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Animals as Leaders @ La Tulipe (Montreal)

4. Animals As Leaders -14

4 Mars 2014 – Ce n’est un secret pour personne que la scène métal à Montréal est très disparate et éclectique. Ces qualificatifs s’apposent bien sur le spectacle du 4 mars dernier, à La Tulipe, qui réunissait Teramobil, Navene K, After The Burial et Animals as Leaders.

Le trio montréalais Teramobil, à lui seul, est probablement assis sur une dizaine de genres différents. On y retrouve un large spectre musical, du rock au gros death technique. Le barrage énergique de riffs joués la pédale dans le tapis en a certainement laissé quelques uns médusés…

La formule employée par Navene Koperweis est assez particulière : ancien batteur pour Animals As Leaders (ce qui donne déjà une idée du calibre du bonhomme), il s’installe sur scène avec son ordinateur portable, et, sur des backing tracks de musique électro, crée toutes sortes de beats effrénés. Avec de solides éléments de Drum n’ bass et de dubstep, ce n’est probablement pas le genre de musique qu’on s’attendrait à entendre dans un concert du côté métal du  spectre musical. Néanmoins, l’ajout de percussions live a permis de rendre le tout plus intéressant pour le public.

Vibrant exemple du passage des modes dans les dérivés du metalcore, After The Burial sont des vétérans qui sont partis d’un son typiquement core pour se rapprocher progressivement du djent. Ils ont couvert cette évolution au complet en allant piger des chansons de différentes époques de leur répertoire. Nous avons notamment eu droit à  A Wolf Amongst Ravens, chanson ayant inspiré le tristement célèbre Djentstick (En gros, un bâton avec une seule corde et un EMG81 au bout).

C’est pour Animals As Leaders, groupe pourtant très technique, que le public s’est le plus agité. Accompagnés de leurs gigantesques panneaux lumineux complètement tripatifs, les virtuoses nous ont donné un avant-goût de leur album, The Joy of Motion, qui paraîtra en fin mars. Si ce teaser était particulièrement appétissant, le reste du set ne laissait pas sa place non plus : en allant piger aux bons endroits dans leur discographie, le groupe a déclenché un feu roulant de fan pleasers (notamment CAFO durant le rappel, de quoi créer un classique pour les tournées à venir).

Auteur: Alex Luca

Photographe: Mihaela Petrescu

Pour en savoir plus: Teramobil Navene K After The Burial Animals as Leaders

BTBAM @ Théâtre Corona (Montréal)

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26 février 2014 – Quand Between the Buried and Me ont annoncé qu’ils allaient jouer en entier leur plus récent opus, The Parallax II : Future Sequence (2012, Metal Blade Records), les fans du groupe ont collectivement mouillé leur shorts. De passage à Montréal le 26 février au Théâtre Corona, le groupe était accompagné de The Kindred, Intronaut et Deafheaven.

Anciennement nommé Today I Caught the Plague, The Kindred est une sorte de Protest The Hero moins hyperactif saupoudré d’un soupçon de vieux rock progressif. Il en résulte un groupe qui, en studio et adéquatement mixé, est capable de produire du bon matériel. Ceci ne se traduit malheureusement pas en live, avec un chanteur au range particulier. Même pour un fan de Between the Buried and Me, ayant de base une oreille musicale assez ouverte, ça demeure solidement dans la catégorie des goûts acquis.

Le groupe Intronaut, à ce point-ci, peut presque se passer d’introduction. À mi-chemin entre le jazz, le prog expérimental et le gros métal qui mord, la formation a autant pigé des chansons dans son vieux répertoire, plus agressif et expérimental, que de son plus récent album, plus épuré et jazzé. Histoire de rajouter une couche trippy, le groupe a également sorti les projecteurs lasers, créant une véritable canopée au-dessus du public. Pas surprenant, donc, que les métalleux dans la salle aient eu l’impression de se réveiller d’un joyeux trip après leur set.

Le nom Deafheaven provoque en général beaucoup de réactions. Avec des compositions  qui évoquent le groupe Alcest (en version pas mal plus short bus, malheureusement), le groupe s’est autant attiré le venin des métalleux purs et durs qui déjeunent en corpse paint que l’adoration des magazines de fillettes indies à la Pitchfork. Force est de reconnaître que le groupe participe grandement à la démocratisation du black métal, avec des chansons accrocheuses tout en étant bourrées de tremolo picking, de blastbeats et de chants typiquement black. Loin d’être un trip réservé aux mélomanes intellectualisés, le groupe a su brasser le public avec une énergie surprenante, surtout que pour un observateur extérieur, Deafheaven semble être composé d’un batteur talentueux, d’un chanteur un peu awkward et de trois patates.

