20160625 Rockfest 1885

25 Juin 2016 – Le lendemain de veille est toujours difficile au Rockfest et cette 11e édition n’est pas différente des précédentes. La levée du corps est pénible pour plusieurs et la chaleur incite plusieurs festivaliers à faire une petite saucette dans la rivière Outaouais au lieu d’aller voir des groupes en ce début de journée.

20160625 Rockfest 0070

Cela explique en bonne partie pourquoi nous retrouvons de très petites foules pour les prestations des groupes sur la scène Jägermeister en début de journée. Insurrection s’exécute avec beaucoup d’énergie et cela se transmet aisément aux amateurs qui écoutent les directives de Stéphane Jomphe à la lettre. Que ce soit lorsqu’il ordonne aux circle pits de changer de direction ou lorsqu’il désigne un amateur pour être le gardien du ballon de football pendant que tous les autres amateurs essai de lui enlever, sans lui faire trop mal. The Black Dahlia Murder attire un peu plus d’amateurs, mais ces derniers sont tout aussi déchainés que la musique jouée sur scène. Les moshpits se multiplient et sont très énergiques, même violents par moments. Une fois de plus, ce groupe démontre que leur musique est faite pour être jouée en concert. C’est seulement avec l’arrivée de la formation suédoise Millencolin que l’on remarque une foule plus nombreuse devant la scène Budweiser. Profitant de la parution de leur dernier album l’année dernière, la formation centre leur prestation sur cet album (True Brew) ainsi que sur l’album Pennybridge Pioneers, au grand plaisir d’une foule survoltée. La musique métal aux racines folk est toujours synonyme d’une grande fête en sol québécois et le passage de la formation Finlandaise Korpiklaani a généré une énorme fête à la scène Jägermeister en ce début d’après-midi. Comme à leur habitude, la formation termine leur prestation avec la mélodie festive de la pièce Vodka, et Jonne n’aura même pas besoin de demander à la foule de chanter avec lui tellement les amateurs sont habitués de les voir en concert. Si Max et Igor Cavalera ont eu droit à la scène Jägermeister la veille, c’est sur la scène Budweiser que l’on retrouve la formation Sepultura. En plus de nous offrir quelques pièces de l’album Roots, ces derniers pigent dans tout leur répertoire afin d’offrir leurs meilleures compositions de leur 30 années d’existence. Derrick est encore une fois impeccable au chant et très dynamique sur scène. Comme la veille, les amateurs se déchainent en générant d’énergiques moshpits tout au long de leur prestation. Ayant été absent de la scène musicale québécoise depuis les quatre dernières années, il est tout à fait normal de voir que la présence de la formation Corrosion Of Conformity est très anticipée par les amateurs et ces derniers ne se gênent pas pour démontrer leur appréciation dès les premiers instants. Même si plusieurs sont restés devant la scène principale afin d’avoir un bon emplacement pour le prochain groupe, la petite foule massée devant la scène Jägermeister est en délire. Le mur de décibel qui agence lourdeur et lenteur est percutant et soutenu, car Woody et Pepper préfèrent jouer le plus de musique possible au lieu d’interagir avec la foule. Le quatuor sera agréablement surpris de voir l’excellente réaction de cette dernière lors des titres Vote With A Bullet et Clean My Wounds. C’est sous la musique du film 2001 : Odyssée de l’espace que la formation A Day To Remember arrive sur la scène Budweiser avant d’enchainer avec la pièce The Downfall Of Us All. C’est à ce moment que la foule commence à se pousser énergiquement et que certains s’offriront un peu de crowd surfing. Même si la majorité des titres proviennent de l’album Homesick, le groupe couvre pratiquement tous leurs albums au grand plaisir de la foule qui n’hésitera pas à chanter avec Jeremy McKinnon. A Day To Remember offre une courte prestation intense qui a pleinement satisfait leurs amateurs.

