C’est dans un Centre Bell rempli à craquer que j’ai assisté au spectacle de The Lumineers samedi passé, le 18 mars dernier. Le groupe américain est passé par notre métropole dans sa tournée The Cleopatra World Tour avant de poursuivre dans la capitale nationale et dans le reste du Canada

Pour être sincère, ce n’est pas vraiment un groupe de musique que j’écoute. J’ai eu ma petite phase de folk rock et d’indie lorsque j’étais au cégep et cette époque est maintenant révolue, mais reste que j’avais bien hâte de voir à quoi ressemblerait le show, imposteur machiavélique que je suis.

Susto était le groupe qui ouvrait le bal; je l’ai manqué malheureusement, mais c’est un quintuplet prometteur sur lequel on se doit de garder un œil. Puis Kaleo est entré sur scène, groupe islandais populaire de folk rock/indie. Suite à quelques problèmes techniques de son, ils ont débuté avec leur single I Can’t Go On Without You de leur deuxième album A/B, ce qui a bien plu à la foule qui a été debout du début à la fin (même les parents qui accompagnaient leurs préados surexcités – ah oui, les parents étaient surexcités aussi). Ils ont enchaîné avec des chansons plus bluesy comme Broken Bones et je dois avouer qu’à ce moment j’ai trouvé que l’éclairage rouge tombait vraiment dans le kitsch (accompagnant les paroles The devil’s going to make me a free man/The devil’s going to set me free), mais reste qu’ils ont réchauffé la foule au maximum avec Way Down We Go, par après. Après cette envolée, le groupe a terminé la première partie avec leurs âmes de rockeurs avec Glass House et No good, question de finir sur une bonne note.

Après quoi, The Lumineers ont débuté sur une scène échauffée avec des projections sur écran et Wesley Schultz au piano, ouvrant avec leur single Submarines. Le groupe a continué avec des chansons de leur premier album The Lumineers et n’ont pas fait trop attendre la foule enchaînant avec Ho Hey question de faire taper des mains 20 000 personnes. Tout de suite après, le trio formé par Schultz au chant et à la guitare, Jeremiah Fraites à la batterie et aux back vocals (mandoline, piano, etc., name it et il le joue) ainsi que de Neyla Pekarek au violoncelle et au chant ont joué Cleopatra, plongeant dans l’interprétation de leur deuxième album du même nom.

Schultz nous a expliqué l’inspiration de plusieurs des chansons et je dois dire que c’était quand même émouvant. Il a, entre autres, raconté d’où venait Gun Song; son père était décédé du cancer et c’est en allant fouiller dans un de ses tiroirs pour  prendre une paire de bas qu’il était tombé sur son vieux gun, ignorant son existence, et c’est en le tenant dans ses mains que la mort de son père l’avait réellement frappé (ça peut sonner tirer par les cheveux, mais fallait être là, ok?). Ils ont ensuite fait ca-po-ter le public en allant jouer quelques chansons au milieu du parterre sur une scène miniature où ils ont été accompagnés par un contrebassiste et un pianiste (pianiste qui a été présent tout au long du spectacle avec un bassiste également). Ils ont joué la chanson Skies Are Blue, mais Neyla Pekarek a laissé son violoncelle de côté, remaniant l’originale et complétant un duo réussi avec Schultz. Ça été la seule fois qu’on l’a bien entendu, car elle était malheureusement enterrée pour la plupart du show. Ils sont retournés au-devant et le chanteur a délaissé sa guitare acoustique pour aller chanter Ophelia dans la foule et exciter ses fans  au coton, un classique qui ne se démodera jamais. Personnellement, je le préfère sur la scène avec ses runnings blancs; il a cette façon de se trémousser sur place, de taper ses pieds et de danser avec sa guitare qui ne peut que faire sourire. Ils ont terminé avec Long Way from Home, des centaines de cellulaires éclairés dans les airs, et Patience, interprétée par Fraites bouclant ainsi la boucle au piano. Ils sont, bien entendu, revenus sur scène et ont fait chanter le Centre Bell avec eux avec Stubborn Love, concluant la soirée en grand.

Pantalons roulés, cellulaires éclairés et tapage de main était au rendez-vous. Un spectacle qui en valait la peine pour tout amoureux du folk rock et indie!

Auteure: Laura Gauthier-Hinton

Crédit photo: Archives Thorium