Black label society - Xtreme Fest Vendredi

Black Label Society

17 juillet 2015 – « Jamais deux sans trois », nous sommes le vendredi 17 juillet et nous nous retrouvons sur le site de l’Xtreme Fest afin de célébrer son troisième anniversaire. Pour l’occasion, l’organisation a décidé d’élire domicile à Cap’ Découverte, lieu où s’était déroulé la toute première édition. Beaucoup seront ravis de retrouver ce cadre plus petit, presque idyllique, avec sa vue imprenable sur le lac permettant d’allier concerts et activités (baignade, mini kart, skate, snow…). Par rapport à l’an dernier, au Parc des Expositions d’Albi, il est clair que le côté détente et la scène gratuite (Monster Energy Stage) sont des gros plus, cependant l’accessibilité et l’emplacement du camping s’avèrent quelque peu problématiques.

Lorsque l’on pénètre dans la partie payante du festival, qui ouvrira ses portes chaque jour à 17h pétantes, nous découvrons une scène extérieure (EMP Stage) et une scène couverte (X Stage). Les bars et points de restauration moins nombreux cette année sont tenus par les bénévoles et vous pouvez faire le plein de souvenirs grâce au vaste espace merch. Après ce petit tour d’horizon, place aux concerts…


Les premiers concerts gratuits ont lieu sur la Monster Energy Stage, Riff Tannen de 15h à 15h45 et Supremacy de 16h15 à 17h. Les festivaliers débarquent doucement sur le site de l’Xtreme Fest, certains visitent le site, et, pendant que d’autres s’installent au camping c’est le groupe local Riff Tannen qui ouvre le bal avec son punk rock plein d’humour devant un public éparse. Ils délivrent leur set dans la bonne humeur et sous un soleil de plomb. La foule est plus dense lorsque les jeunes toulousains de Supremacy débarquent. Avec leur groove metal bien thrashy aux riffs entrainants et des titres efficaces comme Jail ou encore Game Over, le trio anime la foule. Un petit échauffement bien sympathique avant de pénétrer dans l’enceinte payante du festival.


STICKY BOYS

17h05, nous nous retrouvons au pied de l’EMP Stage où nous avons le plaisir de retrouver les Sticky Boys qui avaient mis le feu sur la Main Stage 1 au Hellfest quelques semaines plus tôt. Et bien, une fois n’est pas coutume, vêtus de leurs fidèles chemises noires et cravates rouges, ils vont balancer toute leur énergie afin de motiver un public ramolli par la canicule. Certes, le show n’a rien d’innovant, on sent là un jeu de scène bien rodé, mais leur bonne humeur et leur musique festive vont faire sensation. Les Sticky Boys nous offrent un beau moment de hard rock’n’roll avec des titres comme Bang That Head ou leur cover des Beach Boys, Surfin’USA. Impossible de rester statique lorsque l’on entend ces riffs électriques, cette batterie qui claque et cette voix rauque et chaleureuse, nous aussi on veut chanter des « hey hey hey » et remuer nos popotins ! Il est clair que si la température n’avait pas été si élevée, nous aurions pu danser un long moment aux son des grattes grinçantes et rythmes punchy des Sticky Boys sans nous liquéfier. Merci à Alex, J.B et Tom pour cette belle mise en bouche.


COBRA

Changement de scène et de style, il est 17h45, Cobra monte sur scène. Qu’on aime ou pas, nous sommes tous d’accord pour dire que la clim est appréciable. Il y a les adeptes du groupe, qui apprécient le côté « what the fuck », on se fou de tout, on fait n’importe quoi sur du punk metal hardcore un peu crade, ceux-là ne seront pas déçus. Puis, il y a les gens comme moi, totalement hermétiques à cet humour grassouillet, Pédés et drogués, ce genre de titre évocateur vous annonce la couleur… Pas de basse, pas de batterie mais 3 guitares et une boîte à rythme, les membres de Cobra vous projettent leur son et leur paroles sardoniques sans retenue. Le son, parlons en… l’acoustique de l’X Stage sera un sacré point faible de cette édition et là, c’est vraiment dégueu! Je ne tiendrais pas longtemps au milieu de ce raffut mais d’après les échos beaucoup ont apprécié cette prestation pour le moins Xtreme…


BIRDS IN ROW

18h30, les plus courageux retournent brûler au soleil, c’est au tour de Birds in Row d’investir l’EMP Stage. Des français, encore et toujours, mais cette fois-ci, c’est le hardcore / screamo qui est à l’honneur. Originaire de Laval, le groupe sortait le très bon You, Me & Violence en 2012 et était également présent au Hellfest cette année. Le trio fait partie de ses groupes qui déballent leurs tripes et vous livrent un show intense. Birds in Row ne lésine pas sur la communication introduisant ainsi ses morceaux agressifs et percutants. Le vocaliste, Bart, délivre un scream parfaitement maitrisé, il hurle sans concession. Les riffs lourds, puissants, les parties mélodiques et les rythmes spasmodiques donnent de la consistance aux compositions. Une belle prestation pleine de sincérité.


