mirettes et les esgourdes et nous prendrons un immense plaisir à se briser la nuque et s’égosiller sur des tueries comme Body Harvest, Blacklist ou encore Bonded By Blood. Le set passe à la vitesse de l’éclair, et s’achèvera à la suite du combo ravageur The Toxic Waltz/Strike of the Beast. Quelle branlée, vivement la prochaine, c’est à dire dans 15 jours au Summer Breeze !

Suite logique avec leurs confrères de Testament… Comme je le disais juste avant ils avaient partagé la même affiche lors de leur précédente tournée européenne, et leur show avait été l’un de mes meilleurs souvenirs de concerts l’an dernier. Testament était également à l’affiche de beaucoup de festivals cet été, dont le Hellfest et le Bang Your Head où je me suis rendue. Troisième fois donc que je vais voir le groupe en l’espace de 2 mois à peine. Leur show à Clisson avait été un peu décevant, principalement à cause d’un réglage sonore médiocre (car la prestation en elle-même était extra). A Balingen au contraire, on frôlait la perfection avec un sublime show en plein air, un son réglé au poil et une ambiance chaleureuse. Qu’en sera-t-il ce soir?
Bon et bien, il y a quand même, aujourd’hui, un petit goût d’amertume… C’est qu’on avait plein de questions à leur poser et ils ne sont pas venus ! Les bougres ! En outre, c’est la quatrième fois que je les vois sur cette même tournée, il est Ã©vident qu’il n’y a plus aucun effet de surprise, le décor est identique, la setlist également et on sait d’ores et déjà que le jeu de scène sera, lui aussi (au moins à 96%), similaire. Le seul point qui reste aléatoire est l’ambiance.
23h15 Les Papas du thrash metal de la Bay Area prennent place sur l’X-Stage et les premières notes de la classique Over The Wall retentissent. Que dire si ce n’est que Chuck Billy est, comme à son habitude, venu avec sa bonne humeur ainsi que son talent de frontman et vocaliste. Le son est bien meilleur qu’au Hellfest et nous permet d’apprécier autant les morceaux que la prestation scénique. Tout est bien en place, y a pas à dire, on ne se lasse pas du jeu des excellents guitaristes Alex Skolnick et Eric Peterson, ni du charismatique et impressionnant Steve DiGiorgio qui semble ne faire qu’un avec sa basse fretless. Les titres se succèdent, Rise Up, The Preacher, Into The Pit, Practice What You Preach, The New Order … (alalala que j’aime cet album ! 88 l’année de la consécration avec d’autres perles du thrash comme …And Justice For All (Metallica), South of Heaven (Slayer), No Place For Disgrace (Flostam and Jestam), Punishment For Decadence (Coroner), Violent Restitution (Razor)…). En gros, Testament, c’est toujours aussi bon. Leur thrash old-school où agressivité et puissance vont de pair, avec des riffs acérés et des rythmiques endiablées délivrées par le grand Gene Hoglan qui martèle ses fûts sans concession. C’est la folie dans la fosse, les slammeurs s’en donnent à cÅ“ur joie, ça bouge dans tous les sens, les cheveux tournicotent, allons-y gaiement ! Notre Chuck international, bien en voix, nous fera également une énième formidable démonstration de air-guitar. C’est toujours aussi fun à regarder. Le concert touche à sa fin, déjà une heure d’écoulée. On se prend une dernière dose de pur thrash old-school avec Disciples of the Watch et The Formation of Damnation. Et voilà, c’est déjà fini !
Il ne nous reste plus qu’à attendre la sortie du prochain album The Brotherhood of the Snake dont la sortie est prévue pour octobre prochain et une nouvelle tournée.

Encore un chouette show qui me permet de terminer cette quatrième édition de l’Xtreme Fest en beauté. Pas de GBH pour moi.

Merci à tous pour ce beau week-end, aux groupes, aux festivaliers, aux bénévoles et bien évidemment aux organisateurs ! Une superbe programmation, une pure ambiance, un cadre agréable, tout ça à proximité de la maison. C’est clair, on se dit à l’année prochaine pour de nouvelles aventures…

Auteure: Fanny Dudognon

Photographe: David Torres

 

 

 

Ministry, Le Bal des Enragés, 7 Weeks, Deep In Hate, The Decline! … @ Xtreme Fest 2016 - Jour 2

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Samedi 30 juillet – Nous arrivons tranquillement, le soleil tape et tenir devant les concerts à l’extérieur va s’avérer compliqué.

16h30, ce sont d’abord les bretons de Kings of Nothing qui montent sur l’EMP Stage. Je manque cruellement d’objectivité pour émettre un quelconque jugement car les garçons ne font pas mal le job, au contraire. C’est jovial, ça permet de se réveiller en douceur et de se mettre tranquillement dans le bain. Deux petites chansons histoire de ne pas mourir bête quand même.