Je n’avais jamais embarqué à 100% dans le style légèrement schizophrène de Between the Buried and Me, mais leur interprétation de Parallax II, live, a changé la donne. Virtuoses incontestables, ils ont réussi à sortir du stéréotype du musicien stiff et concentré sur son jeu qu’on attribue souvent à ceux qui affichent une maîtrise de leur instrument. Capables de déchaîner un pit impressionnant, surtout pour un spectacle à tendance prog, les membres du groupe ont donné dans le fan service jusqu’à la dernière note en jouant Sun of Nothing en rappel. De quoi plaire à n’importe quel fan de longue date du groupe et, visiblement, faire de nouveaux convertis également.

Auteur: Alex Luca

Photographe: Paul Blondé

Pour en savoir plus: BTBAM

Orange Goblin @ Foufounes Électriques (Montréal)

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30 octobre 2013 – Le 30 octobre dernier, les amateurs de gros stoner rock ont convergé vers les Foufounes Électriques pour assister à la prestation d‘Orange Goblin, des légendes du genre. Étonnamment, au lieu d’être accompagnés par des groupes d’un acabit similaire, ils ont plutôt joué après Lazer/Wulf, un groupe de métal jazzé et expérimental, et Holy Grail, la quintessence du power métal rapide et fromagé à souhait.

Lazer/Wulf, un trio instrumental, a initié les hostilités avec son style de métal progressif qui, de prime abord, est aux antipodes de ce qu’un fan de stoner metal aime généralement. Néanmoins, malgré l’absence de gros riffs sales, le trio a su sortir son épingle du jeu notamment grâce au talent brut des musiciens. Les quelques amateurs de prog dans l’assistance ont amplement eu de quoi se mettre sous la dent, et il ne fait pas de doute que le groupe a réussi à se gagner de nouveaux fans malgré le mélange de genres.

Holy Grail, des habitués de Montréal, ne se sont pas fait prier pour crinquer l’intensité jusqu’à 11 dès leur arrivée sur scène. Malgré un petit pépin technique en début de spectacle (le public n’arrivait pas à entendre le chanteur et ses 8 couches de reverb), le groupe a réussi à accrocher l’assistance dès les premières notes de leur rock aux saveurs power métal pleinement assumées. Doubles leads de guitare, vocaliste puissant live, riffs ultra “cheesy”, la formule s’est avérée gagnante. Le public a semblé apprécier leur nouveau matériel tout autant que l’ancien, et Holy Grail ont démontré, encore une fois, que si leur matériel studio est adéquat, c’est en spectacle que le groupe se démarque. Pour les avoir vu autant dans des grandes salles que des plus petites, le groupe est systématiquement capable de s’approprier la scène pour donner une expérience live fort agréable.

La recette d’Orange Goblin s’est avérée fort simple : des gros riffs, du “headbang” à la pelletée chez le public et une présence sur scène monumentale. Pigeant des chansons de différentes époques de leur catalogue, les britanniques ont su ravir le public, même si ce dernier était probablement conquis d’avance. Leur style “je-m’en-foutiste” était notamment tangible dans la finale de leur spectacle : au lieu de présenter un rappel, Ben Ward, le chanteur, annonça quelque chose dans ces lignes (traduction libre) : “Ceci était notre dernière chanson. Mais nous n’avons pas le goût de sortir de scène, vous laisser glander quelques minutes puis revenir candidement pour un rappel. Alors nous restons sur scène, et on entame le rappel direct.” Si on devait associer un goût à la musique d’Orange Goblin, ce serait probablement celui d’une bouteille de Jack Daniels consommé dans le fond d’un bar poussiéreux le long d’une autoroute en Arizona. Et à en juger par la proportion de métalleux en boisson un mercredi soir dans le public, le rapprochement est assez approprié.

Auteur: Alex Luca

Photographe: Paul Blondé

Pour en savoir plus: Lazer/Wulf, Holy Grail, Orange Goblin

Blue Man Group @ Wilfrid Pelletier (Montréal)

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4 octobre 2013 – Devenu une véritable institution dans la culture populaire, le Blue Man Group faisait escale à Montréal durant la fin de semaine du 4 au 6 octobre 2013. Cette troupe, reconnue internationalement, démocratise l’art du mime à travers des performances parfois musicales, souvent interactives et toujours éclatées.

