24 Juin 2016 – Une fois de plus le Rockfest débutait sous le signe de la débauche et du (très) beau temps ! 2016 marque notre 6ieme année de présence consécutive à couvrir d’excellentes éditions de cette étoile montante des festivals Punk-Rock. Et nos attentes étaient grandes. Avec une organisation toujours moins chaotique et un solide lineup sous forme de best-of des 11 dernières années, le millésime 2016 nous promettait beaucoup de plaisir !

Les festivaliers arrivent en grand nombre sur le site du festival dès l’ouverture des guichets et assistent principalement aux performances intenses des groupes death metal Mass Murder Messiah et The Faceless à la scène Jägermeister. C’est cependant l’arrivée de Max et Igor Cavalera qui sonne l’envol du festival avec leur prestation de l’album Roots dans son intégrité. Accompagnés de Marc Rizzo et de Johnny Chow, ces derniers offrent une prestation brutale qui permettra aux nombreux amateurs de se défouler convenablement tout au long de leur courte prestation. Cela dit, ils n’ont pu jouer l’album au complet dû au temps accordé, mais les amateurs ont tout de même démontré à quel point ils ont aimé leur prestation énergique. À peine remis de leurs émotions, Cannibal Corpse arrive sur scène avec leur musique endiablée. Peu mobiles, le groupe laisse leur musique être le centre de leur prestation et certains amateurs doivent déjà puiser dans leurs réservent pour continuer à thrasher. Il est donc normal que ces derniers reprennent leur souffle après cette courte et agressive prestation tandis que d’autres se dirigent à la course vers la scène Budweiser afin d’entendre la formation The Used jouer leur album In Love And Death dans son ensemble. Malgré des problèmes de guitares, le groupe agit de manière professionnelle et garde son calme. Cela ne semble pas affecter les amateurs et ces derniers démontrent leur appréciation pour leur musique en chantant avec le groupe tout au long de leur prestation. Du côté de la scène Jägermeister, c’est maintenant au tour de la formation Cradle Of Filth de se réchauffer au soleil en jouant sensiblement à la même heure qu’il y a deux ans. Même si le fait de voir le groupe en plein jour ne leur rend pas justice, Dani offre encore une fois une excellente performance. Plusieurs attendaient avec impatience l’arrivée de NOFX sur la scène principale afin d’entendre l’album Punk In Drublic en entier, mais Fat Mike en a décidé autrement et joue que cinq titres provenant de cet album. Malgré cela, les amateurs ont grandement apprécié leur prestation. Le groupe Underoath était l’un des groupes les plus attendus lors de ce vendredi, car ces derniers se sont réunis récemment après s’être séparés en 2013. Leur prestation dynamique survolte une foule conquise d’avance qui chante à pleins poumons les paroles des chansons du début à la fin de leur prestation. Les nostalgiques et les jeunes ont pris d’assaut la scène Budweiser en début de soirée pour voir la prestation de Sum 41. Les pièces The Hell Song, une partie de Master Of Puppets (Metallica) et Over My Head (Better Off Dead) sèment ni plus ni moins l’hystérie dans l’immense foule massée devant la scène principale. Cette dernière se refroidit un peu par la suite, mais en fait, elle réserve son énergie pour les titres In Too Deep et Fat Lip qui seront joués en conclusion de leur prestation. Billy Talent est un autre groupe que les amateurs attendent de pied ferme. Devant cette foule conquise d’avance, Benjamin Kowalewicz n’a pas besoin de l’inviter à chanter avec lui. Ayant eux aussi seulement 45 minutes de temps de scène, ils choisissent des pièces représentant toute leur discographie et incluent aussi Afraid Of Heights, une pièce de leur prochain album qui paraîtra au mois de juillet prochain.

