Rob Zombie

15 juin 2017 – Ça y est, après un an d’attente, le rendez-vous des metalleux de France, et même d’Europe pour certains, arrive enfin et l’excitation est à son comble ! Nous sommes donc jeudi, veille du premier jour de festival et il est temps pour nous de poser nos valises à Clisson pour un weekend qui se promet torride : la météo annonce en effet un soleil brûlant et un ciel sans nuage pour les 3 prochains jours. Le programme est plutôt calme pour cette journée de préparation : récupération des pass, de la cashless, installation sur le camping et… apéro bien sûr ! Nous nous installons sur le Purple Camp, un des plus éloignés mais aussi des plus tranquilles, et surtout (nous ne le savions pas encore) un des plus protégés de l’élément le plus oppressif de cette édition 2017 : la poussière. Les pauvres campeurs installés sur les premiers camps comme le White Camp, eux, subiront de plein fouet ce fléau et rentreront chez eux avec des tentes marron…

Le jeudi c’est aussi l’occasion de flâner au Hellcity Square où les nombreux partenaires du Hellfest proposent diverses activités, de faire un tour sans stress à l’Extreme Market, d’assister à des shows proposés au Metal Corner et sur différents stands du Square. C’est aussi le moment de retrouver les copains, de revoir des fidèles que l’on croise à chaque édition. Nous remarquons tout de suite qu’il y a eu pas mal de changements quant à l’agencement ainsi que l’installation de nouvelles structures, comme par exemple la « Wedding Chapel ». Les organisateurs ne manquent décidément pas d’idées !

Il faut un peu de temps pour se ré-acclimater, s’habituer au bruit, à la foule et se dire que ça y est, nous y sommes et qu’il est temps de lâcher prise pour un weekend détente (plutôt sportif pour certains d’entre nous) placé sous le signe des concerts, du Metal, de la bière, de la bonne humeur, entre autres…

 


16 juin 2017 – Après une première soirée entre amis sur le camping, il est temps de se lever pour enfin accéder au site. Nous passons donc pour commencer par le nouvel espace VIP qui a été déplacé, totalement mis à neuf et agrandi cette année : pelouse synthétique, statues, fontaine et bassin pour se rafraîchir : l’endroit est vraiment superbe. Tellement que nous aimerions pouvoir nous dédoubler pour assister aux concerts et rester s’y reposer en même temps, certains passeront d’ailleurs plus de temps là-bas que devant les scènes (c’est un peu dommage) !

 


Deathcode Society (11:05-11:35 // Temple)

La journée démarre fort avec les français de Deathcode Society qui semblent attendus vu le nombre de festivaliers déjà présents sous la Temple. Le groupe originaire d’Annecy et formé en 2009, va nous présenter quelques titres de son album Eschatonizer, sorti en 2015.
Les membres du groupe encapuchonnés et masqués débarquent sur les planches et vont s’appliquer à nous servir leur black métal symphonique à la fois sombre et pénétrant. Les titres sont intéressants en live, les nappes symphoniques, délivrées par le clavier très présent sur album sont moins perceptibles en live ce qui rend le son plus brutal mais pas moins bon pour autant. Les changements de rythmes sont fréquents, parfois lents, parfois plus thrashy et le chanteur assure vraiment, tant vocalement que scéniquement. Les mélodies sont captivantes, on rentre facilement dans le show et le temps passe vite. Le public, bien qu’encore un peu endormi, est plutôt réceptif. Deathcode Society nous offre là une belle entrée en matière…

 


Sidilarsen (11:05-11:35 // Main Stage 1)

Sidilarsen

 


The Decline ! (11:05-11:35 // Warzone)

En même temps, on attaque doucement sur la Warzone avec le punk des français de The Decline !, un groupe qui ne nous vient pas de très loin puisque originaire de Nantes. La foule est encore clairsemée du fait de l’heure très matinale, mais elle n’en est pas moins motivée : le bonheur de retrouver le festival et de s’adonner aux premiers pogos et circle pits se lit sur tous les visages.

La musique plutôt calme de ce groupe (comparé à ce qui passe en général sur la Warzone) est parfaite pour débuter cette journée en douceur, les accents celtiques de certaines chansons, notamment Let’s Get Drunk, donnent clairement envie de sauter partout une bière à la main comme dans un bon vieux pub irlandais !


