Echos de la Terre du Milieu

Echos de la Terre du Milieu

16 janvier 2016 – C’est en 2013 que le tout premier festival de musique entièrement consacré aux cultures de l’imaginaire voit le jour, à Toulouse. Ce sont des musiciens, membres du Neko Light Orchestra, qui sont à l’origine de ce projet dont le but est de partager une passion et de faire vivre sur scène des musiques de films, sériés, jeux vidéos, animations…

Nous nous sommes rendus au Bascala, ce samedi 16 janvier 2016, afin d’assister à la troisième soirée du Rock My Geek Music Festival#2. Aujourd’hui c’est la soirée médiévale fantastique avec à l’affiche : Magoyond, le Naheulband, Stille Volk, et bien entendu le Neko Light Orchestra.

Le programme débute avec une bonne heure de retard, les « geeks » tous gelés pénètrent dans l’enceinte du Bascala vers 19h. Si certains se dirigent directement dans la salle afin d’assister à la conférence « Le compositeur de musique à l’image dans les mondes de l’imaginaire », d’autres iront se restaurer à la taverne. Je vous avouerais qu’entre les problèmes de son, ma quasi-totale ignorance du milieu et les nombreux bavardages, je n’ai pas saisi grand-chose de cette conférence qui semblait néanmoins intéressante.

19h45, les concerts débutent avec Stille Volk. Originaire des Pyrénées, le groupe s’est formé en 1994 et puise son inspiration dans le folklore pyrénéen et occitan, de la mythologie, la sorcellerie ou encore le paganisme. Patrick Lafforgue, Patrick Roque, Sarge et Yann Arexis prennent place sur la scène accompagnés de leurs beaux instruments traditionnels : veille à roue, nyckelharpa, bouzouki, guitare sèche, flûte… Ils vont nous jouer des morceaux tels que Forêt Gorgogne, Le Satyre Cornu, Le réveil de Pan ou encore La Danse de la corne. Un joli voyage  d’une cinquantaine de minutes dans cet univers mystique. Les mélodies qui s’échappent de la vielle à roue et de la nyckelharpa vous bercent, le rythme des percussions et les chants graves vous hypnotisent. Les samples viennent ajouter une touche de modernité à cette musique sombre aux sonorités médiévales. C’est un plaisir de revoir les membres de Stille Volk qui s’étaient produits aux côtés de Misanthrope en décembre dernier. On retrouve de temps à autre quelques notes plus métal mais, en tant qu’adepte de la « musique de satan », il me manque un chant plus agressif et percutant pour adhérer totalement au genre. Pour ceux qui partageraient cet avis, je vous invite à découvrir Sus Scrofa qui revient avec un album nommé Sinistre Sylve. On y retrouve Arexis et Lafforgue en compagnie de Breiner (basse et chant). Nous pourrons également revoir Stille Volk au Hellfest en juin prochain.

Place maintenant au Neko Light Orchestra. Il s’agit d’un collectif de compositeurs français, né en 2011 à Toulouse, un orchestre de rock mélodique qui reprend et réinterprète des musiques des cultures de l’imaginaire. Changement de plateau et de style, nous allons être plongés dans le monde du Seigneur des Anneaux, le groupe va nous offrir le set Echos de la Terre du Milieu, en hommage aux films de Peter Jackson. La pénombre s’installe dans la salle et la scène s’illumine pendant que les musiciens prennent place : Neko Nico (piano), Alex Mc Fly (guitare/chant), Melody (flûte et au chant), Gaëlle (violon/chant), Eley (violoncelle/ chant), Simon (Alto/chœur), Matt Preacher (basse/chœurs), Jean (percus/chant) et Jessy (batterie/chœur). La musique démarre et la sublime voix de la chanteuse lyrique Noreih résonne et s’infiltre dans nos oreilles. Les talentueux Nekos vont nous ransporter dans cet univers fantastique pendant une heure et demigrâce des réinterprétations magnifiques des titres du Seigneur des Anneaux. L’orchestre nous livre un show aussi bon visuellement et véhicule tout un tas d’émotions : douceur, intensité, mélancolie, angoisse… Le public, assis en face de la scène est totalement absorbé, les yeux sont brillants et les bouches bées. Le spectacle est agrémenté par l’intervention de quelques comédiens dont notre orque préféré qui viendra mettre la pagaille sur les planches. Bravo à tous les artistes pour leur travail et merci pour cette merveilleuse excursion au cœur de la Terre du Milieu.

C’est ensuite au tour du Naheulband de venir sur scène. Nous sommes nombreux à avoir écouté ces chansons, de type dit « rolistichaotique », dont les paroles proviennent de la saga Donjon de Naheulbeuk sur des musiques originales ou traditionnelles, créée par John Lang. Je me retrouve donc propulsée environ 12 ans en arrière, lors de ma courte période “geek”, lorsque les membres du Naheulband apparaissent. Clémence, Ghislain, Lili la Guerrière, Tony, et  Julien Le Mago (qui remplace Pen of Chaos) apparaissent. Pour le coup, le retour dans le passé est immédiat, les “costumes” auraient bien besoin d’être mis au goût du jour. En revanche, l’humour et la bonne humeur sont au rendez-vous. Les titres comme A l’aventure compagnons, Massacrons-nous dans la taverne ou bien Mon ancêtre Gurdil font toujours leur effet et le public se prend rapidement au jeu, reprenant en chœur les refrains lancinants. Les spectateurs sont euphoriques, ça danse, ça chante, ça rigole ! De mon côté, il est bien loin le temps de la “geekerie”, une demi-heure c’est sympa.. je décroche au bout d’une heure. Je ne sais pas si c’est le fait de ne pas être dans MON univers, le manque de justesse au chant, la mise en scène minimaliste ou bien la fatigue… Quoiqu’il en soit, la deuxième heure va me sembler très longue! Je félicite tout de même le Naheulband qui remporte un franc succès, les gens s’éclatent et c’est l’essentiel.

Il est environ 1h du matin quand vient le tour de Magoyond.  Mais qu’est ce que c’est ? Crée en 2007, il s’agit d’un groupe de rock zombie aujourd’hui composé de 5 musiciens: Le Mago (chant/guitare), Aspic (clavier/chant), Nobru (batterie), Vito (guitare) et Jekyll (basse). Le quintet débarque en trombe sur scène et va déverser un torrent d’énergie qui va rapidement se répandre dans la foule. Malheureusement, la fatigue se fait sentir et je ne verrai que deux titres, je n’ai néanmoins entendu que de bons échos concernant leur prestation. Les zombies reviendront sans doute envahir Toulouse lors d’un prochain concert. En attendant, je vous invite à découvrir leur deux albums, Pandemia et Z, disponibles sur leur site internet.

Félicitation à toute l’équipe du Rock My Geek qui s’est donné du mal pour organiser ce chouette festival et aux artistes présents ce soir. Un gros bravo au Neko Light Orchestra qui  s’est produit trois soirs de suite et nous a livré un show vraiment sublime au Bascala. Gros bémol en ce qui concerne le son, très mauvais, malheureusement…

Auteure: Fanny Dudognon

Photographe: Antony Chardon