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Vendredi 8 juillet 2016 – Petite excursion en terre Basque pour changer, une première pour moi. Environ trois heures de route que je brave sans souci étant donné l’affiche extra de ce soir : Iron Fist, Can of Worms et Municipal Waste !
Découverte des environs et rencontre des metalheads du coin dans un premier temps. Ces derniers nous accueillent à bras ouverts pour un apéro improvisé devant l’Atabal en attendant le début des concerts, prévu aux alentours de 20h. Chouette instant de partage qui permet de se mettre en jambe pour le reste de la soirée. L’un des gros points positifs de cet endroit est son bar, accessible bien avant l’ouverture des portes. On y trouve de quoi se poser, pas mal de choix pour les consos, des prix raisonnables, de quoi manger également et surtout du personnel vraiment très sympa.

Le système de fouille n’étant pas très au point, un peu long, j’arrive à pénétrer dans la salle alors que le set d’Iron Fist est déjà bien entamé. Le jeune groupe local est en charge de chauffer la foule et semble bien décidé à le faire à fond, envoyant son punk hardcore avec fougue et générosité. Le public est un peu mou au départ mais finira tout même par s’activer, guidé par le son de ces rythmiques punks entraînantes et ces riffs rapides bien rentre-dedans. La musique ainsi que les bonnes ondes se propagent et la température grimpe d’un cran. Les membres d’Iron Fist ont assuré, l’ambiance est déjà excellente en ce début de soirée ! La bande quitte la scène, avec le sourire, après une toute petite trentaine de minutes. A revoir plus longuement pour apprécier davantage.

Quelques changements s’opèrent sur le plateau, le temps d’aller se ravitailler, avant la venue de Can Of Worms. Originaire de Bayonne, le groupe s’est formé en 2007 avec l’envie de produire une musique inspirée par des grands comme Slayer, Kreator, Exodus… Proposant d’abord un style plutôt thrash old-school, Can of Worms s’oriente finalement vers un mélange de thrash et de death plus violent. Leur premier album auto-produit, World Collapse, successeur de deux EPs, verra le jour en 2012. Le quatuor signe finalement chez Great Dane Records et sortira une seconde galette en 2015 : Kult of Nuke. Habitués de la scène, les bayonnais sont prêts à mettre le feu aux planches.
Extinction des lumières, Steven (guitare/chant), Julien (basse/chœurs), Manu (guitare/chant) et Patrick (batterie) investissent la scène d’une salle (capacité de 700 personnes) presque pleine. C’est parti pour 45 minutes de thrash/death bien couillu ! Les mecs vont nous balancer leurs titres avec une énergie folle, une énergie qui va instantanément se répandre dans la pièce. Le public est déjà chaud et ne se fera pas prier pour se (re)mettre en mouvement, les pogos et circle pit se font et se défont au gré du set. World of Collapse, Mechanical God of War, Children of Nuke… Rythmiques véhémentes, riffs assassins, tantôt lourds tantôt mélodiques, et chants puissants (tant le chant thrash que le chant death). Can of Worms nous projette une bonne dose de violence en pleine poire. On s’adonne volontiers au headbanging, stage diving et autre… Le temps défile bien vite et le groupe nous quittera après l’explosive The Crusher suivie de la très thrashy Running Dead. Et bien… c’était excellent, à quand la prochaine ?

La soirée n’est pas encore finie et, après ces deux belles prestations, c’est au tour de Municipal Waste. Suite à un passage éclair au Hellfest le dimanche 19 juin, les américains sont de retour et sont clairement attendus. En effet, les fans ont fait le déplacement. Certains, comme moi, viennent d’autres villes françaises plus ou moins éloignées alors que d’autres ont carrément fait le voyage depuis l’Espagne.
La salle de l’Atabal s’assombrit, l’intro résonne et les américains débarquent sur scène. La setlist sera presque identique à celle proposée à Clisson, avec tout de même quelques titres supplémentaires pour un total d’une heure et quart de show. Qu’on se le dise, Municipal Waste ne fait pas dans la dentelle et nous déverse son thrash/crossover sans concession, les mecs y vont franchement. Aussi festifs qu’agressifs, les morceaux pétulants vous happent. La musique s’infiltre dans vos oreilles et se propage le long de vos membres, rendant alors l’inertie impossible : les corps s’agitent et les cheveux virevoltent. Tony Foresta est, comme toujours, ultra actif et communicatif, il invite grandement le public à faire la fête. Les morceaux vont se succéder à une vitesse folle, Unleash the Bastards, Mind Eraser, Toxic Revolution… Deux guitaristes, Ryan Waste et Nick Poulos (tous deux dans BAT), deux styles différents mais deux jeux hyper complémentaires. Ils envoient la sauce et se partagent les riffs destructeurs, à la fois mélodiques et acerbes… que c’est bon ! A leurs côtés nous retrouvons Land Phil (guitariste d’Iron Reagan, et bassiste de Cannabis Corpse), regard luciférien (quand il n’est pas caché par ses cheveux) et jeu solide, il assure la rythmique avec sa basse. Le tout est consolidé par la frappe râblée du discret Dave Witte (Publicist UK, Brain Tentacles) qui se démène derrière ses fûts. Une fois de plus, Municipal Waste casse la baraque ! C’est la folie dans le pit, ça headbang, pogote et slamme à tout va. Un petit coup de Headbanger Face Rip et sa rythmique endiablée doublée de riffs carrément thrash, histoire de bien se déboîter les cervicales. Le refrain de la classique Sadistic Magician fera son petit effet et, nous aurons la possibilité de gueuler à l’unisson des « Municipal Waste is gonna’ fuck you up ! » durant la dynamisante Born To Party, jouée en entier cette fois-ci ! Il fait rudement chaud dans la salle mais les metalheads, bien qu’en sueur, ne sont pas rassasiés et en veulent encore. La bande nous gratifiera d’un rappel. On se défoule jusqu’au bout avec l’éloquente et génialissime The Art of Partying.  Les thrashers ressortent de l’Atabal, lessivés mais ô combien ravis. C’était encore un putain de bon concert !

Merci à Corinne et l’Atabal ainsi qu’aux trois groupes présents pour cette soirée juste mémorable.

Auteure et photographe: Fanny Dudognon