BLACK BOMB A

19h15, c’est Black Bomb A que l’on retrouve sur l’X Stage. Ce groupe français mélangeant punk, hardcore et metal, actif depuis déjà 20 ans, est populaire par ici. Encore une fois, j’y vais sans conviction. Les gars sont sympathiques, ils communiquent toujours autant avec leur public et vivent clairement leur musique. Les fans reprendront d’ailleurs les titres les plus connus en chœur, l’ambiance générale est complètement dingue, ça mosh sévère : pogos et circles pit, ça y va franco !  Malgré toutes ces bonnes choses, Black Bomb A, ce n’est pas pour moi.


STRUNG OUT

Une heure plus tard, on va prendre l’air (chaud) en compagnie des californiens de Strung Out et de toute une horde de fans : attention les punks sont de sortie ! Ce groupe qui fait du punk rock aux sonorités parfois néo-metal depuis 1992 sortait un nouvel album, Transmission Alpha Delta l’an dernier. Les premiers coups de baguettes sont frappés et, c’est dans une ambiance bon enfant que va se dérouler le concert. Des rythmes entrainants, des riffs parfois gentillets et rock’n’roll, parfois plus mordants et la voix nasillarde d’adolescent typiquement punk rock…tous les ingrédients sont réunis pour conquérir les amateurs du genre. Too Close To see, Velvet Alley, FirecrackerStrung Out joue ses classiques et quelques morceaux du dernier opus comme Rebellion of the Snakes. Le groupe s’en va, acclamé par son public, après avoir pondu un set tout à fait correct (même si, pour moi, ça manque clairement de coucougnettes).


CARNIFEX

21h15, Carnifesses, Carniflex…on aura tout entendu, mais non, c’est C-A-R-N-I-F-E-X que l’on va voir maintenant. Après le gentillet petit punk rock, c’est ce groupe de deathcore qui va prendre d’assaut l’X Stage. Pour le coup, moi qui voulais de la coucougnette, je vais être servie. Les américains ont sorti l’album Die Without Hope il a un an enchaînant avec une tournée, et ce soir les voici devant nous à l’Xtreme Fest. Carnifex débarque devant un parterre de metalleux motivés et parés pour la bagarre ! Quand on voit le chanteur, avec son look un peu too much on pourrait se méfier, mais ni une ni deux la musique démarre,  Scott Lewis prend son micro et là…on est calmé ! Il hurle à pleine puissance, alternant scream et voix death… impressionnant le bonhomme. Shawn Cameron est bien décidé à faire trembler les murs de la salle, il fait fumer sa double pédale, ça blast sévère. A ceci, ajoutez les puissantes vibrations de la basse provoquées par Fred Calderon. Côtés guitares, c’est bien dense, bien heavy,  le très imposant Cory Arford et Jordan Lockrey ne déconnent pas, on joue sur des 8 cordes s’il vous plait ! C’est brutal ! Et pour le coup, le son très très saturé (trop !) est moins dérangeant, on voulait de la violence, alors autant y aller à fond (les protections auditives sont cependant indispensables). Les titres sont plus dévastateurs les uns que les autres, Hatred and Slaughter, Slit wrist savior ou encore Until Feel Nothing. Taca taca taca taca… les metalheads se déchaînent au rythme des blast beats destructeurs. Carnifex nous aura régalé d’un son à la fois hyper gras et punchy, du deathcore bien burné comme on l’aime !


COMEBACK KID

Le groupe de punk hardcore canadien, créé en 2002, Comeback Kid fera son entrée sur l’EMP Stage à 22h15. Pas de chichi, on rentre direct dans le vif du sujet avec Talk Is Cheap. Le public, déjà bien chauffé par le concert de Carnifex, ne se fera pas prier pour participer, la foule s’agite vivement dès les premières notes. Le quintet, qui s’était produit ici même en 2013 et il y’a un mois à Clisson, va littéralement enflammer la scène en balançant pas moins d’une quinzaine de morceaux. Un show et une set list sensiblement similaires à ce qu’ils avaient donné au Hellfest mais néanmoins toujours aussi efficient. Les titres tels que Wasted arrows, All in a year ou encore Step Ahead ont l’effet d’une bombe et propulsent le public dans un état de démence totale : slams, circles pit, pogos, kicks, ça y va de bon cœur ! Les riffs de guitare délivrés par Stuart Ross et Jeremy Hiebert sont tantôt lourds tantôt rapides vous plongeant en alternance dans un état de folie et de transe. Esse Labovitz qui officie en tant que batteur depuis 2014 (année de sortie du dernier opus Die Knowing) assure. Le chant surpuissant de l’hyperactif Andrew Neufeld est doublé de la voix du bassiste Matt Keil. Les mecs sont en forme, déployant une énergie phénoménale pour attiser les festivaliers. Leur reprise de Nirvana, Territorial pissings fera son petit effet, c’est la guerre dans le pit, les voix s’unissent pour reprendre: «Gotta find a way, to find a way…. » ! Excellent! Le set touche à sa fin, et Comeback Kid interprète Wake the dead avant de nous quitter,  ils ont tout déchiré et les festivaliers sont K.O.


