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30 octobre 2013 – Le 30 octobre dernier, les amateurs de gros stoner rock ont convergé vers les Foufounes Électriques pour assister à la prestation d‘Orange Goblin, des légendes du genre. Étonnamment, au lieu d’être accompagnés par des groupes d’un acabit similaire, ils ont plutôt joué après Lazer/Wulf, un groupe de métal jazzé et expérimental, et Holy Grail, la quintessence du power métal rapide et fromagé à souhait.

Lazer/Wulf, un trio instrumental, a initié les hostilités avec son style de métal progressif qui, de prime abord, est aux antipodes de ce qu’un fan de stoner metal aime généralement. Néanmoins, malgré l’absence de gros riffs sales, le trio a su sortir son épingle du jeu notamment grâce au talent brut des musiciens. Les quelques amateurs de prog dans l’assistance ont amplement eu de quoi se mettre sous la dent, et il ne fait pas de doute que le groupe a réussi à se gagner de nouveaux fans malgré le mélange de genres.

Holy Grail, des habitués de Montréal, ne se sont pas fait prier pour crinquer l’intensité jusqu’à 11 dès leur arrivée sur scène. Malgré un petit pépin technique en début de spectacle (le public n’arrivait pas à entendre le chanteur et ses 8 couches de reverb), le groupe a réussi à accrocher l’assistance dès les premières notes de leur rock aux saveurs power métal pleinement assumées. Doubles leads de guitare, vocaliste puissant live, riffs ultra “cheesy”, la formule s’est avérée gagnante. Le public a semblé apprécier leur nouveau matériel tout autant que l’ancien, et Holy Grail ont démontré, encore une fois, que si leur matériel studio est adéquat, c’est en spectacle que le groupe se démarque. Pour les avoir vu autant dans des grandes salles que des plus petites, le groupe est systématiquement capable de s’approprier la scène pour donner une expérience live fort agréable.

La recette d’Orange Goblin s’est avérée fort simple : des gros riffs, du “headbang” à la pelletée chez le public et une présence sur scène monumentale. Pigeant des chansons de différentes époques de leur catalogue, les britanniques ont su ravir le public, même si ce dernier était probablement conquis d’avance. Leur style “je-m’en-foutiste” était notamment tangible dans la finale de leur spectacle : au lieu de présenter un rappel, Ben Ward, le chanteur, annonça quelque chose dans ces lignes (traduction libre) : “Ceci était notre dernière chanson. Mais nous n’avons pas le goût de sortir de scène, vous laisser glander quelques minutes puis revenir candidement pour un rappel. Alors nous restons sur scène, et on entame le rappel direct.” Si on devait associer un goût à la musique d’Orange Goblin, ce serait probablement celui d’une bouteille de Jack Daniels consommé dans le fond d’un bar poussiéreux le long d’une autoroute en Arizona. Et à en juger par la proportion de métalleux en boisson un mercredi soir dans le public, le rapprochement est assez approprié.

Auteur: Alex Luca

Photographe: Paul Blondé

Pour en savoir plus: Lazer/Wulf, Holy Grail, Orange Goblin