Panzer - Summer Breeze - 2015_

12 Août 2015 – Summer Breeze ? Mais qu’est ce que c’est? Et bien, c’est l’un des plus gros festivals metal allemands après le Wacken. Je parcours environ 1200 kilomètres pour me rendre dans la petite et charmante ville de Dinkelsbühl, où se déroule la 18ème édition du festival. Au programme, plus de 120 groupes répartis sur 4 scènes, un temps magnifique, de belles rencontres et une ambiance de folie.

Il faudra tout de même s’armer de patience avant de pouvoir regarder les premiers concerts, il faut d’abord s’installer au camping et faire un petit tour d’horizon afin de prendre ses marques. Le camping est très grand, avec ses avantages : la voiture est garée à côté de la tente, et ses inconvénients : il faudra beaucoup marcher pour se rendre sur le site du festival ou prendre sa douche. Il y a de nombreux points de restauration autour des scènes et du camping, il y en a pour tous les goûts, ainsi que des supérettes. En cette première journée « bonus », le site n’est pas totalement ouvert, nous avons accès à deux scènes uniquement – la petite Camel Stage ainsi que la T-Stage, situées sous un immense chapiteau – quelques stands de nourriture et de merchandising – dont le merch officiel – et bien évidemment aux bars. Gros point négatif cependant, aucun point d’eau n’est accessible ce jour, coup dur étant donné les 38 degrés qui nous assomment.


HARK

Il est 18h lorsque j’arrive, enfin, devant la Camel Stage où se mettent en place les membres du groupe de sludge/stoner Hark. Le trio gallois nous livre un set électrique et intense avec des morceaux tels que Mythopoeia, Sclarlet extremities ou encore Palendromeda. Les compositions sont assez techniques, par moment très psychédéliques avec de nombreux changements de rythmes et des riffs bien lourds. Les musiciens sont dans leur trip, un premier concert de qualité qui donne envie de revoir le groupe plus longuement.


PANZER

Je me rends ensuite au pied de la T-Stage pour voir Panzer à 19h45. Un groupe très attendu, puisqu’il s’agit d’une nouvelle formation composée de musiciens expérimentés et connus. En effet, Marcel Schirmer alias Schmier (chanteur et bassiste de Destruction), Stefan Schwarzmann (ex batteur d’Accept), Herman Frank (ex guitariste d’Accept) ainsi que V.O Pulver (guitariste de Gurd) sont réunis. Une union qui s’annonce comme un gage de qualité, et en effet, Panzer va nous envoyer du bon gros son made in Germany. On adhère facilement à leur musique qui sonne, à peu de choses près, comme celle d’Accept, difficile de faire autrement avec deux membres qui viennent de quitter le groupe. L’enchaînement des titres Death Knell et Panzer est l’exemple même de cette ressemblance, des riffs rapides et entraînants, des rythmes secs et râblés et des refrains fédérateurs. N’oublions pas de mentionner la voix puissante du charismatique Schmier et la bonne qualité du son. Une recette qui fonctionne, très vite les poings se lèvent et les crowd surfers se réveillent. Une pluie d’ondes positives se répand sous la tente grâce à la bonne humeur communicative du quatuor et leurs morceaux efficaces. Bleed for you sins et Temple of Doom marqueront la fin de ce show. Panzer me fait rentrer dans l’excellente ambiance de ce festival, ça promet !


DESERTED FEAR

Direction la Camel Stage avec Deserted Fear. Changement de style avec ce groupe de death metal allemand. Leur second album Kingdom of Worms, dont nous pourrons entendre quelques titres tels que Forging delusions, Mortal Reign ou Wrath on your wound, sortait en 2014. C’est à 20h30 que je me prends les premières vagues de violence en pleine face. Les compositions sont bien ficelées, le growl de Manuel Glatter est très bon et la technique est au rendez-vous. Simon Mengs envoie la purée à la batterie, Manuel et Fabian Hildebrandt assurent aux guitares pendant que Lars Larsson fait résonner sa basse. Les rythmiques, les riffs vous prennent aux tripes, le public semble absorbé. Un peu de brutalité ça fait du bien aussi ! Un groupe que je reverrais plus longuement avec grand plaisir.


SONIC SYNDICATE

21h15, hop hop hop, de retour sous la tente je me rends compte que la foule s’est rassemblée en masse pour Sonic Syndicate. Ce groupe suédois s’est formé en 2002 (sous le nom de Fallen Angels). Très influencés par des pointures comme In Flames ou encore Soilwork, ils nous pondaient un 5ème album au titre éponyme, en 2014, plus calme, aux sonorités modernes alliant rock et metalcore. Un changement de style amorcé en 2010 par le label (Nuclear Blast) qui aura provoqué du remue ménage au sein du line-up. Aujourd’hui le chanteur Nathan J. Biggs débarque aux côtés du seul rescapé Robin Sjunnesson à la guitare et au grunt, du bassiste Michel Bärzén et du batteur John Bengtsson. Après une petite intro, l’explosive Day of the dead retentit avec ses riffs pesants et son refrain éloquent. Réaction immédiate dans le public qui s’agite dès les premières notes, démarrant une série de slams qui ne s’achèvera qu’à la fin du set. Sonic Syndicate nous balance une setlist punchy, Black hole halo, Revolution baby, Denied… agrémentée par un joli jeu de lumière et une belle énergie. Le quatuor prend clairement du plaisir à échanger avec la foule qui le lui rend bien. Good vibes garanties.


