Même s’il s’est écoulé plus de six ans depuis le dernier passage d’Yngwie J. Malmsteen dans la métropole, l’idée de passer une soirée complète en compagnie du virtuose fascine toujours les amateurs comme le démontre la longue file de gens qui attendent l’ouverture des portes du Théâtre Corona.

Une fois à l’intérieur, il est impossible de manquer le mur de Marshall qui habille le fond de la scène. Même si seulement quelques-uns d’entre eux sont branchés, l’effet visuel est impressionnant et fait bien entendu penser aux concerts des années 80s. C’est ensuite que l’on remarque la batterie, le clavier et le micro du chanteur entassé sur le côté gauche de la scène. Il ne faut pas se cacher, les amateurs sont là pour voir Yngwie leur en mettre plein la vue et les oreilles et c’est exactement ce que ce dernier fait en début de spectacle avec le titre Rising force. Nous retrouvons un certain Ralph Ciavolino à la voix et à la basse pour cette tournée. Ce dernier se débrouille très bien compte tenu des circonstances, mais nous sommes à des années-lumière des chanteurs comme Joe Lynn Turner, Jeff Scott Soto, Mark Boals ou Tim Owens. Les amateurs ont donc droit à une avalanche de notes et de prouesses techniques sur les pièces instrumentales, ce qui génère beaucoup d’enthousiasme dans la foule. Fidèle à son habitude, Yngwie fusionne la musique métal et classique tout au long de son spectacle et démontre à quel point il est toujours le maitre incontesté de la musique néoclassique. Même s’il a un nouvel album sous la main, on retrouve seulement trois titres dans la programmation de la soirée, soit Soldier et World On Fire chantés par Yngwie ainsi que l’excellente instrumentale Top Down, Foot Down. C’est cependant les vieux classiques comme Far Beyond The Sun et Now Your Ships Are Burned qui auront le plus d’effet sur les amateurs. Ces derniers vont aussi chanter haut et fort le refrain du titre Seventh Sign à la grande joie des musiciens. Comme nous pouvons nous y attendre Yngwie est le seul à se déplacer sur scène et il démontre son savoir-faire sur la pièce Trilogy qu’il transforme en un long solo de guitare accompagné d’éléments flamboyants. C’est donc sans surprise que l’on voit Yngwie jouer de la guitare avec sa bouche, lancer sa guitare dans les airs et briser les cordes de cette dernière tout en lançant des picks dans la foule à chaque moment qui se présente à lui. Comme nous pouvons nous y attendre, Heaven Tonight est une pièce grandement attendue des amateurs, il sera cependant très dommage de voir que ces derniers sont incapables de chanter le refrain de ce titre. Le court rappel sera constitué des excellents titres Black Star et I’ll See The Light Tonight, qui sera chantée par le claviériste Nick Marino.

Certes, les amateurs auraient aimé un second rappel, mais à voir leur réaction, ces derniers ont grandement apprécié leur soirée avec un Yngwie J. Malmsteen en excellente forme.

Auteur: Albert Lamoureux

Photographe: Ousman N’Dong