Myrath (11:40-12:10 // Main Stage 2)

On passe à du plus lourd, avec Myrath sur la Mainstage 2, groupe originaire de Tunisie qui joue un métal progressif teinté de sonorités orientales. On est là sur du très très bon niveau technique, le guitariste Malek Ben Arbia est excellent, et la basse appuie parfaitement une batterie hyper carrée. Le seul point négatif, c’est le son : la multiplication des instruments passés en fond additionnée aux instruments sur scène donne un résultat final assez brouillon. Dommage, car l’ensemble aurait été très bon, surtout avec la scénographie très orientale elle aussi : éléments de décors architecturaux et danseuse orientale sur les derniers morceaux, tout y est ! En bref, un concert sympathique qui apporte une touche d’originalité et de fraîcheur dans le programme de la journée.

 


Okkultokrati (11:40-12:10 // Valley)

Changement de lieu et changement de style radical avec Okkultokrati. La Valley est encore clairsemée lorsque les norvégiens montent sur scène. La formation, née en 2008 est assez active puisque quatre albums ont déjà été réalisés dont Raspberry Dawn sorti l’an dernier.
Difficile de classer le groupe dans un genre particulier, il distille un rock aux influences hyper variées. Les rythmiques sont bien rock’n’roll, on se dit que les mecs ont  probablement souvent écouté Motörhead. Le son est assez old-school avec une petite touche plus moderne apportée, entre autre, par la présence d’un clavier. Le chant est typiquement black metal mais le vocaliste nous livre par moment un chant clean et plus grave dans un style presque gothique, new wave. Ce petit melting-pot n’est pas désagréable, au contraire, mais le tout est très répétitif. Si les morceaux d’Okkultokrati ont un effet plutôt hypnotisant sur album, là, on aurait plutôt tendance à se lasser, le public s’amoindrit d’ailleurs au fil du set. J’ai tout de même été captivée par le bassiste et le guitariste qui s’agitaient dans tous les sens, on les aurait bien vus jouer dans un groupe de thrash. La bande, ravie de se produire au Hellfest, se donne mais la sauce ne prend malheureusement pas suffisamment, les spectateurs restent dans l’ensemble assez passifs. A revoir dans un lieu plus intimiste.

 


Betraying The Martyrs (12:15-12:45 // Main Stage 1)

Betraying the Martyrs

 


True Black Dawn (12:15-12:45 // Temple)

Retour sous la Temple pour une seconde dose de black métal en compagnie des finnois de True Black Dawn. Le dernier album en date du combo, Come The Colorless Dawn, a vu le jour en 2016, c’est d’ailleurs le premier album sorti au nom de True Black Dawn. Ne vous méprenez pas, nous n’avons pas à faire à des débutants puisque le groupe a été créé au début des années 90, se nommant à l’époque Black Dawn et avait sorti quelques démos et un premier opus en 2001.
Il n’est que 12h15 mais c’est déjà l’heure de se plonger dans l’univers obscur de True Black Dawn. L’heure de la messe noire a sonné, les musiciens apparaissent grimés, les lumières éclatent comme des éclairs et les premières notes de Pitbound retentissent faisant ardemment vibrer les enceintes. Le chanteur, habité et affublé de sa tenue de prêtre « satanique » nous balance un cri sorti d’outre-tombe, le set s’annonce intense. On retrouve ici l’essence même du trve black metal, sombre et brutal avec des rythmes lancinants et des riffs à la fois lourds, lents et prégnants. Le batteur nous projette des coups de double pédale dévastateurs, quelle violence !
Le set de True Black Dawn passe vraiment bien malgré le son, trop fort, qui aura tout de même un peu gâché le plaisir. Le public toutefois satisfait applaudit chaleureusement le groupe qui s’éclipse après l’enchaînement final: Weiss/Witchcraft.


