Cats on Trees @ Le Bikini (Toulouse)

01 Avril 2015 – Ce soir au Bikini, les toulousains ont rempli la salle pour partager une soirée avec les Cats on trees qui jouent à domicile. Une soirée sous le signe des duos qui débute vers 20h30 avec Un orage. Ni grondement, ni éclair, Morgane Imbeaud aux chants et claviers, anciennement au côté de Marc Daumail dans le groupe Cocoon, est aujourd’hui en duo avec le guitariste Xavier Caux. Loin de l’influence folk qu’on lui connaissait, on découvre une pop électro un peu redondante qui ne la met pas autant en valeur que dans l’ancienne formation. Après burning light, Morgane invite alors le public à se lâcher sur un dernier morceau mais l’impatience d’accueillir les Cats On Trees se fait sentir.

Il faudra cependant attendre encore un peu ! Alors que la première partie s’était achevée bien avant 21h, 40 minutes plus tard toujours pas un signe annonçant le début du concert. Le public montre son impatience à plusieurs reprises en applaudissant pour essayer de les faire venir. La lumière finit par s’éteindre afin de découvrir, sous les projecteurs, un fond de scène réservé aux cordes. Trois violonistes et une violoncelliste entament l’introduction musicale. Viennent alors s’installer Nina Goern aux claviers et Yohan Hannequin à la batterie. Compositions mélancoliques, rythmes poignants justement dosées et la voix envoûtante de Nina nous emportent très vite dans leur univers sur You win et Burn.

Il ne s’agit pas ici d’un simple redit de leur premier album. Les compositions sont revisitées pour le live, agrémentées de la présence des cordes qui intensifient la prestation du duo ainsi que de nombreuses interactions avec le public. Au cours de l’une d’elles, Nina souligne le plaisir qu’ils ont d’être enfin à Toulouse après une tournée de plus de 200 dates. Elle engage alors le public toulousain à être tout aussi enjoué qu’eux sur Sirens calls l’un de leurs titres le plus diffusé sur les ondes hertziennes. Après l’effervescence engagée par celui-ci, l’ambiance s’adoucit alors que la lumière se tamise pour Who you are.

Pour présenter Flowers, Yohan annonce un moment spécial. Si comme une grande majorité de leurs morceaux on peut ressentir un état nostalgique, triste voir dépressif – dixit Yohan – malgré les apparences le texte est joyeux !! Le public doit alors se prêter au jeu de faire un câlin ou un bisou à son voisin – ce qui est bien mieux si on ne se connaît pas – pour que le groupe se remette à jouer.

Après un Tikiboy qui invite à bouger, on bascule à nouveau dans le mélancolique avec une reprise de Tears for Fears, Mad world. Mais les interactions succèdent rapidement aux séquences d’émotion. Ainsi Nina vient solliciter le public afin de participer à la chanson suivante. Véritable séance d’apprentissage, du ”ouh ouh” au cours d’anglais pour le texte, en passant par la répétition à cappella et en musique, le public se prête brillamment à l’exercice. Lorsque la chanson commence, la salle entonne alors tout naturellement le refrain. Une chose est sûre, l’ambiance est là !!!!!

Pour Witchita, alors que l’on tape dans les mains et danse dans le public, Nina embarque un micro et descend faire un petit tour dans la salle pour le plus grand plaisir des spectateurs. Lorsqu’elle revient derrière le clavier et que l’on voit Yohan lâcher ses baguettes, on imagine de suite une inversion des rôles et on espère le voir plonger depuis la scène. Il n’en fera rien et jouera alors les allumeurs de salle tout en mimant applaudissements divers et variés, lents, rapides, cris d’un côté puis de l’autre de la scène… Pour marquer la fin, il fait asseoir tout le monde et après plusieurs essais-erreurs volontaires, il se place derrière Nina aux toms et fait lever le public à l’unisson.

Véritables moments d’échanges de rires, ces deux artistes savent nous plonger d’un état émotionnel à un autre tout en douceur. Vient alors le temps de quitter la scène après la mélodieuse Love you like a love song baby.

Ovationnés par le public avant même d’avoir disparu dans les coulisses, ils s’échappent tout de même mais lorsqu’ils reviennent on peut ressentir l’émotion et la satisfaction qu’ils ont à se tenir devant nous. Nina et Yohan se sont réellement livrés sans pudeur sur scène tant dans leurs chansons, leurs compositions musicales que dans leurs échanges. Émus ils évoquent, toujours avec un brin de nostalgie, le rêve qu’ils avaient de remplir un jour le Bikini depuis leur première partie, ici, lors d’un concert de Cocorosie. Après des années de travail leur rêve prend forme et on ne peut qu’espérer les revoir prochainement pour un nouvel album. Ils nous offriront trois autres morceaux avant de partir définitivement Full colors, Jimmy, et une petite dernière en français, Les bateaux, qui leur va plutôt bien !

Un dernier câlin en devant de scène, une photo souvenir avec le public et je pars conquise par ce duo qui inspire beaucoup de belles choses…

Auteur et photographe : Sablik Emilie