Incoming: Low Roar @ Le Saint des Seins (Toulouse)
L’Islande débarque au Saint des Seins le 25 mai prochain le temps d’une soirée concoctée par Jerkov Musiques. Le groupe Low Roar fait une halte à Toulouse dans le cadre de leur tournée Européenne et Américaine pour nous bercer de leur dream-pop tout en finesse, mêlant folk mélodique et touches électro légères. La première partie c’est les toulousains de Dona Confuse qui l’assurent avec leur trance électronique.
Pour les préventes à un prix tout doux c’est par ici, foncez !
Auteur: Anaëlle Martin
Crédit photo: Low Roar
Fool’s Gold @ Le Connexion Live (Toulouse)
29 avril 2015 – Je m’attendais, en arrivant au Connexion, à voir la salle déjà bien remplie pour accueillir les Fool’s Gold et leur rock californien ethnique. Et pourtant, à l’intérieur, c’est vide et la terrasse n’a pas un taux d’occupation beaucoup plus élevé. Tout en m’interrogeant sur la suite et l’ambiance de la soirée, je patiente les 50 minutes qu’on nous fait endurer entre l’ouverture officielle des portes et le début effectif du concert. A 20h50, les toulousains d’Alpaga assurant la première partie commencent leur set dans une salle aux deux tiers vide.
Sans se laisser démonter, le quatuor lance The ants et enchaine sur Sabotage, devant des spectateurs en retrait qui ont du mal à se chauffer à la pop noise du groupe. La chanteuse Alexandra fait son possible pour détendre la salle, un petit « coucou » tout mignon, des invitations à s’approcher, mais ça reste laborieux et les autres membres sont bien silencieux. Pour faire bouger tout ça le groupe alterne des sons pop tout doux et des riffs plus funky, plus rock, avec des titres comme Mirroridors ou High Tech tirés de leurs différents EP. L’immobilisme de la salle n’empêche pas le groupe d’envoyer des morceaux exécutés parfaitement et les applaudissements se font quand même plus chaleureux au fur et à mesure du set. Quand Alexandra annonce « y’a un poème qui dit que toutes les bonnes choses ont une fin » les premières notes de Our Sun résonnent, ce sera le dernier morceau du groupe pour ce soir, il est 21h30. Petite déception pour cette première partie. Ils auraient mérité plus d’ambiance, mais souffrent d’une trop grande différence de style avec le groupe principal pour que la sauce prenne vraiment. La chanteuse a sûrement eu une prémonition en lançant en début de set « Vous êtes venu pour Fool’s Gold ?! » puisque la salle presque vide jusque là, connaîtra un pic d’affluence avec l’arrivée des californiens. C’est en effet pour Fool’s Gold qu’on est venu au Connexion ce soir.
Bon, on va quand même attendre encore 30 minutes avant que les américains ne débutent le show, c’est un petit soulagement quand je les vois monter sur scène à 22h. C’est la quatrième fois qu’ils passent à Toulouse, ils sont à l’aise et entament leur set avec l’entêtant Poseidon (chanté en hébreu s’il vous plait) un des titres de leur premier album Fool’s Gold. Ils sont 4 sur scène, derrière, batterie et bongo, devant les 2 membres fondateurs : Luke Top chanteur/bassiste accompagné de son acolyte l’excellent et chevelu guitariste Lewis Pesacov. Niveau ambiance, on monte de pas mal de crans et, dès le premier morceau, la salle danse sur les rythmes entraînants. Gros contraste donc avec le début de la soirée. Les solos de guitare s’enchainent sur des sons chaleureux d’inspiration multiculturelle, signature du groupe. On bougera sur Tel Aviv ou Street Clothes tirés de l’album Leave no Trace et sur Flying Lessons ou le très bon I’m in Love, extrait du très récemment sorti Flying Lessons. L’installation de bongos et cloches diverses derrière les deux frontmen apporte la touche ethnique de la formation, la batterie insistante donne l’impulsion aux danseurs, qui ne se privent pas pour s’éclater. Il fait chaud et on peut voir de gros smiles sur les visages, dans l’assistance comme sur scène. Les quelques tentatives ratées de communication de Luke avec le public (le californien a quand même un sacré accent) ne semblent pas perturber la salle, mais coupent un peu la belle aisance du chanteur. C’est un peu moins d’une heure après le début du set que les musiciens annoncent le dernier morceau. L’habituel départ-puis-retour-sur-scène marque le début du premier rappel, qui sera suivi à ma grande surprise, d’un second, où le groupe décide de jouer en totale interaction avec un public ravi. Gros applaudissements, des spectateurs qui en redemandent, on espère …. On attend …. Mais Fool’s Gold ne reviendra pas sur scène, à 23h08 le show prend définitivement fin.
