Même si le soleil brille en cette dernière journée, le lever du corps est toujours difficile pour plusieurs. Cela explique en partie pourquoi il y a très peu d’amateurs lorsque la formation Tesseract monte sur la scène Jägermeister. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que le site ouvre seulement dix minutes avant le début de leur prestation. Malgré cela, les amateurs s’accumulent rapidement devant la scène afin d’assister à la prestation dynamique de groupe. Les musiciens semblaient un peu déçus de la quantité d’amateurs au début de leur prestation, mais le chanteur Daniel Tompkins a tout de même pris le remercier ceux qui se sont déplacés pour les voir en ce début de journée.

La foule est maintenant plus grosse et cette dernière attend avec impatience l’arrivée du groupe finlandais Ensiferum. C’est donc sur une musique aux racines celtique que les premiers moshpits apparaissent, et ce dès la première chanson. Même s’il est à peine midi, les musiciens sont très énergiques sur scène, comme s’ils étaient la tête d’affiche de la journée. La joueuse d’accordéon (Netta Skog) connait cependant un problème technique qui la force à quitter la scène momentanément, mais elle revient rapidement sans manquer une note. La prestation prend fin avec l’excellente Lai Lai Hei, qui génère deux impressionnants (et violent) moshpits. À voir la réaction des amateurs durant la prestation du groupe, il est normal de comprendre que ces derniers auraient aimé quelques pièces supplémentaires.

Les groupes se succèdent rapidement sur la scène Jägermeister en ce début de journée, mais on sent un sentiment de soulagement lorsque la formation Entombed A.D. arrive finalement sur scène avec quelques minutes de retard. Comme ces derniers jouaient en Allemagne la veille, ils sont arrivés plus tard que prévu et n’ont pas eu le temps de faire un test de son avant de débuter leur prestation. Cela explique le son atroce qu’ils avaient lors de la première pièce, mais cela s’est corrigé rapidement. Malgré cet élément, les musiciens sont extrêmement contents de se retrouver devant un public endiablé qui génère des moshpits endiablés à répétition et Lars-Göran Petrov ne cesse de répéter à quel point ils sont heureux d’être là. Afin de rattraper le temps perdu, Entombed A.D. joue tout de même sa dernière pièce même s’ils ont dépassé l’heure permise, cela prouve à quel point ils voulaient donner une excellente prestation sans couper les coins round. Bien entendu, cela rend les amateurs extrêmement heureux, mais on voit rapidement le responsable de la scène arriver pour les faire arrêter de jouer, cela n’empêche pas ces derniers de terminer leur pièce avant de saluer les amateurs.

Après la réaction négative de la formation Twisted Sister suivant leur prestation lors de l’édition précédente du festival, certains se demandaient pourquoi Dee Snider revenait sur la scène du crime avec son nouveau groupe solo. Est-ce pour se faire pardonner? Est-ce une compensation pour apaiser le froid qui s’est produit l’année passée? Pour les vrais amateurs la question ne se pose pas, ils sont simplement heureux de s’entasser devant la scène Jägermeister pour voir Dee et ses acolytes jouer le titre We Are The Ones. On remarque immédiatement que Dee ne vieillit pas, il est encore une fois dans une forme resplendissante et il interagit constamment avec les amateurs. Il fait plusieurs commentaires élogieux sur les installations et fait même des blagues sur les éléments négatifs mentionnés l’année précédente. On retrouve bien entendu les classiques de son ancien groupe comme The Kids Are Back, We’re Not Gonna Take It (début acoustique pour finir en version rock) et I Wanna Rock. Leur concert inclus aussi une reprise des titres Head Like A Hole de Nine Inch Nails et Outshined de Soundgarden qu’il dédie à Chris Cornell. Le tout prendra fin avec l’excellente So What. L’opération de charme de Dee ne s’arrête pas à une superbe performance et des paroles élogieuses, il prend aussi le temps de faire une séance d’autographe sur le toit de la roulotte Jägermeister après sa prestation. Quel changement d’attitude, et quelle belle manière de séduire les amateurs qui adule ce personnage depuis toutes ces années!