Le ton est donné dès le début du spectacle, où avant même l’entrée en scène du trio, une introduction par une voix off vient cibler certains individus dans la salle, que ce soit en leur demandant de se lever pour chanter l’hymne national ou encore pour que les spectateurs leur souhaite joyeux anniversaire. Heureusement, la majorité des personnes qui vont assister à un spectacle du Blue Man Group sont suffisamment à l’aise pour se prêter au jeu, et les timides qui refusent d’interagir pendant le spectacle se font très rares.

Le spectacle en lui-même est un collage de différents numéros. Certains sont davantage musicaux tels le drumbone, où le groupe raccorde différents tuyaux pour faire de la musique, et d’autres tiennent davantage du comique, par exemple lorsque le Blue Man Group découvre des téléphones intelligents géants. Le tout, néanmoins, se fait avec une candeur légendaire, ce qui ne manque pas de provoquer des situations hilarantes lorsque le groupe interagit avec des spectateurs.

Il est incontestable que le succès du Blue Man Group repose sur sa capacité à divertir un très large public. Certains apprécieront davantage la légèreté du numéro où le groupe invite une femme de l’assistance à un souper « romantique » (plutôt difficile, étant donné que les personnages n’ont qu’une vague idée de comment procéder), alors que d’autres préféreront les performances musicales.

Bref, le Blue Man Group a fait honneur à sa réputation en nous offrant un spectacle haut en couleurs, interactif, musical et incroyablement divertissant.

Auteur : Alex Luca

Crédit photo : Blue Man Group

Pour en savoir plus : Blue Man Group

Incoming: Orange Goblin @ Foufes (Mtl)

Orange Goblin, ce groupe de vieux routiers du stoner metal, vient à peine de sortir de sa tournée avec Clutch qu’il en headline déjà une autre, épaulés par Holy Grail et Lazer/Wulf. De prime abord, le mélange des genres (Stoner, vieux métal thrashifié et prog expérimental respectivement) peut s’avérer étrange, mais personne ne peut nier la capacité des trois groupes à donner d’excellents spectacles. Le 30 octobre prochain, les foufounes électriques risquent donc fort probablement de sentir le vieux cuir et l’huile à moteur, au plus grand plaisir de l’équipe Thorium.

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httpv://youtu.be/kHxiouKy8Ho

Crédit photo: Orange Goblin

Auteur: Alex Luca

Incoming: Blue Man Group @ Wilfrid-Pelletier (Mtl)

Reconnus pour leurs spectacles éclatés, leurs performances à la frontière entre le mime et la musique et leurs instruments percussifs originaux, le Blue Man Group passera à la salle Wilfrid-pelletier de la Place des Arts pour 5 représentations entre le 4 et 6 octobre. Un spectacle à ne pas manquer pour les amateurs d’humour et de performances rock très théâtrales.

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Crédit photo: Blue Man Group

Auteur: Alex Luca

Album Review: Týr – Valkyrja

Tyr-ValkyrjaL’équipe de critiques d’album de Thorium a décidé de vous offrir un double review de l’album Valkyrja du groupe Týr, qui sera disponible en Amérique du Nord le 17 septembre prochain sous Metal Blade.

Les membres de Týr se sont toujours démarqués du lot de pas propres qui peuplent l’univers du folk metal : à la place de tomber dans la poutine des riffs d’accordéons, gang vocals et autres thématiques de trolls, ils ont su créer un son unique, riche et plutôt influencé par le prog. Ils nous ont habitué à des structures de chansons étoffées, complexes, sans toutefois perdre le vibe viking auquel on est en droit de s’attendre de scandinaves en chest tatoués de runes.

Valkyrja, leur dernier album, s’inscrit dans lancée de leurs plus récentes sorties : esthétique davantage métal, tempos plus rapides, mélodies accrocheuses. Toutefois, beaucoup de riffs sur l’album rappellent le “vieux” Týr de Ragnarok (2006) et Land (2008). Les puristes de longue date qui ont boudé la tournure plus commerciale du groupe pourront quand même trouver leur compte avec des morceaux comme Fánar Burtur Brandaljóð ou encore les refrains de Grindavisan et Into The Sky.

On notera également les deux covers : Where Eagles Dare de Iron Maiden et Cemetary Gates de Pantera. Where Eagles Dare, à la sauce Týr, s’imbrique très bien dans l’album et il s’agit d’un des meilleurs covers que j’aie entendu depuis un bout. Pour Cemetary Gates cependant, la version de Týr n’arrive ni à capturer la magie de l’originale, ni à s’en démarquer suffisamment. Rien qui ne casse la baraque, en somme.

