Après le débordement de la rivière outaouais qui a causé de nombreux dégâts, dont l’inondation partielle du terrain du festival, les organisateurs ont réussi un coup de maitre pour remettre le site en bon état. Malgré cela, les festivaliers craignaient une fin de semaine de pluie. Il en faudra cependant beaucoup plus pour dissuader les amateurs et ces derniers envahissent le terrain boueux du festival et se massent devant la scène Jägermeister et scandent le nom de la formation Kataklysm. Les musiciens sont toujours aussi énergiques sur scène et ces derniers énergisent la foule et il faudra attendre le titre As I Slither pour voir l’apparition des moshpits. Comme par le passé, ce groupe ne déçoit pas et met la barre très haute pour les autres groupes.

Les amateurs se déplacent rapidement devant la scène Budweiser afin de fêter les vingt de la formation Soulfly avec Max Cavalera.  Même si ce dernier doit encore une fois s’exécuter tôt dans la journée, cette année il le fait sur la scène principale. Mais comme l’année passée, les musiciens n’ont rien à craindre, car les amateurs sont au rendez-vous et se déchainent dès le titre Prophecy. Ne pouvant toucher à tous les albums de la discographie, le groupe se concentre davantage sur les vieux albums. Comme à son habitude, Max est en forme et interagit constamment avec la foule et demande à cette dernière de sauter pendant les titres Seek ‘N’ Strike et Jumpdafuckup alors qu’I And I génère deux gros moshpits. Comme il fallait s’y attendre, les musiciens étaient extrêmement contents de se retrouver sur la plus grande scène et ils en ont profité pour donner une prestation électrisante.

Malgré les nombreuses prestations de Pennywise à l’Amnesia Rockfest, ces derniers sont toujours aussi généreux avec le public. Ils s’assurent premièrement d’avoir de nombreux amateurs sur scène et ne se gênes pas pour faire monter un amateur déguiser en Hot-Dog durant leur spectacle. Choisissant des pièces de plusieurs albums, ces derniers trouvent le temps de faire des courtes reprises de Stand By Me et de Fight For Your Right. Le point fort sera bien entendu le titre Society qui sera joué en fin de prestation et qui sera chanté par les nombreux amateurs qui ont assisté au concert sur la scène.

Encore une fois cette année, nous retrouvons une formation hip-hop. Cette fois, c’est le groupe Wu-Tang Clan qui entame sa prestation avec une bouteille de champagne. C’est donc avec un son centré sur une basse que les rappeurs demandent à répétition aux amateurs de faire des W avec leur bras. Comme par le passé, cette pause hip-hop est la bienvenue et rassemble les amateurs devant la scène Budweiser même si cela semble incompréhensible à priori dans ce type de festival.

Même si de nombreux amateurs étaient massés devant la scène Jägermeister pour voir la formation Killswitch Engage, ces derniers on piquer la curiosité des festivaliers en fin d’après-midi avec leur chemise hawaïenne rouge et leur reproduction d’un tiki party sur scène incluant un bar et une barmaid! Savourant pleinement la musique et l’enthousiasme des musiciens, les amateurs démontrent eux aussi beaucoup d’énergie et font des mosphit et du crowd surfing durant les titres Hate By Design, My Curse et In Due Time.

Ceux qui ne sont pas devant la scène Jägermeister attendent avec impatience la venue de Jeremy Gabriel pendant la prestation de la formation Metalord sur la scène Headrush. Ce dernier chante seulement un titre et les amateurs ont droit à une version métal du titre I Don’t Care. Malheureusement pour le groupe, une fois que l’élément de curiosité est chose du passé, la majorité des amateurs iront voir ce qui se passe sur les autres scènes.

Même si la formation australienne Parkway Drive n’a que quarante-cinq minutes sur scène, les amateurs savent que cette prestation sera extrêmement intense. Afin de rendre justice à leur musique, ces derniers se poussent énergiquement dès les premières notes du titre Wild Eyes et cela s’intensifie au fur et à mesure que leur prestation progresse. Le chanteur Winston McCall est électrisant sur scène et interagit régulièrement avec la foule. Il n’aura pas besoin d’inciter ces derniers à sauter durant le titre Bottom Feeder, et il va sans dire que la sécurité en aura plein les bras avec les crowd surfers.