Textures (12:50-13:30 // Main Stage 2)

 


Wormed (12:50-13:30 // Altar)

Le gros avantage au Hellfest c’est que, quand on aime autant le death, le thrash et le black,  il suffit de faire quelques mètres pour changer de scène et de style. Après le black malsain et féroce de True Black Dawn, place à la brutalité pure avec Wormed. Tout droit venu de Madrid et actif depuis 98, ce groupe de death métal technique et brutal vient nous présenter son troisième album Krighsu sorti en mars 2016. Les espagnols, dont la réputation n’est plus à faire, sont connus pour leur style bien singulier, inspiré de la science-fiction, de l’astronomie et de l’évolution humaine et pour leur technique imparable. S’ils font preuve d’une technicité remarquable et que les compositions sont ultra intéressantes je dois avouer que j’ai du mal à écouter un album en entier à cause de ce chant très gras typique du brutal death qui a tendance à très vite me prendre la tête.
Leur set ne faisait pas partie de mon programme mais je suis là alors autant ne pas mourir bête et voir ce que ça donne en live.
Le quatuor prend place sur la scène Altar, bim, on est parti pour 40 minutes de pure violence. Le chanteur nous projette son growl opulent en pleine face en arpentant la scène et quand il ne chante pas, il fait virevolter sa longue chevelure, ça headbangue sec ! A ses côtés, le bassiste et le guitariste s’appliquent à nous balancer du gros son avec une maîtrise technique parfaite et faisant, eux aussi, tourner leur tête. Le batteur n’est pas en reste, martelant sa grosse caisse à coup de double assassins. Les titres passent, à mon goût, bien mieux en live, on se prend une bonne claque et une belle leçon de technicité. Je ne regrette pas ce petit voyage dans l’univers fulminant et stratosphérique de Wormed.


Animal as Leaders (13:35-14:15 // Main Stage 1)

Animal As Leaders

 


Leftover Crack (13:35-14:15 // Warzone)

 


Evergrey (14:20-15:00 // Main Stage 2)

 


Exhumed (14:20-15:00 // Altar)

Groupe de deathgrind Californien emblématique né dans les années 90, Exhumed est connu pour sa musique et ses thèmes gores, cradingues à souhait, beaucoup classent d’ailleurs leur style en “gore métal”. Ils ont à leur actif de nombreux splits et démos ainsi que 6 albums studio. Le membre fondateur, guitariste et vocaliste Matt Harvey est aujourd’hui accompagné de Michael Hamilton à la batterie, Bud Burke à la guitare depuis 2012, Ross Sewage à la basse, ces deux derniers assurant également le chant.
Les américains prennent d’assaut l’Altar et nous offrent un démarrage, à leur image, tout sauf en finesse avec All Guts, No Glory suivi de As Hammer to Anvil. La foule se met instantanément en mouvement, difficile de rester statique au son de ce death ultra old-school avec ces rythmiques thrashy résolument excitantes. Le set suit son cours, les titres plus entraînants les uns que les autres s’enchaînent doublés par un show captivant avec l’incontournable boucher à la tronçonneuse qui viendra animer la scène. C’est death, c’est sanglant, c’est sale mais l’exécution reste, elle, paradoxalement très propre. On est loin des prouesses techniques du groupe précédent mais les mecs nous servent des bons riffs efficaces, des sonorités à la sauce old-school avec ces rythmes endiablés “puta puta puta puta”, ça c’est le death qu’on adore: simple et percutant. Le pit est en action, les pogos et les slams vont bon train, l’ambiance est très bonne et le show vraiment prenant. Exhumed quittera l’Altar après avoir exécuté l’excellente Open The Abscess. Et bien, ça fait du bien par où ça passe !


Avatar (15:05-15:55 // Main Stage 1)

Avatar

Bien que le style d’Avatar ne soit pas ma tasse de thé, c’est, piquée par la curiosité, elle même attisée par le succès montant du groupe que je me dirige vers la Mainstage 1.
La bande est originaire de Göteborg, en Suède,  et s’est formée en 2000. Environ six années auront été nécessaires pour stabiliser le line-up, consolider la formation et finalement sortir un premier album. La musique d’Avatar ne s’inscrit pas dans un style de métal en particulier, les morceaux sont tous très différents de par leurs influences diverses et variées. Le death mélodique se mélange au heavy, au hard rock ainsi qu’au groove metal, des chansons rythmées faites pour le live. Si Avatar est un groupe qui attire à domicile, il lui aura fallu un certain temps avant de décoller en Europe et dans le reste du Monde et ce, notamment grâce à la sortie de leur cinquième album Hail The Apocalypse qui a vu le jour en 2014.

