The Black Dahlia Murder

26 janvier 2016 – SPM Prod fait sa rentrée 2016 et nous a conviés au Connexion Live pour faire la fiesta et remuer nos corps au rythme des brutales mélodies death metal de Benighted et The Black Dahlia Murder. L’affiche devait être complétée par Gorod, le groupe bordelais a malheureusement dû annuler puisque Nicolas, l’un des guitaristes, souffrait d’une vilaine tendinite au bras. Ce sont les risques du métier… Le changement n’a néanmoins pas trop affecté le public et l’affluence est bonne ce soir, il va faire chaud dans la salle!

Pas de remplaçant pour Gorod, ce sont les français de Benighted qui ouvrent les hostilités.  Les stéphanois étaient en tournée en 2014 à l’occasion de la sortie du septième album, Carnivore Sublime et de passage dans la région; au Connexion Live avec Loudblast et Fleshdoll ainsi qu’à  l’Xtreme Fest. Pas particulièrement fan de ce genre, je n’avais pas réellement apprécié la prestation donnée lors du festival. Les musiciens avaient malgré tout offert une très bonne prestation largement desservie par une mauvaise acoustique, rendant le tout trop dense, un peu chaotique. Difficile donc d’apprécier toutes les variations et prouesses techniques de ces bourrins chevronnés.
Gorod manque à l’appel (bien que présent dans le public), faisant ainsi des déçus mais Benighted se voit réserver un accueil chaleureux et débarque face à un public trépignant. Pas de place pour la délicatesse, les musiciens nous rentrent dans le lard avec Collection of Dead Portraits, ça frappe fort, gruiiiiiiiiiiik ! Une entrée sans préambule, foncièrement brutale.
Nous savions cette date importante puisque c’est leur dernière tournée en compagnie de l’excellent batteur
Kevin Foley. En outre, le lineup est d’ailleurs différent de celui que nous avions connu en 2014. Fabien Desgardins (Carnival In Coal) remplace Oliver Gabriel à la guitare tandis que Charles Collette  (The Walking Dead Orchestra) est à la basse qui était assurée par Pierre Arnoux. Le guitariste Emmanuel Dalle lui, est toujours là, de même que le sympathique vocaliste Julien Truchan. Les titres dévastateurs vont s’enchaîner rapidement, Experience Your Flesh, Slut, mais aussi l’efficace Carnivore Sublime. Ouuuuhh ce petit passage dansant qui contraste à merveille avec la violence de leurs propos, ça blast sévère avec la machine de guerre qu’est Kevin et le public est en ébullition. Ça pogote avec entrain et les slameurs se multiplient, certains se jettent en s’accrochant aux grilles du balcon, mais quel bordel! Les musiciens se donnent à fond sur cette scène malgré l’espace vraiment réduit qui leur est octroyé. L’hyperactif Julien nous balance son growl et ses cris avec autant de férocité que de bonhomie. Les morceaux sont agressifs et  prégnants agrémentés de riffs mordants et ultra techniques, d’une batterie qui claque et d’une basse bien épaisse, je pense notamment à Asylum Cave ou encore la plus thrashy Swallow. Le groupe de brutal-death/grind agit tel un euphorisant, c’est la folie dans le Connexion Live. Le set de (seulement) 45 minutes s’achève et me voilà enfin conquise par le phénomène Benighted dont les membres quittent les planches, largement acclamés par la foule.

La scène est débarrassée, les spectateurs vont s’aérer et nos oreilles se reposer un peu car le son est bien réglé mais aussi bien fort ! Les américains de The Black Dahlia Murder sont en tournée suite à la sortie de leur septième galette Abysmal, dont l’artwork décore la scène et là, ils vont devoir mettre le paquet. En effet, ce n’est pas chose aisée que de passer après la tornade Benighted. Plus sensible au death metal mélodique qu’au brutal death, je fais sans doute partie de la minorité présente plutôt pour eux que pour nos frenchies. Voilà que les détroitiens s’amènent, démarrant le show avec Receipt suivie de What a Horrible Night to Have a Curse. Ce que j’adore dans la musique de TBDM c’est le mélange des styles. Bien que majoritairement death mélo, les compositions sonnent parfois très thrash notamment grâce au shred, ces riffs acerbes et mélodieux ainsi que la rythmique rapide à la punk. 
On perçoit également des teintes black metal avec un son plus profond et surtout le chant de Trevor Strnad. En plus d’être un sacré showman, le vocaliste alterne entre growl bien grave et voix éraillée typiquement black avec une facilité déconcertante. Le public est d’abord plus calme que précédemment mais finira par s’imprégner des morceaux et l’ambiance sera de nouveau très bonne. La setlist est bien équilibrée, un mix des meilleurs titres pêchés dans les sept albums. Vlad, Son of the DragonMoonlight EquilibriumAbysmalA Vulgar Picture… Alan Cassidy assure comme un chef derrière sa batterie, variant la cadence et envoyer du gros blast, concentré et la langue pincée entre les lèvres. A l’avant, la basse de Max Lavelle vibre méchamment, elle est dense mais aussi groovy. A ses côtés le souriant Brian Eschbach envoie du lourd à la guitare, partageant les soli de guitare avec le tout jeune talentueux Brandon Ellis (Cannabis Corpse) qui remplace Ryan Knight. Finalement, les spectateurs se prennent au jeu bien chauffés par l’imposant Trevor, les pogos, circle-pits et slams vont bon train et les américains semblent ravis d’être là. Blast beat tronçonnant, mélodies aussi incisives que mélodieuses avec Miasma, tchuka tchuka tchuka, ce morceau est juste monstrueux (à l’image de l’album éponyme)!  La fin est proche et c’est en jouant l’ultime et superbe I Will Return que The Black Dahlia Murder tire sa révérence. C’était brutal et délicieux, alors oui, on espère que TBDM reviendra!

 Merci à SPM Prod et THS pour cette superbe date, avec de la violence certes mais envoyée avec une technique irréprochable et dans la bonne humeur, tant pendant Benighted que The Black Dahlia Murder. Les musiciens ont pu constater qu’à Toulouse il y a une ambiance de folie, et le feu était aussi ardent sur scène que sur les planches. Certains repartent dégoulinants et d’autres comme moi, ont les oreilles qui sifflent. Le plus important c’est que nous quittons tous le Connexion Live avec le sourire, heureux d’en avoir pris plein la tronche… On se retrouve le 11 février au même endroit en compagnie de Soulfly.

Auteure: Fanny Dudognon

Photos: Clément Costantino