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13 Mars 2016 – Les geeks de musique nostalgiques s’étaient rassemblés au Théatre Fairmount dimanche dernier, impatients de voir le retour du groupe Tortoise, formation légendaire dans la scène post-rock et math rock, notamment pour leur album de 1998 TNT. Le groupe a récemment sorti son premier album depuis sept ans, The Catastrophist, ce qui mettait fin à leur disette de sept ans, la plus longue de leur carrière.

L’album a, pour la plupart des fans, satisfait aux attentes et l’impatience se faisait sentir alors que Last Ex  réchauffait la salle. La formation locale instrumentale à bien installé l’ambiance avec des sonorités progressives et post-rock atmosphériques aux allures de trame-sonore.  La formation été très calme sur la scène et à peine éclairée, ce qui détournait un peu l’attention du public. Last Ex est succédé par Mind Over Mirrors, qui en confond plus d’un dans la salle à son arrivée. Alors que presque tous avaient les yeux rivés sur la scène en attendant qu’il s’installe sur sa musique d’introduction, la salle réalise peu à peu que la performance est déjà entamée et que Mind Over Mirrors s’est en fait installé en face du bar, avec la foule! Tout le monde se retourne un a un pot partager intimement la performance électronique ambiante au synthétiseurs oniriques et expérimentaux. En live, il se permet des expérimentations se voulant progressives. Or, celles ci sont de longue haleine et s’épuisent après plusieurs minutes.

Ça n’empêche pas aux fidèles de Tortoise de trépigner d’excitation lorsque la formation s’installe pour une performance originale et haute en couleur. Leur fusion de post rock et de jazz prend vie à travers le dynamisme du groupe. Tortoise fait en effet preuve d’une grande synergie musicale dans les rythmes, structures complexes et improvisations. Chaque section à en effet son moment de gloire et est supportée à merveille par le reste de l’ensemble, que ce soit les solo de guitare au son glorieux du rock classique, les improvisations incessantes aux batteries, les mélodies jazz enveloppantes de la basse ou les sonorités éclectiques des claviers. L’énergie du spectacle est aussi véhiculée à-travers la polyvalence des instruments qui surchargent la scène (huit instruments pour 5 musiciens) et celle des joueurs qui  s’échangent les postes de pièces en pièces. À noter les DEUX batteries qui se font face à l’avant et les duels rythmiques intenses qu’ils se livrent à l’occasion.  Tortoise fut en parfait contrôle de leur soirée, nous amenant d’une idée musicale à l’autre tout en rythme et en sentiments.

Auteur & photographe: Louis Desautels