Arthur H @ La Salle Alizé (Toulouse)
26 Mars 2016 – En ce week-end pascal, le public de Muret a le plaisir d’accueillir dans sa Salle Alizé, Monsieur Arthur H à la veille de son 50ème anniversaire pour un concert haut en couleurs. Il sera accompagné ou plus précisément précédé, comme régulièrement ces 3 dernières années, par Arthur Ferrari. Deux troubadours poètes au service d’une même conception de la vie : l’amour et le partage des mots, des notes, du rythme et plus largement de la musique.
Il va être difficile de vous parler en profondeur de la première partie qui a commencé à 20H pile. N’ayant pu m’échapper de mon travail avant l’heure, j’arrive au milieu du set d’Arthur Ferrari accompagné, comme d’habitude, par son compère de scène et d’écriture, Etienne Choquet. Juste le temps de préparer mon matériel photo et faire quelques clichés de ces deux artistes. J’écoute et découvre un peu leur monde musical, un monde peint à leur image. Arthur Ferrari est un jeune artiste toulousain originaire de Cahors, compositeur et interprète comme son papa. Oui, il est le fils cadet d’Agostino Ferrari, plus connu sous le nom de Nino Ferrer, cela vous parle plus peut-être ! Il baigne donc dans la musique depuis son plus jeune âge, ce qui n’enlève rien a son talent, bien au contraire. Un univers jazzy, saupoudré de pop et d’une certaine influence rock, rythmant de jolis textes. Tous les deux, nous livrent, leurs compositions pleines de charme et de douceur, sorties de l’album Nuit qui dort, auto-produit en 2013, telles que Entendre ou Envie de toi. A la différence de l’album, sur scène ce soir, ils ne sont que tous les deux derrière leur guitare, sans batterie ni basse, ce qui donne une atmosphère plus chaleureuse et intimiste mais tout aussi funky dans leurs accords de guitare. Un peu déçu donc de ne pas avoir pu être là plus tôt pour profiter pleinement de leurs 30 minutes de show. Qu’à cela ne tienne, ce sont des locaux, et j’aurai tout comme vous, la joie de revoir Arthur et Etienne dans les mois à venir.
Setlist :
1- Nuit qui dort
2- Boulons
3- Inter Bossa
4- Entendre
5- Les Bonhommes sous l’eau
6- Envie de toi
7- Cocon
Après un long changement de scène d’environ 30 minutes, pour mettre en place le nouveau décor, un autre Arthur arrive sur scène, lui aussi fils de musicien, c’est Monsieur Arthur H. Ce soir il est accompagné par quatre musiciens, et non des moindres, qui l’accompagnent sur sa tournée. Il y a Juan De Guillebon à la basse, connu sous le nom de DyE dans le monde de l’électro, mais ce soir il distille son groove sur les notes envoûtantes du piano et la voix rocailleuse du maître de scène. Florent Savigny s’occupe du rythme à la batterie, Pierre-Luc Jamain au clavier (qui accompagne aussi Oxmo Puccino) est là pour nous transporter encore un peu plus loin dans les étoiles musicales d’Arthur H. Enfin, Antoine Montgaudon à la guitare, sous son chapeau haut de forme, apporte une touche plus rock. Les présentations faites, passons aux choses sérieuses avec ce concert qui s’annonce comme une répétition de son “anniverconcert” du lendemain au Cabaret Sauvage.
Le fils de Jacques Higelin et frère d’Izia s’installe derrière son clavier au milieu de la scène pour interpréter le 1er titre, L’autre coté de la lune, extrait de son dernier album Le soleil levant sorti en octobre 2014. Il continue, sur les 2 morceaux suivants, au piano dans une pénombre et un grand brouillard de fumée relevé par quelques éclairages. Il laisse son clavier et prend le micro en devant de scène pour partager quelques mots avec le public. Parlant de son anniversaire imminent, “son 500ème anniversaire ou son 5ème” il ne sait plus combien exactement, comme il s’amuse à le dire. Il rajoutera que “c’est entre les deux” avec un large sourire, et ironise aussi sur la vie et la mort en concluant “la vie est plus forte que la mort”. Alors profitons en ! La soirée s’annonce haute en couleur et improbable, un peu comme lui d’ailleurs. Sur le titre Est ce que tu m’aimes ?, les gens se lèvent, poussent les chaises (oui configuration assise pour ce concert) et se mettent à danser. L’ambiance monte petit à petit au son de cette musique conviviale et enthousiasmante. Ils alternent avec des morceaux plus calmes tel qu’Une femme qui pleure, un moment plus feutré et plein de douceur, qui relève sa voix rocailleuse, mais aussi par moment aiguë et suave. Le timbre et les capacités vocales de ce poète des temps modernes sont immenses.