Après ça, c’était un vrai micmac avec l’annulation de Stinky, j’étais un peu perdue dans le planning et je me suis, par reflexe, directement dirigée vers l’X-stage. Assis au frais, en train d’échanger les impressions de la journée précédente, on ne voit pas trop le temps passer et… du coup j’ai loupé In Other Climes. On passe donc directement à Deep In Hate. Le combo parisien, fort de trois albums dont le dernier en date, Chronicles of Oblivion, sortait en 2014, débarque sur scène à 18h. C’est d’ailleurs avec un titre tiré de cette galette que Deep In Hate ouvre le bal, les riffs puissants de Genesis of Void retentissent dans la salle. Brutalité et lourdeur sont de mise. Le quintet, composé de Julien au chant, Matt et Vince aux guitares, Max à la basse et Bastos à la batterie, ne fait pas dans la dentelle et nous balance ce death moderne et ultra sombre en pleine poire. Depuis les gradins, je peux voir la foule se mettre en mouvement rapidement, pogos pour certains, headbangs pour d’autres, chacun se laisse aller au gré des morceaux. The Divide, Altars of Lies, New Republic, Wingless Gods… une bonne dizaine de titres seront délivrés avec pugnacité et énergie. Les compositions sont cruellement efficaces, à la fois complexes et irascibles, on a l’impression de se prendre un gros coup de massue dans la face ! Le genre de coup de massue agréable, pas soporifique pour un sou, non non non ! Le show, bien qu’un peu plat scéniquement parlant, sera agrémenté d’un solo de batterie, une petite pause rythmique au milieu de cette formidable violence. Une bonne découverte live.

Sortons prendre l’air. Nous passons d’un « Xtreme Â» à l’autre, de la brutalité à la gaité avec les membres de The Decline!. Il est clair que j’ai plus d’affinités avec le death metal que le punk rock mais les bretons vont livrer un set pour le moins convaincant. La première chose que j’apprécie en écoutant la musique de The Decline ! est l’ajout d’éléments folks, les compositions sentent bon la Bretagne ! Seconde chose, le chant ! Kevin a une voix un peu rauque et chaleureuse et ça fait du bien de ne pas entendre ce timbre nasillard si commun au punk rock et, qui a tendance à très vite me lasser. Goose (guitare), Xav (guitare), Ced (basse), Antoine (batterie) et Kevin délivrent un set dynamique, déversant leur musique avec bonne humeur. L’ambiance est bonne au pied de l’EMP Stage, encore un agréable moment de convivialité. Ces petits instants de partage en toute simplicité, comme en famille, c’est ce qu’on aime à l’Xtreme Fest.

Retour à l’intérieur, c’est l’heure de la séance de rattrapage pour pas mal d’entre nous. Rappelez-vous l’an dernier, un gros orage avait chamboulé la programmation et nous avions dû faire l’impasse sur le concert de 7 Weeks, subséquemment annulé. Originaire de Limoges et formé il y a près d’une dizaine d’années, le groupe sortira un quatrième album en octobre prochain, A Farewell To Dawn, signé chez Overpowered Records (vous pouvez d’ores et déjà écouter le premier titre Kamikazes ici et précommander l’objet). 19h30, c’est parti, on démarre avec l’introductive et lancinante My Own Private Limbo suivie de la plus électrique Bones & Flowers. Nous allons passer un excellent moment en compagnie de Julien Bernard (basse/chant), Jeremy Cantin Gaucher (batterie), Mathieu Ricou (guitare) et PH Marin (guitare/clavier) qui, d’après leur sourire, semblent ravis d’être ici. Les aficionados et moi-même allons pouvoir nous délecter d’une petite heure de show, avec des titres comme Sparks, Cry Blue ou encore 600 Miles. Un petit voyage dans la discographie de 7 Weeks qui distille du bon rock stoner teinté de blues et de rock’n’roll. Une musique aux accords massifs et mélodiques qui vous transporte totalement. On se laisse aisément bercer par ces riffs lourds et rythmiques percutantes ainsi que par la superbe voix de Julien, puissante et chaleureuse à la fois. Je ferme les yeux et savoure ce subtil souffle musical alliant pesanteur, beauté et intensité. Le temps passe bien trop vite, le set s’achève…il faut se reconnecter avec la réalité. C’était hyper bon.

Suite du programme : un petit tour avant Le Bal des Enragés à 22h30, également sur l’X-Stage. Je ne braverai pas la pluie pour Alea Jacta Est, je sais que le show sera bon, mais on connait et on reverra, tant pis pour moi !

