Camille @ La Halle aux Grains (Toulouse)
Mardi 6 février 2018 – Camille est attendue pour deux soirées consécutives dans le très beau cadre de La Halle aux Grains. La billetterie affichant complet depuis quelques mois, les toulousains sont nombreux a avoir défié le mercure proche de 0 ce soir.
La France a découvert la singularité de l’artiste en 2005 avec Ta douleur, extrait de Le Fil. En 2017, Camille a fait un grand retour avec Ouï autour du troïka : tambour, chÅ“ur rythmique et chÅ“ur lyrique. Un retour primitif et rythmé suivi de près quelques mois plus tard par un deuxième opus Ouïï, enregistré uniquement en tambour/voix.
Dans l’intimité de La Halle aux Grains et au milieu d’une très belle scénographie où siège un tambour comme une pleine lune, Camille se révèle vibrante et magnétique et nous entraîne dans son univers créatif, poétique et déjanté. Accompagnée de 3 choristes et de 3 percussionnistes parmi lesquels Clément Ducol, son époux, Camille interprète sa généreuse setlist avec une énergie scénique organique ! En face, le public toulousain est lui aussi très en forme et chaleureux, une standing ovation pour remercier comme il se doit l’artiste bien sûr ; mais il était déjà debout, incapable de résister à l’appel de l’interprétation vigoureusement rythmée de Ta douleur. Camille reviendra nous chanter Toulouse et ne repartira qu’après nous avoir Tout dit a cappella.
Après plus de deux heures de show, on ressortira retrouver le froid toulousain, cœurs et corps réchauffés, et surtout le sourire aux lèvres. Merci Bleu Citron pour cette paire de concerts toulousains !
Auteure : Vanessa Eudeline
“S’il se passe quelque chose…” de Vincent Dedienne @ Casino Barrière (Toulouse)
Mercredi 20 décembre 2017 – Certains -comme moi- l’ont découvert en 2014, chroniquant La bio interdite des invités politiques, dans l’émission de Maïtena Biraben Le Supplément. Pour d’autres -plus nombreux- il s’est révélé aux côtés de Yann Barthès dans l’émission Quotidien.Â
20h45, le spectacle affiche complet depuis des semaines et avec le match TFC-OL qui se joue non loin du Casino, les retardataires sont nombreux. Je ne vais pas gâcher la surprise mais évitez d’être en retard au spectacle de Vincent Dedienne, car son entrée en scène est assez… inédite !
Pendant plus d’1h30, Vincent Dedienne nous présente l’ado qu’il était, grand admirateur de Muriel Robin, ses parents adoptifs.. et réconcilie avec brio théâtre et one-man-show. On se régale tout au long de l’autoportrait intime, sensible et hilarant de ce jeune prodige de l’humour.
Le public toulousain remerciera chaleureusement son hôte, qui, après une nuée d’applaudissements, reviendra en toute simplicité sur la scène échanger quelques mots. On ressortira alors comme après avoir passé la soirée avec un -très- sympathique ami, qui avant de nous laisser partir nous a recommandé de ne pas prendre froid dehors et de surtout “ne pas prendre peur par les temps qui courent”.
Si vous avez raté sa venue, ne vous inquiétez pas, devant un succès débordant Vincent Dedienne a déjà prévu de revenir à Toulouse : séances de rattrapage les 26 et 27 juin prochains, toujours au Casino Barrière.Â
Auteure : Vanessa Eudeline
Photographe : Antony Chardon
Casse-Noisette par le Saint-Petersbourg Ballet Theatre @ Casino Barrière Toulouse
Dimanche 17 décembre – 18h, à une semaine pile de Noël, le Saint-Petersbourg Ballet donne la deuxième représentation de la journée, d’une des plus grandes pièces chorégraphiques du ballet classique : Casse-Noisette. Et aux abords du Casino Barrière de Toulouse, illuminations et sapins nous transportent déjà dans la féerie.
Sur la musique de Piotr Tchaikovskii, jouée en live par l’orchestre, 20 danseurs diplômés de l’Académie de danse Vaganova performent dans ce ballet découpé en 3 actes. Les tableaux et les très beaux costumes s’enchaînent, jusqu’au 3ème acte réunissant les morceaux les plus populaires de Tchaikovskii. Danses espagnole, arabe, chinoise, russe… s’enchainent alors dans la scène de divertissements jusqu’au légendaire Pas de Deux. Un moment de pure de grâce offert la compagnie SPBT qui a émerveillé une salle comble de petits et -surtout de- grands.
