Jeudi 26 octobre – Soirée rapesque au Rex de Toulouse ce soir, sur une belle programmation proposée par Regarts Asso. Une affiche d’autant plus intéressante qu’elle permet tout à la fois de découvrir la scène toulousaine avec Percepolis et de continuer à suivre le rap belge avec Scylla (en écho au passage de Caballero & Jeanjass au Phare le 13 octobre dernier).

Dans un premier genre, Percepolis nous propose un rap semi-instrumental plutôt rafraîchissant. Sur des paroles bien écrites et éloignées de ce que nous avons l’habitude d’entendre habituellement, Jerry Kazadi (Textes/Chant/Guitare) nous lâche un flow bien rodé qui nous rappelle sa bonne expérience dans le domaine. Le tout est posé sur des instrus travaillées made in Damien Simon et modulées pour intégrer une basse jazzy jouée avec brio par Vincent Roubaud : le trio fonctionne bien. Ils joueront quasiment une heure devant un public assez nombreux mais malheureusement plutôt passif, se réveillant néanmoins sur la fin et l’interprétation immanquable de Toulouse, l’un de leurs titres phares et qu’on attendait évidemment avec impatience. Vous l’aurez compris, Percepolis est un groupe à suivre ! Après un Bikini en septembre dernier et le Rex ce soir, Jerry nous confira qu’ils comptent revenir à Toulouse en février prochain … à suivre.

Scylla fait partie de la nouvelle vague de rap belge qui déferle en ce moment sur l’Europe … et pourtant on ne saurait le comparer aux autres Roméo Elvis ou Caballero & JeanJass. Son style unique allie la puissance des mots (et notamment des images mythologiques), la force de la poésie et l’impact des instrus produites avec goût. Sur la scène du Rex, il nous offrira un live parfait où il mêlera le sens de la performance et la sincérité d’un artiste à part, laissant tomber son Masque de chair, titre de son album sorti en 2017. Rares sont les performances comme celle de Scylla ce soir,  et la soirée aurait pu être tout aussi parfaite à un détail près : le public. Méprisable ce soir, il flottera entre irrespect et puérilité, obligeant même Scylla à arrêter momentanément une de ses chansons pour lâcher un “Calmez-vous là s’il vous plaît” plein de dépit. Au total, en quelques chiffres : 3 “explications” pour des histoires de places, 0 instrus respectées (quand bien même elles renforcent de manière incroyable l’univers du rappeur) et 100 le seuil de tolérance et de patience des musiciens face aux cris stridents et autres interventions stupides. Néanmoins, laissant cela de côté, on apprécie le set avec un point fort sur Et toi ? qui laisse quelques frissons.

Soirée mitigée donc, entre une bonne découverte, une bonne claque et un mauvais public. Mais vu que, comme vous, on aime bien la musique, on restera sur une bonne note avec deux noms que vous devriez suivre de près si vous aimez le rap !

Photos et auteur : David Vacher