C’est sur cette note que se termine une soirée contrastée, voire mitigée par moment, mais musicalement riche, pleine de belles découvertes et de décontraction, qui a amené un peu de bonne humeur dans la salle du Connexion Live.
Auteur : Anaëlle Martin
Photos : Antony Chardon
The Ghost Inside @ Le Saint des Seins (Toulouse)
20 avril 2015 – Une semaine après sa soirée punk/ hardcore au Metronum avec Angel Du$t, Tagada Jones et Sick Of It All, THS a décidé d’envahir le Saint des seins pour nous présenter The Ghost Inside. Pas de quoi déstabiliser les californiens donc, puisque leur dernière date à Toulouse en 2010 avait eu lieu dans cette même salle pour la première partie de Deez Nuts.
Il fait chaud en cette soirée d’avril, le soleil est bas mais bien là et les tables devant le bar sont envahies par les verres de bière de ceux qui attendent le début du concert. A 20h10 retentit l’attendu “le concert commence dans 5 minutes”, le temps de prendre une dernière gorgée et la queue commence à se former à l’entrée.
C’est le groupe toulousain de metalcore progressif A PATH I WALK qui ouvre la soirée, le set sera court mais de qualité. Les garçons sont hyper motivés pour leur première date “à la maison” et leur énergie est communicative. Bien que la salle soit encore en cours de remplissage, le pit bouge déjà sous les injonctions du chanteur Rom et son “j’veux du bordel là devant” au moment de jouer Smoke Signals, premier extrait de leur futur EP. Ça commence à pogoter mais il reste de la place. Les gros riffs s’enchaînent et s’entrecoupent de phrases plus mélodiques sous le jeu des deux guitaristes Xavier et Etienne, seul souci : les blancs dans les transitions entre les morceaux ont du mal à passer.
Le set se termine à 20h40, la température a déjà commencé à monter dans le bar. Le temps d’aller respirer un peu et c’est les parisiens de PARISIAN WALLS qui investissent la scène. Le groupe de metalcore s’arrête à Toulouse pour présenter leur premier album sorti en janvier chez Useless pride : The Eternal hunter. A 21h00 la voix d’Arsene, également chanteur de l’Esprit du clan résonne mais avec un peu de faiblesse. On commence à avoir du mal à circuler dans le Saint des Seins, le pit s’anime mais cogne peu. Le groupe interprète sans bavure les titres de l’album : Pushover ou l’emblématique From the City of Light (et son fameux BITCH !). Les musiciens envoient du lourd, que ce soit Richard et Pierre-Yves aux guitares, David à la batterie ou Jordane à la basse, ils sont rodés et ça se sent. C’est le peu d’interaction du groupe avec le publique qui me dérange et doit certainement être à la base du peu d’électricité de l’atmosphère. La formation semble compter sur le charisme d’Arsene et sa présence imposante, mais ce dernier semble plus écrasant que dynamisant. C’est à 21h30 que les lumières se rallument, la voix d’Edith Piaf se fait entendre dans les enceintes, la transition est un peu rude …
Et à partir de là ça ne rigole plus, la tension monte, le public est venu pour voir The ghost inside, ça se voit, ça se sent. Les lumières baissent à partir de 21h50, regroupement dans le pit et sur les marches de la scène. Les californiens laisseront le public se chauffer pendant encore 10 minutes avant de commencer un show qui durera prés d’une heure. On commence avec Dear Youth. L’effet est immédiat, le groupe est en forme et le public aussi, ça saute, ça pogote, ça slam un peu partout. Les morceaux s’enchaînent, Jonhathan Vigil chanteur et unique membre restant de la formation originale s’époumone tout en n’oubliant pas une ou deux interventions bien senties entre les morceaux. Ça tape fort sur la batterie d’Andrew, le bassiste et le guitariste Zach et Jim restent statique mais gèrent leur partie parfaitement. Devant, ça chante, la salle connaît la plupart des paroles