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Jeudi 09 Mars 2017 – L’electro à la française était au rendez-vous ce soir au Métronum avec une double affiche de qualité : Woodini d’une part, Superpoze de l’autre.

Connu désormais pour son électro très groovy, Woodini a su se faire une place auprès des meilleurs. Il confirme cela avec son dernier EP, Gone (2015), ensemble de 4 titres venu tout droit du label Gum qui ont produit d’autres beaux noms tels Woodkid ou The Shoes. Pourtant, ce n’est pas vraiment de groove que l’on parlera pour ce soir, mais plus d’un immanquable retour aux origines de sa musique, à savoir le hip-hop. Un beat bien marqué, une ligne de basse souvent profonde et allongée, une atmosphère urbaine et nocturne; c’est quelque chose de bien différent que Woodini a proposé ce soir au Metronum … et on peut dire que ca a plutôt bien marché. Malgré un public un peu timide au début, il a su imposer sa musique grâce à une efficacité rythmique ainsi qu’un jeu de lumière non forcément évolué, mais cohérent. Quelques morceaux sortiront du lot, tirés de ses premiers EP, à l’image d’un Akira oriental mais non traditionnel à la Fakear. Un mélange de samples vocaux et de rythmes entrainants qui a su chauffer le public avant la fin de son set, pour une heure convaincante. On attend désormais avec impatience la version studio de tout cela avec son prochain EP, 113, qui sortira ce mois-ci.

Après un court changement de plateau, c’est un Superpoze très humain qui nous apparaît, aidant ses collègues lors de la vérification du matériel etc. Alors, le show peut commencer. Le public l’attend évidemment au tournant dès l’intro, avec un opening toujours très soigné et méticuleusement structuré : celui-ci ne dérogera pas à la règle. Après environ 10 minutes d’électro très progressif et planante à souhait s’en suivront 45 minutes de très très bonne facture : un set minutieusement peaufiné, des transitions de grande classe qui lui permettront d’enchaîner la tracklist sans répit, pour notre plus grand plaisir. Niveau lumière, elles sont parfaitement à l’image de sa musique : assez simple d’apparence, mais créant une atmosphère saisissante, presque spatiale à l’instar de certains de ses morceaux devenus des références, comme Overseas qu’il jouera sur demande du public à la fin du concert. Des barres de néon se joindront à lui un peu éparpillées, mais parfaitement réglées pour un spectacle complet.

Quant à lui, plongé dans un genre de bulle comme le public, il semble possédé par sa musique, vivant ce moment avec nous sans avoir besoin de créer un quelconque lien par la parole : la musique jouera son rôle. Seul bémol, pour ne pas dire que c’était parfait : certains regretteront, peut-être à raison, un ou deux morceaux différents, plus exotiques. L’atmosphère créée par Superpoze est souvent assez similaire entre les morceaux, et il aurait été intéressant de le voir nous amener ailleurs que là où nous avons l’habitude d’aller avec lui. Mais il en ressort tout de même une réussite achevée, et un Gabriel Legeleux au top de sa forme, nous prouvant encore sa grande maturité humaine et musicale. Un vrai bonheur, comme son dernier album For we the living, sorti en 2017.

Vous l’aurez compris, une soirée sous le thème de la réussite donc, avec un Woodini convaincant et un Superpoze au sommet de son art. Un set fait main pour le premier, et un “vrai” live pour le second; qui ne se contente pas de nous repasser ses morceaux en meilleure qualité mais qui, au contraire, nous dévoile une véritable recherche artistique. Le top!

Auteur : David Vacher

Photo : Antony Chardon (Archive Thorium Mag)