Comme pas mal de personnes présentent dans la salle, nous avions vu Le Bal des Enragés au Metronum à Toulouse en avril dernier.  La troupe nous avait servi un set de 3h, la voici de retour pour un deuxième round, d’une heure cette fois-ci. Nous sommes donc repartis pour une virée festive au cÅ“ur des grands standards punk, rock et metal, français et internationaux, en compagnie de Parabellum, LofoforaTagada JonesPoun, Vincent VX, Klodia SparklingStéphane Buriez, Vincent Peignart-Mancini… La foule s’est massivement amassée dans la salle, c’est noir de monde. Je décide d’aller observer le concert depuis les gradins, un point de vue qui m’aura permis de voir les choses sous un autre angle. Pas de surprise quant à la prestation, c’est toujours aussi énergique et entraînant. Les nombreux tubes comme If the Kids are United, Smells Like Teen Spirit, Song 2, Killing in the Name, Enter Sandman sont clairement fédérateurs. Les spectateurs chantent à tue-tête, pogotent, slamment, sautent, crient… l’ambiance bat son plein et la température va très vite grimper, quelle chaleur ! Ce type de show est totalement adapté à ce festival, c’est convivial et on voit bien que tous les spectateurs s’éclatent (tout comme les artistes sur scène). Je suis, une fois encore, hallucinée par l’euphorie qui se dégage, c’est de la pure folie. On pourrait néanmoins chipoter sur quelques points. D’abord l’introduction, on a un peu l’impression que les artistes s’adressent à une colonie de vacances 6/10 ans plutôt qu’à un public amateur de musique extrême. On se passerait également bien des nombreux discours idéologiques, après tout on est là pour la musique et non pas pour un meeting politique. D’ailleurs, le set se clôture avec le combo Antisocial et Vive le Feu. Enfin…l’important c’est de passer un bon moment, et c’est le cas de 90% des personnes ici présentes. Les morceaux sont super bien repris, les artistes sont dynamiques, généreux et le show visuel est toujours aussi impressionnant. Les festivaliers ressortent de la salle en sueur et le sourire aux lèvres. Bien joué !

Après un show euphorisant, il est possible de redescendre d’un cran avec le doom de Conan qui se produit sur l’EMP Stage. Style particulier qui demande d’être à 100% dedans pour apprécier, je préfère me réserver pour le Summer Breeze où le groupe est également programmé (et où le son est toujours excellent). Place donc à la tête d’affiche de la soirée : Ministry.

Nous avons tous en mémoire leur dernier passage dans la région, une soirée particulièrement chaotique. 2008, le Havana Café était bondé, la chaleur était suffocante alors j’étais restée collée contre la porte. Je me rappelle encore du décor, le groupe jouait derrière des grillages. J’avais eu un peu de mal à rentrer dans le show étant donné les conditions et c’est alors qu’un imbécile avait décidé de propulser du gaz lacrymogène, conduisant ainsi le groupe à quitter la scène. Les musiciens étaient revenus, avertissant la foule qu’ils partiraient en cas de récidive. C’était sans compter sur d’autres imbéciles qui décidèrent de grimper aux grilles. Résultat: un arrêt définitif du concert qui nous avait laissé un goût amer. Découvrir Ministry à l’affiche de l’Xtreme Fest était donc une très bonne surprise et l’occasion de se forger un second avis. Le métal indus ce n’est pas ma came, néanmoins, avec plus de 30 années de carrière et pas loin de 15 albums au compteur, le groupe américain ,pionnier du genre, reste une référence. Le public est d’ailleurs venu en nombre ce soir.
Nous découvrons la scène qui est sobrement habillée: un écran géant en arrière plan, le nom du groupe trône au pied de la batterie et un crâne fixé sur un squelette d’ailes orne le micro. La pénombre s’installe et le combo débarque sur les premières notes de Hail To His Majesty, acclamé par le public. Nous retrouvons un Al Jourgensen coiffé de ses dreads et drôlement fringué, marqué par les années (et pas que…) mais en pleine forme malgré tout. Le chanteur est accompagné des deux guitaristes Sin Quirin, Cesar Soto, du bassiste Jason Christopher,  de John Bechdel aux clavier et de Roy Mayorga derrière les fûts. Les musiciens nous servent un set propre (et le son est plutôt bon), avec une majorité de tracks tirées des albums From Beer To Enternity et Rio Grande Blood dont Señor Peligro et l’excellente Lies Lies Lies, punchy à souhait. Les images défilent sur l’écran au fil des morceaux, le rendu visuel est plutôt cool. Côté ambiance, on peut dire que c’est la fête, on se laisse guider par la puissance rythmique des titres et leurs riffs véhéments, difficile de rester statique, ça remue dans tous les sens dans la fosse. Rien de fou techniquement parlant, c’est typiquement le genre de musique qui m’ennuie au plus haut point sur album, mais en live je reconnais que c’est rudement efficace ! Le frontman s’empare d’une guitare, il maîtrise a priori parfaitement le “guitar play-back”… aie aie aie. On dira que c’est pour le style… Quoiqu’il en soit, Ministry mettra le feu aux planches et ne partira, cette fois, qu’à la fin du set, n’omettant pas les incontournables que sont N.W.O, Just One Fix… Les américains tireront leur révérence après nous avoir balancé les dévastatrices et aliénantes Thieves et Stigmata en guise de final, effet garanti. Défouloir et régalade, génial !