sur le bout des doigts puisque le groupe décide d’interpréter quelques un de ses titres les plus connus : Out of Control, Move Me ou Thirty Three. Derrière moi, un jeune homme décide d’enlever la robe (rouge à imprimés à coeur) qu’il avait préparé tout spécialement pour la soirée semble-t-il, pour la jeter sur Jonhatan. Et donc que fait un métalleux californiens de 2 mètres sur 2 quand on lui envoie une robe sur scène ? Il l’enfile, la garde 1 minute, compare les tailles françaises aux tailles américaines et tout le monde est content ! C’est devant un public fatigué, perclus de bleus mais toujours ultra-motivé que le groupe annonce le dernier morceau Avalanche, explosion dans la salle, redoublée quand à la fin du morceau ils enchainent sans transition sur Engine 45, bien sûr repris par tous. Les lumières s’éteignent sur un dernier “I’ll keep swinging”, remerciements et les lumières se rallument sur cette excellente soirée au Saint des Seins.
Auteur : Anaëlle Martin
Crédit photo : Archive Thorium
Critique d’album : Blur – The magic whip
Il y a de cela un peu plus d’un an, le chanteur de Blur, Damon Albarn nous annonçait que le groupe ne sortirait plus de nouvel album… C’est donc logiquement que le quatuor de rock anglais emblématique des années 90 décide de nous livrer The magic whip pour le 27 avril. C’est une série de circonstances bienheureuses qui aurait permis l’élaboration du disque. Le groupe a composé et enregistré la plupart des titres pendant un séjour de 5 jours à Hong Kong avant de les retravailler pour les sortir, expliquant nombres de références à l’Asie disséminées çà et là. Niveau single, le groupe avait misé sur le titre Lonesome street, tout en dévoilant Go out et There are too many of us.
Qu’attendre de cet album qui cristallise tant d’espoir quant au retour du groupe ? Surprenant, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Surprenant, malgré quelques éléments effectivement « blurien » : la voix traînante de Damon Albarn, un style laconique et une instru travaillée. L’album semble se détacher des productions antérieures du groupe. En outre, à la première écoute, la multiplicité des styles explorés peut laisser perplexe, la surprise faisant qu’on ne sait pas trop comment aborder et rentrer dans l’album.
Mais c’est passé la première écoute (et déception pour certains ?) que l’on peut réellement pénétrer dans l’ambiance et apprécier ce disque. Celui-ci est lent, dans l’ensemble les morceaux ne sont pas des titres « qui bougent ». L’idée de lenteur mène parfois le groupe jusqu’à la franche mélancolie pleine de pathos, à grands coups de violons et de paroles bien déprimantes comme dans Ice cream man ou Lonesome Street. C’est justement ça qui crée l’atmosphère inattendue mais bien appréciable du disque. Le groupe mise sur des titres qui transportent, sur My terracota Heart ou New world Tower ils tentent une superposition particulière des chœurs, avec Pyongyang c’est l’utilisation d’instruments traditionnels asiatiques qui frappe. Bref, on voyage au fil des morceaux d’un univers à l’autre et pourtant on ne se perd pas, le groupe réussissant à rester cohérent entre ses différentes compositions. L’enchaînement avec des titres plus dans leur style habituel n’est pas à négliger non plus et reste bien géré, puisqu’ils dynamisent l’ensemble, et là j’ai envie de citer le classique mais excellent Go Out et son clip à base de recette de glace.
Le groupe réussi à créer un album qui emporte le public dans son univers, tout en gardant une grande richesse dans les compositions et toujours à la recherche de nouveaux sons. Même si le style va en déconcerter certains, ça reste un très bon album, intéressant et émouvant, donc pari réussi.
7/10 Un album tout en douceur néanmoins très bon qui pourrait décevoir les puristes.
Auteur : Anaëlle Martin