Europe

Europe

04 Décembre 2015 – Rendez-vous au Zénith de Toulouse pour le dernier concert hard-rock de cette année 2015 dans la Ville Rose. Après Nightwish le 26 novembre, se sont les légendaires Scorpions qui sont attendus de pied ferme par une foule de spectateurs pour leur (énième) tournée d’adieu. Les allemands écument les salles de spectacle depuis plusieurs mois avec une première partie de choix, le groupe Europe. Plus de 9000 personnes seront présentes, les plus motivés se sont postés devant les portes dès 17h30.

L’accès à la salle se fera à partir de 18h30 et l’attente sera longue avant que les suédois d’Europe ouvrent enfin les hostilités. Créé en 79, le groupe de hard rock FM a marqué les années 80 avec l’album The Final Countdown. Après une longue période de pause (près de 10 ans), le groupe s’est reformé en 2002 prenant ainsi  un nouveau départ. C’est avec une musique désormais plus heavy qu’Europe se réinvente et revient cette année avec un dixième opus de qualité: War Of Kings. La pochette de cet album habille la scène et c’est au son du titre éponyme que démarre le set. Joey Tempest arrive en trombe, accompagné et John Norum (guitare), Mic Michaeli (clavier), John Léven (basse) et Ian Haugland (batterie). Le second morceau, Hole in my pocket m’a semblé un peu fade mais les incontournables Superstitious ou Ready or Not passent comme une lettre à la poste. Ces bons vieux tubes font toujours leur effet. Le chanteur n’est pas au maximum de ses capacités vocales, il est néanmoins plein d’énergie, il pose et court dans tous les sens, le jeu de scène, il maîtrise! Un peu de douceur avec la célèbre balade Carrie avant la punchy et efficace Rock the Night. Europe clôture bien évidemment le set avec The Final Countdown, le public s’anime dès les premiers accords et entonnera ce refrain populaire avec un enthousiasme certain. Les 45 minutes ont très vite défilées, je regrette un peu l’absence de titres tels que Prisoners in Paradise ou On Broken Wings, il faut se faire une raison, ce n’était “que” la première partie…

 

Scorpions

Scorpions

Les lumières se rallument, un immense drapeau Scorpions s’abaisse afin de dissimuler la scène. Le Zénith est bondé, les spectateurs, toutes générations confondues, s’entassent un peu plus dans la fosse. Les allemands ont fait débat avec cette tournée dite d’adieu, moi, je suis bien contente que la précédente n’ait pas été la dernière. Il y’a 4 ans, en ce même lieu, Scorpions nous livrait une excellente prestation alors que beaucoup avaient descendu en flèche leur passage au Hellfest. Cette année, ils rectifiaient le tir sur la Main Stage avec un concert plutôt très satisfaisant qui faisait suite au sublime feu d’artifice, un moment inoubliable.

La pénombre s’installe, la tension est palpable et tous les yeux sont rivés sur le drapeau géant. Les clameurs s’élèvent et le rideau tombe dévoilant ainsi les membres de Scorpions qui débarquent sur Going out with a Bang, extrait du dernier album Return to Forever. La très bonne surprise de la soirée est la voix de Klaus Meine, lui qui avait connu une grosse baisse de régime nous projète un chant incroyablement juste, joie! A ses côtés, Rudolf Schenker est en pleine forme, parcourant la scène avec sa guitare, le sourire aux lèvres, il arrive encore à faire quelques petits sauts malgré ses 67 ans. Le discret Matthias Jab nous balance ses soli avec une maîtrise impeccable, de l’autre côté, Pawel Maciwoda assure timidement son rôle à la basse, James Kottak quant à lui, en fait des tonnes. En effet, le batteur n’hésite pas à grimper sur la grosse caisse pour exhiber ses tatouages et faire crier la foule, quel showman! Concernant le décor, c’est grandiose: écrans géants, avancée, batterie suspendue… ils ne font pas les choses à moitié. Scorpions joue ses titres phares comme The Zoo, Coast to Coast, Wind of Change ou encore Dynamite, c’est toujours un vrai bonheur d’entendre ces morceaux. Klaus fait quelques brèves interventions (sans doute pour économiser sa voix) évoquant bien évidement les récents attentats, la scène s’illuminer aux couleurs de la France, provocant d’ailleurs une vive réaction de la part du public. Les allemands viendront se poster au bord de l’avancée pour un medley intimiste en acoustique (Always Somewhere / Eye of the Storm / Send Me an Angel). Les loupiotes des portables scintillent, les voix s’unissent le temps des refrains, un joli moment, émouvant. Le show sera ponctué par un solo de batterie  dans les airs (bâclé?) ainsi que par les innombrables jeté de baguettes du chanteur. Je me régale d’ailleurs de voir une petite mamie, au premier rang, danser, chanter et s’agiter comme une jeunette pour récupérer une baguette. Scorpions nous balance alors les très attendues Blackout et Black City Nights avant de quitter la scène. Le public est en folie, et obtiendra son rappel ultra prévisible mais ô combien efficace: Still Loving You suivi de Rock you like a Hurricane.  Sortie définitive pour les vieux hard rocker après 2h de show.

Si la prestation globale n’était pas aussi folle qu’en 2011, Klaus Meine nous a livré un chant parfait, il m’a bluffé et nous avons passé une excellente soirée dans une ambiance conviviale. Scorpions fête 50 ans et restera un groupe légendaire, depuis 50 ans les allemands nous font vibrer aux rythmes de leurs tubes et l’affluence de ce soir nous prouve que cela n’est pas près de s’arrêter. La musique n’a pas d’âge et ce soir, le public non plus n’en avait pas…

Auteure : Fanny Dudognon

Photographe : Antony Chardon