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La fin de semaine du 26 au 28 août dernier, la 13e édition du Festival International de Reggae de Montréal prenait place dans le vieux port. J’ai malheureusement manqué la soirée de vendredi pendant laquelle, pour une 2e année de suite, le chanteur vétéran Cocoa Tea était tête d’affiche. Je passerai donc directement à la soirée de samedi !

Sous un soleil accablant, en ce samedi 15h, une file s’était déjà formée à l’entrée du site du festival, puisque, sur le site internet, l’on indiquait que les portes s’ouvriraient à 15h. En fait, c’est à 16h15 que les fans ont pu faire leur entrée sur le site du festival pour le début du concert prévu pour 18h. Par chance, il y avait plusieurs marchands sur place qui vendaient des produits rasta, ainsi que des kiosques à nourriture Jamaïcaine. Bien que la nourriture fût délicieuse, 12$ pour une cuisse de poulet avec des légumes c’est plutôt exagéré en plus d’une bouteille d’eau à 3$, puisqu’il est interdit d’amener des bouteilles de l’extérieur. Bref, dès 16h15, DJ Chocolate mit la foule dans l’ambiance en jouant de la musique du genre Dancehall et Reggae. Déjà, les fans présents se sont mis à danser au rythme de la musique des îles. Contrairement aux informations mises en ligne, le concert commença à 17h10 avec une jeune chanteuse du nom de Diva qui est montée sur scène accompagné d’une jeune fan. La chanteuse avait une bonne présence sur scène, bien que sa prestation fût courte. Diva est tout de même une jeune chanteuse qui a du rythme et qui sait faire danser ses fans.

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2I

Un jeune artiste monta sur scène après la prestation de Diva, du nom de 2I. 2I est un artiste Montréalais qui se popularise dans la musique Dancehall. Il faut reconnaître que cette année, l’organisation du festival a commencé à s’ouvrir un peu plus aux talents d’ici et d’ailleurs que de la Jamaïque. 2I est un chanteur à la voix plutôt aiguë, ce qui je dois l’avouer m’a surprise en le voyant arrivé sur scène. Cependant, c’est un artiste qui a du rythme et qui s’amuse sur scène au moment de ses prestations. 2I fût suivi par une jeune chanteuse Montréalaise, étudiante en musique à l’université Concordia, la jolie jeune Sielle qui a récemment enregistré un hit avec Sean Paul. Enchaînant quelques-unes de ses chansons de son EP, Sielle anima la foule comme si elle l’avait fait toute sa vie. Sielle est en route vers une bonne carrière musicale et est une artiste qu’il vous faudra surveiller. Sa prestation fût suivie par celle du chanteur Eyesus et celle de Daddy Ghost. Les deux chanteurs ont une bonne énergie sur scène. Daddy Ghost est un chanteur qui en a à revendre. Il bouge partout, danse et chante en même temps. Il faut l’avouer, quand on pense Reggae et Dancehall, il est difficile de s’imaginer des chanteurs débordants d’énergie. Surtout que, avouons-le, beaucoup de personnes associent ce style de musique à la marijuana et à une atmosphère de détente.

Une longue pause d’une heure et demie, environ, suivi la prestation de Daddy Ghost. Le groupe du prochain chanteur s’est donc installé sur scène pendant ce temps et Olatunji est monté sur scène. Olatunji est un artiste venant des îles de Trinidad et Tobago.  Je dois être honnête, Olatunji a été ma révélation du festival cette année. C’est un artiste qui, lui aussi, déborde d’énergie, mais pas au point de trop en mettre. Lorsqu’il chante, il est très difficile de ne pas faire aller tes hanches de gauche à droite au rythme de sa musique SOCA/Dancehall. Il a alors installé une ambiance de fête digne de celles sur les plages de Trinidad. Olatunji est définitivement un artiste à découvrir, rendez-vous service et allez écouter sa chanson “Ola” sur YouTube. Vous me remercierez plus tard.

Daddy Ghost

Daddy Ghost

Malheureusement, l’énergie festive n’est pas restée longtemps. Romie Se7en n’est pas un mauvais artiste, mais il manque un peu de présence sur scène. Disons qu’après avoir assister à la performance d’Olatunji, c’est un peu difficile de garder le focus quand tu sens l’énergie de la foule, et des artistes descendre. Toutefois, le jeune Vershon a su remonter un peu l’énergie de la foule. Non seulement il n’est pas désagréable au regard, Vershon est un jeune garçon avec une voix très douce, qui sait bouger et qui semble bien aimer chanter pour les jeunes demoiselles présentes au Festival Reggae de cette année.