En cette fin d’année la féerie Casse-Noisette est en villégiature à Toulouse et est à retrouver dans deux autre lieux de la culture toulousaine : à partir du 21 décembre dans le prestigieux Théâtre du Capitole dans une mise en scène inédite très attendue de Kader Belarbi puis le 4 janvier sur la scène du Zénith, avec l’Opéra national de Russie.Â
Quant au Saint-Petersbourg Ballet Theatre vous pourrez les retrouver sur la scène du Casino Barrière le 2 mars prochain avec un autre grand classique : Le Lac des Cygnes.Â
Auteure : Vanessa Eudeline
Crédit photo : Saint-Petersbourg Ballet Theatre
Jamiroquai @ Le Zénith (Toulouse)
Mercredi 22 novembre 2017 – Après la sortie d’Automaton en mars dernier, Jamiroquai est de retour dans les salles. Ce soir il est à Toulouse pour la première de ses 3 dates française et près de 8 000 “sudistes” ont fait le déplacement au Zénith.Â
Après un dj set assuré par Deetron en première partie, l’entrée en scène de la tête d’affiche se fait attendre, le public commence à s’impatienter et siffle à l’unisson. 21h, l’intro démarre enfin, les 7 musiciens et les 3 choristes prennent place sur la scène habillée d’un important dispositif lumière et vidéo. Chapeauté de sa coiffe iroquoise désormais lumineuse, Jay Kay entre en scène avec Shake It On, la première piste qui ouvre le dernier de ses opus. Il enchaine avec Little L, un des tubes qui a fait sa renommée. S’ensuit Automaton, et je dois dire que déjà il commence à me perdre… Cette piste a du mal à me passionner sur la version album, ici même avec le light show, ça ne prend pas non plus. A priori pas réceptive aux shows Zénith. J’observe. Et sous sa coiffe tombée jusqu’au niveau des yeux, Jay Kay a changé (je sais 48 ans) et les pas de danse qu’il exécute ne sont plus vraiment ceux qui ont contribué à sa renommée. The Kids, Space Cowboy, Jamiroquai  fait appel à la nostalgie de son public, et décidément avec moi ça ne prend pas.
Je ne le contesterai pas, Jamiroquai a déplacé les foules ce soir et la majorité du public a apprécié. Le show et la formation musicale étaient carrés. De mon côté je n’ai pas réussi à me plonger dans l’odyssée électronique 2017 de Jay Kay. Little L continue de me faire remuer en soirée mais en live j’ai soif de découvertes et d’artistes qui évoluent sans faire gloire à leur 20 ans.
Auteure : Vanessa Eudeline
Photographe : Antony Chardon
Black Rebel Motorcycle Club + The Vacant Lots @ Le Bikini (Toulouse)
Jeudi 16 novembre 2017 – Je ne sais pas vous, mais moi avec ce froid ambiant j’ai des envies de gras… de raclette, de fondue et de rock.
20h30, sur scène The Vacant Lots vient de prendre place. Le duo américain qui accompagne BRMC sur la tournée européenne propose un rock psyché. A gauche Jared Arnaud et ses riffs de guitare électrique, à droite Brian MacFadyen aux pads et cymbales. Côté micros, pas de jaloux, les garçons se répartissent la tâche. Une belle découverte et une belle entrée en matière pour cette soirée rock d’outre-atlantique.
Il est 21h30 passées lorsque Black Rebel Motorcycle Club démarre dans un halo de fumée et de lights rouges. Little Thing Gone Wild, un des derniers titres révélés (à venir sur le nouvel album Wrong Creatures) ouvre le bal et l’on remarque d’emblée que le son n’est pas très quali, rendant le chant de Robert Levon Been assez inaudible. Mais Robert n’est pas l’unique voix de ce trio et quand Peter Hayes ne souffle pas dans son harmonica, ils alternent le chant à la faveur des titres. Côté setlist justement, elle est éclectique et remonte le temps, à l’instar de l’opus Howl (2005) aux accents très blues et folk. Côté public, venu en masse ce soir, il a l’air d’apprécier, dodeline de la tête mais n’exulte pas non plus. Le concert est une affaire qui roule, offrant peu de place à l’improvisation ou à l’échange, mais la setlist généreuse -une bonne vingtaine de morceaux- offre un long moment de musique avant même le rappel.
En conclusion, une soirée américaine pas si grasse, pas si moite, mais assez hypnotique pour être efficace. Avec des lights travaillées et de la fumée. Beaucoup de fumée.