20160625 Rockfest 0738

Anthrax

Anthrax revient encore une fois au Québec diront plusieurs. Armés de leur nouvel album qui a pour titre For All Kings, les New-Yorkais jouent que les titres Evil Twin et Breathing Lightning en fin de prestation avant l’inévitable Indians. Même si les amateurs démontrent beaucoup d’enthousiasme lors de ces dernières, ce sont les classiques Caught In A Mosh, Got The Time et Antisocial qui seront les pièces les plus appréciées des amateurs. Malgré son âge, Joey Belladonna est encore en superbe forme et dirige ce spectacle à la perfection. Malgré leur excellente prestation, leurs nombreux spectacles au Québec (quatre lors des deux dernières années) sont tellement similaires qu’il est difficile de ne pas les mélanger. Il serait grand temps que ces maitres du thrash varient leur sélection de titres pour offrir la chance aux plus jeunes d’entendre des pièces comme Among The Living, A Skeleton In The Closet et Metal Thrashing Mad par exemple, surtout lors d’un spectacle dans le cadre d’un festival.

20160625 Rockfest 0345

Sodom

Suivant cette prestation, ils sont nombreux à courir vers la scène Jägermeister afin de ne pas rater l’une des rares prestations de la formation Sodom au Québec. Le trio annonce ses couleurs dès le premier titre en jouant le classique In War And Pieces. Sodomy & Lust et Surfin Bird/The Saw Is The Law ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu et les amateurs génèrent des moshpits de plus en plus gros et leurs agressivités augmentent à mesure que la prestation du groupe progresse. Jouant en plein soleil, Tom Angelripper prend quelques instants lors d’un changement de basse pour lancer son chandail dans la foule avant d’enchainer avec l’excellente Agent Orange. Les titres Remember The Fallen et Ausgebombt généreront eux aussi d’énormes pits en fin de prestation. Même si les amateurs sont pratiquement épuisés après s’être défoulés pendant plus de 45 minutes. Comme Sodom aura joué qu’une pièce (Sacred Warpath) de leur nouvel album qui sortira au mois d’août, il ne serait pas surprenant de les revoir d’ici peu compte tenu de l’excellente réaction de la foule. Certains diront que c’est l’une des meilleures prestations de cette 11e édition.

20160625 Rockfest 0626

Lamb Of God

Lamb Of God est une autre formation qui sait comment plaire à ses amateurs. Mais lorsque la première pièce se termine (Walk With Me In Hell), Randy indique que le groupe ne s’entend pas sur la scène Budweiser et qu’ils doivent résoudre ce problème afin d’offrir une prestation à la hauteur des attentes du public. Randy s’improvise donc comme animateur de foule pour quelques instants avant que cela se transforme en ce qui semble être une éternité. Une fois chose du passé, le spectacle reprend avec les titres Ruin et 512, au grand plaisir de la foule. Malgré la reprise des hostilités, le mal était fait, le rythme infernal était brisé et la foule n’a pas réussi à recréer l’ambiance endiablée reconnue dans un concert de Lamb Of God. Les musiciens essaient, du mieux qu’ils peuvent, de remettre le train sur les rails, mais c’est seulement lorsqu’ils jouent Redneck que deux énormes circle pits se créés et que tout revient dans l’ordre.

20160625 Rockfest 0991

Voivod

Suivant cette prestation, la foule se divise en deux, une minorité se dirige vers la scène du Québec pour voir la formation Voivod alors que la majorité se dirige à la scène Jägermeister pour voir la prestation d’Ice Cube. C’est donc avec la pièce Gangsta Rap Made Me Do It que ce dernier entame son spectacle. Même si nous avons droit à un excellent côté visuel, gracieuseté du jeu de lumière de la scène, les musiciens sont peu dynamiques sur scène, mais Ice Cube sait comment tirer le meilleur de ses amateurs et il s’assure que ces derniers bougent constamment et qu’ils lèvent leur main au rythme de la musique. C’est cependant lorsqu’il chante les pièces Don’t Trip, Straight Outta Compton, Gangsta Gangsta et F**k Tha Police de son époque avec la formation N.W.A. que la foule devient plus démonstrative. À voir la réaction de la foule, il est évident que l’idée d’avoir un rapper au Rockfest sera conservée lors des prochaines éditions.