Bad Religion est un autre groupe qui n’en est pas à sa première présence à l’Amnesia Rockfest. Même si ces derniers sont bien accueillis par la foule, on voit que le groupe se concentre sur ses classiques tels I Want To Conquer The World, 21st Century (Digital Boy), Infected, Sorrow et American Jesus. Cela est bien entendu accompagné d’interlude à saveur politique, une recette qui a bien servi le groupe au fil des années, mais cette recette a plus en plus une sensation de déjà-vu. Les amateurs apprécient tout de même leur prestation, mais on sent qu’ils auraient aimé quelques nouveaux éléments.

Les amateurs se déplacent en grand nombre pour voir Bullet For My Valentine clore les festivités sur la scène Jägermeister. Ces derniers chanteront à pleins poumons avec Matt Tuck les paroles de titres Walking The Demon, Tears Don’t Fall et Scream Aim Fire avant de se déchainer dans d’énormes moshpits sur la pièce Don’t Need You.

Les amateurs attendent avec impatience la venue The Offspring afin d’entendre l’intégrale de l’album Ixnay On The Hombre. Contrairement à ce que plusieurs groupes ont fait dans leur situation, les musiciens jouent les titres dans le même ordre que sur l’album. Même si cela laisse peu de place à l’imagination, le résultat n’est pas aussi électrisant que prévu. C’est vrai que cet album n’est pas aussi connu qu’Americana joué en intégralité il y a deux ans, les amateurs semblent davantage en mode écoute qu’en mode démonstratif. Est-ce que les amateurs connaissent moins cet album ou sont-ils simplement devant la scène Budweiser afin d’avoir une bonne place pour le groupe principal? La réponse était peut-être le premier choix, car les amateurs ont démontré beaucoup plus d’énergie pendant les classiques tels Come Out And Play, Why Don’t You Get A Job?, The Kids Aren’t Alright et Self Esteem.

Pour cette douzième édition du festival, Alex Martel réunit son groupe Deadly Apples pour faire une première prestation en sept ans. Pour cette occasion, peu de festivaliers se déplacent devant la scène Headrush et préfèrent écouter leur musique d’une oreille distante tout en sécurisant leur place pour la formation principale. Ces derniers font le bon choix, car les musiciens sont très statiques sur scène et Alex interagit avec la foule qu’en toute fin de prestation afin d’expliquer le rôle du groupe dans l’histoire du festival et pour présenter les membres de son groupe.

C’est enfin le moment que les festivaliers attendent, il est minuit et le compte à rebours est commencé sur la scène Budweiser. Le spectacle s’entame avec le titre Ramm 4 et de nombreux feux d’artifice, au grand plaisir de la foule qui attendait ce moment avec impatience. Le titre Reise, Reise est un autre moment fort pour les amateurs, mais même si le côté théâtral est toujours aussi impressionnant, les amateurs n’ont pas la chance de voir le groupe dans toute sa splendeur et doit se contenter une prestation plus simpliste que par le passer. Le feu est toujours un élément présent, soit par des lance-flammes, une chaudière de lave ou des flammes jaillissantes près de la console de son, il manquait quelque chose afin d’avoir l’expérience complète d’un concert de Rammstein. Pour ce spectacle, la formation a centré leur sélection de titres sur l’album Mutter en jouant six titres de ce dernier, dont l’excellente Feur Frei! Comme à son habitude, Till interagit peu avec la foule, mais cette fois il fait une exception pour souligner l’anniversaire du guitariste Richard Zven Kruspe. Les amateurs seront les plus démonstratifs lors des titres Ich Will et Du Hast bien évidemment. La première journée de l’Amnesia Rockfest prend fin avec les titres Sonne, Amerika et Engel qui sont joués en rappel.

Photographe: Paul Blondé