DEATH ANGEL

Toujours devant la T-Stage, j’attends impatiemment la venue de Death Angel. Un mois plus tôt, jour pour jour, les californiens m’avaient retourné la tête avec leur superbe concert à Barcelone. Mon unique regret avait été la mauvaise qualité sonore qui avait rendu la voix de Mark Osegueda presque imperceptible. 23h : séance de rattrapage ! Le quintet débarque une fois de plus sur le morceau décoiffant Left for dead. Verdict ? Et bien, le son est tout simplement parfait ! Le show sera globalement identique à celui que j’avais vu précédemment avec ces belles lights et une setlist surpuissante malgré un léger raccourcissement obligatoire en festival. Les thrashers sont clairement heureux d’être là et tiennent une forme remarquable, Ted Aguilar est rayonnant affichant son plus beau sourire. L’appliqué Will Caroll nous donne le rythme frappant avec précision et robustesse. Ted et Rob Cavestany, plus complices que jamais, déploient toute leur énergie envoyant les riffs dévastateurs, avec, à leurs côtés, l’excellent Damien Sisson à la basse. Le passionné Mark nous emporte, comme à son habitude, grâce à son charisme hallucinant, sa simplicité et sa puissance vocale. Dans le public, les fans de thrash sont ravis et les headbangs vont bon train. Un peu de oldschool avec la célèbre Evil priest: “Victim is falling, any died without a sound, victims crawling, bodies laying all around”. Moment opportun pour s’égosiller et se décocher la tête. Encore une fois Death Angel me fait l’effet d’une tornade, détruisant tout sur son passage, le set s’achève avec Caster of shame et Thrown to the wolves, du pur thrash metal, du pur bonheur !


DEVILMENT

Je n’ai jamais été trop fan de Dani Filth au sein de Cradle of Filth, cependant je suis très curieuse de voir Devilment. Formé en 2011, le groupe n’est stable que depuis 2014 et vient de donner vie à un premier album nommé The Great and Secret Show. Il est déjà 00h45 lorsque Dani apparait sur la T-Stage, arborant son fidèle maquillage et son plus beau costume. Si la musique est différente de Cradle of Filth, l’imagerie et la mise en scène sont elles, assez semblables. Le set est amorcé avec Even your blood group rejects me, un titre hyper groovy aux notes indus. Une entrée en matière dynamisante. Sur le devant de la scène ça bouge bien avec Colin Parks et Sam S Jr aux guitares, Nick Johnson à la basse et Dani au chant, les musiciens n’hésitent pas à venir poser en bord de scène. Coincés par leurs instruments, Lauren Francis aux claviers et le batteur Aaron Boast gèrent néanmoins très bien leur partie. Les titres Summer artieries, Mother Kali ou The stake in my heart défilent. La foule est plutôt enthousiaste, quant à moi, je ne peux m’empêcher de sourire lorsque le vocaliste pousse son fameux cri…ah ça, on ne le changera pas ! Un show fun mais un peu lassant, avec un seul album à ce jour, pas évident d’être très varié.


NERVOSA

Une note thrash me semble être une bonne idée pour finir la journée. 01h30, direction la Camel Stage pour Nervosa que je vais voir pour la 3ème fois ce mois-ci. TRIO FEMININ – BRESIL – THRASH METAL ? Il n’en faut pas plus pour rassembler une foule de curieux metalheads. Le trio a entamé une tournée européenne afin de défendre Victim of Yourself sorti l’an dernier. Fernanda Lira (basse et chant), Prika Amaral (guitare et chant) et Pitchu Ferraz (batterie) arrivent sous un éclairage rouge/rosé très girly et nous balancent Time of death pour commencer. Très vite la chaleur va monter avec des titres plus rentre-dedans comme Into moshpit, Envious ou bien Death! Les trois nanas se donnent à fond. Fernanda possède une excellente présence scénique, Prika est plus discrète mais délivre ses riffs avec une habileté déconcertante, et Pitchu…pourtant dernière venue, impressionne par sa technique et sa force. On ressent les influences de groupes comme Slayer dans leur son, les rythmiques frôlent parfois le crossover à la DRI et le chant me fait terriblement penser à Death, Fernanda pousse des cris façon Chuck Schuldiner (et actuellement Max Phelps). Leurs compositions sont solides bien que parfois un peu répétitives surtout en ce qui concerne le chant. Le public est réceptif, beaucoup semblent découvrir le groupe ce soir et agréablement surpris. On termine en force avec Masked Betrayer. Après 3 shows, j’affirme que ces nanas méritent leur place au sein de la scène thrash. Je souhaite une longue vie à Nervosa, et c’est certain, nous allons les revoir très bientôt.


Il est temps de regagner la tente (il faut encore se taper 25 minutes de marche). Bonne surprise, le camping est plutôt très calme, pas de soucis de voisinage (en dehors de quelques bruits suspects). La nuit sera courte mais sans interruption, de quoi se lever de bon pied pour entamer une seconde journée avec le sourire.


Jour 2 – Jour 3Jour 4 


Auteur et photos: Fanny Dudognon