Fin de journée, il faut rentrer à Toulouse, pas de Lofofora et donc pas de pluie torrentielle non plus…

Auteure: Fanny Dudognon

Photographe: David Torres

 

Eluveitie, The Real McKenzies, Loudblast, Napalm Death, … @ Xtreme Fest 2016 - Jour 1

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Pollux Asso et ses partenaires ont trimé toute l’année pour nous offrir une quatrième édition de l’Xtreme Fest qui s’est déroulée les 29,30 et 31 juillet et pour la troisième fois sur le site de Cap’ Découverte Ã  Carmaux (81). Un cadre sympathique qui permet de se sentir à la fois en vacances et en festival, en profitant des concerts mais aussi du lac, du skate park et autres activités. Ajoutons à cela une affiche de qualité avec une quarantaine de groupes comme Napalm DeathFleshdollMinistryRise of The NorthstarRegarde les Hommes TomberExodusLe Bal des EnragésTestamentLoudblast â€¦ De quoi se faire plaisir le temps d’un week-end, en somme. Trois jours de festival oui, mais pas que, car Pollux organise d’autres chouettes concerts toute l’année dont les Before Party qui nous permettent de patienter… La dernière en date se déroulait le lundi 20 juin, je vous propose un petit résumé de la soirée avant de vous raconter les bons moments passés à l’Xtreme Fest.


Lundi 20 juin – Il est dur le retour du Hellfest, mais ce n’est pas encore l’heure de dormir car une petite sauterie est prévue au Bikini dès 20h.
On démarre la soirée avec nos amis locaux de Dirty Fonzy qui, eux aussi, reviennent de Clisson.  Nous retrouvons donc Angelo Bomberos et Johnny Gazoline au chant et aux guitares, Le Jeune Ã  la basse ainsi que le petit nouveau, Ju, à la batterie. Le quatuor va, comme à son habitude, nous servir son punk rock punchy dans une ambiance conviviale. La salle va se remplir petit à petit, et les spectateurs vont tranquillement se chauffer, portés par la fougue et l’énergie incroyable déversées par les membres de Dirty Fonzy. Le chant et les rythmiques sont typiquement punk et on se prend vite à remuer dans tous les sens, entraîné par les cadences endiablés envoyées par le solide duo basse/batterie. Hurry up & Die en est un bon exemple, courte mais rudement efficace. La bande nous jouera l’excellente No More Crappy Songs avec ses riffs électriques très “metal”, également extraite du dernier album Hangover & Broken DreamsAngelo ne lésine pas sur la communication et invitera la foule à reprendre en chÅ“ur les oh oh oh du refrain de Dirty Fonzy. La température est montée d’un cran, le public est opé pour la suite des événements. Merci les mecs pour ce très bon moment !
Ce sont les italiens de Talco qui prennent le relais. Je ne suis absolument pas fan de leur punk-chanka, le mélange de punk et ska avec trompettes, saxo et tout ça, ce n’est pas trop mon truc ! Toutefois je regarde un peu, histoire de voir ce que ça vaut en live. Il est clair que le sextet se donne à fond. Les italiens sont dynamiques et souriants et leur musique festive semble faire mouche car, même si beaucoup sont partis prendre l’air, l’ambiance dans la salle demeure très bonne. C’est sympa mais un titre ou deux me suffisent.
Les choses sérieuses reprennent vers 21h45, le Bikini est totalement bondé. Les membres de Nofx débarquent, avec à leur tête, Fat Mike, affublé d’une magnifique nuisette rouge qui met parfaitement ses courbes en valeur…ou pas ! C’est très fun cela dit. Brèves salutations et accueil chaleureux, le set démarre avec 60%. Réaction instantanée, la foule s’agite et les premiers verres de bières volent déjà… ça promet pour la suite. Les titres vont défiler pendant plus d’une heure, les américains offrent à leurs fans un melting pot de leur discographie, histoire de satisfaire la majorité. 72 HookersMurder The Government, Eat The Meek, Six Years On Dope… Une succession de tubes entrecoupés par diverses interventions du nonchalant frontman, qui blague à tout va et fait rire l’assemblée. Leur tangente cover de Les Champs-Élysées fera tout de même son petit effet, la foule ne se fera pas prier pour pousser la chansonnette. La fatigue se faisant sentir je resterai encore pour quelques morceaux dont I Believe In Goddess, Radio et Fuck The Kids. Nofx a mis le feu au Bikini, les spectateurs ont pogoté, slammé, sauté et chanté jusqu’à épuisement. Energie, humour, punk-rock et folie…une recette pour le moins efficace!

