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Quel drôle de vendredi soir ce fut! Merrill Beth Nisker, l’auteur-compositeur interprète et unique membre de Peaches est toute qu’un personnage. En allant voir un de ses spectacles, il faut s’attendre à en voir de toutes les couleurs, puisqu’il va sans dire que les costumes et les chorégraphies sont assez osés (les backup front dancers on fait des ciseaux «habillés» en bondage). Vous direz peut-être que j’ai regardé trop de films du genre Anges et Démons, mais tout au long du spectacle je restais à l’affût afin de trouver des représentations des parties génitales féminines dans les costumes et les chorégraphies (pas besoin d’être Robert Langdon pour en trouver partout).

Tout d’abord, Merill fait son entrée sur scène en chantant Rub transportée par deux trucs poilus blancs (j’hésite entre des yetis ou bien le chien de Mark Zuckerberg). Elle-même est vêtue d’un immense costume poilu, mais de couleur rose (quand elle tourne sur elle-même, je jurais être dans un lave-auto).

Peaches produit des chansons appartenant à principalement deux répertoires musicaux; des chansons d’electrorap qui ressemblent un peu à un mix de Die Antwoord et de Normand L’Amour ainsi qu’un peu de rock de garage. Musicalement parlant je ne suis pas une super fan de Peaches parce que je trouve que ses chansons se ressemblent beaucoup et que les compositions ne sont pas très élaborées (le p’tit côté Normand L’Amour). J’ai été la voir parce que j’admire ce qu’elle représente. Les thèmes qu’elle aborde sont l’identité sexuelle, la démarginalisation du corps de la femme ainsi que la dénonciation des inégalités hommes-femmes. Le tout donne un spectacle très honnête et audacieux, donné sans pudeur par une femme emblématique de la diversité sexuelle. Pour que les gens comprennent mieux ce qu’elle fait, j’aime bien expliquer que son album Fatherfucker s’intitule de cette façon afin de mettre en évidence que le mot motherfucker est très vulgaire et il est tout de même utilisé de façon très courante dans le langage de tous les jours.

De tous les spectacles auxquels j’ai assistés, je n’ai jamais vu une aussi belle foule; les (très légères) tenues flamboyantes assorties aux maquillages éclatants faisaient honneur à l’artiste. Mon moment préféré du spectacle est immanquablement lors de la chanson Dick in the Air, lorsqu’elle grimpe à l’intérieur d’un pénis gonflable d’environ 8m. C’est d’ailleurs en raison des paroles de cette chanson, que je trouve assez interpelante, que j’ai décidé d’aller voir le spectacle. J’ai aussi aimé voir les artistes danser dans des costumes lumineux dans le noir lors de la dernière chanson Lights in Places.

Pour terminer, je trouve que c’est un spectacle très empowering (jargon de féministe pour dire que ça nous faire sentir fière d’être des femmes). J’ai eu beaucoup de plaisir à voir cette artiste iconique se produire sur scène. Mon seul regret est d’avoir manqué les deux groupes en première partie (sachant que Deap Vally, mon girlcrush, a joué en première partie jadis). Une chose est sûre, c’est que je ne manquerais pas Peaches lors de son prochain séjour à Montréal.

Auteur: Laura Paradis

Photographe: Thomas Mazerolles