Aujourd’hui, Avatar est programmé sur l’une des Mainstage du Hellfest pour nous présenter son sixième opus Feathers and Flesh, une bonne occasion pour le groupe de conquérir de nouveaux spectateurs. Il est 15 heures, le soleil tape fort mais n’a cependant pas empêché les festivaliers de se rassembler devant la scène.
Le chanteur Johannes Michael Gustaf Eckerström grimé de son maquillage clownesque débarque, accompagné de ses acolytes, tous vêtus de leurs beaux costumes assortis au superbe décor de scène dans les tons de rouge, jaune et noir. Ils entament le set avec la punchy Hail The Apocalypse. A peine arrivés qu’ils sont déjà en train de headbanguer comme des fous pendant que le chanteur nous fait ses grimaces en gesticulant comme une poupée désarticulée. Côté public, les premiers slammeurs se lancent, l’accueil du groupe est bon et l’atmosphère générale est festive. Les morceaux s’enchaînent dans la bonne humeur, je reste tout de même jusqu’au sixième titre promo de leur dernière galette : The Eagle Has Landed.

Je dirais qu’Avatar est un groupe pour le live, qui permet de passer un bon moment, c’est sympa, une trentaine de minutes pour moi c’est assez.

 


Tyr (15:05-15:55 // Temple)

 


Queensrÿche (16:00-16:40 // Main Stage 2)

Après une pause déjeuner un peu longue dans le HellFresh (lieu “climatisé” par des vaporisateurs d’eau, où nous sommes beaucoup trop bien par cette chaleur), nous nous dirigeons vers la Mainstage pour y voir Queensrÿche, ce bon vieux groupe de hard rock, heavy metal progressif des années 80. Si le style du groupe n’est pas forcément ma tasse de thé, il faut avouer que même s’ils ont pris quelques années, les mecs envoient encore. Le chanteur Todd La Torre, arrivé il y a quelques années dans le groupe, a tout ce qu’il faut pour assurer sur des chansons comme I Don’t Believe In Love ou In The Eyes Of A Stranger. Les musiciens gèrent bien également, et les fans du groupe sont bien présents, même si j’ai déjà vu la Mainstage plus remplie que ça.

 


Krisiun (16:00-16:40 // Altar)

Krisiun fait partie de ces groupes qui sont en activité permanente, écumant les salles et les festivals et ce, depuis leurs débuts dans les années 90. Le trio fraternel de death metal brésilien sortait son dixième album, Forged in Fury en 2015 et avait fait une longue tournée en 2016. Puisqu’ils aiment ça, les voici de retour en Europe et au Hellfest. Je les adore, et pourtant…j’ai réussi à ne jamais les voir, si si c’est possible ! Voilà donc pour moi l’un des concerts immanquables de cette première journée de festival. Les grands de  Queensrÿche se produisent en parallèle, heureusement pour moi, j’ai pu voir Mr La Torre et la bande l’an dernier. En théorie, les puristes death ne se rendent pas devant les Mainstages pour du heavy, je remarque cependant que l’Altar est bien vide en ce milieu d’après-midi. La chaleur peut-être? 
Quoiqu’il en soit, les death metalleux ici présents réservent un bel accueil aux trois colosses, Alex Camargo (basse, chant), Moyses Kolesne (guitare) et Max Kolesne (batterie).

Le son n’est vraiment pas optimal mais les gars nous servent un set à leur image: parfaitement exécuté, ultra brutal et rapide. Les festivaliers du premier rang remuent les têtes à s’en briser la nuque pendant que, derrière, les autres tournoient dans un circle-pit ininterrompu (et c’est la que l’on se rend compte que les cailloux au sol, c’est dangereux), entraînés par les incontournables titres tels que Combustion Inferno ou Vengeances Revelation. Le growl d’Alex est puissant, les riffs sont simples mais efficaces et  Max assène des coups de double pédale assassins qui mettent en exergue la violence de leurs compositions.

Beaucoup diront que Krisiun c’est toujours la même chose, les voyant pour la première fois, je suis loin d’être blasée, même si le son est brouillon et que la setlist n’est pas parfaite. L’ambiance générale est bonne, les trois frères font bien leur job et nous communiquent leur énergie, c’est suffisant pour passer un bon moment en festival. Il aurait été dommage de partir avant la fin et louper la très bonne Hatred Inherit et ses riffs impétueux.
Nous avons passé un très bon moment en compagnie des brésiliens et des spectateurs joyeusement hyperactifs, nous repartons de l’Altar les cervicales sont en feu et des bleus partout.  J’avais fait l’impasse sur leur show à la Secret Place de Montpellier craignant que le son ne soit pas optimal, comme aujourd’hui. Rendez-vous pris pour un concert de Krisiun en salle, dans une bonne salle !

