Blood Youth – © Charlotte Candido

Vendredi 3 Novembre. On se retrouve devant le Connexion Live en ce dernier vendredi de vacances pour assister à la dernière date du The peace and The panic Tour de Neck Deep. C’est Deadly Rhythm en accord avec Alternative Live qui nous offrent le groupe britannique, ainsi qu’une kyrielle d’autres pépites pop punk sur un plateau, c’est parti pour une grande soirée de n’importe quoi.

En entrant dans la salle, je suis surprise par le peu d’affluence que la venue du groupe a généré. Pas le temps de niaiser pour autant, Blood Youth a déjà commencé son set.  Le trio venu de Grande Bretagne est un peu la caution testostérone de la soirée, j’entends par là plus de cris et un son typé plus hardcore. Cependant en tant que première partie ce soir ils ont l’air de patauger. Pour leur défense, la batterie de Neck Deep bouffe la moitié de l’espace scénique, gênant Kaya dans ses mouvements. Pour ne rien arranger, les membres des autres groupes depuis l’étage, font des pieds et des mains pour les déconcentrer, ces petits sacripants. Le groupe arrive tant bien que mal à enchaîner correctement les morceaux de leur album Beyond Repair, sorti cette année. Pas de grosse excitation pour l’instant dans la salle mais le ton de la soirée est donné : les groupes décompressent, le n’importe quoi général peut commencer.

On passe aux américains de la programmation, As it Is. Enfin, avant de passer au set, c’est séance distribution de fruits au public … Ne me demandez pas, ce soir le bon vieux « on ne joue pas avec la nourriture » a volé en éclats. Revenons donc au groupe. On entre dans un monde que je ne connais pas, du pop rock à l’image de leur chanteur Benjamin, jeune, décoloré et sautillant. Ils nous interprètent ce soir des morceaux tirés de leur dernier album Okay (No Way Out, Rachel) ainsi que des morceaux plus « classiques », si on peut employer cet adjectif avec ce genre de groupe, comme Speak Soft. Niveau qualité de l’exécution des morceaux rien à redire, et les fans qui sont à l’image du son du groupe et du chanteur (cf. les adjectifs employés plus haut) sont aux anges. Je suis d’ailleurs étonnée de les voir entonner les morceaux du groupe les uns après les autres, l’écart d’âge est bien visible … Je me sens vieille parfois. Un set ponctué de nouveau de quelques moments rigolos : un mini circle pit autour de la régie son et un bassiste qui donne sa basse – au guitariste de Real Friends, on y reviendra – pour massacrer les chœurs du dernier morceau. Dans l’ensemble l’ambiance commence à monter et c’est principalement de la bonne humeur qui se répand dans le Connexion.

Real Friends débarquent sur scène, accueilli par un raz-de-marée d’avions en papier jetés depuis le haut de la scène qui ont dû prendre un temps ridiculement long à être confectionnés. On retrouve bien sûr entre les avions des bouts de pain, le grand jeu depuis le début de la soirée étant de se balancer des bouts de baguette de l’étage vers la scène et inversement, de vrais gosses … Les gosses du public eux montent en pression et se donnent du premier morceau (Mess) jusqu’au dernier (Late Nights in my Car). Le style de Real Friends est déjà plus musclé que le groupe précédent et, chose toujours appréciable, leur pop punk un peu Cinnamon Roll en enregistrement sonne un tantinet plus dynamique en live. En même temps, je ne pourrais pas vraiment dire si on peut considérer ce set comme typique tant les membres des différents groupes s’adonnent à une véritable partouze instrumentale sur scène. Les batteurs et bassistes sont apparemment interchangeables ce soir et moi je n’arrive plus à suivre. Les morceaux s’enchaînent : Loose Ends, le très chou I’ve Given up on You (à prononcer avec une voix très haut perchée), Summer, I don’t love you anymore… Sans prise de tête, ce qui semble être le mot d’ordre depuis la début du show.

Neck Deep- © Charlotte Candido

C’est l’heure du gros morceau de la soirée, Neck Deep (expression qui signifie « être à fond dans quelque chose » en anglais, ne me remerciez pas) entre en scène ! Mais avant ça, le staff passe un coup de balai, de rigueur après les exactions commises lors du set précédent. Les gallois sont venus nous présenter leur dernière galette The Peace and The Panic, nom qui d’après Ben Barlow qualifie bien l’ambiance de cette tournée. Happy Judgement Day ouvre ce set et le public explose. La setlist de ce soir se compose de morceaux tirés de, je vous le donne en mille, The Peace and The Panic, mais également de l’opus précédent, Life’s Not Out To get You. Ainsi Motion Sickness, Parachute, Don’t Wait (sans Sam Carter) et In Bloom côtoient Kali Ma, Rock Bottom, Citizen of Earth et December. Plus on avance dans le set et plus les slameurs se déchaînent, Ben en grand gentleman les aide à atterrir sur la scène, pour mieux s’envoyer en l’air quelques secondes plus tard. Les membres ont l’air de s’amuser également sur scène, le public, peu nombreux certes, est au taquet et scande les paroles de tous les morceaux les uns après les autres – ou peut-être les membres du groupe sont-ils les seuls à se rendre compte que le tout est un yaourt incompréhensible, d’où leur sourire ? De nouveau on assiste à la valse des musiciens sur scène, le guitariste de Real Friends revient sur scène, subtilisant cette fois une basse, puis une batterie (ce garçon sait apparemment tout faire). Ce grand n’importe quoi organisé atteint son paroxysme lorsque les anglais entonnent leur Where do We Go When We go (avec en bonus le plaisir d’avoir la chanson coincée dans la tête pour la semaine). Chose qui devait arriver arriva et le public se retrouve à envahir la scène et porter à bout de bras le chanteur, très certainement aviné et surtout mort de rire.

Un live qui a de quoi donner le sourire et de l’énergie pour la rentrée ! Merci aux groupes, aux organisateurs, à la salle et au public d’avoir rendu cela possible.

Auteure: Anaëlle Martin

Photos : Charlotte Candido