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30 mars 2016 – Même si la métropole offre beaucoup de diversité musicale en ce mercredi soir, plusieurs amateurs attendent en file devant les Katakombes pour voir The Ultimate Guitar Experience. Pour cette seconde édition, Uli Jon Roth partage la scène avec Andy Timmons (ex Danger Danger) ainsi que Jennifer Batten (ex Michael Jackson et ex Jeff Beck). Nous retrouvons plusieurs amateurs attendant impatiemment la venue d’Andy sur scène et certains d’entre eux affirment même qu’il est la raison de leur présence ce soir.

C’est cependant David Klosinski (guitariste d’Uli Jon Roth) qui arrive sur scène en premier afin de jouer une pièce de son nouvel album (Electric City). Prise un peu par surprise, la foule démontre tout de même beaucoup d’appréciation pour sa musique fluide et dynamique.

Andy Timmons arrive rapidement sur scène accompagné seulement d’un bassiste (Nico Deppisch) et d’un batteur (Richie Monica). Étant à son premier passage à Montréal, Andy en met plein la vue aux amateurs en jouant des pièces de différents styles. Ces derniers apprécient grandement l’influence blues de Jimy Hendrix sur Electric Gypsy et le style rapide et mélodique d’Yngwie Malmsteen sur Groove Or Die. Les plus vieux ont été ravis d’entendre sa version des classiques des Beatles (She’s Leaving Home et Strawbwerry Fields Forever). Andy en surprendra plus d’un en jouant Farmer Sez, sa mélodie country est précise et démontré à quel point il est capable de jouer n’importe quel style de musique. Malgré sa courte prestation, Andy a rapidement charmé la foule avec sa musique, même si certains d’entre eux auraient aimé qu’il joue une ou deux compositions de Danger Danger.

Très connue pour son solo d’Eddie Van Halen sur la pièce Beat It dans les concerts de Michael Jackson, Jennifer Batten arrive toute seule sur scène accompagnée seulement par un écran, un projecteur vidéo et une musique préenregistrée. Ayant davantage l’ambiance d’une clinique de guitare que d’un concert, Jennifer obtient enfin une réaction du public en jouant la lourde mélodie du titre Welcome Godzilla. Elle perd cependant rapidement l’intérêt du public en expliquant qu’elle a construit un  domaine à ses chats en guise d’introduction à la pièce Cat Fight. Malgré ce faux pas, elle reprend vite leur attention en transformant sa guitare en basse fretless pour jouer du jazz sur une partie de la pièce Teen Town (Weather Report) avant d’enchainer avec la mélodie vocale de Kurt Cobain sur la pièce Smells Like Teen Spirit en utilisant le même instrument. Sa prestation se termine par un énorme amalgame de pièces relatant quelque peu l’histoire de la guitare.  Débutant par des extraits de groupes comme The Ventures, Chuck Berry, Eric Clapton et passant par ZZ Top, Led Zeppelin et Mötley Crüe. La foule démontra le plus d’appréciation pour les pièces les plus connues comme Manic Depression de Jimy Hendrix, Panama et Hot For Teacher de Van Halen, Satch Boogie de Joe Satriani et bien entendu le solo de Beat It. Le tout était bien entendu accompagner d’un montage vidéo illustrant chacune de ces pièces pour quel les amateurs puissent se retrouvés dans cette succession de succès. Malgré l’excellent côté technique de sa prestation, son approche ‘clinique de guitare’ a coupé l’ambiance géniale qu’avait créée Andy Timmons.

C’est maintenant au tour d’Uli Jon Roth d’arriver sur scène avec ses musiciens. La petite scène des Katakombes semble encore plus petite en le voyant accompagné de ses deux guitaristes, son chanteur, son bassiste, son batteur et son claviériste!

Entamant son spectacle avec les excellentes Sky Overture, Sails Of Charron et Still So Many Lives Away, Uli donne le ton à ce qui va être une excellente prestation qui va incorporer des pièces de Scorpions et de son palmarès solo. Le chanteur John West (ex Royal Hunt) est tout aussi excellent qu’Uli sur la pièce We’ll Burn Burn The Sky et leur prestation donneront des frissons aux amateurs. Bien entendu, ce sont les classiques des Scorpions comme In Trance, Fly To The Rainbow et Dark Lady qui feront chanter la foule sans arrêt au grand plaisir des musiciens sur scène. Il n’est pas facile de manœuvrer sur la petite scène des Katakombes et John quitte cette dernière régulièrement lorsque Niklas Turmann chante. Pour une rare fois, Uli n’a pas de problèmes techniques, sa prestation est très fluide et son solo aux inspirations orientales qu’il fera sur sa guitare à deux manches sera simplement phénoménal.

Toujours aussi généreux, Uli invite Andy et Jennifer sur scène durant l’encore. Voir ces trois virtuoses jouer All Along The Watchtower est tout simplement magique, car chacun d’eux a son propre solo et l’on voit rapidement que Jennifer est bien plus à l’aise dans ce contexte que seule sur scène. La prestation de cette dernière est tout simplement stupéfiante sur la pièce House Of The Rising Sun. C’est maintenant au tour d’Andy de s’illustrer sur le titre Little Wings. Il fera même son solo de guitare sans accompagnement sous les applaudissements de la foule. Mais cela n’est pas tout, Uli entame par la suite un petit jam avec une belle mélodie au style blues que Jennifer et Andy suivent sans hésiter.

Les Katakombes ont été envahies par un public majoritairement âgé qui voulait voir ces légendes de la guitare de près. Ces derniers se sont régalés tout au long de la soirée et ont été témoins du talent et de la générosité de ces trois guitaristes dans une ambiance très intime.

Auteur: Albert Lamoureux

Photographe: Romy Del Signore