 


Helmet (16:00-16:40 // Valley)

 


Devin Townsend (16:45-17:35 // Main Stage 1)

Devin Towsend

Sylvain : Il est l’heure de changer de Mainstage pour retrouver Devin Townsend, musicien multi-instrumentaliste canadien, prêt à nous en mettre plein les oreilles. Il est aujourd’hui accompagné de son groupe The Devin Townsend Project : un second guitariste, un clavier, un bassiste et un batteur, qui vont nous jouer principalement des titres de leur dernier album Transcendance, sorti en 2016. La qualité du son sur la Mainstage ne mettra malheureusement pas en valeur les chansons du groupe, surtout dans les passages où l’omniprésence du clavier aura tendance à massacrer l’ensemble. C’est dommage, car sans le clavier je pense que j’aurais bien plus apprécié le show, certaines chansons où il est moins présent étant plutôt sympathiques. Un concert moyen au final, malgré le talent indéniable du frontman.

Fanny : Ayant assisté au concert magistral de Devin Townsend à la Rockschool Barbey de Bordeaux en février dernier j’ai longuement hésité avant de me rendre devant la Mainstage. J’avais tellement pris mon pied lors de cette soirée que j’ai eu envie de remettre le couvert. Aujourd’hui mon avis est bien plus mitigé, si Devin et ses acolytes se donnent toujours autant et nous livrent des morceaux avec une technique encore une fois irréprochable, il est cependant bien plus difficile de rentrer dans le show et ce, pour diverses raisons. D’abord le fait d’arriver alors que le set est déjà entamé puis le lieu : nous sommes dehors sous un soleil de plomb sur un immense terrain. Devin Townsend est un artiste exceptionnel, humble et généreux qui se livre et partage sans se limiter, des qualités qui s’apprécient bien mieux dans un contexte plus intimiste, en salle, où l’on s’imprègne totalement de cette ambiance familiale. La chaleur n’aide pas et le son, vraiment pas terrible, non plus ! Les fans réagissent évidemment lorsque le groupe joue des classiques mais je n’ai jamais vu un public aussi mou devant l’excellente et incontournable Supercrush ! J’écoute quand même Kingdom que j’adore avant de repartir en direction de l’Altar, pas de frisson cette fois-ci…

 


Firespawn (17:40-18:30 // Altar)

Il est temps de revenir camper à l’abri du soleil, sous l’Altar afin de retrouver Firespawn. Le 18 juin 2016, nous étions ici même, exactement à la même heure pour le show d’Entombed A.D. Aujourd’hui, nous retrouvons Lars Petrov et Victor Brandt (cette fois-ci à la guitare) accompagnés par d’autres pointures du metal extrême suédois. Alex Friberg (Necrophobic) assure à la guitare ainsi que Fredrik Folkare (Unleashed), Matte Modin (Dark Funeral) lui, est à la batterie. Voilà une belle équipe formée en 2015, la bande se produit pour la première fois au Hellfest à l’occasion de la sortie d’un nouvel et second album The Reprobate, dans les bacs depuis quelques mois maintenant.

Une fois encore, il est étrange de constater que le lieu soit aussi peu rempli, on est bien loin de la foule dense de l’an dernier. Il en faudra néanmoins plus pour faire perdre à Lars sa bonhomie habituelle. Les musiciens s’installent tranquillement pendant que l’intro guillerette retentit, le frontman apparaît toujours aussi souriant, une bouteille d’eau à la main (il faut le voir pour le croire). Le set démarre avec l’impétueux Emperor, titre d’ouverture de leur premier opus. Pas de surprise quant à la qualité d’exécution, les musiciens sont en place, le chant de Petrov est toujours aussi impeccable et le son est bien meilleur que pour Krisiun. C’est hallucinant de voir à quel point le public est mou ! Le chanteur reçoit de faibles “yeah” lorsqu’il harangue, avec entrain, la foule. Ça headbangue bien plus sur scène que dans le pit, le soleil en aurait-il cramé certains ? C’est pourtant très bon, quelques nouveaux morceaux sont joués mais Shadow Realms est clairement à l’honneur. Les suédois nous servent ce bon death old-school, certes pas innovant mais diablement efficace. Riffs incisifs, rythmiques percutantes avec un duo basse/batterie infaillible, les coups frappés sur la grosse caisse sont dévastateurs. Le tout doublé du growl puissant de Lars, une recette qui fonctionne à merveille, je me régale mais c’est vraiment désolant de voir que la sauce ne prend pas aussi bien qu’à l’accoutumée. On finit d’ailleurs par ressentir la frustration chez les musiciens… normal !
Le show sera clôturé par Lucifer Has Spoken (rohhh que ce titre est bon en live), suivi de Ruination.

