01 septembre 2012 – Le rock est, par sa longévité, un genre qui est passé par d’innombrables transformations, chaque décennie amenant son lot de groupes génériques et, en contrepartie, quelques artistes qui ont compris sa véritable essence. Et si depuis sa formation en 1983 The Cult a exploré plusieurs facettes du rock, s’aliénant certains fans en chemin, le groupe anglais a su conserver son âme, garante d’une authenticité, voire puissance, surprenante en spectacle. C’est du moins ce qu’a pu constater la foule présente au Métropolis ce samedi lors de leur passage à Montréal, en promotion de leur dernier album Choice of Weapon parut le 22 mai 2012.

La soirée commença par le groupe de Los Angeles Murder of Crows. Fidèles à la scène de leur ville d’origine, les membres du groupe avaient une apparence plus excentrique les uns que les autres. Malheureusement, leurs efforts à ce niveau et la lourdeur de leur riffing n’arrivaient pas rendre leur musique intéressante. Hybride entre pop rock et electro, le manque de substance était évident; on était bien loin de l’originalité du rock industriel et plus près d’un simple produit des tendances commerciales du moment. En somme peut-être que ce qu’ils avaient à offrir aurait mieux cadré en ouverture d’un autre événement.

Les néo-écossais Gloryhound étaient chargés de la deuxième partie. Leur hard rock assumé, teinté d’une sensibilité pop comme beaucoup de groupe du genre de la dernière décennie, était bien exécuté et les solos étaient au rendez-vous, constituant la meilleure partie de leur performance. Cette dernière était toutefois assez oubliable; il y manquait certainement un petit je ne sais quoi, peut-être en ce qui a trait à l’attitude, le groupe demeurant relativement statique sur scène et ne livrant pas le niveau d’énergie que leur musique suggérait. Mais si jusque-là le tout était quelque peu décevant, ce qui devait suivre renversa la tendance, complètement.

Dès le début de leur performance, The Cult nous transporta dans leur univers unique, gracieuseté de la voix irremplaçable d’Ian Astbury et du signature sound que Billy Duffy fait sortir de sa splendide White Falcon. Le tout débutant avec les classiques Lil’ Devil et Rain, l’ambiance de party n’a pas pris de temps à s’installer; le courant passait nettement entre la foule et le groupe. La setlist était habilement construite, alternant entre morceaux intenses et calmes, de même qu’entre vieux et nouveau matériel. La variété de leur catalogue, allant du post-punk au hard rock, était ainsi bien représentée, au grand plaisir des fans jeunes ou moins jeunes. Aussi, la présence sur scène du groupe était excellente et remplie d’énergie, John Tempesta s’en donna même à coeur joie en violant son drum kit pendant The Phoenix. Astbury ne manquait quant à lui aucune occasion de soulever la foule entre les morceaux, nous faisant même entonner notre fameux olé olé montréalais à quelques reprises. Et après She Sells Sanctuary, c’est une foule assourdissante qui en redemandait; le groupe joua donc en rappel l’incontournable Love Removal Machine avec une intensité déconcertante et digne de ce qu’est et doit être le vrai hard rock.

J’étais plus que surpris en sortant de la salle, leur performance étant somme toute plus qu’un simple spectacle. C’était l’expérience d’un groupe peut-être même un peu underrated et qui selon moi aurait mérité une plus grande scène que le Métropolis.

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Auteur : Antonis Labbé

Photographe : Paul Blondé

Pour en savoir plus : The Cult, Gloryhound, Murder of Crows