Auteure : Vanessa Eudeline
Photographe : Jérôme Jacques
Royal Blood + Black Honey @ Zénith de Toulouse
Mardi 31 octobre 2017 – Ce soir, pour fêter Halloween, on a décidé d’allier la noirceur et le sang au rock. Parfaitement compatibles, me direz-vous. Alors déguisé, ou pas en fait, on fonce au Zénith !
Et c’est donc Black Honey qui ouvre le bal, dès 20h. Le quatuor britannique suit Royal Blood sur sa tournée européenne et balance son rock, mené de front par sa chanteuse guitariste Izzy B Phillips.
21h, Royal Blood débute ses propres hostilités. Au milieu d’une grosse infrastructure lumières, Mike Kerr grimé en Joker et Ben Thatcher, encapuchonné sous un sweat jaune et un ballon rouge accroché à la batterie pour nous rappeler l’affiche récente de “Ça”, entame le duel basse/batterie avec How Did We Get So Dark?. Pendant une heure, ils puisent entre les titres du dernier album et les tubes du précédent comme Little Monster et Figure It Out. Reliées à des amplis différents, fusionnés à un dispositif de pédales, les basses de Mike sont capables de produire le son typique de la basse mais aussi un son de distorsion, plus caractéristique aux guitares électriques.
22h05, les garçons sortent de scène. Sans trop se faire attendre, Mike revient, s’allumant une clope au passage, et commence un solo dos au public, face à ses amplis, tandis que Ben réapparait sous son sweat jaune et laisse s’envoler 3 ballons. Les dynamiques Ten Tonne Skeleton et Out of the Black viendront clore ce set d’1h30.
Vous pouvez retrouver cette même affiche le 9 Novembre prochain au Zénith de Paris pour la seconde et dernière date française de la tournée.
Auteure : Vanessa Eudeline
Photos : Antony Chardon
Scarecrow + Agathe Da Rama @ Le Bikini (Toulouse)
                                  Scarecrow au Bikini – Mai 2016
Vendredi 20 octobre – Ce soir Scarecrow a donné rendez-vous à son public d’aficionados pour un ultime concert dans la ville rose, clôturant ainsi The Last Tour et l’aventure du groupe.
20h30 – Alors que la première partie Agathe Da Rama commence, la file d’attente a beaucoup de mal à se dissiper face au seul et unique guichet du Bikini. C’est minimum 1/2 heure de queue pour arriver à retirer sa place et entrer dans la salle, dommage pour ce quatuor toulousain que nous aimons beaucoup. Séances de rattrapage possibles : le 1er novembre au Connexion Live et le 17 au Taquin.
21h40 – Le quatuor Scarecrow fait son entrée en scène, l’ambiance décolle direct au sein d’une fosse blindée ! Sur scène, Slim Paul -guitariste/bluesman- et Antibiotik Daw -scratcheur/rappeur- confrontent les générations dans un exercice de style périlleux: mêler deux langues, deux cultures et deux instruments que rien n’attirait, avec pour trame de fond enivrante la basse de Jamo et la batterie de Pap’s. Déjà 7 ans que Scarecrow emmène son public dans un monde où le Blues et le Hip-Hop ne font qu’un. Qu’il soit arraché d’un dobro ou samplé d’un vieux vinyle… avec eux le groove est roi.
Ce soir, Scarecrow a la patate teintée d’émotion, les proches du groupe sont présents et plus largement le public toulousain qui suit l’aventure depuis ses débuts. Cette date finale est un remerciement réciproque. Le groupe a décidé de prendre du recul et de faire évoluer indépendamment des projets parallèles. Vous pourrez notamment voir Pap’s Luciani derrière la batterie de Paranoïd le 9 novembre prochain au Rex.
Ainsi Scarecrow tire sa révérence mais il n’est pas tabou de dire qu’à Toulouse on croise les doigts en espérant un come-back futur !
Auteure : Vanessa Eudeline
Photo : Archives Thorium
Kid Francescoli + Zombie Zombie + Lexodus @ Le Metronum (Toulouse)
Vendredi 6 octobre 2017 – Ce soir Mademoiselle Kat ouvre le bal d’une nouvelle aventure : Carte Blanche au Metronum, dans laquelle un artiste toulousain non-musicien pourra dévoiler les multiples facettes de ses fantasmes artistiques le temps d’une soirée.
