17 No One
31 Mars 2016 – Ce soir au Metronum, il y a eu du bruit, de la sueur, et une bonne dose de testostérone ! Et comme si les parisiens de No One Is Innocent ne suffisaient pas pour une bonne branlée musicale, La Production Du Possible dans le cadre du Pink Paradize Festival nous proposait pour ouvrir les hostilités, les X Syndicate. Ce n’est pas une simple claque auquel j’ai eu droit, mais un bon aller/retour en pleine face. C’est parti pour du bon gros son, bien lourd et énervé !

A 20h35, les trois drôles de dames de X Syndicate, reines du punk métal français et leur Charlie (A non c’est Alex Leclanche à la batterie) débutent leur set. Celui-ci commence énergiquement avec Pascale (dit Bigoude) au chant, dont la voix éraillée et rocailleuse est soutenue par Angie à la basse et Marie à la grat’. Toutes les deux arborent leurs T-shirts “Bagarre” de chez Dine et annonçent clairement la couleur. La belle Angie est très expressive avec sa basse entre les mains, comme sur le bouillant Red light ou sur le titre Bad seeds, tout aussi speed voire pire. Marie est légèrement plus introvertie avec sa six cordes mais tellement efficace. Les coups de boutoir d’Alex rythment et accompagnent parfaitement ces trois énervées qui nous font transpirer et remuer la tête comme il se doit. Le rythme est effréné, ne laissant pas de repos entre chaque morceaux. L’excitation montera encore d’un cran sur Fight, morceau de la BO du film “baise-moi” de Virginie Despantes et le set finira en orgie musicale sur l’excellent Friends to foes de leur dernier opus Dead or alive sorti en 2015. Ce groupe est définitivement fait pour la scène, comme en témoignent le peu d’albums studios (tout juste trois en vingt ans d’existence) et leur énergie dévastatrice. Une petite heure de show, mais d’excellente qualité, qui a chauffé une salle bien remplie. Ce public désireux de refaire un second round avec les No One.

SetList :
Drunk dead
Red light
Six pack
Behaviant
Bad seeds
TexAss angel
Lost control
Welcome to the party
Bikini
Fight
2 seconds lower
Trashvision
Step down
Friends to foes

Après un long changement de matos (un poil trop long, vraiment !), Kemar arrive devant une assemblée bien calme, redescendue et sirotant leurs bières durant l’attente. Mais peu importe, quand les No One Is Innocent débarquent sur scène, la température augmente directement avant même les premiers riffs de guitare. Quelques mots pour haranguer la salle, et les premiers accords de grat’ de Shanka et Popy explosent sur les frappes incisives et puissantes de Gael à la batterie. Sur le second titre Silencio, qui rappelle un peu RATM, la température redevient insoutenable. Quelques pogos fleurissent de part et d’autre. Les slameuses s’en donnent à cœur joie et remontent inlassablement sur scène pour sauter dans la foule. Le groupe nous propose une grande partie de leur dernier album Propaganda sorti il y a tout juste un an. Aussi quelques grands classiques des six albums précédents tel que Révolution.com, La peau ou le plus récent Johnny Rotten. “Le punk existe-t-il encore sur Toulouse ?” comme se le demande Kemar. La réponse est là dans cette salle survoltée et débordante de rage. Il finira par slamer lui même pour être encore plus proche de son public et partager ce moment de folie. Pour le dernier morceau du set, il annonce que jamais le groupe ne finit un concert seul sur scène, et invite tous ceux qui le souhaitent à le rejoindre pour le titre 20ans. S’en suivra un grand moment de folie avec une cinquantaine d’énervés (dans le bons sens du terme) agrippant, touchant, félicitant les artistes parisiens et sautant dans tous les sens dans ce beau bordel organisé et finissant par porter Kemar d’un bout a l’autre de la scène. Une ovation générale s’en suit entre les cinq de No One et ce public toulousain plus que ” chaud bouillant”.  Le temps que tout ce petit monde redescende de scène, ils s’ éclipsent et reviennent gonflés à bloc pour les trois derniers morceaux. Ils termineront sur le titre Charlie, écrit après les attentats de Charlie Hebdo. Un hommage musclé à toutes les victimes de ce terrorisme qui pollue notre monde, en s’écriant “Face à eux, faut faire front, Charlie parle moi encore !”

Deux très grosses claques (féminine puis masculine) nous ont été données par ces deux groupes de punk/rock français. On en retendrait même les joues pour une autre série. Merci à La Production Du Possible et au Metronum dans le cadre du Pink Paradize Festival pour cette soirée qui nous a distillé du bon son dans les oreilles. Et un grand merci à X Syndicate et à No One Is Innocent pour leurs prestations transpirant le rock et le punk.

SetList :
Drones
Silencio
Barricades
Kids are on the run
Nomenklatura
Révolution.com
Massoud
La peau
Johnny rotten
Solo
Holy fire
Drugs
20ans
———-
Djihad propaganda
Chile
Charlie

Auteur et Photographe : David Torres