Twisted Sister

Les choses sérieuses débutent sur la petite scène Jägermeister avec l’arrivé de Twisted Sister sous la musique du titre It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ‘n’ Roll) d’AC/DC. Même si la tournée s’appelle Forty and Fuck It, on remarque immédiatement que Dee est en très grande forme et que le groupe va s’assurer que ce dernier spectacle en sol canadien sera gravé à tout jamais dans la mémoire des amateurs. Les titres Stay Hungry, The Kids Are Back et Burn In Hell se succèdent et entrainent avec eux la joie des amateurs. Dee déplorera cependant que malgré les nombreuses certifications platine de leurs albums au Canada, ces derniers n’aient que 45 minutes sur la scène secondaire pour faire leurs adieux, avant d’enchainer avec l’excellente You Can’t Stop Rock ‘n’ Roll. La pièce The Price sera dédiée à leur batteur original A.J. Pero (décédé l’an dernier) et We’re Not Gonna Take It sera le message du groupe face aux multiples tueries qui surviennent de plus en plus fréquemment dans le monde. Bien entendu, la foule réserve leur énergie pour la pièce I Wanna Rock. Comme ce fut le cas depuis quelques années Dee continue son sondage planétaire et fait crier la foule I Wanna Rock et I Wanna F**k en alternance afin de savoir leur préférence! Même si les blagues du chanteur commencent à être recyclées, il réussit toujours à s’assurer que les amateurs restent debout en identifiant les estrades comme étant une zone pour handicapée. Malheureusement pour les amateurs, ces derniers n’auront pas la chance de lâcher leur fou pendant leur hymne, car Twisted sister n’aura pas le temps de jouer la pièce SMF en guise de conclusion du concert.

Puscifer

La noirceur finalement arrivée au grand plaisir des amateurs, ces derniers se massent en grand nombre devant la scène Jägermeister pour le premier concert de la formation Puscifer (projet du chanteur James Maynard Keenan) en sol québécois. Contrairement aux groupes précédents, leur musique atmosphérique et expérimentale s’agence parfaitement avec le décor sombre qui incorpore un ring de lutte et des lutteurs mexicains. Cette musique plus décontractée plait à tous ceux qui sont présents près de la scène et ces derniers participeront activement au spectacle en levant les mains ou en chantant avec James. La voix de celui-ci est tout simplement magistrale en concert et sa prestation au Rockfest frôle encore une fois la perfection.

Korn

La formation Korn est une autre qui est très populaire en ce vendredi si on se fie à la quantité de gens que l’on retrouve devant la scène Budweiser. Pour l’occasion, ils nous offrent une performance centrée sur leurs sept premiers albums, soit la période qui s’étale de 1994 à 2005. C’est donc avec les titres Right Now et Here To Stay que le groupe enflamme la foule en début de prestation. Somebody Someone donnera un petit repos aux amateurs avant de revenir en force avec les excellentes Falling Away From Me et Shoot And Ladders, au grand plaisir des amateurs. On y retrouve aussi les succès incontournables comme Blind, Are You Ready?, 4 U, Got The Life et Freak On A Leash qui donneront l’énergie requise aux amateurs afin qu’ils continuent à chanter, à thrasher et à faire du body surfing!

Jane’s Addiction

Jane’s Addiction avait la tâche de clore les festivités sur la scène Jägermeister et ils entament leur spectacle avec rien de moins que la pièce Stop, leur plus gros succès. Perry Farrell ne perdra pas de temps à faire chanter la foule avec lui. On voit immédiatement que les musiciens sont très à l’aise sur scène et qu’ils sont très dynamiques. La musique alternative du groupe charme immédiatement les amateurs et ceux qui trouvent leur musique peu inspirante profitent de l’occasion pour se rincer l’œil sur les jolies demoiselles qui dansent sur scène et qui font des acrobaties pour donner un style cabaret à leur prestation. Les amateurs seront aussi très démonstratifs lors des titres Just Because, Mountain Song et Been Caught Stealing. Même si leur prestation est captivante et que la formation bénéficie d’un excellent son, on remarque que certains d’entre eux délaissent rapidement la scène Jägermeister afin de se positionner pour le concert de Blink 182.

Blink 182

Il est maintenant minuit passé et Blink 182 arrive finalement sur la scène principale avec leur nouveau chanteur Matt Skiba et entame leur prestation avec la pièce Feeling This sous l’acclamation de la foule. Même si ce dernier n’est pas tout à fait à l’aise sur certaines pièces il l’est beaucoup plus que son prédécesseur. Travis Barker est encore une fois brillant à la batterie et ce dernier recevra les félicitations de son compatriote Mark Hoppus pour son excellent travail. Comme à son habitude Mark interagit régulièrement avec la foule, ce qui brise la fluidité de leur prestation par moment, mais cela ne semble pas déranger les amateurs. Bien que leur prestation soit principalement centrée sur l’album éponyme et Take Off Your Pants And Jacket, la sélection de pièces couvre tout de même l’ensemble de leur discographie. La foule s’est principalement régalée en chantant les paroles des titres All The Small Things, Brohemian Rhapsody et Dammit qui ont été joués en rappel. C’est donc sur ce moment fort en émotion que prend fin la première journée du Rockfest.

Auteur: Albert Lamoureux

Photographe: Paul Blondé