nasty

Mercredi 28 Septembre 2016 – La rentrée musicale est intense, les concerts s’enchaînent. La riche programmation ne laisse néanmoins pas de place à l’ennui. Samedi, le Thrash résonnait au Metronum aux côtés de Destruction/Flostam and Jetsam/Enforcer/Nervosa, mardi nous nous ambiancions sur du rock’n’roll avec Kyle Gass Band/77’ au Saint des Seins. Ce soir, nous sommes de retour au Metronum, dans la petite Music Box cette fois (étant donné le faible nombre de préventes), pour une soirée qui sera rythmée par un son hardcore, metalcore plus moderne. Le Taste The Anarchy Tour s’arrête à Toulouse avec un plateau de choix composé de Nasty, Aversions Crown, Malevolence ainsi que Vitja.

Ce sont les allemands de Vitja qui ouvrent le bal. La très jeune formation, avec seulement 3 années d’activité, est tout  de même déjà porteuse d’un album nommé Echoes (2013) et d’un EP, Your Kingdom sorti l’an dernier. David Beule (vocaliste), Mario Metzler (basse), Vladimir Dontschenko (guitare) et Daniel Pampuch (batterie) s’installent et démarrent leur set devant un comité plutôt restreint. Le quatuor distille une musique plutôt moderne, orientée metalcore, est agrémentée de parties expérimentales et d’autres plus groovy. Les zicos déversent leur son proprement mais le show manquera globalement de vie, en partie à cause d’un certain manque de mobilité et de présence scénique. En effet, seul David se meut, il nous crache son scream avec hargne et passion. Le vocaliste est complètement habité. N’oublions pas que le groupe n’en est qu’à ses débuts, laissons-leur le temps de mûrir leurs compos, leur jeu et leur assurance. Ce n’était certes pas fou mais ce n’était pas désagréable non plus, au contraire.

Place maintenant à Malevolence qui, malgré une seconde place sur l’affiche, est bien le groupe le plus attendu de la soirée. Il faut dire que la formation britannique n’en est pas à son premier passage dans la ville rose mais déjà à son troisième et cela, en à peine 3 ans (avec Dying Fetus/Goatwhore/Fallujah à la Dynamo et Obey The Brave/Napoleon/Kublai Khan au Metronum) et a, depuis, conquis le public toulousain.
C’est parti pour une trentaine de minutes de pure violence, rythmées le metal couillu de Malevolence. Les anglais nous balancent des morceaux de leur actuel unique et excellent album Reing of Suffering (2013). Le public se met instantanément en action, fin prêt à mosher et les premiers coups de mandale sont décochés. Les compositions du quintet sont un savoureux mélange de fougue et de violence, une belle alliance de styles. L’attitude et le chant d’Alex Taylor sont carrément hardcore/punk hardcore. Konan Hall et Josh Baines se partagent les riffs tantôt lourds tantôt acerbes, un mix entre death et stoner, étrange mais tellement efficace ! Charlie Thorpe à la batterie et Wilkie Robinson à la basse assurent la rythmique aussi brutale que groovy. On ne se lasse pas des solides Condemned To MiseryEternal TormentIn the Face Of Death ou encore Serpents Chokehold. Emportés par cette vague d’agressivité, les d’jeuns s’en donnent à cœur joie, l’occasion pour moi de prendre un cours de mosh : two-step…1..2..1..2, side to side, kick moshing, floorpunch (celui-ci me fera toujours rire)… et le plus classique circle pit. Un set court mais intense, qui aura clairement ravi les présents et largement réchauffé la salle.

C’est ensuite Aversion Crown qui prend le relais. Le style sera différent, les australiens proposent un son plus technique et clairement orienté deathcore. Née en 2010, la formation a déjà sorti deux albums, Servitude (2011) et Tyrant (2014). Le line-up a subi quelques changements, ce sont Jayden Mason à la batterie , Liam Strong et Mick Jeffery aux guitares, Mark Poida au chant ainsi que Joshua Taafe à la basse qui montent sur scène. Le quintet va délivrer un set ultra agressif, puissant et carré. L’ambiance dans la salle est plus calme, les spectateurs s’adonnent davantage au pogo et au headbang. Il faut dire que la lourdeur des propos d’Aversion Crown est moins propice à la bagarre. Le son dans la Music Box est plutôt bon ce qui permet de bien discerner chaque instrument. Si je n’arrive pas trop à rentrer dans le set, que je trouve trop dense et un poil monotone, je reconnais néanmoins la qualité de la performance. Les mecs se donnent à fond. Aversion Crown me fait l’effet d’un véritable rouleau compresseur avec ces riffs à la fois gras et hyper techniques et ces putains de gros blasts envoyés par l’impressionnant barbu Jayden (l’armoire à glace Mick en impose également sur scène). Une belle performance, qui m’aura malheureusement plus endormie qu’autre chose.

Endormie… Je sais cependant que ce ne sera que de courte durée étant donné la suite des événements. Le groupe de beatdown hardcore, natif de Belgique, Nasty va prendre la relève. Bon, même si tu ne sais pas à quoi tu t’exposes, tu te doutes bien que tu ne vas pas voir un show de princesses avec des licornes et des paillettes…Nasty…ça veut dire méchant, c’est pas tellement plus compliqué que ça ! Active depuis 2004, la bande compte aujourd’hui 5 albums dont Shokka sorti en 2015 et se compose du vocaliste Matthi, du guitariste Paddy, du bassiste Berry, et du batteur Nash.
Les gars tous tatoués débarquent, comme toujours, dotés de cette nonchalante attitude tout droit sortie du ghetto avec du rap en musique de fond. Le quatuor nous projette alors les premières notes de Rockets With A Message. Encore de la violence, du bon beatdown hardcore brut de décoffrage avec ses breaks lourds à souhait et ses rythmiques entraînantes. Le tout mené par un frontman complètement déjanté, qui gueule dans son micro sans concession, qui se dandine à tout va et qui ne lésine pas sur la communication avec public. Un public d’ailleurs tout aussi allumé, c’est reparti de plus belle ! Gare aux têtes, il y a du coup de savates et du crowd surfing dans l’air. Ça devient très vite n’importe quoi, les moshers s’agitent dans tous les sens, les mecs se jettent dans la foule sans même se demander s’ils seront réceptionnés. Fire, At War With Love, Slaves To RichShokka, Phoenix… les morceaux défilent à vitesse grand V, on ne s’ennuie pas avec Nasty. C’est absolument brutal et convivial à la fois, ça fait un drôle d’effet mais c’est rudement bon ! Les musiciens envoient du lourd, et se donnent généreusement, toujours désireux de partager un bon moment en compagnie de leurs fans.  Ce set musclé (et c’est peu de le dire) durera plus d’une heure et s’achèvera sur Zero Tolerance. Les gens sortent de là, totalement lessivés mais sans blessure !

Beaucoup de concerts ont lieu en cette période, les spectateurs doivent donc faire des choix et l’affluence de ce soir en aura été l’une des conséquences. Toutefois, le changement de salle fut judicieux, et la Music Box nous aura permis d’apprécier la qualité du son ainsi que de bénéficier d’une proximité certaine avec les artistes. L’ambiance aura été conviviale durant les 4 sets et les artistes auront pris le temps de papoter avec les fans à la sortie.
Merci à Deadly Rhythm pour cette soirée aux côtés de Nasty, Aversions Crown, Malevolence et Vitja.

Auteure: Fanny Dudognon

Photo: Archives Summer Breeze 2016