Difficile de croire qu’on est en juillet, avec une température de 15° et un ciel aussi gris que les cheveux de quelques festivaliers. On ne se le cachera pas, Peter Gabriel et Sting attirent une clientèle plus vielle que Kaskade, par exemple. Et c’est tout à fait correct : le Festival d’Été de Québec est un modèle de diversité, et un événement parfait pour effectuer des découvertes.

Charlotte Cardin

Exit les préjudices sur les performances surfaites et préfabriquées des concurrents de La Voix : l’ancienne concurrente de l’émission généraliste œuvre dans le jazz vocal, et chante avec une voix alto un peu plus aigüe que celle d’Amy Winehouse. Accompagnée de Benjamin Roussy à la batterie, Mathieu Sénéchal à la basse et Francis Major à la console de son électronique, Charlotte Cardin offre des morceaux très détendus, très émotifs. Certains morceaux, pas encore diffusés sur Internet, sont un peu plus audacieux et ajoutent des percussions électroniques avec un rythme syncopé (i.e. ressemblant un peu au rythme du dubstep). En attendant la publication de son premier album, il est toujours possible d’écouter son EP de trois chansons sur SoundCloud.

Sting et Peter Gabriel

Il est plutôt rare de voir deux artistes, ayant chacun eu une carrière solo impressionnante, embarquer ensemble dans une tournée continentale. Tel qu’expliqué dans ce vidéo, LiveNation a fait une offre impossible à refuser! Bien que ce ne soit pas la première fois que les deux hommes britanniques partent en tournée ensemble (la dernière remonte en 1988 lors des concerts Human Rights Now! présentés par Amnistie Internationale), on observe ici une collaboration très intime entre les deux hommes.

L’acte principal débute avec « The Rhythm Of The Heat » : accompagné d’un violon, violoncelle, claviers, batteries avec bongos et congas, basse, guitare et de deux choristes, Peter Gabriel performe la chanson avec vigueur et prouve hors de tout doute qu’il peut encore aller chercher des notes aiguës. Puis, Sting fait son apparition peu après en grattant les premières notes de « If I Ever Lose My Faith In You » sur sa basse. Par la suite, les musiciens ont enchaîné de manière aléatoire quelques-uns de leurs plus grands succès, et ont même participé à la chanson de l’autre. Par exemple, Sting a interprété « Shock the Monkey » dans son entièreté (morceau pourtant composé par Peter Gabriel), et ce dernier a souvent chanté en support sur plusieurs des chansons de l’ex-membre de The Police. Difficile de choisir un moment fort lors de ce concert de 2 heures 30 minutes, mais si on doit choisir, ce serait « Every Breath you Take » lors des remerciements, lorsque tous les musiciens jouent à l’unisson.

En rétrospective, on a l’impression que Sting est plus énergétique sur scène que Peter Gabriel : il semble également plus enjoué. Ceci dit, le fondateur de Genesis a quand même pris la peine d’interagir avec la foule (en français) à plus d’une reprise. Nul va sans dire que le plus impressionnant, c’est la DOUZAINE de musiciens performant sur scène en parfaite symbiose. C’est encore plus de monde que Slipknot, et même là, il y en a 2 ou 3 qui font du grabuge!

Musicalement parlant, il s’agit d’un très bel arrangement, et ça, même les plus jeunes peuvent apprécier.

Auteur: Mathieu Bonin

Crédit photo: FEQ