Bref, il s’agit d’un album puissant, captivant, et qui sort des sentiers battus. Les mélodies, accrocheuses, reposent non pas sur du riffing simpliste, mais bien sur des progressions bien travaillées. Valkyrja peut séduire sensiblement n’importe quel fan de métal, mais va devenir un inconditionnel pour les amateurs de prog pour qui le folk est un plaisir coupable.

Note : 8.5/10

Auteur : Alex Luca

Le groupe Tyr nous arrive avec leur septième opus, intitulé Valkyrja (17 septembre 2013, Metal Blade). Le groupe des Îles Féroé surprennent cette fois avec un son qui va chercher une plus grande profondeur dans leurs inspirations metal, dans la lignée de The Lay of Thrym (2011, Napalm Records), l’album précédent qui a surpris certains par ses influences plus lourdes que le reste du catalogue du groupe. Valkyrja marque aussi un épanouissement dans le son du talentueux guitariste Terji Skibenæs.

L’album raconte l’histoire d’un guerrier viking anonyme, qui désire faire ses preuves pour mériter sa place au Valhalla en méritant les attentions d’une valkyrie, créature mythique assurant le passage des guerriers tombés au combat vers l’au-delà. Tel que promis par le bassiste Gunnar Thomsen lorsque nous lui avons parlé en avril dernier, l’album parle de femmes, comme on pouvait s’en douter par le titre, et pour un album composé entièrement sur la route, le résultat est pour le moins impressionnant. Valkyrja s’ouvre sur Blood of Heroes, qui donne un ton surprenamment semblable à celui d’un bon Amon Amarth, impression qui se volatilise dès que le chanteur Heri Joensen se met à conter les louanges de guerriers tombés au combat. Mare of My Nights remet rapidement les pendules à l’heure avec ses mélodies rapides et qui rappellent le reste du travail du groupe, tout en racontant l’histoire du guerrier protagoniste de l’histoire qui se rend compte que la femme qu’il aime est devenue une créature cauchemardesque. Le riffing épique se poursuit tout au long de l’album et donne un aspect allant jusqu’au power metal dans des pièces comme Nation, Another Fallen Brother et Lady of the Slain. Les pièces au rythme plus lent comme The Lay of Our Love, Grindavísan et Fánar Burtur Brandaljóð complètent l’album qui est un des plus complets qui a été écrit par le groupe. Comme The Lay of ThrymValkyrja se conclut sur deux covers Where Eagles Dare de Iron Maiden et Cemetery Gates de Pantera, qui sont des choix étranges pour le son du groupe mais ayant été suprenamment bien adaptées.

Note – 9/10 : Cet album s’en va tout droit au Valhalla!

Auteur : Phil Mandeville

httpv://youtu.be/aONcdN0Weiw

Summer Slaughter Tour @ Metropolis (Montréal)

10. The Dillinger Escape Plan-8

9 aout 2013 – Le Summer Slaughter Tour est devenu une institution de la musique extrême. Si quelqu’un voulait se lancer dans une quelconque étude sociologique du métal, l’observation des différents line-ups du Summer Slaughter, d’année en année, serait un terreau assez fertile : initialement un festival à très forte saveur death metal, seulement deux groupes (Aeon et Cattle Decapitaion) s’apparentaient au style cette année. À la place des « bruuuu-bruuu-chug-chug » si doux aux oreilles des fans de Cannibal Corpse, Necrophagist et Deicide, les métalleux de Montréal ont eu le droit aux excès de « widdly widdly » (ouais, usez de votre imagination sur celle-là) d’Animals As Leaders, Dillinger Escape Plan, Periphery et Rings of Saturn. Malgré la tournure beaucoup plus hardcore et prog prise par la gigantesque tournée estivale, le tout mérite quand même son titre de « tournée la plus extrême de l’année », et c’est certainement grâce à l’enchaînement de prestations particulièrement solides. Celles d’Aeon, Revocation, The Ocean, Dillinger et Animals as Leaders m’ont particulièrement jeté à terre. Juste avec cette dernière phrase, on peu avoir un bon aperçu de la variété musicale présente cette année. Difficile de plaire à tout le monde dans ce contexte (autant les gros vikings poilus venus pour Aeon et Cattle Decapitation, les mélomanes venus pour Animals as Leaders et The Ocean ou les kids à casquette fanatiques de Norma Jean et Rings of Saturn).

Néanmoins, à voir la réaction de la foule bigarrée, le line-up disparate a bien semblé plaire (les bands de deathcore, c’est fait pour aller souper/boire, non?). Je vais avouer que j’ai particulièrement été surpris de la réaction ultra-positive de la foule devant un groupe peu brutal comme Animals as Leaders. Faut croire que du métal instrumental ultra-technique, ça fait de mal à personne.J’en profite également pour lever mon chapeau à The Ocean et Dillinger Escape Plan. J’ai rarement vu des musiciens se lancer partout comme ça et rester musicalement tight.