Il ne reste plus qu’à patienter quelques semaines…et bientôt nous seront à l’Xtreme Fest.


Vendredi 29 juillet – Bon et bien finalement, un mois cela passe TRÈS vite et il est déjà l’heure d’embarquer et de prendre la route en direction de Cap’ Découverte, nous arrivons vers 16h. Nous récupérons notre précieux sésame avant de pénétrer sur le site. Le tour d’horizon est rapide vu que l’on connait déjà les lieux : les bars, quelques stands de bouffe, l’EMP Stage Ã  l’extérieur, l’XStage Ã  l’intérieur à côté des stands de merch, tout au fond la caravane pour échanger sa monnaie contre les jetons (20€ = 16 jetons) et enfin l’espace VIP.

Il n’y a pas encore grand monde, on revient donc se placer tranquillement devant l’EMP Stage et sous un soleil de plomb pour découvrir Bias qui ouvre les hostilités à 16h30. Le trio toulousain qui sortait un nouvel EP, Restructuring the Beehive en février dernier se compose de Shak (basse/chant), Guif (guitare/chant) et Ju (batterie – aussi dans Dirty Fonzy). Les d’jeuns nous servent leur punk-rock mélodique avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Des titres bien catchy, des musiciens sympathiques et du soleil, ce n’est plutôt pas mal comme mélange pour bien débuter ce festival.

Nous restons dans le local avec le groupe suivant mais le changement de style, lui, est radical. Les membres d’Inlandsys se préparent à jouer sur l’X-Stage. Nous retrouvons donc Chris derrière les fûts, Antonin aux claviers, Shavo Ã  la basse ainsi que El Ash et Eensayn aux guitares. Les toulousains nous servent leur metal extrême, mélangeant death et black metal, nuancé par l’ajout de claviers et ses accords mélodiques. Les compositions sont intéressantes, sombres et agressives. Tout est question de modulation, tant dans le rythmique que dans les riffs. Des parties lourdes, d’autres plus thrashy contrastent agréablement avec le côté mélodique made in scandinavia. Le trio vocal El Ash/Eensayn/Shavo fonctionne bien, les différents timbres de voix (black, death) apportent vraiment quelque chose, ce qui n’est pas toujours le cas. Les gars se donnent généreusement et El Ash harangue la foule qui mettra tout de même un petit temps à se chauffer. Inlandsys jouera des morceaux de sa démo sortie en 2014 dont Sacrificed Generation qui ressort vraiment bien en live et nous quittera avec sa version de It’s My life de Bon Jovi, sobrement rebaptisée Fist My Wife. Ça fait toujours plaisir de voir les copains en action et heureux sur scène. Dernière prestation en compagnie de Shavo qui s’en va pour d’autres aventures musicales…

A l’extérieur, la chaleur est toujours aussi écrasante et c’est au tour de Not Scientists d’investir les planches. Ce sont Jim et Ed, anciens membres d’Uncommonmenfrommars, qui sont à l’origine du groupe né en 2013. Leur premier album Destroy to Rebuild sortait en 2015, de la matière pour du live ! Les deux chanteurs et guitaristes débarquent en compagnie du batteur Le Bazile et de Thibault muni de sa basse. Elle est bien loin l’époque où je me trémoussais en écoutant des groupes de punk rock, Unconmmon’, NofxBlink 182 et j’en passe. Maintenant j’écoute des trucs bien plus violent, néanmoins je dois dire que les mecs font ça bien, même très bien et délivrent un set de qualité. L’expérience y est pour quelque chose mais pas seulement, de bons morceaux clairement taillés pour le live, envoyés par des zicos sympathiques, ça fait son effet. Les rythmiques sont entraînantes, les mélodies sont efficaces et pas lassantes pour un sou, et le chant totalement maîtrisé. Devant la scène, l’ambiance est très bonne, la bonne humeur plane sur le site de l’Xtreme FestNo Scientists m’aura donné l’impression d’avoir à nouveau 15 ans. Cool non ?!

