Black Label Society @ Le Bataclan (Paris)
26 Février 2015 – Suite à la sortie d’un nouvel opus, Black Label Society annonçait une tournée européenne avec seulement deux dates françaises : Paris et Strasbourg. J’ai donc décidé de faire mes valises et d’aller faire un tour dans la capitale. C’était l’occasion pour moi de voir (enfin!) ce groupe mais aussi de découvrir la salle mythique qu’est le Bataclan avec un concert qui se jouera à guichet fermé. Après une attente un peu longue sous la pluie, les portes s’ouvrent à 19h. Impatiente et totalement trempée, je pénètre dans cet édifice classé monument historique. Malgré un sold out, la populace mettra du temps à arriver ce qui m’a permis de me placer au deuxième rang sans difficulté.
Il est 19h31 lorsque la lumière décline plongeant le Bataclan, encore assez vide, dans le noir et c’est alors que raisonne Love Me Sexy de Will Ferrell en guise d’introduction. La scène s’illumine, laissant apparaître les quatre membres de Crobot, ce groupe américain de hard rock/heavy nous vient de Pennsylvannie. Découverts en 2013 par Wind-up Records, ils réalisent l’album Something Supernatural en 2014. Le set démarre avec The Legend Of The Spaceborn Killer puis Skull of Geronimo. La voix de Brandon Yeagley me rappelle par moments celle de Myles Kennedy mais côté scénique c’est tout autre chose. Looké 70’s, il se meut avec enthousiasme jouant avec son micro et alternant entre jetés de cheveux, déhanché sensouuuual et battements de jambes. Il vit son show à fond, il en fait des tonnes, son attitude est presque drôle mais sa bonne humeur se répand rapidement dans la salle et les spectacteurs remuent leurs têtes. Il est épaulé par ses acolytes qui se donnent à fond aussi, Chris Bishop à la guitare, Paul et Jake Figueroa respectivement à la batterie et à la basse. Ce dernier nous offre ses plus belles expressions faciales, totalement barré le type! Ils se dépenseront jusqu’à 20h07 clôturant le set avec The Necromancer durant lequel Brandon nous jouera de l’harmonica, et enfin Fly On The Wall. Un groupe très sympathique, livrant un heavy pêchu qui passerait très bien en festival également et que le public semble avoir bien apprécié.
Petit changement de plateau, le Bataclan est maintenant bien rempli et c’est au tour de Black Tusk de monter sur scène. Originaire d’Atlanta, le trio s’inspire de nombreux styles pour créer ses compositions : heavy, sludge, stoner, thrash… Le bassiste Jonathan Anton est décédé en novembre dernier des suites d’un accident de moto et se voit remplacé par Corey Barhorst (ex membre de Kylesia). Il est 20h20 quand les premières notes retentissent. Les trois gaillards se partagent le chant au fil des titres, Andrew Filder est à la guitare et Jamie May posté derrière ses fûts. Ils joueront des morceaux comme Set The Dial To Your Doom, Red Eyes Black Skies ou encore Bring Me Darkness. Darkness…c’est le cas le de le dire, les mecs on choisi une ambiance tamisée (peut-être un peu trop ?), sans doute pour accentuer ce côté lourd et sludgy de leur musique. Cette fois le public semble moins convaincu, Andrew en viendra même à demander « vous vous ennuyez ? ». Il faut dire que leur son est particulier et ne peut sans doute pas plaire à tout le monde. J’ai trouvé ça bien, mais après la fougue de Crobot cela m’a semblé un peu fade. Il manquait un petit quelque chose, l’absence du charismatique Jonathan a sans doute contribué à cette impression ainsi que la qualité sonore qui n’était pas au top pour cette partie. Ils termineront leur prestation à 21h.
Les techniciens s’activent afin et mettent en place la scène pour la tête d’affiche. Les californiens de Black Label Society reviennent cette année avec un nouvel album, Catacombs of the Black Vatican. Je n’ai encore jamais vu Zakk Wylde, ni avec BLS ni avec Ozzy, je trépigne donc de voir débarquer ce grand monsieur à la carrure et au talent imposants. Le big flag illustré du logo du groupe est installé devant la scène en guise de rideau et nous nous retrouvons dans le noir à 21h30. L’excitation commence à monter dans la salle, on crie, on s’agite et c’est à ce moment que l’intro résonne, le mix Whole Lotta Love/War Pig – Led Zeppelin/Black Sabbath. Les voix des fans commencent à s’élever : « Generals gathered in their masses, Just like witches at black masses…Oh lord Yeah ! », les sirènes retentissent et les rayons laser rouges pointent en direction de la scène. Le drapeau tombe enfin sur les premières notes de The Beginning…At Last , la scène est dévoilée et le charismatique Zakk Wylde est là, devant nous. A ses côtés sont postés ses musiciens, le jeune Dario Lorina à la guitare et le bassiste John de Servio. Un immense mur d’amplis encadre Jeff Fab et sa batterie, backdrop géant, micro décoré de crânes et de croix, canons à confettis, machines à fumée ainsi que des lumières partout, ça c’est du décor! Les titres vont s’enchaîner, Funeral Bell, Bleed For Me, Suicide Messiah, My Dying Time souvent entonnés par le public. La prestation scénique et le jeu de lumières sont parfaitement rodés offrant un spectacle d’une qualité indiscutable. La scène du Bataclan se voit teintée de mille couleurs, véritable feu d’artifice, j’en prends plein la vue! Quand il n’est pas derrière son micro, le chanteur sillonne les planches, exhibant sa magnifique collection de guitares. L’ambiance générale est calme mais loin d’être désagréable et quelques joyeux lurons sont là pour les pogos, de mon côté on s’éclate! Dario, John et Jeff assurent comme des chefs et la complicité du quatuor se ressent. Le fameux solo de guitare sera bien évidement de mise et exécuté aux quatre coins de la scène afin de satisfaire tout le monde. Black Label Society balancera ensuite le puissant et efficace Godspeed Hell Bound. Cette voix! Ce son de guitare! Je ne regrette absolument pas le déplacement. Après la force et l’énergie, place à la douceur avec Angel Of Mercy et le sublime titre hommage à Dimebag Darell : In This River. L’occasion pour Zakk Wylde de se poser derrière son piano et de nous livrer un chant emplie d’émotion sublimant son grain de voix si particulier. Les frissons me parcourent et les larmes coulent, je suis touchée! Waouh! Les prises de paroles sont rares mais suffisantes, remerciements et présentation des musiciens, le show est parfaitement millimétré avec une setlist bien choisie. Le groupe jouera The Blessed Hellride, Concrete Jungle et enfin Stillborn. C’est sous une pluie de confettis que le public encore effervescent acclame Black Label Society qui vient saluer en bord de scène et quelques fans se battrons pour récupérer les serviettes pleines du sueur de la star!
Ce soir je n’ai pas vu le temps passer, j’ai pris énormément de plaisir à voir ce live, il parait que c’est parce que c’était mon baptême mais peu importe! Ce fût bon! Merci à Crobot, Black Tusk, Black Label Society ainsi qu’à NousProd et Replica Promotion. L’ambiance était certes un peu placide mais idéale pour apprécier le show. On remet ça à l’Xtreme Fest le vendredi 17 juillet.
Auteur : Fanny Dudognon
Photo : Paul Blondé (Archive Thorium Magazine)