Bref, je me réserve déjà une soirée pour le Summer Slaughter 2014.

Auteur: Alex Luca

Photographe: Mihaela Petrescu

Pour en savoir plus: Summer Slaughter Tour

Album review: Amon Amarth – Deceiver of the Gods

Amon-Amarth-Deciever-of-the-GodsLe groupe suédois Amon Amarth nous présente leur neuvième album, Deciever Of The Gods (Metal Blade, 25 juin 2013) En vingt ans de carrière, le groupe de melodic death metal a habitué son public à un son et des riffs particuliers, au point où on peut reconnaître leur musique dès les premières notes. Si leur son a changé depuis leur première démo, l’évolution musicale du groupe s’est fait à un rythme aussi lent que régulier. C’est donc en s’attendant à écouter le petit frère de l’excellent Twilight of the Thunder God (2008) et du moins excellent Surtur Rising (2011) que nos deux reviewers se sont lancés dans Deceiver of the Gods.

En ouvrant sur Deceiver of the Gods, on se retrouve avec un drôle d’animal entre les mains. La pièce ouvre sur une mélodie épiquement fromagée, le créneau typique d’Amon Amarth, et change soudainement de direction pour adopter du riffing à la sauce melodeath bien standard, sans la touche over the top épique à laquelle le groupe nous avait traditionnellement habitué. Ce type de riffing, qui rappelle des groupes comme At The Gates ou le vieux Dark Tranquility, se révèle d’ailleurs être le talon d’Achille de l’album. Le refrain, autant que la mélodie d’ouverture, crient « Amon Amarth »mais les riffs, quant à eux, sonnent comme les 50 000 riffs composés par n’importe quel groupe de melodeath depuis les 15 dernières années. Compte tenu qu’Amon Amarth ouvrent d’habitude leurs albums avec des gigantesques coups de poings dans la face, Deceiver of the Gods s’avère un peu décevante.

Certaines pièces de l’album sont, cependant, particulièrement agréables : Father of the Wolf, avec ses influences à la Manowar à peine voilées. Under Siege, avec ses riffs capables de faire tomber des pans de murs complets. Hel, plus lente, qui intègre un chant clean (une première en vingt ans). L’ajout du chanteur Messiah Marcolin (ex-Candlemass) à cette chanson apporte des saveurs différentes mais qui s’intègrent surprenamment bien dans le son d‘Amon Amarth. Il s’agit probablement de la pièce la plus mémorable de l’album, même si d’autres titres comme Coming of the Tide sonnent davantage comme le reste du matériel du groupe. Warriors of The North, quant à elle, propose exactement ce à quoi on s’attend du groupe : des riffs mémorables, un chant accrocheur et des mélodies qui font pousser le poil. Et ce pendant 8 minutes.

Il s’agit d’un album qui s’apprécie davantage à la seconde écoute. Moins catchy, un peu moins viking que leurs précédents efforts, il démontre des influences beaucoup plus marquées de melodeath, sans que cela améliore le produit final. Néanmoins, comme la pièce Hel le démontre, l’expérimentation sonore chez Amon Amarth peut donner des résultats glorieusement surprenants.

Deceiver of the Gods ne passera pas à l’histoire comme un des grands classiques d’Amon Amarth. Certaines pièces sur l’album, néanmoins, se méritent amplement une place dans les listes de lecture comprenant les meilleures pistes du groupe. Il est cependant dommage que l’album soit inégal en terme de qualité musicale.

httpv://youtu.be/5Z3spJ_z3Es

Cote : 7,5/10 ( Bon – Un voyage en drakkar avec le vent dans les cheveux… mais un soir de tempête)

Auteurs : Phil Mandeville & Alex Luca

Incoming: Intronaut @ Il Motore (Montréal)

Le 17 juin prochain sur les planches du Il Motore, le groupe Intronaut viendra bercer Montréal de sa marque particulière de métal aux sonorités groovantes, jazzées et contemplatives. Pour compléter le tableau, le groupe de post-métal Mouth of The Architect ouvrira le bal, suivi par les proggeux de Scale The Summit, dont l’album le plus récent ne sera sorti que 6 jours plus tôt. Ça promet.

Intronaut

httpv://youtu.be/KFYGL5qOt70

Crédit photo : Intronaut

Auteur : Alex Luca

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