Retour dans la salle, et après avoir souffert de la chaleur extérieure, on ne crache pas sur les places assises. Il faut le dire, la possibilité de poser son derrière et de surplomber la scène en même temps est pour le moins appréciable. Clairement, pour du hardcore ou du thrash, on est bien mieux dans le pit, au cÅ“ur de l’ambiance. Là, nous allons plonger dans un univers beaucoup plus calme et planant en compagnie des nantais de Regarde Les Hommes Tomber et leur post black metal teinté de sludge.  Fondé en 2011, le groupe sortait son deuxième et excellent album, Exile, l’an dernier. Je suis impatiente de découvrir enfin ce que cela donne en live, et oui, pour moi c’est une première.
La salle est plongée dans l’obscurité et les silhouettes encapuchonnées (à croire que c’est la mode) des musiciens apparaissent sur la scène. Décollage immédiat, c’est parti pour un voyage au cÅ“ur des ténèbres. Les titres déjà savoureux sur cd prennent ici toute leur dimension, je suis immédiatement happée par la puissance qui se dégage de la scène. Les variations rythmiques sont impeccablement exécutées par Romain Ã  la batterie et Antoine Ã  la basse. Les passages lents et lourds ont un effet hypnotique qui contraste à merveille avec la violence des blast rapides et irascibles. Les riffs délivrés par les deux guitaristes, Jean-Jérôme et Antoine, à la fois hyper mélodiques et massifs, vous envoûtent complètement. Quelle intensité ! Thomas, nous projette son chant sans concession, ses cris sont saisissants, voire même bouleversants. Une technique vocale parfaitement gerée doublée d’un charisme de dingue, le frontman, caché derrière sa longue chevelure, est habité, rendant ainsi le show encore plus captivant. Le son est bon et le jeu de lights travaillé est superbe, la scène sombre et brumeuse se teinte de bleu, de rouge… et l’utilisation du stroboscope vient renforcer le côté agressif de certains morceaux. Le public est en transe bercé par les nappes atmosphériques, les têtes remuent au rythmes des mélodies lancinantes. Mélancolie, noirceur, beauté, férocité, intensité… Waouh, quelle claque ! Regarde les Hommes Tomber c’est simplement excellent. Merci.

Difficile de reprendre ses esprits après un show aussi prenant. Dehors c’est A Wilhelm Scream, tout droit venu du Massachusetts, qui prend le relais. Créé il y 20 ans, le groupe de punk hardcore mélodique se produisait sous le nom de Smackin’ Isaiah jusqu’en 2002. Ils étaient présents lors de l’édition 2014, Nuno Pereira (chant), Trevor Reilly (guitare/chant), Mike Supina (guitare), Brian Robinson (basse/chant), Nicholas Pasquale Angelini (batterie) sont de retour à l’Xtreme Fest. Franchement, pas de surprise, c’est aussi efficace qu’il y a deux ans. Les américains délivrent toujours leur punk hardcore punchy avec une belle énergie et prennent un plaisir certain à partager avec le public. L’ambiance festive est de mise, pas de doute, les festivaliers vont passer un bon moment en compagnie d’A Wilhelm Scream. Pour ma part, je ne suis encore toute secouée par la prestation précédente et je ne parviens pas à rentrer dans le show, un petit tour au bar s’impose.

Pas fan du tout de la musique de Trollfest sur cd, je vais quand même jeter un Å“il, certaine de passer un bon moment. Les norvégiens font dans le metal folk, oui, mais on est quand même bien loin des FinntrollKorpiklaaniEnsiferum ou Turisas. Les gars ne se prennent pas au sérieux, Trollfest c’est surtout pour se marrer et, quitte à se marrer, autant y aller à fond. Le concept : des potes qui compose des titres aux sonorités festives avec des paroles écrites en “trollsprÃ¥k” (mélange d’allemand et de norvégien) et qui ne veulent d’ailleurs pas dire grand-chose.
Trollbanl (batterie), Mr. Seidel (guitare), Trollmannen (chant), Dr Leif Kjønnsfleis  (guitare, chant), DrekkaDag (saxophone) et Lodd Bolt (basse) s’amènent donc sur scène, accompagnés de leurs instruments. Ils sont également drôlement affublés, et je ne vous parle pas de leurs “maquillages” bien dégueulasses… Le ton est donné, c’est parti pour une bonne dose n’importe quoi. Les membres de Trollfest vont répandre leur folie et leur bonne humeur dans la salle avec des titres ultra dansants comme Kaptein KaosDie Grosse Echsen (traduit : Le Gros Lézard pour vous donner une idée des grandes sources d’inspiration), ou encore Ave Maria. C’est autant le bordel sur scène que dans la fosse, c’est ça qu’on aime à l’Xtreme Fest, on s’amuse et puis c’est tout ! Pogos, slams, circle pit, on y va franchement ! Leur cover de Toxic de Britney Spears est extra, sa rythmique bien groovy donne envie de se déhancher. C’est toujours bonnard de voir tous ces chevelus et/ou barbus chanter du Britney… Ils font les gros durs “la pop c’est pour les peydey” mais bizarrement ils connaissent les paroles par cÅ“ur, allez on assume les gars !
Le set touche à sa fin, on aura passé un moment vraiment fun en compagnie de TrollFest.

