11 Octobre 2017 –  Ce mercredi on casse le rythme de notre semaine de travail, nos nuques et des bouches au Connexion Live.  Deadly Rhythm, en accord avec Alternative Live, nous propose une date qui pèse – littéralement. Ce sont les australiens de Thy Art is Murder accompagnés de Justice for The Damned, Oceano et After The Burial qui déboulent à Toulouse dans leur joli bus rouge.

La soirée commence donc, à l’heure et c’est toujours important de le souligner, avec d’autres australiens, ceux de Justice for the Damned. J’avoue ne pas être familière du groupe, et l’écoute de leur album Dragged Through the Dirt sorti en août dernier ne m’avait pas tant séduite. J’entre donc dans la salle avec quelques a priori – et pas forcément très en avance, le set du groupe étant déjà bien entamé. Le gros du public n’est pas encore arrivé mais il fait déjà chaud à l’intérieur, et quelque chose me dit que ça ne va pas s’arranger. Les excités de la mandale bondissent joyeusement dans le pit, ambiance kermesse. Ça sautille, ça se bouscule, ça plante ses départs sur un wall of death … Petit échauffement de rigueur donc. Je suis plutôt agréablement surprise par la performance du groupe. Moi qui ne m’attendais pas à grand-chose, n’étant pas fan de base, je les trouve intéressants sur scène. Ils compensent le côté brouillon et manquant de profondeur que je trouve à leurs enregistrements par un dynamisme contagieux sur scène. Une bonne entrée en matière donc, si je devais utiliser une comparaison culinaire, je parlerais de « Coquille saint Jacques, damier de poivrons confits multicolore et sa dame en coiffe de crumble de chorizo » (c’est une vraie recette).

Après cette petite mise en jambe, il est temps de passer aux choses sérieuses. Les choses sérieuses sont originaires de Cook County, Illinois et viennent de sortir leur dernier album chez Sumerian Record tout simplement intitulé Revelation. Quand on me parle d’Oceano, c’est à l’explosion de la Toungouska  que je m’attends, de gros breaks bien mastoc et un growl sorti d’outre tombe … Malheureusement, ce soir, le son du Connexion fait des caprices et la grosse claque que j’espérais n’a pas lieu. Adam Warren a beau s’époumoner dans son micro, ses cris restent étouffés par le reste de ses acolytes. Mais attention, la prestation est loin d’être mauvaise et le public est réactif. D’autant plus que la setlist du groupe se compose de quelques morceaux tirés de leur dernière galette ( Path to Exctinction, Human Harvest) mais surtout des pépites comme Slaughtered Like Swine, histoire de rester dans la métaphore culinaire, ou Viral Re-Animation qui en font littéralement tomber certains par terre. Les quatre minets nous quittent sur le très mélodieux Dawn of Descent (« WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR »), je reste un peu sur ma faim – décidément – mais irai volontiers revoir le quatuor si l’occasion se présentait.

Les suivants ce sont les très attendus – enfin en tous cas très attendus par moi – After the Burial from Minneapolis, Minnesota. Les lumières s’éteignent, les premières notes de Lost in The Static résonnent, et pour le coup, la guerre commence. Niveau qualité du son, j’ai personnellement la tête bloquée dans une enceinte et je pense à mes acouphènes du lendemain, donc je ne peux pas trop juger sur le moment. Le set est aussi court qu’il est intense, Anthony Notarmaso, qui semble pourtant en petite forme, n’hésite pas à galvaniser la foule, appelant aux wall of death et autres cirlce pit. Pour la setlist, le quatuor nous sert du neuf (Collapse, Deluge)  et du moins neuf (Anti-pattern, Berzerker) avec une exécution parfaite. Trent et ses 4 guitares se baladent entre les morceaux tandis que Dan derrière ses fûts, sourire aux lèvres, se permet même quelques cabotinages. Je n’ai pas grand-chose à ajouter sur ce set, spoiler alert, c’était clairement mon préféré de la soirée.

Le gros morceau aujourd’hui c’est pourtant bien Thy Art is Murder. Si nous sommes là ce soir c’est parce que les australiens sont en pleine promotion de Dear Desolation, album sorti en août dernier. C’est l’heure des pentagrammes, lumières qui flashent dans ta face et des grognements, c’est l’heure de Thy Art. Je note pour la forme que le son laisse de nouveau à désirer, ce qui ne m’aide pas à rentrer dans le live, surtout après la sensation de picotement laissée par la claque de ATB toujours présente. Devant la scène aussi, ça hoche timidement de la tête mais niveau déchaînement de violence on n’y est pas encore. Et là Slave Beyond Death démarre et les piteux se réveillent. Il faut dire que la salle est pleine à craquer, le mosheux s’en trouve un peu gêné dans ses mouvements. Ce live c’est aussi l’occasion d’assister au retour de CJ sur scène, et le charisme de la bestiole est indéniable. C’est aussi le frontman qui communique le plus avec le public des 4 groupes de la soirée. On en revient d’ailleurs à ma fameuse métaphore culinaire puisque, après nous avoir parlé de son amour pour la « chatte » (en français dans le texte) pendant quelques minutes, il dédie The purest Strand of Hate, à tous ceux qui comme lui « aiment la chatte et manger de la chatte ». Comme le metalleux aime être réduit à un amoureux de la bière et des blagues de Q, le trait d’humour passe bien dans l’assistance … Pour en revenir à la performance en elle-même, les riffs sont bien lourds, les morceaux s’enchaînent avec fluidité et même le son semble s’améliorer petit à petit. Les amoureux du groupe s’en donnent à cœur joie sur des morceaux comme No Absolution, Puppet Master et surtout les très attendus Holy War et Lightbearer. Ça suinte sur scène comme dans le public mais c’est le moment pour le groupe de nous gratifier d’un dernier « merci beaucoup » avant de continuer sa tournée dans le reste de l’Europe. Le fameux Reign of Darkness s’achève et le public épuisé mais ravi quitte les lieux.

Merci au Connexion Live d’avoir accueilli l’évènement ainsi qu’aux organisateurs et aux groupes de nous avoir régalés.

Auteure : Anaëlle Martin

Photo : Clément Costantino – archives Thorium Magazine