La venue de la formation Megadeth est toujours attendue de pied ferme par les amateurs québécois et il est tout à fait normal de retrouver une très grande foule devant la scène Budweiser. Le début de leur prestation coïncide par contre avec le retour du mauvais temps. C’est donc sous la pluie que les amateurs se déchainent lors des titres Hangar 18, Skin O’ My Teeth et Tornado Of Souls. Cette température n’empêche pas les amateurs de s’entasser vers l’avant et de faire du crowd surfing pendant ces excellentes compositions entrainantes. Comme à son habitude, Dave Mustaine parle peu et explique aux amateurs que lors d’un festival il veut jouer le plus de pièces possible. Il n’a cependant pas besoin d’expliquer aux amateurs qu’il veut les entendre chanter pendant la pièce À Tout Le Monde. Comme par le passé, la sélection de titres est très prévisible, mais l’ajout du titre Mechanix est une grande surprise qui fait le bonheur de nombreux amateurs. Cette dernière est en effet une sélection rarissime, car la dernière fois qu’elle a été jouée dans la province fût en 2010. Il n’est donc pas surprenant de voir les amateurs être encore plus survoltés pendant cette dernière. Ce spectacle marque aussi la première fois que l’on peut voir le batteur Dirk Verbeuren à l’œuvre. La prestation du groupe prend fin avec les titres Peace Sells et Holy Wars… The Punishement Due ainsi qui le retour du soleil. Encore une fois, le groupe a été excellent, mais les amateurs auraient aimé qu’il joue plus longtemps, particulièrement lors de cette édition qui contient peu de musique métal.

C’est maintenant le temps d’accueillir la seconde tête d’affiche de cette 12e édition de l’Amnesia Rockfest, soit Queen Of The Stone Age. Il est donc normal de voir une grande foule devant la scène Budweiser, mais on remarque rapidement qu’il n’y a pas autant de monde que la veille. C’est donc avec le titre Feel Good Hit Of The Summer que s’entame leur prestation. Si cette dernière ne fait pas lever la foule, le groupe se reprend de belle manière avec leur succès No One Knows et les amateurs chantent et dansent tout au long de cette dernière. C’est cependant le seul moment où les amateurs vont vraiment se donner à fond et nous remarquons que seulement des petits groupes de gens vont démontrer de l’enthousiasme sur les titres comme Go With The Flow, Make It With Chu et Little Sister, mais, pour plusieurs, leur prestation ne sert qu’à passer le temps pendant qu’ils se dirigent vers la scène Headrush pour voir Monoc’ Serge & Anonymus ou vers la scène Jägermeister pour voir Iggy Pop. On aurait pensé que la nouvelle pièce (The Way You Used To Do) donne un regain de vie aux amateurs, mais cette dernière laisse la foule quelque peu indifférente elle aussi. Les musiciens sont dynamiques sur scène et Josh Homme interagit avec la foule à quelques reprises, mais leur prestation manque de mordant pour captiver l’attention des amateurs qui ne connaissent pas beaucoup leur musique et les empêcher de quitter le festival ou d’aller rejoindre une autre scène.

Même si QOTSA est le dernier groupe à jouer sur la scène Budweiser, les amateurs attendent avec impatience la venue d’Iggy Pop sur la scène Jägermeister. Ce dernier commence sa prestation avec 10 minutes d’avance et prend de nombreux amateurs à contre-pieds. Entament sa prestation avec les classiques I Wanna Be Your Dog et Gimme Danger (de son époque avec The Stooges), les amateurs sont charmés et chantent avec Iggy à pleins poumons. On remarque immédiatement que l’âge n’a pas ralenti le rockeur et que sa démarche sur scène est toujours aussi particulière. L’atmosphère est à la fête dès les premières notes du titre The Passenger et les plus jeunes n’hésiteront pas à faire du crowd surfing pendant cette mélodie entrainante. Iggy s’assure de faire chanter le refrain par les amateurs et ces derniers répondent en grand nombre à l’invitation du rockeur. Le titre Lust For Life est un autre incontournable et est grandement apprécié par les amateurs. Iggy ne se gêne pas pour descendre de la scène pour se rapprocher des amateurs en se promenant dans la zone de sécurité devant la scène, au grand plaisir des amateurs aux premières rangées. Malgré son âge, Iggy Pop donne un excellent concert et génère une atmosphère festive ou une foule de jeunes et moins jeunes dansent et font du crowd surfing tout au long de son concert.

Malgré la température pluvieuse et imprévisible qui a perturbé cette 12e édition de l’Amnesia Rockfest, l’ambiance était encore une fois à la fête même s’il y semblait y avoir moins d’amateurs que lors des années précédentes. Il reste maintenant à attendre avec impatience l’annonce de la programmation de la prochaine édition!

Photographe: Paul Blondé