Il est déjà 20h30 et on peut enfin aller devant l’EMP-Stage sans mourir de chaud. S’il ne fallait voir qu’un seul groupe de punk hardcore mélodique aujourd’hui, pour moi c’est clairement Strike Anywhere. La bande active depuis 99 nous arrive de Richmond. Avec sept albums au compteur et de nombreuses représentations, les américains débarquent à l’Xtreme Fest, et les amateurs du genre ne vont pas être déçus. Le quintet arrive en trombe bien décidé à embraser la foule. Le chanteur Thomas Barnett, que l’on repère de loin avec ses dreadlocks, est souriant et déborde d’énergie, il délivre ses propos engagés avec entrain. A ses côtés Matt Smith, Mark Miller et Garth Petrie, respectivement aux guitares et à la basse, ne sont pas en reste et occupent bien la scène. Derrière, on discerne Erik Kane qui frappe ses fûts avec véhémence maintenant la cadence sans jamais flancher. La setlist s’articule principalement autour des albums Exit English et Iron Front. Strike Anywhere s’anime et nous sert des morceaux tels que Blaze, Infrared, You’re Fired… Le pit s’agite au gré des titres entrainés par les rythmiques punks effrénées, les riffs aussi mélodiques que percutants et le chant persuasif, un poil agressif de Thomas Barnett. Un très bon set et une super ambiance, les festivaliers sont chauds pour la suite.

C’est qu’il fallait s’échauffer un peu parce que maintenant, on ne rigole plus ! Protections auditives obligatoires, étirements de la nuque et arnica (pour la suite) sont de rigueur. 21h15 les anglais de Napalm Death s’apprêtent à prendre d’assaut l’Xstage. Il est vrai que j’étais hyper déçue quand j’ai appris l’annulation de Carcass à l’Xtreme Fest. Cependant, on ne crache pas sur les remplaçants, même si je n’écoute pas Napalm à la maison je suis toujours ravie de les voir en action.
La salle est bondée, l’intro Apex Predator – Easy, issue de leur dernier opus du même nom, démarre… la tension est palpable. Les british arrivent, acclamés par la foule et, comme à son habitude Mark Greenway connu sous le nom de Barney s’active dès les premières notes. Je suis toujours impressionnée de voir ce mec si calme et posé dans la vie, décharger une telle énergie sur scène : une vraie pile ! Le vocaliste, est entouré de ses acolytes, Shane Embury à la basse, Danny Herrera à la batterie ainsi que le guitariste John Cook qui remplace Mitch Harris sur la tournée depuis l’an dernier. Les voilà donc qui nous projettent leur grindore death en pleine face avec entre autres Smash a Single Digit, Scum, Mentaly Murdered, Suffer the Chrildren… La pure violence qui se dégage des morceaux est une incitation au défoulement, la foule ne se fait pas prier pour mettre le bordel. Néanmoins je m’attendais à plus de brutalité dans le pit, comparé à ce que j’ai vécu lors du Deathcrusher Tour il y a quelques mois ou encore ici même l’an dernier durant le set de Toxic Holocaust. Barney arpente la scène, il secoue la tête dans tous les sens tout en crachant sa haine. On s’en prend plein les esgourdes, c’est bourrin à souhait avec ce qu’il faut de gros riffs bien gras et de blasts destructeurs. Ah ! Ça change du punk rock hein !
En bref, Napalm Death ce n’est pas pour les p’tits rigolos, ça poutre sévère ! Les britanniques nous ont offert une heure de folie, encore une excellente prestation. Jamais déçue mais toujours mal en point à la sortie, j’ai la nuque explosée. Merci !