La fin de cette soirée du samedi approche à grand pas et c’est l’heure d’Elephant Man. Pour être franche, j’ignore si cet homme boit 18 caisses de Red Bull avant ses spectacles, mais je dois avouer qu’il est dur à suivre. Sautant d’un bout à l’autre de la scène, Elephant Man refuse catégoriquement que quelqu’un reste assis lors de sa performance. Il est même allé jusqu’à escalader la structure de la scène, faire quelque pas de danse du haut des haut-parleurs, avant de sauter en bas de ceux-ci et continuer sa performance. A un moment donné, il a réalisé qu’il y avait des jeunes enfants sur place et en a même fait monter un sur scène pour danser avec lui. Par la suite, il a donné une bouteille d’eau à une fans et lui a demandé de l’arroser avec celle-ci. Bref, Elephant Man porte bien son surnom de “Energy Man“. Il est tout un phénomène sur scène et c’est garanti que la foule ne s’ennuie pas avec lui lors de ses concerts.

C’est ainsi que c’est achevé ma soirée du samedi.

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Le ciel s’était couvert dimanche après-midi, mais cela n’a pas arrêté les adeptes de musique Reggae de se déplacer au vieux port. La soirée commença avec une jeune chanteuse du nom de Kaisha Lee qui présenta quelques-unes de ses chansons présentent sur son EP I Heart Reggae en plus d’une belle couverture de la chanson populaire Hello d’Adele. Vernon Maytones est ensuite monté sur scène avec ses musiciens, pour une excellente prestation de Roots Reggae. Accompagné d’instruments à vent, les chansons de Vernon Maytones avaient même un petit côté ska, ce qui amenait un léger changement d’atmosphère au festival. Jahmiel monta ensuite sur scène pour son spectacle. Son style est un peu plus relaxe que Vernon Maytones, mais tout de même agréable. Trois vétérans ont ensuite pris la scène d’assaut pour l’espace d’environ une heure. Charlie Chaplin, Brigadier Jerry et Josey Wales ont mis beaucoup d’énergie sur scène et la foule était en délire. Les trois artistes ont chacun eu leur moment seul sur la scène, mais vers la fin de la prestation de Josey Wales les trois sont montés sur scène pour y jouer quelques morceaux.

Romain Virgo fut le prochain artiste du festival à donner tout un spectacle. Il est un jeune chanteur qui lui aussi a beaucoup d’énergie sur scène et partage sa passion pour la musique avec la foule au point où celle-ci en redemandait après son spectacle. Romain Virgo a également chanté la chanson Stay with Me de Sam Smith, mais version Reggae. Les fans ont beaucoup apprécié et ont même hué l’organisation lorsqu’il est sorti de scène. Par la suite, le fameux Sanchez est enfin arrivé sur scène au plaisir des jeunes demoiselles. Sanchez est un chanteur qui séduit les femmes avec sa voix, ainsi que les paroles de ses chansons. Il a une belle prestance sur scène, fait signe à ses fans de danser et chanter avec lui. La foule était très déçue de le voir quitter la scène, mais très heureuse de voir Barrington Levy monter sur scène. Lors de son entré Barrington a fait signe à la foule de se réveiller et de continuer à chanter et danser avec lui pour la fin du festival. Bien qu’âgé, Barrington Levy fête comme s’il en avait encore 18.

Barrington Levy

Barrington Levy

Bref ce fût une belle fin de semaine en général. Pour ceux qui sont fan de musique Reggae et Dancehall, le ReggaeFest de Montréal est un festival qui en vaut la peine. Cependant, je dirais qu’il manque une petite touche de modernisme à ce festival. Il existe plusieurs jeunes groupes de musique Reggae, qui ne sont peut-être pas de la Jamaïque, mais qui ont du talent à revendre et qui mériteraient une chance de performer sur les planches du Festival International de Montréal. Par exemple, des groupes tels

: Magic!, The Dirty Heads, Conkarah, etc. sont des groupes qui peuvent attirer une clientèle plus jeune et, ainsi, rendre l’événement plus populaire. De plus, les prix d’entrées, et même de breuvages sont un peu élevés pour ce qui est offert au festival. Je ne dis pas que le Festival n’en vaut pas la peine, mais disons qu’il y aurait encore place à amélioration. Enfin, j’ai bien hâte de voir ce que l’organisation aura à offrir de nouveau pour 2017.

Auteure & Photographe: Laura Boisvert