C’est devant une toute petite foule que Grosser, groupe de punk de Calgary, débute le show de ce soir avec une succession de chansons très rapides et n’excédant pas les deux minutes. Sprinkler Head, Sneak out, on a le droit a plusieurs compositions durant leur set, mais le tout se ressemble un peu trop. Le chanteur est le seul à bouger et plein d’énergie sur scène, ce qui est étonnant vu le BPM élevé de leurs chansons.

La soirée se poursuit avec Dusk devant un public grandissant. Ce groupe est en fait un side project du chanteur de Tenement, Amos Pitsch, qui y chante également. Originaires de Appleton, Wisconsin, ils décrivent leur genre comme du ”garbage-folk”. C’est en fait un beau mélange d’éléments parfois country (cowbell, lap steel guitar), ou plus punk-rock qui vient sans doute de l’influence de Tenement, et d’un son de keyboard très années 70 à la The Doors. On sent vraiment une belle chimie entre les cinq membres de Dusk pendant la demie-heure que dure leur set. Dusk est une belle découverte pour moi ce soir – je dois dire que c’est en bonne partie la belle voix et l’énergie contagieuse de la chanteuse/claviériste Julia Blair qui m’ont séduite.

Arrive enfin le tour de Tenement, devant une foule pas mal plus compacte qu’au début du concert. J’avais hâte de les voir en live pour savoir s’il est vrai que leurs sets n’excèdent jamais les vingt minutes. Ils se sont effectivement lancés dans un sprint effréné d’une quantité impressionnante de leurs chansons, avec presque aucun arrêt entre chacune. Pas de temps à perdre, il faut profiter du peu de temps où le public est vraiment concentré (ce qui selon Tenement est vingt minutes) et ne pas s’attarder sur du superflu (les interactions avec le public). Le chanteur et guitariste Amos Pitsch était accompagné de ses deux acolytes habituels, Jesse Ponkamo à la bass et Eric Mayer à la batterie, en plus de deux musiciens (dont Julia Blair) avec tambourins et maracas pour donner encore plus de oumph au son du groupe. L’intensité de leur musique et la synchronisation incroyable entre tous les membres ont vraiment impressionné et conquis la foule. Leur son super noise punk et fuzz est franchement excellent et se marie bien à leur côté plus pop. Parmi les nombreux morceaux joués, j’ai été contente d’entendre Witches in a Ritual et Everyone to love you, mais je suis quand même restée sur ma faim lorsque les vingt minutes furent écoulées. La finale avait tout de même de la gueule. Les musiciens ont vite déposé leurs instruments, éteint les amplis et quitté la scène aussi vite qu’ils sont arrivés, tout ça suite à un seul geste de la part de Pitsch. Il va de soi qu’il n’y a pas eu de rappel.

Auteure & Photographe: Sophia Khmil