Lorsqu’à l’arrivée on pénètre dans le patio, nous découvrons une scénographie, made in Mademoiselle Kat bien sûr. Plus loin un atelier sérigraphie permet d’imprimer un de vos t-shirts avec l’affiche de la soirée. La Music Box est quant à elle transformée en Cabaret Vulcano où l’on peut siroter le cocktail de la soirée et apprécier le show sensuel de Betty Crispy.
À 20h30, dans la grande salle, démarre le set d’Alex Linton aka Lexodus. Seul derrière ses machines, l’artiste londonien révèle une musique singulière, brouillant les pistes entre électro, hip-hop funky et rap savamment névrosés. La salle n’est pas très remplie mais pleine d’énergie, Lexodus ne se démonte pas et assure tout sourire son set d’une heure.
22h, après un changement de scène d’une demi-heure, Kid Francescoli entre en scène. Mathieu Hocine et Julia Minkin, aux machines, accompagnés d’un troisième musicien à la batterie, interprètent Come Online, The Player, From America, Les Vitrines, Bad Girls… autant de titres électro-pop extraits de leur dernier opus Play me again. Un set d’une heure qui passe à la vitesse de l’éclair tant on aime l’univers de Kid Francescoli.
23h30. Derrière le nom très mystérieux de Zombie Zombie se cache la musique expérimentale d’Etienne Jaumet et Cosmic Neman (l’autre moitié d’Herman Düne), rejoints récemment par Dr Schonberg. Puisant dans le rock, les racines électro et l’influence de groupes tel que Kraftwerk, Zombie Zombie transmet par le son des beats hypnotiques et psychés, un véritable état de transe.
Une très belle soirée dans l’univers de Mademoiselle Kat, donnant lieu à d’excellentes découvertes. La prochaine carte blanche sera donnée au chorégraphe toulousain Pierre Rigal, le jeudi 12 avril 2018.
Auteure : Vanessa Eudeline
Photographe : Antony Chardon
Chilly Gonzales @ La Halle aux Grains (Toulouse)
Jeudi 28 septembre 2017 – Le monde afflue aux abords de La Halle aux Grains. Ce soir, c’est le musicien canadien Chilly Gonzales que les toulousains sont venus voir, invité dans le cadre du festival Piano aux Jacobins.
20h20, la salle est bondée, le public est en place. Chilly Gonzales arrive dans son costume de scène : robe de chambre et chaussons. Tout de go, il s’assied et déploie son talent au piano, identifiant au micro les morceaux qu’il joue en “touches blanches” et ceux en “touches noires”. Parmi les extraits de ses deux premières productions solo, Chilly Gonzales nous glisse des exclusivités, celles à venir sur le troisième opus. Chaleureux avec son public, il aborde ses compositions avec beaucoup d’humour, notamment lorsqu’il nous expose les gammes majeures et mineures.
Bien qu’il s’agisse d’un festival de piano, Chilly Gonzales, apprécié de la manifestation (et réciproquement !), a carte blanche ce soir. A 21h30, il invite donc Stella Lepage, violoncelliste, à le rejoindre sur scène. L’orchestration des deux instruments perpétue la grâce de cette soirée. Et la jeune londonienne a d’autres atouts : elle chante. Sa voix est mélodieuse, de celles qui pourraient allègrement accompagner un des génériques de James Bond.
22h, la fin de prestation de Chilly Gonzales se solde naturellement par une standing ovation. Eu égard à la générosité de l’artiste, le rappel est tout aussi évident. Ce dernier nous apprend qu’il aime, lorsqu’il se produit dans une salle en possédant un, jouer de l’orgue. Notamment pour rendre hommage à un de ses héros de la musique, décédé l’année dernière. Pas de chance pour lui et pour nous, la très belle salle de La Halle aux Grains n’en dispose pas. Mais Chilly Gonzales a plus d’un tour dans sa robe de chambre, et dévoile le synthé de son enfance dissimulé depuis le début sous un drap noir. Entre les accords de Faith et beaucoup de rires, l’hommage à George Michael est rendu.
Ainsi s’achève cette soirée tant attendue, que l’on aurait volontiers prolongée. Si vous n’avez jamais vu Chilly Gonzales et si comme nous, vous avez plutôt tendance à traîner dans les salles rock, ne soyez surtout pas hermétique à l’univers classique car s’il y en a bien un qui peut démystifier tout ça c’est lui. A l’aise dans tous les styles et dans toutes les époques, Gonzo est un performer, abordant le piano avec une formation classique et jazz et l’attitude d’un rappeur.
Auteure : Vanessa Eudeline
Photographe : Antony Chardon