La fête se poursuit en plein air et en compagnie des frenchies de Loudblast. Je remercie bien l’orga de nous offrir ce chouette enchaînement, du bon thrash/death en sortant d’un concert de Napalm ? Vous m’en voyez ravie ! A-t-on réellement besoin de présenter le groupe ? Avec une trentaine d’années à écumer les salles et un beau nombre d’albums (studio, démos, lives…)  au compteur, Loudblast figure parmi les pionniers du genre en France.
Trêve de plaisanteries, on accueille Stéphane Buriez (chant/guitare), Drakhian (guitare), Alexandre Lenormand (basse) et Hervé Coqueret (batterie), et on les accueille chaleureusement. Comme à l’accoutumée, les gars vont nous envoyer du lourd ! Et ça fait du bien ! Techniquement c’est toujours excellent. Ça joue, les Drakhian et Steph nous balancent leurs riffs assassins, tantôt lourds tantôt thrasy, pendant qu’RV frappe ses fûts avec robustesse et précision. Les bons gros blasts sont doublés par les vrombissements dévastateurs de la basse jouée par Alex. Les morceaux sont d’une efficacité redoutable et on s’adonne volontiers à notre sport favori qu’est le headbanging (après Napalm Death on est suffisamment échauffés). Les festivaliers sont en forme et le pit se met en mouvement. Rien à dire à part que c’est très très bon, merci à Loudblast pour cette petite heure de death thrash. Ça fait du bien par où ça passe.

C’est maintenant que ça se gâte ! Eluveitie… Formé en Suisse en 2002, le groupe pondait deux albums qui pour moi non jamais été égalés et que j’ai écouté en boucle : Spirit et Slania. A cette époque, et ce n’est pas si vieux que cela, les compositions étaient originales, bien ficelées et surtout, le line-up était solide. Depuis 2012 c’est la débandade et tout le monde se casse. D’abord Meri Tadic la violoniste et le guitariste Siméon Koch. D’autres petits changements se sont faits entre-temps, mais cette année c’est le pompon, Ivo Henzi (guitare), Anna Murphy (vielle/chant) et Merlin Sutter (batterie), trois des membres principaux claquent la porte. Ce très cher Chrigel Glanzmann (chant, flûte, mandore…) se retrouve seul, avec à ses côtés Kay Brem (basse), présent depuis 2008. Le show lors de leur dernier passage à Toulouse avait été plutôt sympathique mais là,
la situation me laisse penser que ça risque d’avoir des conséquences sur le live et malheureusement, j’étais… loin de la réalité.
Je vous préviens, je suis en colère ! Dire que ce show est une déception est un euphémisme, je ne descends jamais les artistes mais là, c’était du pur caca en boîte ! Par où commencer ? Je ne vais même pas vous présenter les nouveaux membres, pour peu qu’ils décident de se barrer eux aussi. Bon, tu vois huit personnes débarquer sur scène, tu espères donc que ça va envoyer du lourd. Et bien non, le son est vraiment catastrophique : on n’entend pas le violon, ni la vieille, ni la flûte… les instruments folks sont inaudibles, génial pour un groupe de metal folk. Tu fais quoi si tu n’entends pas ? Tu regardes, sauf que niveau cohésion du groupe on frôle le zéro pointé, pas de complicité et des déplacements hasardeux rendant le tout bien trop brouillon. Heureusement les nenettes sont jolies. La setlist on en parle ? Les titres les plus attendus ne sont jamais venus, pas d’Inis Mona, le truc juste impensable. Chrigel, c’est clair il se donne à fond, son chant death est toujours impeccable, il est dans sa bulle et semble prendre du plaisir. Mais merde quoi, tu viens voir un groupe, Eluveitie c’est une unité qui t’envoie des putains de mélodies, des tubes pour faire la fête. Enfin…c’était. Je remarque que bon nombres de spectateurs s’amusent, je pense que, soit ils sont trop heureux de voir pour la première fois un groupe qu’ils adorent, soit trop bourrés, soit sourds. Même si le son s’améliore, je reste sceptique, j’ai même l’impression que le violon est en play-back…étrange. Et bien ça me saoule, et je m’en vais… L’arnaque !

On ira se décrasser un peu (oui juste un peu) les oreilles avec le dernier concert de la soirée donné par The Real McKenzies. La formation canadienne s’était déjà produite à l’Xtreme Fest en 2014 et sortait un nouvel album en 2015 appelé Rats In the Burlap. Les punks en kilt, ce n’est pas trop mon truc mais bon les gars se donnent toujours à fond avec pour unique but de faire bouger son public. C’est festif et entraînant, les rythmes punks s’accordent bien avec les mélodies dansantes. Cette fois-ci, on entend bien tous les instruments, ah qu’il est agréable ce son de cornemuse ! L’ambiance bas son plein devant l’EMP Stage, pour moi il est temps d’aller se coucher, je traverse la foule et tous ces gens qui ne marchent plus très droit.

Une première journée de festival qui s’achève… A demain.

Auteure: Fanny Dudognon

Photos: David Torres

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