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Nothing More est un groupe de rock aux accents progressifs oscillant entre le Nu Métal des Deftones, les ambiances nuancées de Tool, avec un gros penchant vocal pour MarsVolta. Le groupe, formé en 2003, est basé à San Antonio (Texas). Le dernier et cinquième album ”Nothing More” est sorti en 2013.

Ce soir, après les deux premières parties, c’est au tour de la tête d’affiche d’arriver sur scène devant un Café Campus bondé. Le public est dans la vingtaine et comprend autant de filles que de garçons (chose assez rare dans le Métal pour être soulignée). Les quatre membres sont détendus et souriants. Après une brève intro chantée de façon ironique : ”I want my … i want my MTV!” (référence à l’intro de Sting pour la chanson : ”Money For Nothing” de Dire Straits, s’ensuit leur première chanson ”Mr MTV”. Le son est puissant voire trop fort. Les attitudes et les poses sans pause s’imposent et s’enchaînent. le groupe est super pro, tout est maîtrisé. Malgré leur côté do it yourself (premiers albums auto-produits, premières tournées à bord d’un camion récupéré et retapé) le coté ”boys bandmétalleux est prégnant, le sur-calibrage voire formatage de ce style de musique fait qu’au bout de quelques chansons Nothing More n’est juste qu’une propre copie de tous tous ces groupes de métal prog apparus il y a une vingtaine d’années (vingtaine damnée ?). Le groupe fait son effort, le bassiste lors de son solo, place son instrument sur un trépied en métal, fixé au milieu de la scène. La démo se termine par un six mains sur la basse, seul le batteur reste sur son tabouret, les autres se défoulent en faisant tourner la l’instrument sur l’axe de son carrousel. Un peu plus tard dans le concert, c’est l’heure de la recette aux percussions : prenez le chanteur (jeune éphèbe arrivé sur scène le torse dévêtu), ajoutez un guitariste qui fait office de trépied à tom, un bassiste qui lui, a déjà le sien fixé coté jardin, puis un soupçon de batteur (très discret et efficace durant tout le concert) … on obtient le clou du show (une petite copie entre les Tambours du Bronx et Stomp). Le chanteur fait quelques blagues dont lui seul détient les clefs de la porte de l’humour … : ”sommes nous bien au Canada ici ?” ou encore juge son public beaucoup trop calme et ajoute qu’il n’en a pas l’habitude. Une dizaine de chansons se suivent et se ressemblent : les mêmes ambiances, intros, campements dans leur zone de confort, mêmes propos harangueurs font que la saveur quitte le ”palais de mes oreilles”. L’idée brillante du groupe aura été de quitter la scène sans faire de rappel histoire de frustrer les plus grands fans et de faire sourire celles et ceux dont je fais partie, ”c’est pas pire mais c’est mieux quand c’est court !”

Une question ainsi qu’une remarque me traversent l’esprit en rentrant dans la station de métro Sherbrooke : ”Nothing More a-t-il essayé de faire croire à son auditoire que le Perrier chaud qu’il lui servait était du champagne …? Après tout , on a le droit d’aimer boire du Perrier chaud !”

Vive le Perrier réchauffé, vive Nothing More !

Auteur & Photographe: Ousman N’Dong