On l’attendait pas mal ce spectacle-là! Depuis près de 4 mois, le collectif des groupes Big D and the Kids Table, Bigwig et The Planet Smashers ont annoncé ce spectacle qui figure comme l’événement punk ska du printemps à ne pas manquer en attendant le Pouzzafest en fin Mai prochain. Un spectacle qui aurait pu présenter chacun de ces trois groupes comme tête d’affiche principale sans problème, mais c’est le groupe local The Planet Smashers qui a assuré le rôle de band principal.

Pour ce gros programme de cinq groupes différents, on commence avec Cardboard Crowns un groupe ska de Toronto très sympathique et coloré qui a su, par leur simplicité, charmer le public curieux. Leur marque de commerce; une couronne de carton que quelques spectateurs porteront fièrement tout au long de la soirée! Mention spéciale aussi à Patrick Taylor, le tromboniste des Planet Smashers qui leur rend hommage en portant la coiffe le temps d’une chanson! C’est beau la solidarité entre groupes!

Suit ensuite Dig it Up, un groupe de punk montréalais qui change l’ambiance à un son plus direct et violent, avec des mélodies assez originales et intéressantes, mais qui toutefois n’attise pas tant de fougue dans la foule. Mais à l’écoute, c’est rien de désagréable, bien au contraire! Pour les fans de Alexis on Fire, par exemple, on y trouve son intérêt.

Les gros noms prennent donc possession de la scène. On se le demande tous, qui prendra le premier tour entre Big D et Bigwig? C’est la formation Ska Big D and the Kids Table qui assume ce rôle et démarre la vraie piste de danse. Pour ce spectacle, le groupe a fait le choix de présenter l’intégralité de leur album Strictly Rude  dans le cadre de leur tournée “Left Alone“. On entend alors nos préférés de l’album comme Noise Complaint, Shining on et Fly Away, accompagné de mélodica, de cuivres variés, d’une utilisation abondante d’écho sur la voix et d’une énergie globale contagieuse.

Drôle de choix d’un album aussi “tranquille” que Strictly Rude; quoique ce soit un excellent album, le son plus reggae et relax que projette ce disque divergeait quelque peut des autres groupes plus Punk et Punk-Ska traditionnel où ça bouge habituellement plus. Dans le public, on est habitué et on apprécie le spectacle avec beaucoup de danses et pas trop de trash violent.

Rapidement, on change de style et commence la démonstration de Bigwig qui prend la relève de la soirée. Cette formation du New jersey qui baigne dans le son du skate punk déballe un paquet de chansons tirées au hasard de leur collection. Des incontournables comme Sore Loser, Still, Friends et (bien sûr) Moosh y passent, accompagnés de remerciement aux autres groupes, au personnel de la tournée et évidemment au public qui met une ambiance folle dans la salle. Au parterre, beaucoup de traditionnels trash, circle pitt et accolades (?!) qui anime la foule bien réchauffée. Trop vite, le spectacle fini avec des demandes spéciales que le band offre à la volée aux spectateurs, toujours en gardant un œil en coulisses sur l’heure pour évaluer le temps qui reste à s’amuser sur scène.

Entre nos deux derniers groupes, on se repositionne, ceux qui ont évité le trash de Bigwig et qui désirent maintenant danser prennent tranquillement possession du parterre, on place quelques micros sur scène et on y ajoute un jeux de lumière de Noël autour de la batterie (c’est si beau!) et on laisse place à nos vedettes locales The Planet Smashers. Un groupe qui tourne depuis près de 15 ans avec majoritairement les mêmes pièces à chaque spectacle; Missionnary downfall, J’aime ta femme (version francophone de I Like your Girlfriend), Surfin’ in Tofino et la “classy” Super Porno Orgy Party (majoritairement les pièces parues avant 2003).

Côté mise en scène, le spectacle n’a pas beaucoup évolué depuis… toujours! On ajoute des ballons au milieu du spectacle, quelques pétards et quelques confettis mais sans plus. Pour ceux qui étaient à leur concert en 2010 au Festival de Jazz de Montréal, c’était à peu près le même spectacle (c’est obscurément loin comme référence, mais ça explique bien le manque de renouvellement de leur spectacle..)! Néanmoins, c’est pourquoi les gens se sont déplacés; la musique est encore très bonne, le spectacle est toujours très divertissant et le party est encore aussi fou qu’il y a dix ans.

Le spectacle fini ponctuellement, le monde rentre chez eux (ou dans les bars des environs) et on laisse nos groupes de la soirée partir en direction de Québec pour continuer leur tournée. Ce fut un gros plaisir de partager notre soirée avec autant de gros noms que ces triples têtes d’affiches et surtout à découvrir les deux premières parties Cardboard Crowns et Dig it Up. Ça fait du bien aussi de se remettre dans la scène punk-ska qui était assez tranquille depuis la venue de Rancid avec Reel Big Fish en janvier passé. Surtout, ça nous prépare tranquillement pour le Pouzzafest en fin Mai prochain! Joyeux printemps tout le monde!

Auteur: Francis M.Desmarais

Photographe: Sophia Khmil