Une très bonne prestation avec un quatuor qui assure jusqu’au bout malgré une ambiance digne d’une maison de retraite. Et, tout comme Petrov, vous vous demandez sûrement pourquoi la bière ne coulait pas à flot sur la scène…Mystère !  

 


Red Fang (17:40-18:30 // Valley)

Changement de scène avec le stoner des américains de Red Fang sur la Valley. Le groupe était passé il y a 2 ans sur la Mainstage, mais à un horaire beaucoup plus matinal devant un public moyennement nombreux. Cette année, l’horaire est bien plus tardif et c’est une foule massive qui vient remplir la Valley, scène qui mettra bien mieux en valeur la lourdeur du son du groupe. Venu présenter son nouvel album Only Ghosts, Red Fang va nous livrer un set explosif mêlant chansons de l’album et vieux titres tels que Prehistoric Dog ou Wires, qui rendront la foule littéralement hystérique. Une bonne claque pour tous les festivaliers présents !

 


Ministry (18:35-19:35 // Main Stage 1)

Ministry

 


Corvus Corax (18:35-19:35 // Temple)

 


Tagada Jones (18:35-19:35 // Warzone)

18h30, rendez-vous à la Warzone pour le gros punk de Tagada Jones ! Les bretons sont ultra chauds en cette fin d’après midi et ce n’est pas le soleil qu’ils ont en pleine face qui les empêcheront d’envoyer du lourd et de générer d’énormes pogos et d’innombrables slams sur les devants de la fosse. La foule remplit totalement la Warzone, tellement qu’il m’est impossible de m’approcher de la fosse, c’est donc de loin que je regarderai leur prestation (heureusement que des grands écrans sont là pour retransmettre le show). L’efficacité du groupe n’est plus à prouver, que ce soit sur des chansons du nouvel album La Peste Et Le Choléra ou sur d’anciens titres, l’énergie dégagée par le groupe est immense. Mais ce n’est pas tout : les textes contestataires, anti-fascistes et anti-capitalistes du groupe réveilleront les esprits des festivaliers les plus attentifs aux paroles, en plus de réveiller leurs corps à coups de pogos !


Baroness (19:40-20:40 // Valley)

C’est maintenant Baroness que nous retrouvons dans la Valley pour un concert haut en couleurs. Si le public semble un poil moins nombreux que pour Red Fang juste avant, il n’en est pas moins très motivé et fait un excellent accueil au groupe de John Baizley. L’album Purple, sorti en 2015, sera bien sûr le plus représenté dans la setlist avec notamment Shock Me et If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?), mes 2 préférées de cet opus, mais on aura également droit à des chansons de toute leur discographie, par exemple Take My Bones Away qui terminera le set. L’énergie est là, l’émotion aussi, mais il manque tout de même cette petite étincelle inexplicable pour me donner envie de sauter partout comme Red Fang a su le faire précédemment. Un très bon concert tout de même !

 


Deep Purple (20:45-22:15 // Main Stage 1)

Deep Purple

Arrive l’heure de retourner sur la Mainstage 1 pour voir la tête d’affiche de la soirée, les légendaires Deep Purple ! Il est 21h et le site commence légèrement à se rafraîchir quand les britanniques arrivent sur scène sur la chanson Time For Bedlam. Les papys du Hard Rock sont toujours en forme et vont nous le montrer tout le long de leurs 1h30 de concert, à coup de solos de guitare et de clavier mirobolants. Bon, même si le clavier c’est pas trop mon truc, il faut avouer que le bonhomme le maîtrise encore sur le bout des doigts ! Au chant par contre on ne peut pas en dire autant : Ian Gillian a bien vieilli et sa voix est plutôt fatiguée… Mais cela est-il vraiment un problème ? Et bien oui : les chansons s’enchaînent, les solos et les impros avec, et force est de constater que c’est plutôt l’ennui qui prédomine… La technique est bien là mais l’énergie manque cruellement. Ce n’est bien sûr pas la faute du chanteur uniquement, c’est une globalité, et c’est aussi dû à mon peu d’affinités avec le groupe. L’intérêt reviendra cependant un peu sur la fin grâce à l’interprétation de la mythique Smoke On The Water, mais ça ne changera rien à la conclusion : je suis content de les avoir vus, mais ça ne restera certainement pas un événement marquant de ce festival pour moi.