BLACK LABEL SOCIETY 

Il est maintenant l’heure de nous rendre, pour la dernière fois de la journée, devant la X Stage pour voir la fameuse tête d’affiche. Pollux Asso a misé gros en programmant un groupe d’envergure : Black Label Society. La barre est placée haut, nous avons l’honneur de voir le grand Zakk Wylde en personne fouler la petite scène de CAP ‘Découverte, à peine croyable ! Nous pouvons considérer cela comme une sacrée prise de risque car le public de l’Xtreme Fest est composé de fans de punk, de hardcore, de death métal… Vont-ils apprécier ce spectacle beaucoup plus soft ? Avec BLS on ne parle pas de musique extrême mais d’extrême renommée… Un pari qui, je pense, fut réussi car, si les punk et autres réticents bouderont le show, nombreux sont les fans qui ont fait de déplacement uniquement pour eux. Pas de surprise quant au décor, identique à celui que j’avais découvert Bataclan en février dernier, pas de drapeau pour cacher la scène cette fois ci. 23h15, c’est toujours l’intro mixant Whote Lotta Love et War Pigs qui résonne avant que l’alarme ne se déclenche, inondant nos faciès de rouge. Zakk Wylde débarque à la suite ses musiciens au moment ou démarre The Beginning…At Last, les fans partent au quart de tour provoquant ainsi une immense vague humaine, c’est l’euphorie ! Le chanteur et guitariste est en forme et n’hésitera pas à se grandir à l’aide de son estrade, brandissant fièrement sa guitare et s’agitant tel une bête à poils. (Il faut dire qu’il est impressionnant Zakk, avec sa carrure, sa grosse barbe et ses long cheveux). La qualité sonore sera malheureusement plutôt mauvaise, ne mettant pas suffisamment sa voix en valeur, voix qui se perd au milieu des bruissements de la basse. Le bassiste, John DeServio fait brillamment  le job, conservant sa bonhomie naturelle qui fait plaisir à voir. Les autres musiciens en revanche sont vraiment là pour l’aspect technique, niveau présence il va vraiment falloir repasser. En effet, le guitariste Dario Lorina tire toujours autant la gueule, on regrette son prédécesseur, Nick Catanese. A la batterie, Jeff Fabb arrivé en 2014 ne semble être qu’une pièce rapportée bien qu’il fasse parfaitement l’affaire en tant que batteur. En gros, ce soir on est là pour Zakk Wylde mais pas vraiment pour Black Label Society. Nonobstant ce manque certain de cohésion, la set list est plutôt bonne avec uniquement des titres explosifs, Funral bell, Bleed for Me, Suicide Messiah, Godspeed hell Bound… Le public se déchaîne, et nous sommes totalement broyés à l’avant. Une chose est sure, l’ambiance est à son comble. Le solo de guitare était inévitable, de la branlette de manche sans grand intérêt, j’aurais largement préféré qu’il nous joue In This River. Pour moi c’est le gros point noir du concert…une suite de morceaux ininterrompue et pas une seule balade, pas LA balade ? Vraiment dommage. Le show se termine sur Concrete Jungle et Stillborn. Ce soir,  Black Label Society nous a prouvé que la forme physique ne leur manquait pas, tous les morceaux ont été joués à la perfection, technique et puissance étaient au rendez-vous. C’est toutefois la sensation d’un set expédié qui me restera en mémoire. Un bon concert pour les gens qui découvraient BLS pour la première fois, impressionnés par le charisme de Zakk, un concert juste correct pour les autres.


TOUNDRA

00h15, certains festivaliers désertent le site, épuisés par cette première journée passée sous une chaleur accablante. Les espagnols de Toundra avaient du échanger leur horaire avec Cobra et se retrouvent donc sur l’EMP Stage, et non sur l’X Stage, à une heure où l’affluence décline. Ils vont venir calmer les ardeurs avec leur post-rock/metal atmosphérique. Place donc au calme et à la douceur avec ce groupe intégralement instrumental. Pour certains ce sera l’assommoir, pour d’autres un réel voyage musical, une envolée vers la Toundra. Ca ne fait pas de mal de fermer les yeux et de se laisser porter, le temps d’un concert, surtout après une journée aussi épuisante. Attention toutefois à ne pas vous endormir car la frappe puissante du batteur pourrait vous surprendre. Techniquement parlant, le son est très propre, les riffs mélodiques contrastent à merveille avec les coups francs assenés à la batterie. On pourra entendre des titres comme Strelka, Marte ou Zanzibar… Je ne pourrais malheureusement pas assister à tout le concert, mais je demande à les revoir, dans un cadre plus intimiste… En attendant vous pouvez toujours écouter leur dernier album, IV, sorti en février dernier.


Les madrilènes de Toundra nous auront apaisé, il est temps d’aller dormir, on se retrouve demain pour de nouvelles aventures…

Auteur: Fanny Dudognon

Photos: Clément Costantino & Antony Chardon