Lancé le vendredi 13 octobre dernier, Queen of the Breakers, dernier opus de la formation The Barr Brothers, a largement résonné dans la sphère médiatique québécoise.  La diffusion de ce petit dernier a  débuté en Europe en première partie de The War on Drug mais c’est  le vendredi 24 novembre au M Telus que débuta la tournée Nord américaine. Leur spectacle au MTelus du vendredi 24 novembre dernier lançait donc leur tournée en Amérique du nord.

Lorsque The Barr Brothers occupe une scène c’est pour l’habiter, la réchauffer, en faire leur antre. Aux premiers accords électrisants de la guitare de Brad Barr, compositeur et chanteur principal du groupe, on sait que l’on assiste à un événement marquant. Ils n’ont pas leur semblable pour introduire un morceau que soit un doux solo ou encore 5 minutes de débat entre la guitare vibrante de Brad et la voluptueuse harpe de Sarah Pagé.

Ces longues envolées ont l’avantage d’assagir la bruyante foule montréalaise. C’est un exploit que de faire taire les quelques deux mille spectateurs pour une version acoustique et épurée de Even the Darkness Has Arms et It Came to Me. Tous les regards rivés sur  la scène, les couples s’enlacent. Ce fut 2 heures de communion mêlant le nostalgie du romantisme et le réconfort du présent.

Sans être en opposition avec ce choix, ce spectacle n’est pas construit pour plaire au amateur encore accroché à leur premier album (aka moi). À peine avons-nous eu droit à une version revisitée au banjo de Beggar in the Morning en rappel. Mais Queen of the Breaker est un album imposant qui mérite que tous les feux soient tournés vers lui.

Du point de vue instrumental ce n’était  pas le spectacle le plus inusité, quelques percussions d’inspiration africaine et l’incontournable pedal steel complétaient l’harmonie.. Auparavant, on les avait vu s’éclater sur des roues de vélo et autres installations d’objets recyclés en terrain de jeu musical.  

Après un mois de tournée européenne, limité à 30 minutes de performance, on sentait bien la jouissance du groupe à jouer sans contrainte devant un public fougueusement amoureux. “It feels good to let it out” – Brad Barr.

Auteure: Mathilde Lessard

Credit photo : Paul Blondé (Archives Thorium)