 


Belphegor (20:45-21:45 // Temple)

 


Obituary (21:50-22:50 // Altar)

Après avoir regardé un bout du très bon set de Belphegor, je prends de l’avance pour me placer au premier rang de l’Altar. J’ai eu la chance de voir les autrichiens dans d’excellentes conditions en mai dernier, je les reverrai en août, c’est donc sans regret que j’écourte le spectacle de ce soir.

21h50, c’est l’heure du clash de la journée, il a fallu faire un choix entre les légendaires membres d’Obituary dont je suis totalement fan et l’admirable bande britannique d’Electric Wizard. Je choisis mes chouchous et ma valeur sûre, on reste dans l’ambiance death old-school, ça sera un énième tour du côté de la Floride pour moi.
Fort de presque 30 ans d’existence, Obituary donnait naissance à son dixième album studio, album éponyme, en en mars dernier. Quatre mois que ça tourne en boucle dans la platine et, même s’il est trop court et n’égale pas, à mon sens, un Cause of Death, ça reste du très bon Obituary. Quelle joie de les REvoir sur scène !
Le backdrop aux couleurs du dernier opus, sobre, est installé et la lumière rouge inonde la scène. Les gars se positionnent calmement, les spectateurs tapent dans les mains et Donald Tardy frappe ses toms, amorçant le set avec la tuerie Infernal Bleeding, rien que ça! Les américains ne sont pas venus pour enfiler des perles, les voilà qui nous balancent Chopped in Half et Turned Inside Out. Deux morceaux tirés de ma pépite préférée, vous imaginez mon état ? A peine dix minutes de set et me voilà déjà en transe, hurlant les refrains comme une hystérique tout en me déboitant les cervicales. C’est ça l’effet Obituary ! Ajoutez à cela que le son est bon, le meilleur son de la journée (on n’en attendait pas moins d’eux) et que John Tardy est largement plus en forme qu’en octobre dernier où ils nous avait semblé un peu éteint. Trevor Peres et Kenny Andrews sont fidèles à eux-même, nous délivrant les riffs avec un large sourire. Le grand Terry Butler fait vrombir sa basse avec son flegme coutumier. La température grimpe dans le pit, c’est la folie: les festivaliers sont emportés par l’énergie communicative qui se dégage de la scène, les pogos et slams sont de mise.

Obituary va nous offrir un set parfait, de par son exécution absolument irréprochable et agrémenté par une setlist idéale. Les nouvelles pistes passent très bien en live et les anciennes sont toujours aussi convaincantes. Vision in My Head, Sentence Day’Til Death, Don’t Care… Une succession de tubes délectables plus efficaces les uns que les autres, le quintet nous régale. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, la bande s’éclipsera après la mythique et irrésistible Slowly We Rot. Quelle PUTAIN de branlée, une prestation remarquable, la meilleure de la journée.
Obituary est, pour moi, une valeur sûre en live parmi les groupes de death old-school, ils ne vous déçoivent jamais. D’excellents zicos, généreux et humbles. On remet ça au mois d’Août…

 


Electric Wizard (21:50-22:50 // Valley)

 


Rancid (22:55-23:55 // Warzone)

Rancid

Si ça manquait d’énergie chez Deep Purple, ce n’est clairement pas le cas ici ! Les punks de Rancid ne sont plus tout jeunes eux non plus, mais ils ne sont pas là pour rigoler. Dès la première chanson, Radio, l’ambiance est excellente, et le public commence à slammer à tout va. Leur dernier album, Trouble Maker, étant sorti tout récemment, le groupe nous offre de nouveaux titres tels que Ghost of Chance ou bien Telegraph Avenue, au milieu d’un florilège des meilleurs titres sortis au long de leur carrière. Salvation, au milieu du concert, fera le bonheur des fans, mais surtout les classiques Time Bomb et Ruby Soho qui clôtureront efficacement le set.