Limp Bizkit

Même si plusieurs se disent indifférents lorsqu’il est question de Fred Durst et de Limp Bizkit, c’est une tout autre histoire lorsque ces derniers arrivent sur la scène Budweiser. Ces derniers entament leur prestation avec leur reprise de la pièce Thieves de Ministry et l’utilisent pour faire sauter tout le monde d’entrée de jeu. La formation continue sur sa lancée en jouant leur plus gros succès (Rollin’). Comme d’habitude, le guitariste Wes Borland se distingue des autres par sa tenue. Cette fois, il est vêtu d’un habit blanc et sa face est maquillée avec une tête-de-mort. L’enchainement de My Way et de My Generation est un autre moment fort de la soirée si l’on se fit è la réaction du public qui chante à l’unisson avec Fred. Même s’il s’est écoulé plusieurs années depuis la dernière visite du groupe, les amateurs sont toujours au rendez-vous en grand nombre et sont toujours très démonstratifs lors de leurs concerts.

20160625 Rockfest 1684

D.R.I.

Pour plusieurs, le concert de Bring Me The Horizon passe au second plan, car la formation mythique D.R.I. (Dirty Rotten Imbeciles) va bientôt monter sur la scène Tony Sly 2 et ils veulent s’assurer d’avoir une place de choix pour ce premier concert en sol québécois depuis 1988. Même si l’impressionnante prestation du groupe The Adicts n’est pas encore terminée, la foule crie D.R.I. entre leurs dernières pièces afin de faire savoir au groupe qu’ils sont prêts pour ce moment depuis plusieurs années. En regardant le bassiste Harald Oimoen et le guitariste Spike Cassidy, on remarque que les musiciens ont aussi hâte que la foule d’entamer ce concert. C’est donc avec les pièces Who Am I, Suit And Tie Guy, Acid Rain et Thrashard que s’amorce leur prestation qui sèmera l’hystérie dans l’énorme foule massée devant les scènes Tony Sly 1 et 2. Les amateurs dégagent l’énergie accumulée depuis trop longtemps dans un thrash démentiel ainsi qu’en faisant du crowd surfing sans arrêt! Les plus vieux se contenteront de chanter à pleins poumons et de hocher la tête du début à la fin. Comme le groupe en est à son premier passage depuis longtemps, ces derniers jouent des pièces qui proviennent de tous leurs albums et les classiques As Seen On T.V., I Don’t Need Society, Beneeth The Wheel, Abduction et The Five Year Plan. Ces derniers seront tous appréciés par les amateurs qui ne croient tout simplement pas qu’ils voient finalement D.R.I. en concert. Pour plusieurs, ce groupe était LA raison de leur venue au Rockfest cette année, et ils sont repartis avec un énorme sourire, tout comme les musiciens qui n’en revenaient tout simplement pas de l’accueil que la foule leur avait réservé. En espérant que ce concert brisera la glace et favorisera un retour du groupe en tête d’affiche prochainement.

IMG_3925-2

Rise Against

C’est à Rise Against de clore les festivités sur la scène Budweiser et ces derniers commencent en force avec les titres Survive, Like The AngelRe-Education (Through Labor) et Help Is On The Way. Les musiciens sont très dynamiques sur scène et la foule chante régulièrement avec Tim McIlrath. Même si l’album The Sufferer & The Witness est paru il y a dix ans, le groupe en joue la moitié, mais ils ne négligent pas leurs autres albums pour autant en pigeant au moins une composition sur chacun d’eux. On retrouve donc les succès Give It All, Ready To Fall, The Good Left Undone, I Don’t Want To Be Here Anymore, Make It Stop (September’s Children) et Savior, que tout le monde va chanter à pleins poumons. Par la suite, Tim fera une prestation acoustique à la guitare pour la pièce For Fiona du groupe No Use For A Name (en hommage au regretté Tony Sly). Ensuite, Tim invite son bon ami Michael Derks de GWAR sur scène pour demander Ashley Hatton en mariage, elle a bien sûr accepté. Sans le savoir, Philippe Langelier de Bookakee a peut-être commencé une nouvelle tradition l’année dernière en demandant Marie-Maude Cloutier en mariage? Le rappel sera composé des titres Midnight Hands et Blind, avant de se terminer avec Prayer Of The Refugee. La prestation énergique du groupe aura été et une belle manière de terminer cette 11e édition du Rockfest, à l’année prochaine!

20160625 Rockfest 2271

Auteur: Albert Lamoureux

Photographe: Paul Blondé