Il joue avec le public, interrompant un morceau en plein milieu sans prévenir pour donner quelques explications farfelues sur son texte et musant par la même occasion ses musiciens. Il relance le morceau de la même manière qu’il l’a stoppé, mais en intensifiant le rythme et décuplant l’ambiance dans le gymnase. Ce morceau qui s’appelle La lune durera près de 25 minutes. Le public ressent bien cette atmosphère de fête, et ne s’assoira plus de la soirée tant l’envie de bouger et de danser est grande. Avec une carrière de presque 30 ans à écumer les salles de concerts et 17 albums à son actif, dont 5 en live, Arthur H a une aisance scénique impressionnante, sachant garder l’intensité de son concert tout en distribuant quelques notes d’humour en plus de celles musicales. Sur le titre suivant, qui s’appelle Ma dernière nuit à New-York City, il arbore une nouvelle veste et joue avec un énorme réflecteur translucide, dansant et jouant avec la lumière et apparaissant en ombre chinoise. Comme par magie, sa veste s’illumine de plusieurs petites LEDs qui scintillent au rythme de cette chanson. On entre tout droit dans son pays imaginaire. Il fait chanter ce public qui s’endiable sur ces riffs de guitare et ce tempo, qui danse et reprend en cœur les paroles avec ferveur. L’ambiance est telle que le 11ème morceau se suffira à lui même, pas besoin de parole, il fredonnera un “lalala lalala” tout du long, suivie encore une fois par toute l’assemblée remuant devant lui (et il me sera impossible de retrouver le titre d’ailleurs). Il quittera la scène et ses compères au beau milieu de Navigateur solitaire et laissera ce morceau se finir en version instrumentale. Antoine, Pierre-Luc, Florent et Juan en font autant à la fin du titre sans oublier de saluer ce public brûlant qui en veut encore.
Après un bref rappel, ils reviennent pour 3 titres dont la magnifique interprétation du poème de Gherasim Luca, Prendre corps, qu’il présente comme un poème sexuel, tellement les mots et les intentions textuelles peuvent être sexuelles (ou l’inverse, je ne sais plus !). Il finira ce petit set par le morceau Je rêve de toi qu’il avait écrit lorsqu’il avait 22 ans pour une fille dont il était amoureux. “Et heureusement pour lui qui ne l’était pas en retour”, dit-il ironiquement, concluant “qu’il ne serait pas devenu celui qu’il est aujourd’hui sinon“. Ce fut été dommage effectivement ! Il quitte à nouveau la scène avant de revenir pour un second rappel, ce 2ème retour sera explosif, tant par la folie de l’artiste que par l’intensité des musiciens. Sans oublier la ferveur de la salle bouillonnant de plaisir. Arthur H revient assis au fond d’un caddy de supermarché décoré de guirlandes lumineuses, pour le titre La caissière du Super. 20 minutes de folie et de danse s’en suivront. Du pur bonheur !
Après plus de 2h15 de show, Arthur H et ses 4 compagnons de scène, saluent une dernière fois le public chaleureusement. Dans un peu moins d’une heure, Monsieur Higelin passera le cap de la cinquantaine, mais au fond quelle importance, quand on sait rester jeune dans sa tête. Ce fut pour lui, une excellente répétition pour son concert anniversaire au Cabaret Sauvage le lendemain à Paris. Un magnifique moment de partage pour nous tous, MERCI l’artiste et bon anniversaire.
Merci à la mairie de Muret, à Auguri Production et à la salle Alizé pour ce spectacle sans oublier tous les artistes. On en redemande encore !
Setlist :
1-l’autre coté de la lune
2-la beauté de l’amour
3-la balade des clandestins
4-est ce que tu aimes ?
5-oh la haut
6-une femme qui pleure
7-la lune
8-ma dernière nuit a New-York City
9-la femme étoile
10-les papous c’est nous
11-
12-navigateur solitaire
13-le chercheur d’or
14-Prendre corps (poème de Ghérasim Luca)
15-je rêve de toi
16-la caissière du super
17-dancing with Madonna
18-confessions nocturnes
Auteur et photographe : David Torres