Rob Zombie (23:25-00:55 // Main Stage 1)

 


Monster Magnet (00:00-01:00 // Valley)

Suite à un fâcheux problème d’organisation, je rate à mon grand regret la première moitié du concert… J’arrive donc sur la chanson Twin Earth, agrémentée d’une vidéo en fond montrant des scènes de la guerre du Vietnam. L’ensemble est génial, le stoner de Monster Magnet colle parfaitement aux images. Je suis d’autant plus déçu d’avoir raté le début, le groupe envoyant vraiment du lourd jusqu’à la fin. Le public est moins nombreux, dû à l’heure tardive, et c’est fort dommage, car ils ont vraiment raté un des meilleurs concerts du jour. Même pour une demi-heure, cela valait le coup, et je conseille vraiment à tous ceux qui en ont l’occasion d’aller les voir.

 


In Flames (01:00-02:00 // Main Stage 2)

In Flames

In Flames… ce groupe qui fait tant parler, qui divise. Le combo originaire de Göteborg, précurseur du death mélodique made in Sweden a depuis quelques années pris une nouvelle direction musicale. Beaucoup de fans de la première heure vous diront qu’In Flames est mort à leurs yeux depuis la sortie de Soundtrack to Your Escape, pour ma part j’ai réussi à suivre et apprécier leur évolution jusqu’à Siren Charm sorti en 2014. A l’écoute de Battle, qui a vu le jour l’an dernier, j’ai été carrément déçue. Ayant adoré leur show au Hellfest en 2015, je décide tout de même d’aller les voir, pensant qu’en live je serai une nouvelle fois conquise.
Que nenni, In Flames aura été la grosse déception du jour et même du festival.

Niveau décor, c’est sobre, joli, mais le show lumineux sera bien moins captivant que la fois précédente. On appréhendait les conséquences d’un changement de line-up suite aux départs récents et successifs de Daniel Svensson (batterie) et Peter Iwers (basse). Cependant, on n’imaginait pas ce que pouvait provoquer l’ajout d’un clavier… quelle horreur ! Les gars commencent le show avec Wallflower, un morceau ultra mou, un démarrage que je trouve clairement merdique, sans peps, sans âme. Puis, le titre suivant…et bien j’ai eu beaucoup de mal à le reconnaître, c’était Leeche. Je persévère un peu, le titres se succèdent mais j’abandonne en cours de route, après Only For The Weak. Les compositions ont été arrangées avec le clavier, le son manque vraiment de puissance. J’ai beau avoir beaucoup d’estime pour Anders qui reste pour moi un très bon chanteur et Bjorn dont j’adore le jeu…les autres musiciens n’ont aucun charisme ce qui n’arrange pas la chose. Je suis déçue et frustrée, il vaut mieux arrêter là pour aujourd’hui.

 


Alestorm (01:05-02:05 // Temple)

Mon premier et dernier concert sous la Temple : Alestorm, groupe de pirate-rhum-perroquet-metal, qui malgré l’heure très tardive (1h du matin) parvient à remplir la tente sans aucun souci. Je me pose donc dehors, loin derrière, pour assister à ma deuxième expérience de piraterie musicale. En effet, ces derniers étaient déjà présents lors de l’édition 2015, concert qui m’avait valu des courbatures aux bras tellement j’avais dû porter de slammers. Ils sont, il me semble, moins nombreux cette fois : à croire qu’ils sont aussi fatigués que moi… Le groupe, par contre, a l’air en pleine forme, la maîtrise technique à la guitare et au clavier est toujours présente, et les chansons alcooliques telles que Drink ou Rum provoquent une fois de plus l’hystérie dans la salle. Une bien belle manière de terminer cette première journée avant d’aller se coucher, ou bien comme le préconise Alestorm, d’aller boire du rhum en after !


Une très belle première journée qui s’achèvent avec une déception pour moi (Fanny). Un mauvais moment que j’oublie vite en me remémorant le reste de la journée. Je pense notamment à l’énorme concert d’Obituary suivi du très bon show de Monster Magnet avec lesquels nous avons chanté dans une ambiance festive bien que le groupe ait écourté le set en partant un peu trop promptement. Vivement demain !

Article : Fanny Dudognon & Sylvain Ginestet

Photos : Antony Chardon